7- الكف والطبلة
ضربت بكفك الطبلة حتى احمرت الكف . ضربتها بعنف وشراسة حتى أصاب الخدر اليدين . خدر لذيذ سرى في كامل بدنك كلسعة كهرباء خفيفة . بعدها ، والعرق يبلل جبينك ويسيل على عنقك عدت تدريجيا إلى رقتك وأنت تعالج جلد الطبلة بحذق الفنان ، فيخرج اللحن الطروب من بين أصابعك كالحلم الدافئ في ليلة شتاء .
وتتصايح النسوة فرحات ، ويهللن ، ويدخلن حلبة الرقص مثنى وثلاث ورباع ، يحركن أردافهن في كل الاتجاهات ، ويلعبن بالصدور بمهارة ، ويستعرضن زينتهن : حناء منقوشة ملء الكفوف ، وأحمر على الشفاه ، والعيون غطاها الكحل ، والأفواه مدبوغة بالسواك . وهن يتدافعن ويتضاحكن ويتلامسن ويتهامزن ويتغامزن ويتساقطن مرة على الطبل ومرات في حجرك . يبطئن لحظات ، ثم يهربن خفيفات كرف الحمام .
وأنت ترى بعقلك كل شيء . تسجل في دماغك الأصوات والحركات ، وتحلم بامتلاكهن . تقول لنفسك :
- هذه سمينة رجراجة تحذق الرقص ، وتحذق أشياء أخرى لا محالة .
- وهذه الطفلة مازالت في بداية الرحلة إلا أنها نجيبة . أسمع دق قدميها على الأرض منغما ، وتحريك يديها متزنا ، وعطرها لذيذ
- وهذه رقيقة كظل شجرة ياسمين ...
وتفوح روائح الند والبخور وعود القماري والجاوي والكمون ، وتعلو الزغاريد .... فيلكزك صديقك صاحب المزمار ، فتفهم أن اللحن قد اختل ، وأنك قد سرحت بعيدا بخيالك المجنون ، فتعود للطبلة تضربها بالكف... تضربها حتى يصيب يديك الخدر .
ويعم الهياج من جديد حلبة الرقص ، فتستغل فرصة عدم انتباه النسوة ، وترفع يدك إلى وجهك تغطي بالنظارة السوداء روحك الميتة .
الكف والطبلة
ترجمتها الى الفرنسية :
فتحية حيزم لعبيدي
Le tambour
Nouvelle traduite par
Fathia Hizem
Tu as tellement frappé le tambour au point que ta main rougissait. Tu as frappé avec toute la force et l’agressivité dont tu es capable au point que ta main s’anesthésiait. Une douce anesthésie traversait tout ton corps comme qui dirait une légère électrocution. Plus tard, alors que la sueur mouillait ton front, et qu’elle coulait le long de ton cou, alors que tu soignais la peau du tambour d’une main d’artiste, il en sortait un son si doux, si beau entre tes doigts, tel un rêve merveilleux dans une nuit d’hiver. Et les femmes, enthousiastes, criaient, toutes heureuses, s’émerveillaient et entraient en piste à deux, à trois ou même à quatre. Elles dandinaient leurs derrières dans tous les sens, jouaient des seins avec adresse, et exhibaient leur beauté : du henné bien dessiné sur les paumes des mains, du rouge à lèvres, des yeux bien tracés au khôl, et des bouches teintes au souek. Elles se poussaient, riaient, se touchaient et se donnaient des coups de coude, se clignaient des yeux et se laissaient tomber une fois sur le tambour et d’autres dans les bras du joueur de tambour. Elles ralentissaient un peu, puis s’envolaient aussi légères que les ailes des pigeons.
Et toi, tu voyais tout ça dans ta conscience, et tu enregistrais toutes les voix, tous les mouvements, et tu rêvais de les avoir toutes. Tu te disais :
-- Cette grosse femme dont toutes les parties du corps se dandinent, danse parfaitement, et elle doit savoir faire bien d’autres choses encore.
-- Celle-ci, c’est encore une enfant, au début de la route, mais elle est assidue. Entends bien le rythme qu’elle fait en tapant le sol de ses pieds, ses membres bougent en harmonie, quant à son parfum, il est si excitant.
-- Quant à celle-là, elle est frêle comme l’ombre d’un jasmin d’où émanent toutes les belles senteurs orientales.
On entendait les youyous, et quand ton copain, le joueur de flûte, te donnait un coup de coude, tu réalisais que tu avais perdu le rythme, et que tu t’étais perdu dans tes rêves, alors tu te remettais à frapper le tambour, tu frappais et tu frappais au point que tes mains devenaient de nouveau anesthésiées. De nouveau, le chahut dominait la piste, et tu profitais d’un moment d’inadvertance des femmes pour remettre de nouveau tes lunettes noires en place pour couvrir ton âme inerte.