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الروايات الرومانسية الاجنبية Romantic Novels Fourm، روايات رومانسية اجنبية


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Chapitres : 5
La plus atroce migraine accueillit Sheila à son réveil, le lendemain matin. Mais pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que le malaise n’avait rien à voir avec son état de jeune maman et tout à voir avec sa nouvelle situation matrimoniale.
L’idée lui apparut avec la brutalité d’un diable qui sort de sa boîte.
Elle avait épousé Slade ! Au milieu des douleurs de l’enfantement, elle avait prononcé le oui fatidique et se retrouvait l’épouse de Slade Garrett.
Etait-elle devenue folle ?
Une main sur le front, elle poussa un profond soupir. Elle ne pouvait même pas accuser une quelconque médication de lui avoir obscurci l’esprit. Après cette colossale erreur, elle n’avait à s’en prendre qu’à elle-même.
A elle-même et à ce journaliste beau parleur qui n’avait pas son pareil pour charmer les femmes.
— Comment ça va, ce matin, docteur Pollack ?
Surprise, Sheila leva les yeux. Elle n’avait entendu personne entrer dans la pièce. Avec peine, elle se composa une contenance et sourit. La jeune infirmière lui était vaguement familière, mais elle n’arrivait pas à retrouver son nom.
— Je me sens tout étourdie et j’ai mal partout.
— Il fallait s’y attendre, non ? répondit l’infirmière.
Sheila approuva. Elle avait eu beau clamer à qui voulait l’entendre que la grossesse n’était pas une maladie, l’accouchement, lui, était un rude traumatisme. Ne mourait-il pas autrefois autant de femmes en couches que d’hommes à la guerre ?
L’infirmière lui prit sa tension et sa température et les nota sur le tableau accroché au pied du lit.
— Bon, tout va bien. Je vous apporte votre bébé.
Son bébé ! Une fille ! Exactement comme elle l’avait espéré. Ce trésor inestimable valait bien qu’elle ait un peu souffert pour l’avoir.
— Oh oui, il me tarde de la voir, dit-elle.
Elle s’assit bien droit dans son lit et lissa le drap tout autour d’elle. L’infirmière revint quelques minutes plus tard. D’émouvants petits piaulements s’échappaient du paquet de layette rose qu’elle tenait contre sa poitrine.
— Nous avons fait un sondage d’opinion à l’étage, dit-elle à Sheila avec un sourire rayonnant. Tout le monde trouve que c’est le plus joli bébé !
« Ce n’est pas moi qui dirai le contraire », pensa Sheila, en prenant sa fille des bras de l’infirmière. Son cœur se gonfla d’émotion, au point qu’elle en fut presque asphyxiée.
L’apparition de ce petit être dans sa vie était aussi difficile à croire qu’un miracle. Elle avait déjà tenu dans ses bras d’innombrables bébés, mais cette fois-ci, elle eut le sentiment que son existence tout entière était illuminée par un rayon de bonheur infini.
Sheila sourit à l’infirmière d’un air entendu.
— Vous dites cela à toutes les mères, j’en suis sûre.
L’infirmière hocha la tête avec conviction.
— Mais pas du tout, elle est magnifique.
Sheila contempla le petit visage de sa fille. Elle était un peu rouge et chiffonnée, mais son petit visage était le plus beau du monde. Sa tête bien ronde était couverte d’un duvet châtain foncé qui lui rappela aussitôt Slade.
— Savez-vous comment vous allez l’appeler ? demanda l’infirmière.
Pendant neuf mois, Sheila avait pensé au petit habitant de ses entrailles sans jamais réussir à se décider pour un prénom.
— Que diriez-vous de Rebecca ?
La voix d’homme fit tressaillir Sheila. Elle découvrit Slade dans l’encadrement de la porte, les bras chargés d’une gigantesque gerbe de roses rouges, blanches, roses et jaunes.
— Rebecca ? Répéta Sheila en faisant tourner le nom dans sa bouche comme un bonbon.
Tandis que l’infirmière se retirait, Slade déposa les fleurs sur la table de chevet et se pencha sur sa femme et sa fille. Ce spectacle lui fit l’effet d’un coup de poing dans la poitrine. Tout s’était passé si vite qu’il n’arrivait toujours pas à croire à son bonheur.
— C’est le nom de ma mère, dit-il. Je l’ai toujours bien aimé.
— Rebecca, répéta Sheila. En y ajoutant le prénom de maman, cela donnerait Rebecca Susan. Quel grand nom pour une si petite fille !
Timidement, Slade avança la main et toucha le petit poing fermé du bébé. Sa gorge se noua et ses yeux s’emplirent de larmes. Dieu sait s’il avait affronté des épreuves dans sa carrière de grand reporter. Il avait vu des horreurs sans se laisser impressionner, et voilà qu’il menaçait de s’évanouir devant un petit bout de femme de rien du tout !
— On pourra l’appeler Becky Sue, c’est plus court, suggéra-t il.
— Becky Sue, répéta Sheila, avec un sourire involontaire sur les lèvres. Cela me plaît bien. Becky Sue ?
Le bébé émit une sorte de petit miaulement et Sheila rit.
— Eh bien, on dirait qu’elle aime bien, elle aussi.
Slade hocha la tête.
— Puisque tout le monde est d’accord, dit-il.
— Et moi ? s’exclama Sheila en sourcillant. Je n’ai donc pas mon mot à dire ?
— J’ai peur que cela ne change pas grand-chose. Rebecca l’emporte par deux voix sur trois votants. C’est la démocratie, Sheila.
Sheila rit. Rebecca Susan. Oui, cela sonnait joliment.
— Je vous reconnais bien là, soupira-t elle. Autoritaire et déterminé. Je l’avais perçu dans vos articles.
Il la regarda d’un œil surpris et *******.
— Vous avez lu mes articles ?
— Quelques-uns, répondit Sheila, avec une nonchalance feinte.
Elle n’avait pas envie d’admettre que la lecture des éditoriaux de Slade lui avait permis de le suivre dans son périple et de se sentir plus proche de lui. Le talent de plume et la générosité de caractère qu’elle y avait trouvés l’avaient réjouie. Et elle en avait même découpé certains pour les coller dans un cahier, pensant les montrer plus tard à son bébé, quand elle estimerait le moment venu de lui parler de son père.
Les bras croisés sur la poitrine, Slade demanda :
— Alors, qu’avez-vous pensé de mon travail ?
Il ne s’attendait pas à des louanges. Il avait tout juste envie de savoir ce qu’elle pensait. De son côté, Sheila n’avait que du bien à en dire. Ce qu’elle avait lu de Slade témoignait d’un style ferme au service d’un œil aiguisé et d’un cœur compatissant. Mais leur relation était trop récente pour qu’elle puisse le lui dire sans lui donner l’impression de le flatter.
Les yeux baissés sur Rebecca, elle murmura :
— Le voilà, le meilleur échantillon de ce que vous savez faire.
Slade se garda de laisser éclater sa fierté.
— J’en conviens, dit-il sobrement.
Sheila resta un long moment sans rien dire, à contempler son bébé, un sourire timide sur les lèvres.
— Tout de même, dit-elle en soupirant, ce n’est pas normal, ce qui nous arrive.
— Quoi ?
Slade se redressa et s’assit au bord du lit.
— J’ai vu tant de lieux, tant de gens, tant de choses, reprit-il, qu’il y a longtemps que je ne connais plus le sens du mot « normal », vous savez.
Evidemment, elle n’avait pas les mêmes références que lui. Mis à part le soir où elle s’était donnée à lui, sa vie n’était jamais sortie des sentiers battus. Elle le contempla, cherchant sur son visage l’empreinte de tout ce qu’il disait avoir vu. Et elle le trouva dans ses yeux. Il avait le regard aigu et bon des voyageurs revenus de l’enfer.
C’est alors que, sans crier gare, Slade la saisit par la nuque. Elle n’eut pas le temps de se reculer que, déjà, il l’embrassait avec passion.
Son baiser, d’abord mélodie à peine murmurée, s’amplifia jusqu’à devenir une symphonie. Eberluée, Sheila adressa à Slade un regard qui demandait l’explication de cette soudaine fougue.
— Je ne crois que ce que je vois et touche, affirma-t il, dans un sourire d’une sensualité à couper le souffle.
Pourtant, Sheila refusa de se laisser charmer.
— Slade, hier..., commença-t elle d’une voix sourde.
— Oui ?
— Je n’avais pas toute ma tête, je...
Il l’interrompit. Si elle avait des regrets, il se chargerait de les effacer.
— Moi, si, dit-il suavement.
Ils n’étaient pas deux adolescents enfuis de chez leurs parents pour se marier à la va-vite. Ils étaient deux adultes, majeurs et vaccinés, qui s’étaient mariés parce qu’ils allaient avoir un enfant. Aux yeux de Sheila, cette situation était pire encore.
Elle dévisagea Slade. Il n’avait pourtant pas l’air fou.
— Vous n’allez pas me faire croire que vous prenez cette histoire de mariage au sérieux ?
Le sourire de Slade s’épanouit.
— Bien sûr que si !
Sheila s’aperçut alors qu’elle n’avait vu cet homme que deux fois dans sa vie et que, les deux fois, elle avait commis une énorme folie. Comment était-ce possible ?
— Ecoutez, Slade, tout cela est très romantique, mais...
— Romantique ? S’étonna-t il en l’interrompant. Il s’agit juste d’une attitude sensée et raisonnable, Sheila.
Sheila leva les sourcils si haut qu’ils disparurent sous sa frange. Elle n’aurait jamais pensé à qualifier leur conduite de raisonnable !
— Nous avons fait un enfant, Sheila.
— Et alors ? répliqua la jeune femme. Cela ne signifie pas que nous devions passer le reste de nos vies ensemble.
— Rien que le reste de nos vies ?
Il réussit à garder son sérieux.
— Je ne donne pas ma parole facilement, poursuivit-il, mais une fois que c’est fait, je la tiens. Dans mon idée, quand je vous ai prise pour légitime épouse, je me liais à vous pour l’éternité.
Ses yeux pétillaient de malice et Sheila ne put s’empêcher de se demander s’il était sérieux ou s’il s’amusait à ses dépens.
— Je suis sûr que vous serez adorable avec des ailes, conclut-il.
Pour la défense de son point de vue, Sheila ne trouva rien de mieux qu’un vieil adage :
— Qui en hâte se marie, à loisir se repent, dit-elle sentencieusement.
Slade haussa les épaules.
— Dans mon métier comme dans le vôtre, on n’a guère de loisirs.
Sheila sourit malgré elle. Quel charmeur ! Etait-ce naturel ou s’exerçait-il deux heures tous les matins devant sa glace ?
— De quoi avez-vous peur, au juste ? reprit-il. D’y prendre goût ?
— Cela m’étonnerait.
Pour autant qu’elle s’en souvienne, Sheila n’avait jamais eu une haute idée du mariage. L’union de deux êtres lui faisait plutôt penser à une tombe dans laquelle deux malheureux trompaient leur ennui. Ses parents en étaient un merveilleux exemple. Ils avaient passé leur vie à s’éviter.
Sous ses paupières mi-closes, elle considéra Slade d’un regard scrutateur.
— Qui êtes-vous au juste ? demanda-t elle, comme s’il s’agissait du personnage le plus énigmatique de la terre.
Slade tira les épaules en arrière, pointa le menton, dans la position d’une jeune recrue devant son sergent et, les yeux fixes, commença à réciter :
— Slade Garrett, numéro de Sécurité sociale un, soixante-quatre...
Sheila leva la main. Le procédé était habile mais ce n’était pas ce qu’elle attendait.
— Slade, vous êtes mon mari, le père de mon enfant, et je ne sais rien de vous.
Les yeux détournés, Slade resta un instant silencieux.
— Nous avons le temps de faire connaissance, dit-il enfin. Toute la vie si vous voulez... ou un an, si vous décidez de faire usage de la clause de résiliation.
Cet homme était décidément incompréhensible.
— Vous êtes sérieux à propos de ce délai d’un an ?
— Oui, à la fin de la première année, si vous estimez que cela ne marchera jamais entre nous, je m’effacerai.
— Mais pourquoi faites-vous tout cela ? demanda-t elle.
— Je vous l’ai dit hier. Je ne veux pas que notre bébé...
Ils avaient déjà parlé de tout cela, et Sheila avait fini par se ranger à ses arguments. Pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’il obéissait à d’autres motifs.
— Est-ce la seule raison ?
— Non. Avant tout, il y a vous. Ecoutez, Sheila, lorsque j’étais là-bas, je me suis raccroché à votre image. Vous m’avez donné la force de continuer. Sans vous, je...
Pendant un bref instant, Slade garda le silence.
— Un jour, j’ai frôlé la mort. En Erythrée. J’étais dans un camp de rebelles quand les forces gouvernementales nous sont tombées dessus. J’ai vu la tente dans laquelle j’avais dormi s’embraser comme une torche, et une certaine nuit, notre nuit m’est apparue. J’ai décidé qu’il fallait que je vous revoie, Sheila. Coûte que coûte.
Et elle, pendant ce temps, qui pensait qu’il l’avait oubliée ! Qu’elle n’était rien de plus qu’un agréable souvenir, mêlé à d’autres agréables souvenirs du même genre. Une passade de plus, un visage d’un soir, qui se confondait avec d’autres.
Une nouvelle fois, elle songea à ses parents. Ils étaient l’un comme l’autre de braves gens qui n’avaient plus rien à faire ensemble. Comme la plupart des gens, se dit-elle.
— Et voilà, j’ai tenu ma promesse. Je suis venu, je vous ai vue... et je vous ai convaincue.
— Vous le regretterez peut-être bientôt, dit-elle dans un soupir.
— Pourquoi ? Qu’y a-t il à redouter ?
Sheila se contraignit à donner une réponse honnête.
— Je n’aime pas l’échec, avoua-t elle.
— Dans ce cas, n’échouez pas !
— Pas si simple, repartit Sheila, avec un petit rire sans joie.
— Pas si compliqué, rétorqua Slade. Quand on veut vraiment quelque chose, on l’obtient. Croyez-moi.

 
 

 

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Chapitres : 6
Slade avait l’habitude des lieux nouveaux. Un coup d’œil circulaire lui suffit à se faire une idée du duplex de Sheila, discrètement luxueux et d’un goût exquis.
— C’est joli chez vous, murmura-t il en refermant la porte derrière lui.
Il chercha du regard un endroit où déposer l’énorme lapin en peluche rose qui l’encombrait — cadeau des infirmières ! Il opta pour le sofa. Le lapin, une fois assis, tomba en avant et s’arrêta, le front contre la table basse, ses longues oreilles sur la moquette.
Slade se retourna vers Sheila.
— Vous me la donnez ? dit-il en ouvrant les bras. Alors, Becky Sue, ça t’a plu, ta première balade en voiture ?
Son bébé dans les bras, il déambula dans le salon, comme s’il lui faisait faire le tour du propriétaire. Deux grandes bibliothèques, de part et d’autre de la cheminée, attirèrent son attention. Il regarda les livres. Astronomie, histoire ancienne, peinture abstraite. Au moins dix biographies de Lincoln. Des classiques à foison, de Milton à Dickens en passant par Shakespeare. Une traduction des Misérables. Sheila semblait avoir des goûts aussi éclectiques que lui.
— Si tu es sage, dit-il au bébé, je t’offrirai une Corvette rouge pour ton seizième anniversaire.
« Il se prend vraiment au jeu », pensa Sheila en le regardant. Elle n’aurait jamais cru qu’il serait un papa poule.
— Vous avez de la chance qu’elle ne comprenne pas, dit-elle. Sinon, le moment venu, elle pourrait bien vous rappeler votre promesse !
— Mais je suis sérieux. Tout le monde a besoin d’un but dans la vie, pas vrai, Becky Sue ?
Sheila avait envie de récupérer sa fille mais elle se retint. Après tout, Slade aussi avait bien le droit d’en profiter un peu. Il avait des gestes de mère. La plupart des hommes sont si désemparés lorsqu’on leur met un bébé dans les bras !
— Pour le moment, elle a surtout besoin d’être nourrie et changée, dit Sheila.
Comme Slade sourit à belles dents, elle demanda :
— Quoi ?
— Il y a eu un jour, en Bosnie, où je me suis dit qu’il n’y avait sûrement rien de plus beau dans la vie que de donner le biberon à un bébé. Et voilà que mes vœux les plus chers se réalisent, comme par enchantement !
Il parlait de la Bosnie comme d’un pays comme les autres, et Sheila admira son cran.
— Ils vous ont vraiment envoyé là-bas ?
demanda-t elle. Slade haussa les épaules avec fatalisme.
— Eh oui. Je dois être où les choses se passent.
Sheila n’en dit pas plus. Si elle avait été amoureuse de lui, l’idée qu’il risquait sa vie pour un article lui aurait été insupportable.
En y repensant, elle se demanda alors ce qu’elle éprouvait vraiment pour cet homme. Par malheur, elle n’en savait encore rien. Le sol sous ses pas étaient mouvants et elle ne voulait pas faire de projets — encore moins laisser ses sentiments prendre des décisions à sa place.
Slade allait lui rendre Rebecca Susan lorsqu’il entendit quelqu’un toussoter derrière lui.
— Vous êtes revenue ! Pardonnez-moi, tout n’est pas encore tout à fait prêt.
Slade se retourna pour voir qui venait d’entrer dans le salon et découvrit une jeune fille en jean et corsage blanc. Elle était grande, mince, avec de longs cheveux blonds.
Infirmière ? Femme de chambre ? Il se demanda si la nouvelle venue habitait ici. Quelles que soient les circonstances, il s’adapterait. Bon sang, il avait vécu avec cinq hommes dans une tranchée pendant une éternité. Cohabiter dans un superbe duplex avec deux femmes et demie, ce ne serait pas l’enfer !
— Slade, je vous présente Ingrid Swenson, la fille de ma femme de ménage, dit Sheila. Ingrid va m’aider à m’occuper du bébé. Elle est étudiante.
« Les étudiants étudient, pensa Slade. Quand ils ne font pas la fête. » Et Ingrid était précisément le genre de jolie fille qui ne dépare aucune fête.
— Mais alors, comment... ?
— Cours du soir, répondit Sheila. Ingrid m’aide jusqu’à ce que je trouve une nounou.
— Oh ! docteur Pollack, elle est magnifique ! s’écria Ingrid, lorsqu’elle vit l’enfant. Puis-je la tenir, s’il vous plaît ?
— Vous êtes un peu là pour ça, répondit Sheila avec un rire. Exercez-vous donc sans attendre.
Ingrid était faite pour s’occuper d’un bébé. Elle savait exactement comment le prendre et son visage s’illumina quand Becky Sue leva ses grands yeux vers elle.
— Je m’y connais en bébés, dit la jeune fille. J’ai aidé à élever mes quatre frères et sœurs. Comment s’appelle-t elle ?
— Rebecca, répondit Sheila. Rebecca Susan.
— Diminutif : Becky Sue, précisa Slade.
Sheila était embarrassée. Lorsqu’elle avait engagé Ingrid, elle était mère célibataire. Depuis la dernière fois qu’elle avait parlé avec la jeune fille, tant de changements étaient intervenus dans sa vie qu’elle eut un peu peur de la choquer.
— Ingrid, dit-elle en se pétrissant le menton, je vous présente Slade Garrett, euh, mon mari.
La jeune fille ouvrit de grands yeux interloqués.
— Maman ne m’avait pas dit que vous étiez mariée.
— Votre mère n’en savait rien, répondit Sheila. C’est... récent.
Bizarrement, elle fut fière de présenter Slade comme son mari.
— M. Garrett à des conceptions d’un autre âge, reprit-elle. Il croit que tout enfant doit vivre avec un papa et une maman.
Sheila soupira. Elle était épuisée. D’ordinaire, elle était capable de travailler vingt heures d’affilée et de voir toujours clair. Elle avait appris à se passer de sommeil depuis l’internat. Mais depuis la naissance, elle ne tenait plus debout.
— Je crois que je vais aller me reposer un peu, dit-elle à Slade.
— Bien. Avez-vous besoin de quoi que ce soit ?
Que faisait-elle là, en train de jouer au papa et à la maman avec un homme qu’elle connaissait à peine ?
Qu’elle connaissait à peine mais qu’elle trouvait irrésistible, dut-elle s’avouer.
Tout cela allait à l’encontre de ses croyances les plus anciennes et les mieux ancrées. Ce n’était pas ce qu’elle voulait. Ses choix de vie, il y a longtemps qu’ils étaient faits. La réussite professionnelle, voilà son but. Son seul et unique but après une seule et unique histoire d’amour à l’épilogue calamiteux. Elle voulait être la meilleure dans son métier. Et lorsqu’elle s’était retrouvée enceinte, elle s’était arrangée pour faire une place dans sa vie au bébé, mais n’avait jamais pensé à un mari.
Où aurait-elle trouvé de la place pour lui ? Son père et sa mère n’y étaient jamais parvenus. Ils avaient vogué sur la mer houleuse de la vie comme deux personnes bien élevées qu’un naufrage a projetées sur le même radeau.
Si elle avait besoin de quoi que ce soit ? Sheila hocha la tête avec un peu trop de véhémence.
— Non merci, tout va bien.
— Dans ce cas, je vais chercher mes affaires.
Avait-il intention d’emménager ? Un instant, Sheila fut prise de panique.
— Vos affaires ? Quelles affaires ?
— Pas des meubles, si c’est ce que vous craignez. J’ai sous-loué mon appartement. Non, je vais juste apporter quelques vêtements et mes appareils photo.
Sheila ne sentait plus sa mâchoire inférieure.
— Vous voulez que je fasse quelques courses en revenant ? demanda Slade, la main sur la poignée de la porte. Quelque chose pour célébrer dignement notre mariage ?
Sa bouche souriait mais ses yeux étaient graves.
— Oui, répondit soudain Sheila. Rapportez donc le moka le plus crémeux, le plus écœurant que vous pourrez trouver.
Slade fit une petite moue approbatrice.
— Je pensais que vous étiez censée avoir des envies de femme enceinte avant, pas après l’accouchement.
— Avant, je n’ai jamais eu le temps.
— Un moka, un !
Il se pencha pour l’embrasser, mais la jeune femme détourna le visage.
— Bien, dit-il. Je serai de retour dans une heure ou deux.
Sheila se surprit plus d’une fois à surveiller la pendule. Expérience nouvelle pour elle. Attendre le retour de Slade était comme attendre que la musique commence.
Lorsque la sonnette de la porte d’entrée retentit, elle sursauta. Ingrid apparut dans l’encadrement de la porte de la cuisine et elle lui fit signe de retourner à ses occupations.
— Je vais ouvrir.
— Je croyais que vous deviez vous reposer, lui rappela Ingrid.
— Plus tard, plus tard. Elle ouvrit la porte avant que Slade ait le temps de sonner une seconde fois.
« Elle est *******e de me revoir », pensa-t il en la voyant.
— Je vous ai manqué ?
— Pas vous. Le moka.
Sheila s’empara du carton de pâtissier qui pendait au bout de son index tendu. Le reste de ses mains et de ses bras était encombré de sacs et de paquets.
— Où puis-je mettre tout ça ?
« Tout ça » était une valise de vêtements, une valise de livres et de disques, et deux boîtes remplies de choses en vrac, qu’il considérait sans doute comme hautement indispensables. Sheila contempla cet assortiment de bagages avec inquiétude. Elle n’arrivait encore pas à se représenter Slade chez elle.
Et, maintenant, il était là, avec son mètre quatre-vingt-cinq.
— Il y en a encore beaucoup ? demanda-t elle.
— Tout est là, sauf mes appareils photo.
Un nomade comme moi apprend à vivre avec presque rien.
Voilà précisément ce qu’elle craignait. Que leur mariage précipité n’ait attelé au même joug deux personnes trop différentes pour aller dans le même sens.
— Où est votre chambre ? demanda-t il. Je dépose mes affaires et on s’occupe du moka. Je vous garantis qu’il est aussi écœurant que possible. Il y a des couches de crème au beurre épaisses comme mon pouce.
— Ma chambre ? fit Sheila, qui n’avait plus rien entendu après ce mot-là.
— Eh bien, oui. Vous ne voulez quand même pas que je dorme dans le salon ?
— Non, mais...
Sheila se mordit la lèvre. De toute évidence, elle n’avait pas mesuré les implications de son oui solennel.
— Euh, c’est-à-dire..., balbutia-t elle.
Slade était visiblement intrigué par ses réticences.
— Vos parents ne dorment donc pas ensemble ?
Un sourire amer naquit sur les lèvres de Sheila.
— Ma foi, je n’en sais rien, dit-elle. Ils n’étaient jamais à la maison en même temps.
Avec un soupir résigné, elle lui montra le chemin jusqu’à l’étage.
— Vous pouvez me croire, affirma Slade en la suivant, les gens mariés dorment dans le même lit. C’est une information que j’ai puisée aux meilleures sources.
Arrivés sur le palier, Sheila dit :
— La dernière porte à droite.
Puis elle le suivit d’un œil morne, jusqu’à ce qu’il ait disparu dans la chambre. « Ma chambre, enfin, notre chambre », pensa-t elle. Elle aurait indéniablement besoin d’un peu de temps pour s’y habituer
.

 
 

 

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j'ai lu cette histoire elle est formidable mais pourais-je te demander une faveur? pouvez vous ecrire d'autres histoires d'harlequin mais qui ne sont pas dans le site www.harlequin.fr? PLZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ

 
 

 

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je m'appele ibtissam et je suis marocaine
et il y a aussi le site www.eharlequin.com qui est aussi tres interessant

 
 

 

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moi aussi j'aimerais bien que vous ecrivais des harlequin français mais qui ne se trouve pas au site www.harlequin.fr

 
 

 

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