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ÇáÊÓÌíá: Jun 2006
ÇáÚÖæíÉ: 7370
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 363
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chapitre 10

— Qui est-il pour toi ?
Tiggart, à califourchon sur une chaise, surveillait les petits pains en train de griller sur les braises du poêle. Sortant d’une douce torpeur, Capri lui sourit. De quoi parlait-il au juste ?
Blottie dans le rocking-chair en face de lui, vêtue d’un grand sweat-shirt de Tiggart, la jeune femme se sentait tellement différente de la veille !
Sous les caresses de Tiggart, elle était devenue une autre. La vie pouvait donc réserver d’aussi merveilleuses révélations ?
— Je veux tout savoir sur toi, reprit Tiggart. Et j’ai besoin que tu me parles de lui...
— Pardon, je rêvais, murmura Capri en lui caressant le bras.
— De moi, j’espère ?
— De nous. Je me sens si bien avec toi...
Tiggart tourna les petits pains sur la grille. Ils sentaient un délicieux arôme de cannelle et de brioche.
— Tu n’as peut-être pas envie de réveiller des souvenirs douloureux ? Pourtant, il faut que je sache qui était l’homme qui t’a tant fait souffrir.
— Oh ! Tiggart ! Jamais il n’aurait fait souffrir personne. Il était bon, généreux, tout le monde l’aimait...
Le regard de Tiggart s’assombrit, et Capri fut soudain prise de remords. Etait-il jaloux ? Qu’allait-il s’imaginer ? Il fallait éclaircir le malentendu au plus vite.
— Tu te souviens de ce que je t’ai dit sur ma mère ? reprit-elle. Jamie était comme elle : téméraire, audacieux, foncièrement indépendant.
— Capri...
— Non, Tiggart, ce n’était pas mon amant, mais mon frère. Mon jumeau... Je l’adorais. Je ne pouvais pas imaginer la vie sans lui. Pourtant, il est mort, peu après notre vingt et unième anniversaire.
Tiggart la contempla pendant un long moment, stupéfait. Puis il lui prit les mains, comme pour lui communiquer sa force.
— Je suis désolé, ma chérie. A aucun moment, je ne me suis douté d’une pareille tragédie. Même en voyant sa photo, dans ta chambre. Il te ressemble si peu !
— Nous étions différents comme le jour et la nuit. Physiquement, et de caractère, aussi. Jamie ressemblait à ma mère, et moi, à mon père.
— Est-il aussi sérieux et raisonnable que toi ?
— Oui, nous n’aimons pas prendre de risques.
— Pourtant, tu en as pris un en venant ici. Après tout, tu ne connaissais rien de cette île.
Il se pencha, et effleura les lèvres de Capri en un baiser qui raviva la flamme de leur amour.
— Dans ce cas précis, il s’agissait d’un moindre risque, répondit-elle. Mon père cherche à me marier depuis des années, et il m’envoie régulièrement passer mes vacances dans des lieux où se rencontrent les célibataires riches et désœuvrés... Cette année, j’ai réussi à déjouer ses plans ! Du moins le croyais-je... Comment aurais-je pu imaginer tout ceci ?
— Ceci ? Que veux-tu dire, exactement ?
Capri rougit jusqu’à la racine des cheveux. Impossible de lui avouer la profondeur de ses sentiments. Après tout, Tiggart ne lui avait jamais parlé d’amour...
— Eh bien, j’étais venue ici pour travailler. Je ne m’attendais pas à vivre une aventure.
— Je ne suis donc qu’une aventure, pour toi ?
— Oui... C’est-à-dire...
— Et pas un nouveau prétendant ?
— Que dois-je comprendre ? balbutia-t-elle.
— Ce que tu entends... Suis-je assez bien pour ton père ?
Elle avait dû mal entendre. Tiggart lui parlait-il de mariage ? C’était si soudain, si inattendu ! Stupéfaite, Capri le dévisageait. Pourquoi cette lueur grave et amusée dans son regard ?
— C’est une demande en mariage, Capri, déclara-t-il. Tu ne t’es pas trompée.
Sans attendre sa réaction, il se leva et attira la jeune femme dans ses bras. Serrée tout contre lui, Capri laissa la miraculeuse réalité s’imposer à son esprit.
— Oh ! Tiggart ! J’ai l’impression de vivre un rêve, balbutia-t-elle.
— Je sais, tout est arrivé si vite ! Mais, pour être franc, j’ai su que je t’aimais dès que je t’ai vue. Nous sommes faits l’un pour l’autre, Jones... Je t’aime. Je veux vivre avec toi, avoir des enfants de toi.
Le regard plein de lumière, Capri noua les bras autour de son cou.
— Tiggart ! Tu es vraiment imprévisible ! Et je t’aime à la folie...
Un grésillement aigu interrompit la jeune femme, qui se figea de stupeur.
— Qu’est-ce que c’est ? demanda-t-elle en s’agrippant au bras de Tiggart. Il y a quelqu’un, dehors ?
Tiggart ferma les yeux, les traits crispés. Pourquoi semblait-il si contrarié ?
— Oh ! Non ! s’exclama-t-il. Pas maintenant !
— Tiggart, pour l’amour du ciel, dis-moi ce qui se passe !
— Ce n’est rien... Ou plutôt, c’est un appel de mon bureau de Calgary. Je reviens tout de suite, ajouta-t-il en déposant un baiser sur les cheveux de Capri.
Retrouvant son calme, la jeune femme se rassit dans le rocking-chair. Tiggart l’aimait... et ils allaient vivre ensemble, fonder un foyer. Comment avait-elle pu refuser l’idée d’un tel bonheur ?
Jake serait enchanté. N’aurait-il pas enfin le gendre dont il rêvait ? Responsable, dynamique, doté de toutes les qualités pour faire un bon mari, et un bon père...
Tendant l’oreille, Capri n’entendait que le murmure de la voix de Tiggart. Dans quelques minutes, elle saurait enfin quel était son métier. Et elle devrait elle aussi avouer son secret. Pourvu que Tiggart ne voie pas d’objections à épouser une riche héritière !
— Que tu es belle, mon amour !
Revenu dans la pièce, Tiggart lui souriait. Depuis combien de temps l’observait-il ? Devinait-il aussi les pensées qui l’agitaient ? En tout cas, le moment était venu de lui révéler la vérité.
— Chéri, tu te souviens du premier jour de notre rencontre, lorsque j’ai prétendu être écrivain de romans d’amour ?
— Oui. Pourquoi diable as-tu inventé une histoire pareille ?
— Eh bien, je te trouvais si attirant, si sexy ! Jamais un homme ne m’avait troublée de la sorte. Apparemment, nous n’avions rien en commun, et j’ai tout de suite pensé aux rencontres des princes et des bergères...
— Ah ! Oui ? Et quel est le titre que tu avais trouvé ? La Belle et la Bête, peut-être ?
— Non... Plutôt La Milliardaire et le Sauvage, ou quelque chose comme ça...
Tiggart, agenouillé près d’elle, cessa de lui caresser les cheveux. Incrédule, il plongea son regard dans le sien.
— Qu’essayes-tu de me dire ? questionna-t-il. Que tu es vraiment milliardaire ?
Capri se *******a de hocher la tête en signe d’assentiment.
— Jones Oil Company, tu connais ? murmura-t-elle.
— Jake Jones ? Tu es la fille de Jake Jones ? répéta-t-il. Seigneur ! Dire que je n’ai jamais fait le rapprochement !
— Tu connais mon père ?
C’était à son tour d’être étonnée !
— Oui, je l’ai déjà rencontré.
— C’est curieux, il ne m’a jamais parlé de toi.
— Chérie, tu ne sais pas qui je suis, n’est-ce pas ?
Où voulait-il en venir ? Un peu inquiète, Capri se redressa dans son fauteuil.
— Tiggart, personne ne sait rien de toi, sur l’île. Ellen me l’a dit... Vas-tu te décider à éclaircir ce mystère ?
Tiggart s’empara de la main de la jeune femme, et la porta à ses lèvres.
— C’est vrai, je ne parle jamais de mon métier sur l’île, puisque j’y viens pour l’oublier... Seule Zoé est au courant. Tu dois connaître l’entreprise Smith et Garson, les spécialistes de l’extinction des puits de pétrole ?
— Oui, bien sûr. Leur réputation est internationale. Garson a d’ailleurs récemment éteint un incendie pour mon père au Venezuela. Quant à Smith...
Capri s’interrompit, figée d’horreur.
— Smith et Garson ? répéta-t-elle. Oh ! Non ! Tu n’es pas... Tu n’es pas l’associé de Garson, n’est-ce pas ?
— Capri, calme-toi. Qu’est-ce qui te prend ?
— Non ! Oh ! Non ! Je ne veux pas ! s’écria-t-elle, livide. Dis-moi que ce n’est pas vrai !
Au bord de l’hystérie, Capri tambourina de ses poings le torse de Tiggart. D’une main ferme, il lui emprisonna alors les poignets.
— Vas-tu m’expliquer ? s’exclama-t-il. Qu’ai-je dit ? Que se passe-t-il ?
Quelle idiote elle avait été ! Depuis quelques heures, elle croyait avoir chassé les fantômes du passé, bien à l’abri dans les bras de Tiggart. Comment avait-elle pu s’illusionner ainsi ?
A peine découvrait-elle l’amour, que déjà la vie menaçait de le lui reprendre, de le lui arracher comme elle avait déjà pris sa mère et Jamie !
Jamais elle n’aurait dû renoncer à ses principes ! Il fallait réagir, et au plus vite, avant que la souffrance l’envahisse tout à fait.
— Je suis désolée, Tiggart, balbutia-t-elle. Tu peux me lâcher, maintenant, ça ira.
Et avant qu’il ait eu le temps de la rattraper, Capri s’élança vers la fenêtre. Là, le visage dans la pénombre, elle parvenait mieux à masquer l’angoisse qui devait crisper ses traits.
— Tu as un métier très dangereux, fit-elle remarquer.
— Il l’est parfois, c’est vrai.
Cachant ses mains tremblantes derrière son dos, Capri lutta pour ne pas éclater en sanglots. Non ! Elle devait aller jusqu’au bout ! Et tout de suite !
— Personne ne peut vraiment dompter le feu, reprit-elle. Comment peux-tu prendre des risques pareils ?
— J’en prends de moins en moins, Capri, car chaque jour, on trouve de nouvelles techniques, et on met au point de nouvelles machines.
— Jamie aussi prenait des risques, soi-disant calculés. En fait, il aimait le danger, comme maman. T’ai-je dit qu’il était pilote de course ?
— Non, je l’ignorais.
— Non seulement ils se ressemblaient, mais ils sont morts de la même façon. L’avion de Madeline s’est écrasé sur le sol, et a explosé aussitôt. Et Jamie... Il aurait pu s’en sortir vivant, à quelques secondes près. Seulement, il n’a pas réussi à se dégager. Nous... Papa et moi nous regardions la course à la télévision, et nous l’avons vu, Tiggart. Nous l’avons vu devenir la proie des flammes sans pouvoir rien faire !
Un silence pesant s’installa, si intense que Capri en éprouva une douleur physique.
— Capri, je ne suis pas comme eux, murmura Tiggart. Je ne recherche pas le danger, je suis prudent...
— Prudent, en défiant le feu chaque jour ? Non, Tiggart, tu cours de grands dangers et tu le sais... Cet appel, tout à l’heure, c’était à propos d’un puits en feu ? D’une explosion ?
— En effet, oui. Un incendie à Alberta... Brock vient me chercher en hélicoptère dans une heure.
Jamais elle n’avait entendu tant de tension dans sa voix. Tremblante, Capri tenta d’affronter la terrible vérité.
— Ecoute-moi, Capri. Tout le monde prend des risques, tout le temps. Moi, toi, Zoé, les Walter. C’est la vie. Tu ne peux pas fuir la vie, fuir les gens, à cause des risques ! Grand Dieu ! Tu pourrais tout aussi bien te rompre le cou dans un escalier !
— Non ! Cela n’a rien à voir. Moi, je me protège du danger. Je fais attention quand je descends un escalier, quand je traverse la rue, quand je conduis... Je ne me mets pas dans des conditions de danger, comme toi. Et je ne veux pas épouser un homme dont le métier met sa vie en péril à chaque instant. Je ne veux pas revivre le même cauchemar toute ma vie !
Les larmes coulaient sur les joues de Capri, qui s’agrippait au rebord de la fenêtre comme une noyée à une planche. En face d’elle, Tiggart la regardait d’un air suppliant.
— Je t’en prie, ma chérie, j’ai besoin de toi ! Nous nous sommes enfin trouvés, alors ne me laisse pas, Capri !
Si elle ne partait pas tout de suite, elle le regretterait sa vie entière. Car elle n’avait qu’une envie : se jeter dans les bras de l’homme qu’elle aimait. Mais ensuite ?
En cédant à son amour, elle le perdrait. Comme elle avait perdu Jamie. Et cette fois, elle n’aurait pas la force de s’accrocher à la vie...
— Je suis désolée, chuchota-t-elle.
— Capri...
Plus qu’un appel, c’était une prière. Le cœur brisé, Capri s’enfuit en étouffant un cri. Voilà ! C’était fini ! Si elle se retournait, elle n’aurait plus le courage de regarder Tiggart sans fondre en larmes, sans accepter son amour.
Dehors, elle prit à peine garde aux aiguilles de pin et aux cailloux qui heurtaient ses pieds nus. Seule importait la distance qui la séparait de Tiggart, et de tous les feux du monde !
Au loin, elle aperçut une petite vedette entrant dans la baie. Zoé était donc de retour ? Se demandait-elle pourquoi Capri courait sur le sentier, avec pour seul vêtement un grand sweat-shirt de Tiggart ?
Elle le saurait bien assez tôt ! S’effondrant en larmes sur son lit, Capri laissa libre cours à son chagrin. Elle n’avait que faire de l’opinion des autres ! Personne ne pouvait comprendre à quel point elle souffrait.
*
* *
Le vrombissement d’un hélicoptère la tira de son hébétude. Désorientée, Capri jeta un regard par la fenêtre. Elle avait dû s’assoupir...
Sur la plage, Tiggart courait vers l’appareil, vêtu d’un jean et d’un blouson de cuir brun. Au moment de monter dans la cabine, il leva la tête et regarda en direction du bungalow de Capri.
Pouvait-il la voir ? Espérait-il un signe d’elle, lui montrant qu’elle avait changé d’avis ? Si seulement il savait à quel point elle en avait envie ! Elle aurait tout donné pour pouvoir courir sur la plage, lui dire qu’elle l’attendrait...
Le pilote se pencha vers Tiggart, comme pour lui dire quelque chose. Aussitôt, Tiggart s’engouffra dans l’appareil, et les pales se mirent à tourner à toute vitesse. Quelques secondes plus tard, l’hélicoptère n’était plus qu’une tache sombre dans le ciel.
Les yeux brouillés de larmes, Capri le regarda jusqu’à ce qu’il disparaisse dans les nuages. Puis elle se détourna de la fenêtre et s’assit au bord du lit, la tête entre les mains.
Pour elle aussi, il était temps de partir.

 
 

 

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chapitre 11

— Comme d’habitude ?
Jake Jones retira une bouteille de vin blanc de la glacière, et interrogea sa fille du regard. Comme elle répondait d’un signe de tête, il emplit les deux verres posés sur la table.
— Alors, si tu me racontais un peu tes vacances ? demanda-t-il en sortant un cigare de la poche de sa chemise. Où es-tu allée, finalement ? En Espagne, en Californie ? Tu es toute dorée...
— Papa, connais-tu Blueberry Island ?
Jake alluma son cigare, procédant à un rituel que Capri connaissait bien. Inutile d’espérer une réponse avant qu’il ait fini ! Laissant son regard errer dans la pièce, Capri contempla longuement le portrait de sa mère, au-dessus de la cheminée.
Malgré son maintien parfait et son sourire calme, Madeline Jones conservait un regard malicieux, impatient. Un regard aussi bleu que sa robe de soirée en satin, aussi bleu que le ciel qui l’avait si impitoyablement trahie.
— Non, répondit enfin Jake. Cela t’a plu ?
— Disons que c’était un séjour très original ! J’ai eu la visite d’un ours au beau milieu de la nuit, j’ai aidé une femme à accoucher tandis que l’île était ravagée par un ouragan, et... et je suis tombée amoureuse.
Jake Jones avait pour habitude d’aller toujours à l’essentiel. Et cette fois, il ne dérogea en rien à sa façon de faire.
— Tu es tombée amoureuse, toi ? Et dis-moi, ce jeune homme partage-t-il tes sentiments ?
— Je... Euh... Oui, je le crois, répondit-elle, soudain embarrassée.
Ce matin, Capri avait cueilli une douzaine de roses d’un jaune pâle dans le jardin. Elle les avait ensuite disposées dans un grand vase d’argent, sur la table de la bibliothèque. Et à présent, le parfum des fleurs se mêlait à l’arôme du cigare.
Pourquoi ce bouquet si sophistiqué lui rappelait-il les fleurs sauvages que Tiggart lui avait offertes ? Envahie par le souvenir, Capri revit le bouquet champêtre dans le bungalow au bord de l’océan, et des larmes perlèrent à ses yeux.
— Capri ? Tu pleures ?
Stupéfait, Jake posa son cigare dans un cendrier, et vint prendre les mains de sa fille.
— Ma chérie, je ne t’ai jamais vue pleurer depuis que tu étais petite.
C’était vrai. Même à la mort de sa mère, Capri n’avait pas versé une larme, enfermant son chagrin dans son cœur. Et aujourd’hui, toutes les digues qu’elle avait construites pour retenir sa peine se rompaient.
Secouée de sanglots, Capri se jeta dans les bras de son père.
— Je ne comprends pas, murmura Jake. Si tu l’aimes, et que c’est réciproque, où est le problème ?
— Oh ! Papa ! Je n’ai jamais voulu me marier... à cause de la façon dont maman et Jamie sont morts. Pardonne-moi, je ne t’en ai pas parlé auparavant, parce que je ne le pouvais pas. C’est tellement douloureux !
Les pleurs de Capri redoublèrent, tandis que son père lui caressait les cheveux.
— Mon Dieu ! Je sais à quel point cela fait mal, ma chérie. Et j’ai eu si souvent envie de te consoler. Mais tu étais fermée, murée dans le silence.
— J’ai été si égoïste ! Toi aussi, tu avais besoin d’être consolé.
— Oui, nous nous serions consolés mutuellement. Mais il est inutile d’avoir des regrets, à présent. Il est trop tard. Par contre, nous avons tout le temps d’en parler.
— Papa, quand Jamie est mort, j’ai voulu mourir aussi...
Bouleversé, Jake la berça contre lui comme une enfant.
— Chut, murmura-t-il. Ne dis pas cela.
— Et maintenant, je ressens la même chose. J’ai dit à Tiggart que nous ne devrions plus nous revoir... Je... Je l’ai blessé.
— Ce n’est rien, voyons, tu n’as qu’à aller lui parler.
— Non ! Tu ne comprends donc pas ?
Désespérée, Capri se dégagea de l’étreinte de son père, et essuya ses joues d’un revers de la main.
— Je ne peux pas l’aimer, poursuivit-elle. Je ne peux pas prendre ce risque ! Si je le perdais, lui aussi, je... je n’y survivrais pas.
Jake la reprit contre lui, et attendit que les sanglots de Capri s’atténuent. Lorsque la jeune femme se calma enfin, il lui tendit un mouchoir avec un tendre sourire.
— Lorsque ta mère est morte, déclara-t-il, mon premier sentiment a été de la colère. Je lui en voulais. Pourquoi m’avait-elle imposé cette épreuve ? Pourquoi aimait-elle tant prendre des risques ? N’aurait-elle pas dû, comme les autres femmes de son milieu, passer ses après-midi dans les magasins ou jouer au bridge ? Tant que je n’ai pas eu la réponse à ces questions, je n’ai pas pu accepter sa mort.
— Et tu as trouvé une réponse ? demanda Capri, tremblante et incrédule.
— Oui. Ta mère n’était pas comme les autres femmes, et je l’aimais pour cette raison précise. Combien de fois n’avais-je pas admiré son courage, sa personnalité ? Nous étions très différents, et, en quelque sorte, elle me complétait. C’est le jour où j’ai compris tout cela que j’ai cessé d’être en colère. Car pour rien au monde je n’aurais renoncé aux années de bonheur que nous avons connues ensemble. Cela, même la mort ne peut me l’enlever.
— Et pour Jamie ? Cela a été pareil ? demanda Capri. Elle regretta aussitôt sa question en voyant la douleur dans les yeux de son père.
— Oui, balbutia-t-il. Quoiqu’il n’y ait pas plus grande souffrance que de perdre un enfant.
Pendant quelques secondes, Capri fut incapable de parler. Aveuglée par les larmes, elle réfléchissait aux paroles de son père. Et elle ? Aurait-elle préféré ne jamais connaître sa mère et Jamie ?
La réponse vint, immédiate, du plus profond de son cœur. « Bien sûr que non ! » Elle comprenait à présent que l’amour ne consiste pas seulement à recevoir, mais à donner. Dire qu’elle avait attendu toutes ces années avant de pouvoir se confier à Jake, de partager son chagrin !

— On ne doit pas avoir peur de la vie, n’est-ce pas ? murmura-t-elle en se remémorant les paroles de Tiggart. Et encore moins de l’amour...
— Oui, ma chérie. Il faut savoir prendre des risques, et être assez courageux pour en accepter les conséquences.
Quelle horrible odeur de gaz et d’essence ! Descendant du taxi, Capri fronça le nez de dégoût. En dépit du vent qui balayait la vallée, les émanations du puits de pétrole flottaient dans l’air ambiant.
Quant au bruit, c’était tout bonnement insupportable ! Mettant sa main en porte-voix, Capri s’adressa au chauffeur.
— J’en ai sans doute pour un bon moment ! cria-t-elle.
Le chauffeur hocha la tête d’un air satisfait, et, pour toute réponse, lui adressa un signe de la main, pouce en l’air. A l’évidence, il n’était guère habitué à ce genre de cliente ! Et pour lui, la course s’annonçait très rentable. Il leur avait fallu deux heures depuis Calgary pour arriver au chantier de Blue Spruce.
Tout le monde dans la région connaissait l’endroit où le puits de pétrole brûlait depuis deux semaines. L’incendie n’avait été maîtrisé que le matin même, et on était au milieu de l’après-midi.
Le cœur battant à se rompre, Capri se dirigea vers le portail de l’imposante clôture entourant le puits en feu. Tiggart n’était pas au courant de sa venue. Lui en voudrait-il d’arriver ainsi sans prévenir ?
Peut-être aurait-elle dû appeler son bureau, et rester à Calgary. Cependant, son instinct lui avait dit de venir jusqu’ici...
Se serait-elle trompée ? Et s’il ne voulait plus d’elle ? Il avait eu le temps de réfléchir, en quinze jours. Avait-elle raison d’espérer ?
Capri resserra les pans de sa veste de daim sur sa poitrine. De toute façon, il était trop tard pour reculer. Enfonçant ses bottes de chevreau beige dans la boue du sentier, Capri passa à côté de camions chargés de matériel et de tuyaux, dont les moteurs tournaient au ralenti.
« Danger — Interdit au personnel non autorisé », lut-elle sur la pancarte du portail. Pressant les mains sur ses oreilles, pour se protéger du fracas des engins et des projections de gaz, Capri regarda autour d’elle.
Au milieu d’une immense clairière se dressait un derrick carbonisé, aux éléments disloqués. Quelle vision d’apocalypse ! D’impressionnants véhicules à chenilles étaient disposés de part et d’autre, et à droite, trois bâtiments en préfabriqué tenaient lieu de bureaux.
Une foule d’hommes en combinaisons phosphorescentes se tenaient près des autos, munis de casques, de protège-tympans et de bottes isolantes. Qu’attendaient-ils ? Se passait-il en ce lieu quelque chose dont elle ignorait l’enjeu ?
Et où était le garde ? Capri allait franchir la grille lorsque l’homme arriva vers elle à grandes enjambées. Parvenu à une distance de quelques mètres, il lui adressa un signe du bras.
— Vous cherchez quelqu’un, mademoiselle ? cria-t-il.
— Oui... Tiggart Smith !
L’homme balaya du regard l’élégante silhouette de Capri, moulée dans un jean bleu clair.
— Tiggart Smith est très occupé, en ce moment !
— Je sais, oui. Pensez-vous qu’il en ait pour longtemps ?
Le garde se pencha vers Capri, le regard moqueur.
— Ça peut lui prendre une heure comme deux, semaines, rétorqua-t-il.
— Eh bien, je vais attendre un peu.
Fouillant dans son sac, Capri en sortit une petite boîte en or dans laquelle elle gardait ses cartes de visite. Elle en tendit une au garde.
— Pouvez-vous lui donner ceci, dès que vous le verrez ? demanda-t-elle.
L’homme, en voyant le logo de la Jones Oil Company, prit un air soudain intéressé.
— Suivez-moi ! ordonna-t-il.
Capri lui emboîta le pas, et ils se rendirent au bâtiment le plus proche. Là, plusieurs hommes étaient installés autour d’une table, et la regardèrent entrer avec curiosité.
— Vous pouvez servir un café à la dame, Mac ? demanda le garde.
Puis il tendit une paire de protège-tympans à la jeune femme.
— Tenez ! Sinon, on devient sourd, là-dedans, hurla-t-il avant de ressortir.
Le dénommé Mac remplit de café un gobelet de plastique et le tendit à Capri.
— Du sucre ? cria-t-il.
— Non, non ! Merci !
Il revint s’asseoir à la table, couverte de cartes et de ********s, et plus personne ne s’occupa d’elle. Elle aurait tout aussi bien pu ne pas être là ! Cependant, leur attitude un peu cavalière s’expliquait : on les devinait rongés par l’inquiétude.
— S’il n’y arrive pas avant la nuit, dit l’un d’eux, il faudra faire un autre forage. Ces gaz sont beaucoup trop dangereux.
— Entendu...
— On lui laisse jusqu’à... disons 18 h 30 ?
— 19 heures au plus tard. Après, on n’y verrait plus rien. Et il faut aussi envisager de rallumer l’incendie. La combustion est plus aisément contrôlable.
— Croisons les doigts ! J’espère qu’il y arrivera, murmura un homme d’un air lugubre.
Dire que Tiggart risquait sa vie à la minute même ! Serrant sa tasse dans ses doigts, Capri tenta de conserver son calme. Il était l’un des experts les plus compétents du globe, non ?
Et puis, ne lui avait-il pas dit qu’il se montrait toujours prudent ? Quoi qu’il en soit, elle serait près de lui. S’il voulait toujours d’elle...
Un silence étrange remplaça soudain le vacarme étourdissant. Autour de la table, les hommes se figèrent de stupeur. Interdite, Capri les regarda. Puis, comme si l’un d’eux avait donné un signal, ils se levèrent tous en même temps.
Rejetant leurs protège-tympans, ils empoignèrent des masques et des bouteilles d’oxygène, et, toujours sans parler, sortirent en toute hâte. Eberluée, Capri se retrouva seule.

Sans doute ces hommes allaient-ils vérifier l’étanchéité du puits, maintenant que les gaz ne s’en échappaient plus... Tiggart avait donc réussi ? Immensément soulagée, Capri s’assit sur l’une des chaises, et posa la tête entre ses mains.
Dieu, qu’elle avait eu peur ! Au bout de quelques minutes, elle réussit à se lever et alla jusqu’à la porte. Où était Tiggart ? Clignant des yeux, elle l’aperçut enfin.
Il se dirigeait vers l’un des véhicules à chenilles, où l’attendait un groupe d’hommes... Elle aurait reconnu sa démarche entre mille ! Arrogant, sûr de lui, Tiggart cria quelque chose à l’un des ouvriers, provoquant l’hilarité générale.
Comme elle était fière de lui ! Tiggart savait entretenir des rapports d’amitié, tout en restant l’homme qui sauvait la situation. Bien sûr, il n’ignorait pas qu’ils formaient tous une équipe, avec la réussite comme seul objectif.
Tandis qu’il devisait avec un autre homme, le garde vint vers lui et lui tendit quelque chose. Ce ne pouvait être que sa carte de visite. Capri n’osait plus respirer.
Quelle allait être la réaction de Tiggart ? Inquiète, la jeune femme écouta le murmure du vent dans les pins, le bruit des moteurs qui démarraient sur le chemin... Tiggart leva brusquement la tête, comme si elle l’avait appelé.
Les yeux pleins de larmes, Capri tenta en vain de distinguer son expression. Allait-il refuser de la voir ? Il lui suffisait de donner un message au garde, de tourner le dos, et tout serait fini.
Tout d’un coup, il se détacha du groupe et se dirigea vers le bâtiment où elle l’attendait. Il voulait donc bien la revoir ? Les jambes flageolantes, Capri s’avança à sa rencontre.
— Bonjour, Jones ! lança-t-il.
— Bonjour...
— Tu as l’air en forme.
— Oui. Toi aussi.
Avec la boue qui lui maculait le visage, ses traits tirés par la fatigue, Tiggart était quelque peu différent de l’homme qu’elle avait connu à Blueberry Island. Pourtant, ni la fatigue ni la boue ne parvenaient à lui ôter de son charme.
— Tu as réussi à fermer le puits ? demanda-t-elle.
— Oui, à l’instant.
— Eh bien... Félicitations. Est-ce que... Est-ce que c’est toujours aussi difficile ?
— Quelquefois, oui, répondit-il en haussant les épaules.
— Tiggart, je suis *******e de t’avoir trouvé.
Jamais elle n’avait été aussi troublée de sa vie ! Pourtant, elle devait se montrer parfaitement franche. C’était le moment de se montrer sincère, sinon, elle perdrait Tiggart pour toujours.
— Vraiment ? demanda-t-il.
— Tu te souviens de ce que tu m’as dit, à Blueberry Island ?
Impossible de déchiffrer son expression. Se méfiait-il d’elle ? Ou bien avait-il changé d’avis, et relégué leur rencontre à une brève aventure de vacances ?
— Je t’ai dit beaucoup de choses ! s’exclama-t-il en riant.
— Notamment, que la balle était dans mon camp.
Tiggart souleva son casque, découvrant son front noirci par la fumée.
— Je croyais que tu devais me tenir toujours dans tes bras, murmura-t-il.
Comment avait-elle pu oublier ? Elle lui avait donné son cœur, pour le reprendre aussitôt, mue par une angoisse incontrôlable. Il avait raison de lui en vouloir, après tout.
— Veux-tu m’accorder une seconde chance, Tiggart ?
Pour toute réponse, Tiggart haussa les sourcils d’un air interrogateur. Bien sûr, il ne serait pas facile de se réconcilier avec lui après la maladresse de sa rupture. Cependant, Capri gardait courage.
— Je suis descendue à l’hôtel Westin... et je t’y attendrai ce soir, murmura-t-elle, le cœur battant.
— Tu seras seule ?
La brise souleva la veste de la jeune femme, découvrant les courbes de son corps. Le regard de Tiggart prit soudain une teinte plus sombre.
— J’espère que non, répondit Capri.
— Et demain ? Seras-tu seule demain ?
La main de Capri se crispa sur la lanière de son sac à main.
— Non, balbutia-elle. Je ne le veux pas. Je... Je ne veux plus jamais être seule.
L’espace d’un instant, Capri retrouva un fol espoir. Tiggart avait compris son message, elle l’aurait juré ! Mais avant qu’il puisse répliquer, quelqu’un l’appela.
Se retournant, Tiggart fit signe qu’il arrivait.
— Je suis désolé. Il faut que j’y aille, Jones.
Très pâle, Capri tenta de prononcer la question qui lui brûlait les lèvres.
— Tiggart...
— J’ai pas mal de choses à faire, cet après-midi. Je dois terminer le rapport sur l’incendie, voir des responsables locaux... Et ensuite, j’ai un rendez-vous que je ne peux pas décommander. Il sera tard lorsque j’arriverai à mon hôtel, et le temps que je me change...
— Je comprends, balbutia Capri, qui n’en pouvait supporter davantage.
— Non, pas du tout !
Contre toute attente, il étendit la main et lui caressa la joue d’un geste très tendre.
— Le temps que je me change, reprit-il, il sera 10 ou 11 heures du soir. Tu pourras patienter jusque-là, Jones ? Il faut que nous parlions.
Il voulait lui parler ? Consternée, Capri sentit tout espoir la quitter. Voulait-il lui expliquer que tout était fini entre eux ? Acceptait-il de la revoir pour lui épargner l’humiliation d’être venue pour rien ?
— Oui, je t’attendrai, Tiggart.
Après un bref salut de la tête, il s’éloigna et rejoignit les hommes devant l’un des autres bâtiments. Bouleversée, Capri partit à son tour.
En s’installant dans le taxi, elle aperçut son image dans le rétroviseur. Comme elle était pâle ! D’autant plus pâle que les doigts de Tiggart avaient déposé une trace boueuse sur sa joue, qui marquait comme un trait noir sur sa peau satinée.
Sortant un mouchoir de dentelle de son sac, Capri essuya la boue, puis contempla le morceau de batiste. Serait-ce le dernier souvenir qu’elle garderait de Tiggart Smith ? Dans le rétroviseur, elle vit ses grands yeux verts s’emplir de larmes.

 
 

 

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chapitre 12

— Mademoiselle Jones ? M. Smith est à la réception pour vous, annonça la voix polie de l’employée de l’hôtel.
— Pouvez-vous lui dire de monter ? Merci.
Capri jeta un coup d’œil à sa montre. 10 h 50 ! Elle commençait à désespérer... Raccrochant le récepteur du téléphone, la jeune femme enfila ses escarpins de daim noir et se dirigea vers la porte.
En rentrant à l’hôtel, elle avait pris un bain, puis enfilé une robe de cachemire noir qui mettait sa silhouette en valeur. Un nuage de son parfum préféré, un dernier coup de brosse à sa chevelure dénouée, et elle avait attendu Tiggart.
A présent qu’il était là, Capri sentit une soudaine appréhension l’envahir. Venait-il lui dire adieu ? ou bien discuter avec elle de leur avenir ?
— Bonsoir, Capri.
Tiggart avait revêtu son blouson de cuir brun, et il était en jean, comme lorsqu’il avait quitté Blueberry Island. Avait-il vraiment changé, depuis ?
— Bonsoir, murmura-t-elle.
Souriante, elle le regarda ôter son blouson et se diriger vers le bar du petit salon. Toujours silencieux, Tiggart prépara deux verres de scotch. Puis il alla jusqu’au balcon, et disparut dans l’obscurité.
Cherchait-il à gagner du temps avant de lui porter le coup fatal ? Tremblante, Capri le rejoignit sur le balcon, d’où l’on voyait scintiller les lumières de la ville.
Comme Blueberry Island paraissait loin ! Prise de nostalgie, Capri éprouva une subite envie de pleurer. Ce bonheur était-il perdu à jamais ?
— Jolie vue, n’est-ce pas ? murmura Tiggart en lui tendant son verre.
Leurs doigts se frôlèrent, et Capri frissonna de la tête aux pieds.
— Oui. Je suis *******e que tu aies pu venir.
— Je ne m’attendais pas à te voir, cet après-midi.
La jeune femme offrit son visage à la brise du soir, laissant ses cheveux voleter sur ses épaules.
— Excuse-moi... J’aurais dû t’appeler à ton bureau, dit-elle.
— Dans ce cas, tu m’aurais manqué, parce que je devais prendre l’avion ce soir à minuit.
Capri s’accrocha à la rampe du balcon. Avait-il l’intention de partir tout de même ? Ainsi, il était venu lui dire au revoir, comme elle le redoutait ?
— Je... Je te remercie d’être passé, chuchota-t-elle, la voix tremblante. Je ne voudrais pas te garder plus longtemps...
— Vraiment ? J’espérais le contraire.
Devant le regard éberlué de la jeune femme, Tiggart posa son verre sur le rebord de pierre et se tourna vers elle, les yeux brillants.
— J’espérais que tu me garderais pour toujours, poursuivit-il.
Avait-elle bien entendu ? Incrédule, Capri le dévisagea.
— Mais... Ton vol ? Tu ne pars plus ?
— Viens ici.
Il lui tendait les bras, rayonnant de tendresse, et Capri courut s’y blottir. Non, ce n’était pas un rêve ! Elle respirait son odeur de forêt et d’océan, elle sentait contre elle son corps chaud et puissant.
— Voudrais-tu que je m’en aille, Capri ? Ou préfères-tu que nous restions ensemble pour toujours ?
— Oh ! Tiggart ! Comme si tu ne le savais pas...
— Alors je reste.
Il approcha son visage du sien, et leurs lèvres se retrouvèrent en un baiser plein de fougue. Un frisson délicieux parcourut le corps de Capri, et ils se regardèrent, ivres de désir.
— Capri, je veux avoir des bébés, murmura-t-il en caressant son dos.
— Moi aussi, mon chéri. J’en veux beaucoup... Tiggart la prit par les hanches, s’attardant aux courbes splendides de son corps.
— Je sais que ton métier est très important pour toi, ma chérie. Et j’espère que tu n’y renonceras pas... Je voudrais que tu aies tout ce que tu souhaites, mon amour. Une famille, une carrière.
Rêveuse, Capri s’imagina arrivant à son travail, un bébé blond dans les bras... et un petit garçon trottinant près d’elle. Elle connaîtrait donc le bonheur d’être mère, sans reléguer ses ambitions au second plan ?
Eh bien, son rapport sur les gardes d’enfant serait d’actualité ! Comment se serait-elle doutée, en l’écrivant, qu’un jour cela la concernerait aussi ?
— Je vais fonder ma propre société à Houston, reprit Tiggart. Et je construirai la maison de tes rêves... avec une nursery et de très nombreuses chambres. Et que dis-tu de passer nos vacances à Blueberry Island ? Je pourrai enfin voir mes enfants jouer sur la plage. Sauf lorsque nous les confierons à leurs grands-parents, pour que nous y passions des week-ends en amoureux.
Capri le regarda d’un air malicieux.
— Il va falloir du temps pour remplir toutes ces chambres, murmura-t-elle. Quand penses-tu pouvoir commencer ?
— Tu es donc si pressée, Jones ? répliqua-t-il en se piquant au jeu. Je viens de passer deux semaines à éteindre un incendie, et maintenant tu veux que je me jette dans le feu de la passion ! Bah ! Tant pis ! Après tout, quand il s’agit de faire plaisir à une dame...
Soulevant la jeune femme dans ses bras, Tiggart la ramena dans la chambre. Capri riait aux éclats, tandis qu’ils tourbillonnaient vers le grand lit recouvert de satin bleu. Tout au fond de son cœur, elle savait que son ancienne peur était partie.
Désormais, l’amour prendrait la plus grande part dans sa vie. Et s’il y avait des risques, elle ne serait plus seule pour les affronter.
— Oui, murmura-t-elle en lui offrant ses lèvres. Tu sais tout à fait faire plaisir à une dame.
— Je ne vous le fais pas dire, madame Smith...
Dans une étreinte éperdue, ils apaisèrent enfin le désir immense qu’ils avaient l’un de l’autre. Désir rendu plus aigu encore par les jours de séparation. Très loin, à Blueberry Island, les étoiles scintillaient comme des diamants. Capri les gardait dans son cœur comme les plus précieux des joyaux. N’avait-elle pas fait de ses vacances impromptues une totale réussite ?

La fin


The end

enjoyyy it

 
 

 

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