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ÞÏíã 06-03-08, 12:39 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 21
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Placée ? Il raconte n’importe quoi. Xavier et elle. Il ne sait rien sur eux, ils ne se connaissaient pas à cette époque, et lui ne veut que la blesser

Tu veux voir sa lettre de recommandation

Que croit-elle ? Une pimbêche qui pense que tout lui est dû et cela parce que quelqu’un a eu la faiblesse d’aplanir la voie devant elle. Xavier Brussac. Il se sert d’eux comme il le fait d’elle. Il lui a donné le moyen de faire ses armes, sans risque, et il attend, qu’elle devienne meilleure, qu’elle soit digne de ses œuvres... à lui. Elle a tout intérêt à ne pas se laisser aveugler par d’éventuelles promesses. Xavier n’est pas meilleur, ni plus honnête qu’un autre, il excelle dans l’art de manipuler les êtres, et tous ses actes n’ont d’autre but que de se l’attacher. Des fiançailles. Rien que ça, et elle y a cru. Un jour il lui proposera un rôle dans une de ses créations, et elle, confiante, sera ravie d’accepter, et à ses conditions à lui. Ensuite, quand il en aura fini avec elle, il oubliera le reste.

Mais pour l’instant, il ne la lâchera pas. Xavier n’est pas stupide au point de la laisser filer. Elle lui doit ses débuts, elle lui devra sa célébrité, et il sait qu’il en profitera aussi. Un jour, son nom sur une affiche, celui de Belmont, attirera, à lui seul, bien plus de spectateurs que celui d’un metteur en scène ou qu’un titre de pièce. Elle a du talent, bien plus que cela, elle est... comme un diamant brut qui s’habille d’éclats sous les doigts patients de l’orfèvre avant de se livrer totalement à l’admiration de tous.

Tu vis le théâtre. Et cela il l’a bien vu

Non. Ca, c’est faux, vois-tu, il ne le savait pas car jamais il ne m’a vue sur scène. Xavier ne me connaissait pas cette envie de vivre sur les planches, il ne m’a même jamais entendue, je n’ai su que le mettre en colère, et il m’avait chassée. Tu t’es trompé, Jacques, tu en as trop dit cette fois. Finalement, au lieu de me fâcher, j’ai envie de te remercier

Crois ce que tu veux, après tout, je m’en moque. Sois là à quatorze heures, nous répétons et avec tout le monde

Oui, elle y sera, bien plus forte

Il a perdu

Tout n’est que mensonges

Dans quinze jours, son contrat la libérera… quinze jours et elle leur montrera… à tous ! Et elle les fera taire

Du talent ? Oui, mais pas seulement ! Elle vit, aime, elle est France Belmont. Tout, elle va tout donner… pour que Paris se souvienne d'elle, et puis

Puis, adieu : Elle rentre chez elle

 
 

 

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17




Vous devez remplir les formulaires réglementaires, Stéphane, expliquait un grand rouquin, responsable de l'approvisionnement. Ensuite, c'est comme d’habitude, vous connaissez la routine
Viens, Victor. Si tu connais un endroit sur terre où il n’y a pas d’imprimé, de ces trucs que je déteste, fais-moi le savoir. Je plaque tout et j’y vais. Tu vas t’initier au parcours du combattant. Salut, les gars, nous allons nous noyer dans la paperasse.
Hé. ne te plains pas, lança une voix, cette fois ci, nous avons une perle. Elle a tout simplifié. Tu n’en auras que pour deux minutes
C’est ce qu’on dit. A la prochaine
Les deux hommes se dirigent vers une tente qui sert de bureau. Il y a foule autour
Stéphane, nous allons en avoir pour des heures. A croire que nous nous sommes tous donnés le mot
Cela fait longtemps que nous attendons. Il y a des groupes encore plus mal lotis que nous. Cette manne qui nous arrive, certains vont se la disputer. Voilà Patrick.
Bonjour Stéphane, inutile, pas de passe-droit
Je n’aurais jamais osé t’en demander un. Tu me connais.
Si bien
Je te présente Victor. Il est de ceux qui ne pourront plus partir d’ici
Encore un. Victor ? Vous êtes Victor Leduc
Pour le moment, je n’en connais pas d’autre. ******* de vous voir
Et moi. Je suis très heureux de vous rencontrer, enfin
Enfin ? Je ne me savais pas célèbre, mais je suis flatté de tant d’intérêt. Nous nous sommes déjà vus
Pas du tout. Mais nous avons des amis communs. Xavier, Xavier Brussac
Non. Je ne m’attendais pas à cela. Comment va-t-il ? Je n’ai pas encore reçu de ses nouvelles. Et mes lettres sont restées sans réponse
Xavier, à notre dernière entrevue, se portait tout à fait bien. Quant au courrier. Une calamité. Mais j’ai des plis à vous remettre. Dans mon bureau. Après avoir déposé votre liste, venez m’y rejoindre. A tout à l’heure, et, surtout, Victor, je vous en prie, pour moi, pour tous, restez calme
Ils le regardent tous deux s’éloigner, riant comme d’une bonne plaisanterie.
C’est à n’y rien comprendre. Ils sont tous devenus fous en si peu de temps ? Je me demande ce qui lui prend. Stéf, j’ai quelque chose sur le visage
- Mais non, je n’en sais pas plus que toi. Il a dû se lever d’humeur taquine ce matin. Déposer une liste. D’habitude, nous nous servons. On y va
L’ambiance est joyeuse. Devant eux, la file diminue rapidement
Je vais croire qu’ils ont raison. Regarde, ils ont tous un air satisfait. Et au lieu de se rendre au point de ravitaillement ils se dirigent vers la cantine
C’est si extraordinaire, Stef
Victor, je t’ai dit que c’était un cauchemar. Tous, sous une tente à chercher ce dont nous avons besoin. Et attendre après de passer au contrôle pour le bon à enlever.
Elles sont deux, nous approchons. Et... Sylvie. Non, je rêve. Cette fille là-bas. Elle ressemble... Mais non, c’est elle. SYLVIE
Son cœur s’est arrêté de battre. Tout tourne autour d’elle. Déjà. Quand elle s’y attendait le moins. Ne pas courir. Elle ne veut pas courir. C’est le plus calmement du monde qu’elle lève la tête, cherche autour d’elle, regarde vers l’endroit d’où provient le cri. Quelqu’un remonte la file dont tous s’écartent, rieurs, complices de ces retrouvailles. Quelqu’un qui arrive devant la table où elle a tant de mal à paraître sereine
Victor. Je ne pensais pas te retrouver si vite
Qu’est ce que tu fais là. Tu ne pouvais pas prévenir ? Tu es si pâle. Tu n’es qu’une écervelée. Toi, ici
Tu y es bien toi aussi. Xavier m’a présenté Patrick et j’ai eu envie de tenter l’aventure. C’est tout
Xavier. Il a perdu tout bon sens, comme les autres. Viens, suis moi, immédiatement, j’ai deux mots à te dire
Pas maintenant, Victor, je suis désolée mais j’ai du travail. Ils attendent tous
Je

 
 

 

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ÞÏíã 06-03-08, 12:43 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 23
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S’il te plaît, Vic. Reprends ta place. Dans une heure, je serai libre
Tu es complètement folle. Ma puce, là dessous. Tu ne perds rien pour attendre. Tu vas recevoir la première fessée de ta vie. Et vous tous, dépêchez-vous. Si dans une heure elle n’a pas fini, vous vous débrouillerez sans elle
Victor est hors de lui. Que vient-elle faire dans ces contrées où ne règnent que la maladie, la faim, la misère. Sylvie dans cette canicule. Elle va dépérir, s’épuiser à la tâche. Et les deux autres, Fran et Xavier. Ils ont perdu la tête de la laisser se perdre si loin. Trop pris par eux-mêmes, sans doute. Des égoïstes inconscients. Ils vont l’entendre. Mais en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, elle peut compter sur lui pour cela, il va embarquer cette tête de linotte dans le premier avion en partance pour la France
Hé, Victor, je suis là. Alors, un retour en arrière ? C’est elle
Pardon Stéf. Je t’avais oublié. Qui ? Non, cette petite chose, minuscule, adorable, c’est Sylvie. Je n’en reviens pas encore, mais c’est bien elle. Ici. Tu te rends compte
Oh. Oui. Je vois. Alors ce n’est pas d’elle dont tu veux rester éloigné
Non, elle c’est spécial. C’est absurde, elle n’est pas de taille pour subir ce climat, ni résister à de telles conditions
A la voir faire, je crois que tu la connais mal. Allez, souris un peu. C’est bientôt à nous
Je t’attends dehors, elle aussi. Il faut que je me calme
Et l’autre qui riait. Ah. Il avait bien de quoi rire. Il l’entend encore. « Restez calme. » Rien que ça. Il sort, il a besoin de se retrouver seul. Il doit apaiser cette colère en lui. Car en colère, il l’est. D’inquiétude, pour les longues heures de mauvais trajet. Il n’aime pas la retrouver si pâle, et tout ce travail qui va l’épuiser. Si fragile. Sa puce. Il est si heureux. Sans le savoir, elle lui manquait et de la retrouver là, à l’improviste... Elle est incroyable. Tout quitter. Sur un coup de tête. Qu’avait-elle besoin de partir ainsi ? Ils se sont bien occupés d’elle. Vraiment. Ils peuvent en être fiers. Elle devait s’ennuyer à mourir sans lui, sans eux.
Stéphane le rejoint, tout sourires
Mon vieux, cette fille-là est géniale. Dans une heure nous devons aller à la tente numéro deux, contrôler notre liste et simplement signer. Je t’offre un café.
Non merci Stéf. Je préfère l’attendre ici
Elle en a encore pour un petit moment et c’est elle qui m’a demandé de t’emmener faire un tour.
Elle
Elle m’a prié d’endormir l’ours qui grogne en toi. Dis donc, elle me plaît bien, tu sais. Il n’y a rien entre vous
Pas touche Stéphane. C’est ma petite sœur, mon amie, elle est sacrée. Si quelqu’un s’avise de lui faire du mal, il aura affaire à moi
Nous voilà bien, pour une fois que mon cœur s’emballe. En tout bien, tout honneur. Promis, juré
Stéf. Tu oublies qu’elle existe
Ça va. Si tu restes toute ta vie près d’elle, c’est un trésor de perdu pour les autres. Jamais vu un sourire aussi frais. Et ce teint de rose. Elle
Tu te tais. De rose. Tu trouves ? Elle m’a semblé si pâle
La surprise, sans doute. Et si je te permets de nous accompagner à chaque fois, en guise de chaperon
Tu as besoin de courir vite, mon vieux, parce que je sens que je ne vais pas me retenir longtemps
Heureusement que tu n’es pas amoureux d’elle. Rien de moins qu’une cotte de maille pour me protéger. Allez, viens, elle ne va pas tarder
Ils sont installés depuis un quart d’heure quand Sylvie arrive près d’eux.
Bonjour vous deux. Et toi, Victor, maintenant tu peux m’embrasser et me souhaiter la bienvenue
La bienvenue. Oh. Sylvie, mon bout de chou
Nous allons mettre les choses au point. Plus de bout de chou, de puce, de moineau, plus rien de petit, de minuscule. J’en ai assez. Je suis Sylvie, c’est tout
Mais... Que t’arrive-t-il ? Je suis heureux de te retrouver. Pas besoin de te mettre dans cet état
C’est toi qui m’a agressée devant tout le monde
Que croit-il ? Elle n’a pas à quémander une autorisation, la sienne en particulier, pour agir selon son idée. Une fessée. Et puis quoi encore ? Ah, oui. « Sa puce ». Merci pour le cadeau. Il aurait dû les entendre. Elle n’en a pas fini. Comment être prise au sérieux maintenant ? Même au bout du monde elle aura toujours cette estampille collée au front. Il doit accepter le fait qu’elle est assez « grande » pour décider de ce qu’elle veut faire. Et indépendante depuis assez de temps pour savoir où elle veut aller
Bon les enfants, je vous laisse. Je vois que vous avez plein, tout plein de choses à vous dire
Vous pouvez rester. Moi j’ai fini
D’accord ma pu... Pardon. Sylvie. On recommence depuis le début. Je suis aux anges. Ça te va
Non. Pas tout à fait, Vic
Moi, je suis Stéphane. Si j’attends que Victor revienne sur terre je serai trop vieux pour vous.
Stéf, silence. Sylvie, - tu vois, j’ai compris la leçon - je suis sincèrement désolé. C’est mieux
A peine
Vous avez raison, il peut faire mieux
Stéphane, continue comme ça et tu rentres à pieds. Quant à toi, si tu nous expliquais ta présence ici
Je l’ai fait mais tu n’as rien écouté. Xavier a eu une entrevue avec Patrick, le responsable de la mission, je l’ai accompagné. Tout cela m’a emballée et je suis partie avec eux
Comme ça
Pas si simplement mais presque. Je crois qu’ils sont *******s de moi. Cela t’étonne
Pas vraiment, enfin, oui. Plutôt
Vous voyez, Stéphane, et il dit me connaître depuis toujours
On ne sait plus à qui se fier. Pour ma part, je promets de m’attendre à tout de votre part
Attention, vieux. Tu ne sais pas où tu mets les pieds
Mes pieds peuvent aller où je mettrais mon cœur. Bon, je vous laisse vraiment maintenant. Je suis chez Patrick. Ne te dérange pas, Victor, je ramasse tout le courrier. A vous, Sylvie, merci pour tout. Je penserai à vous. Et vous n’aurez pas sur place plus dévoué que moi
Je vous crois et je m’en souviendrai. A bientôt
Ils sont seuls. Se taisent. Ne rien attendre. Xavier avait raison. Prendre simplement ce qui s’offre. Elle est soulagée de le retrouver si décontracté. Il n’a pas l’air abattu du moment de son départ. Et même un sourire au fond des yeux. Mais elle ne sait plus que dire. A peur de ramener la conversation sur des points douloureux. Elle préfère attendre
Encore une conquête. Rien d’étonnant, Sylvie, tu es resplendissante
Merci Monsieur. L’Afrique vous va bien aussi
Le voyage ? Pas trop pénible
Non, tous sont très gentils. Très sympathiques. Je n’ai pas vu le temps passer
Nous sommes là depuis deux jours alors nous avons un peu récupéré
Puis-je savoir pourquoi tu t’es embarquée là-dedans ? C’est très dur, trop dur pour toi
Pas plus que cela, tu t’inquiètes vraiment pour rien. Pourquoi ? Eh bien, j’ai trouvé que ce qu’ils allaient réaliser valait la peine de m’y impliquer. Nous avons beaucoup discuté avec Patrick et il a été d’accord pour m’emmener
Francie et Xavier ? Pas d’opposition
De Francie, oui mais Xavier m’a aidée de son mieux
Je n’en doute pas. Et ils t’ont laissée partir
Personne n’a le droit de m’empêcher d’aller où bon me semble. Xavier m’a facilité les choses. Il a tout fait pour que je parte dans les meilleures conditions. Je l’aime, tu sais, beaucoup. Tu ne dois pas le rendre responsable de ma décision. Quand il a compris que rien ne me ferait changer d’avis, il s’est dévoué, m’a tenu compagnie dans toutes mes démarches. Il ne m’a jamais laissée seule
Tu as raison. C’est un ami. Il a agit comme il le devait. Comment vont-ils
Très bien je crois
Elle est sur des charbons ardents. Guette le moindre tressaillement de la voix. La plus petite fêlure
C’est bien, j’en suis *******. Et maintenant, si tu me racontais ton travail
Mon travail ? oh. oui. Je vais tout te dire. Tu vas voir, tu vas être fier de moi
Je l’ai toujours été, mon cœur. Et ça, je peux
Tant que tu voudras, Vic. Ton cœur, lui, il est immense
Heureuse, combien elle l’est. A avoir du mal à se retenir de danser, de chanter. Pas de tristesse en lui. Ils sont restés longtemps à se raconter. Lui, il a plein d’images, pas toujours belles, mais surtout ce pays. cette vie de chaque jour. Avec ces gens, ces êtres plus réels, plus vrais dans leur façon de vivre
Nous n’avons rien à leur envier, sais-tu ? Ils vivent autrement mais notre manière à nous de concevoir l’existence n’est pas pour autant meilleure
Il lui montre les plaies ouvertes, les blessures. La maladie ils peuvent la soigner, la guérir souvent. Mais le reste
On leur a tout pris. On leur a refusé le droit de vivre comme bon leur semble. Des animaux en cage dans un zoo. Voilà ce qu’ils seraient chez nous. Ici, ils sont l’esprit même de la liberté
Il lui raconte ses tournées dans la brousse, d’un village à un autre. Les couleurs des crépuscules et celles des aubes naissantes. Les bruits de la nuit, les premiers chants d’oiseaux au réveil. Il lui offre la terre, les nuits au ciel si pur
Même la nuit est lumière, Sylvie. Entre la terre et le ciel, rien pour arrêter le regard. Ces ciels, chaque jour différents, aucun matin ne ressemble au précédent
Il parle, parle. Parfois le nom de Francie, celui de Xavier. Mais, elle le sent, sans souffrance. Ils font partie d’un monde dont il s’est arraché. Il est tout neuf. Devant elle, il est un autre Victor. Il rit, plus souvent, plus spontanément.
Et tu ne me dis rien toi
Je t’écoute. Parle, parle encore. Raconte-moi ce que tu aimes
Je vais te lasser. Nous aurons d’autres jours. Tu restes
Ça je le sais
Je veux dire que j’étais décidé à te renvoyer chez nous. Non, ne te fâche pas. Pour finalement me rendre compte que je suis heureux que tu sois là. Tu as changé
Moi ? Non. C’est toi. Tu ne me voyais plus. Nous étions tout le temps ensemble, à trop se connaître, on ne voit plus l’autre
Tu as raison. Stéphane me fait signe. Reste-là, il vaut mieux que tu te tiennes à l’écart de ce célibataire trop empressé. Prends bien soin de toi. Ne t’aventure pas trop loin non plus. Fais très attention aux insectes. Certains sont dangereux. J’aimerais t’emmener à Damot. Pour
Veiller sur moi
Oui, je serai plus tranquille. Je crois qu’il est l’heure de nous séparer. A dans quelques jours
Quand tu veux. Tu sais où me trouver. Ah. tu as dû oublier. Je dois faire dodo à quelle heure
Comment ? Oh. Ça va, pardon. Mille fois. Tu as raison, fais ce que tu veux. C’est si bon de te retrouver. Merci d’être venue, Sylvie. Tu ne peux pas savoir à quel point j’en suis heureux
Sylvie frissonne. Si près et encore trop loin d’elle. Elle voudrait passer les bras autour de sa taille, se laisser aller et s’appuyer contre lui. Non, ne pas le bousculer. Et son cœur s’emballe alors qu’il se penche vers elle, effleure sa joue d’un baiser, la garde un instant ainsi, pour un murmure à l’oreille, qui l’affole, la laisse vibrante d’une joie nouvelle
Tu sais... tu seras toujours ma puce, mon bout de chou à moi
Elle le laisse s’éloigner. Rit à le regarder retenir par le bras un Stéphane faisant mine de résister, de se laisser tomber à genoux, bras tendus, mains jointes dans sa direction à elle. Va, espiègle et provocante, jusqu’à leur envoyer un baiser du bout des doigts. Rit de plus belle, devant l’air exaspéré de Vic tirant par la chemise, sous le regard railleur de tous ceux qui les entourent, ce même Stéphane, abandonné, mains appuyées contre le cœur, jambes traînantes

 
 

 

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Dès qu’il le peut, Victor s’échappe, et, en dépit des mises en garde de ses amis, seul, le plus souvent possible. Il lui tarde, davantage à chaque fois, de retrouver deux yeux noisette, dans une frimousse de chat, auréolée de boucles blondes. Il a hâte d’entendre ce rire si prompt à éclater, de voir s’agiter deux mains aux ongles transparents, mimant chaque mot. Il a besoin de sentir ce bonheur de vivre, cette espièglerie, cette sérénité que dégagent cent cinquante-cinq centimètres de douceur
Trois semaines que Sylvie est là, si près. Sa puce. Elle est encore plus petite, ici, sans ces chaussures à très hauts talons qu’il lui a toujours connues

Petite. Le prétexte à une de ses stupides plaisanteries. Il se souvient

Elle avait huit, non, neuf ans et lui, bientôt treize. Tout lui revient si bien. Il se revoit entrer dans la chambre de son amie, faire mine de la chercher, passer devant elle et la rendre invisible d’un regard qui glisse sur elle sans daigner s’y arrêter. En réponse à cette colère d’enfant qui appelle, qui enrage d’être ainsi ignorée, il s’entend encore dire, du haut de son mètre soixante-cinq : « Tiens. Tu es là. Tu es si minuscule que je ne t’avais pas vue »

Cette fureur en elle, sans cri, muette, son entêtement, malgré ses suppliques, à lui, de cesser, tant la voir souffrir lui faisait mal. Des heures à peiner, une infinité de chutes, avant de pouvoir se maintenir sur ces échasses de torture, devant lui, les yeux à hauteur des siens, et lui lancer au visage : « Et comme ça, tu me vois »

Il sourit au souvenir de leurs courses, de leurs jeux. De sa petite princesse, et des combats qu’il devait mener pour la délivrer des dragons cachés derrière chaque pin, dans leur forêt magique des Landes

Et plus tard, alors adolescent idiot, au milieu d’autres garçons de son âge, gêné de l’insistance d’une gamine à courir vers lui, une fois après l’autre, pour lui raconter ses dernières trouvailles, il n’a pas su retenir une méchante réplique. « File, bébé, va t’occuper de tes poupées ». Il la revoit s’éloigner, fierté blessée, nez au vent, tête haute, ravalant ses larmes

Et il se voit lui, la maudire, la plaindre, ressentir sa douleur, hésiter encore, pour finalement se ruer, sous les huées moqueuses, à sa poursuite

Pour la consoler ? Sylvie ? Pas si simple. Des mois, il lui a fallu des mois de patience, d’ingéniosité pour parvenir à retrouver sa confiance. Jusqu’à l’arrivée de Francie. Grâce à cette dernière

Sylvie a deviné d’instinct, ce qu’il fallait faire pour consoler son amie. Elle lui a donné, en la recevant près d’elle, tout son univers. Victor en faisait partie, et de Francie, elle en a fait le centre. Ne la laissant jamais se laisser aller à la tristesse. Trouvant, au moindre signe, mille façons de la dissiper

Sylvie, écervelée ? Non. Fragile ? Bien moins. La meilleure des trois, capable de s’oublier pour le bonheur de chacun

Et maintenant il la redécouvre. Tous l’aiment. Elle a toujours un mot gentil, ne se laisse jamais abattre, affronte les souffrances qui s’exposent avec courage. Jusqu’à Stéphane, généreux parfois mais souvent aux limites du cynisme qui devient tout autre devant elle.

Parti un jour, avec Christian, renouveler leur pharmacie, et à son retour, plus le même. Victor n’a pas vraiment apprécié l’expression rêveuse du regard, l’intonation bizarre de la voix de son ami quand il s’est laissé aller à cette seule confidence

- Tu sais, Victor, ta puce, c’est un être unique, bien plus qu’adorable. Je crois qu’elle seule pourrait me réconcilier avec les femmes

Et pas moyen d’en savoir plus. Ni comment. Depuis, il évite de l’emmener avec lui. Sylvie et Stéphane ? Pas question. Il ne saura jamais s’occuper d’elle

Devant lui, la piste s’efface. L’orage de la nuit dernière a tout noyé. Il adore se trouver au milieu de ce déchaînement de la nature, de ce spectacle grandiose. Mais pour le moment, il doit contourner cette espèce de lac de boue qui l’éloigne de son but

La pluie ? Qui le ramène à Francie. Que devient-elle ? Il est heureux de son bonheur. Tout lui paraît si loin maintenant. Jusqu'à cet amour qu’il a porté comme une blessure, des années durant

Rien n’est oublié pourtant, sentiment intact au fond de lui et cependant ressenti différemment. Depuis toujours ce besoin de la protéger. Il l’a vue arriver, petite chose chiffonnée, avec ces yeux, ni verts ni bleus, d’une couleur jusqu’alors pour lui inconnue, délavée par le désespoir

 
 

 

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ÞÏíã 06-03-08, 12:47 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 25
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Ils ont grandi ensemble. Au début, elle refusait tout lien, les rejetait en bloc. Sylvie, ses parents, lui. Et puis, un jour, celui où Sylvie, qui d’autre aurait pu le faire, s’est perdue lors d’une de leurs promenades à travers bois. L’angoisse de Francie, ses tremblements, la peur qui gonflait en elle et dont il n’arrivait pas à endiguer le cours

Enfin, les larmes de joie de Francie, son rire, ses élans vers lui et leur amie enfin retrouvée, pas plus inquiète que cela de s’être égarée. Ses mercis à Sylvie pour être revenue vers eux. Vers elle

Ils étaient trop jeunes à l’époque pour tout deviner. Ce n’est que bien après, des mois après, qu’ils ont tous deux découvert le pourquoi de ce refus d’abandon. A cause d’une autre déchirure, d’un autre accident de voiture. Cette fois, l’oncle de Francie, le plus jeune frère de son père, qu’elle adorait, qu’elle attendait. Un désespoir sans nom. Sans un cri. Sans une larme

Un jour, au beau milieu d’une de leurs escapades, une crise de nerfs, terrible, soudaine, inattendue. Et tous ces mots, en vrac, ces phrases incompréhensibles. Eux incapables de la consoler, de la réconforter, à attendre que le calme revienne en elle, et comprendre enfin

La peur de Francie ? Aimer et perdre encore quelqu’un de cher. La hantise de Fran ? Se croire quelque part coupable. Il leur a fallu un temps infini pour la rassurer. Ils l’ont apprivoisée, jour après jour, jeu après jeu

Pour lui, bien plus, elle est devenue son horizon. Pas un matin qu’il ne pense à elle dès son réveil. Etablissant toute une liste de distractions, cherchant sans fin, tous les moyens de la rendre à la vie. Leur vie. Et de la voir s’éveiller enfin, il s’est su responsable, avant tout, de son bonheur

Il ne l’a pas vraiment vue grandir. Pour lui, elle est restée cette petite fille au front buté, qui leur résistait de toutes ses forces, pour se livrer, un jour, d’un coup, comme un cadeau. Avec ces rêves, cette fougue, cette soif de tout rattraper. Il l’a aimée pour tout cela

L’a aimée ? Oui, tout est passé. Au plus profond de lui, il a le sentiment d’une tâche accomplie. Il a donné à la Francie de son enfance, tout ce qu’il lui avait promis. Lui, est libéré

Xavier et Francie. Avec Sylvie, tous les quatre, comme au bon vieux temps. Dès son arrivée à Werder, ils essayeront de les joindre par téléphone. Ça fait si longtemps maintenant qu’ils n’ont plus de nouvelles. Il les voudrait près de lui, leur faire voir, par ses yeux, tout ce que cette Afrique a de magique. Et Sylvie. Elle sera ravie de leur parler. Francie et Xavier, de nouveau dans leur univers

Xavier ? « Je l’aime, tu sais »

Pourquoi est-elle partie si loin ? Seulement pour se rendre utile ? « Je l’aime ». Idiot, il se souvient, elle a aussitôt ajouté « beaucoup ». Non, pas Xavier et Sylvie. Il le sait, elle l’aime comme un ami. Sur elle, il ne peut pas se tromper. Un ami, un vrai, avec tout son cœur mais pas question entre eux de plus que cela

Stéphane ? Peut-être. Pour qu’il ait changé ainsi, il doit y avoir une raison. Comment savoir ? Ce dernier ne s’est pas livré

Etre venue de si loin pour se retrouver amoureuse de Stéf ? Non, elle ne sera pas heureuse avec lui. Il est trop pris par ce pays, par son passé, par quelqu’un qui l’attend, là-bas, à Paris.

Et Patrick ? Pourquoi pas ? Non, il oublie Sandrine

Alors, qui

Victor a arrêté la Jeep. En est sorti. Regard perdu vers Werder, invisible à l’horizon

 
 

 

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