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— Est-ce que c’est Alex qui t’a bouleversée ? insista Sean.
Il se tourna aussitôt vers Alex, lui décochant un regard sauvage, presque meurtrier.
— Que lui as-tu dit ? jeta-t-il, mâchoires serrées.
Sa réaction était choquante, excessive.
— Rien ! s’écrièrent Anne et Alex en chœur.
Sean se tourna alors vers Anne et demanda d’une voix basse et pressante :
— Alors que s’est-il passé ? Dis-le-moi !
Elle n’avait pas envie de parler, sans trop savoir pourquoi. Quelque chose n’allait pas, elle le sentait. Il y avait trop de tension, trop d’émotion. Alex se frottait les mains l’une contre l’autre, comme s’il transpirait. Sean respirait de façon saccadée, presque effrayante.
— Parle !
Anne sentit qu’elle devait réagir, pour mettre fin au caractère étrangement explosif de la scène. La soirée de Paula serait gâchée, sinon.
— C’est un petit malaise de rien du tout… Pendant une fraction de seconde… mon sang cesse d’irriguer mon cerveau. Cela m’arrive parfois. C’est sans gravité.
— Oh, mon Dieu… mon Dieu… Seigneur !
C’était un cri de désespoir absolu. Sean inclina la tête comme s’il cédait sous les coups d’un destin trop cruel. Cela glaça la jeune femme, et elle se mit à trembler violemment. Sean eut alors une nouvelle réaction, tout aussi brutale et incompréhensible. Se redressant, la soulevant, il la prit entre ses bras comme si elle ne pesait pas plus qu’une plume. Elle percevait les battements précipités de son cœur, constatait la pâleur mortelle de son visage, et n’y comprenait rien.
Il se tourna vers les invités, dont les visages traduisaient l’étonnement, la curiosité, la perplexité, l’attente. Une seule se distinguait du lot : Paula Wentworth. Elle avait porté la main à sa bouche, dans une expression d’horreur.
Anne trouva cette réaction disproportionnée, elle aussi. Certes, Sean avait troublé le bon déroulement de la soirée. Mais une femme aussi intelligente et aussi posée que Paula aurait dû être capable de faire face et aplanir les choses. Toute la situation semblait absurde.
— Anne est malade, je la ramène à la maison, annonça Sean.
Ce fut Richard qui les raccompagna jusqu’au seuil, Sean portant toujours la jeune femme dans ses bras. Gênée, incapable de maîtriser la situation, elle s’excusa auprès de leur hôte, qui réagit courtoisement. Ils échangèrent un bref au revoir, et ce fut tout.
Le trajet du retour se révéla un cauchemar. Sean insista pour connaître en détail tout ce qui concernait la santé d’Anne. Il se montra si dubitatif au sujet du « malaise vagal » diagnostiqué par le médecin qu’elle finit par lui proposer de demander un certificat à celui-ci, afin de lui prouver qu’elle ne minimisait rien. Quel ne fut pas son trouble lorsque Sean accepta cette proposition !
« Il ne me fait pas confiance », pensa-t-elle. A moins qu’il ne se méfiât de la médecine ? Elle aurait voulu avoir le courage de questionner Sean sur sa propre santé, mais n’osa pas.
Un silence tendu régna dans la voiture jusqu’au moment où ils parvinrent à Knightsbridge. Avant de couper le contact, Sean se tourna vers Anne, le visage empreint d’une résolution farouche.
— Je ne veux pas que tu revoies Alex Corbett. Ni que tu lui parles.
Cette extraordinaire exigence la laissa un moment sans voix.
— Pourquoi ? s’enquit-elle enfin.
— De quoi t’a-t-il parlé, ce soir ?
— Est-ce si important ?
— Oui.
Elle vit qu’il était réellement sérieux. Alors, elle prétendit qu’Alex et elle avaient tout simplement évoqué « le bon vieux temps ».
« Pourquoi lui mens-tu ? » se demanda-t-elle tandis qu’il la scrutait d’un air soupçonneux. La réponse était évidente : elle ne voulait pas blesser Sean. Elle ne voulait pas que les choses changent entre eux.
— Promets-moi que tu ne fréquenteras plus Alex Corbett, ordonna-t-il durement.
— C’est un vieil ami, Sean ! Pourquoi devrais-je le bannir de ma vie ?
— Parce que j’en suis mortellement, follement jaloux, répondit-t-il avec férocité.
Anne le dévisagea avec stupéfaction. Elle savait qu’il mentait. Il n’avait aucune raison d’être jaloux de qui que ce fût, et surtout pas d’Alex. Et puis, Sean n’était pas homme à être jaloux sans motif. C’était avant tout un être loyal et généreux.
« Mais que nous arrive-t-il ? se demanda-t-elle. Comment en sommes-nous arrivés là ? » Les voilà qui mentaient l’un et l’autre, pour une vétille. Tout prenait des proportions démesurées, absurdes.
— Promets, Anne.
— Non, Sean, je ne peux pas faire ça.
— Pourquoi ?
— Parce que c’est injuste envers Alex.
— Injuste ! s’exclama-t-il.
Puis il se détourna, contemplant les ténèbres nocturnes qui les environnaient. Il laissa échapper un rire amer, et sombra dans une rumination silencieuse qui mit Anne sur les nerfs. Elle le sentait se séparer d’elle, se retrancher dans son monde. La panique la saisit. Un flot de paroles s’échappa de sa bouche :
— Tu disais que j’étais libre de faire ce que je voulais. Pourquoi m’imposes-tu des restrictions, tout à coup ? Je suis avec toi parce que je le veux. J’ai travaillé avec Alex pendant trois ans, et tu sais fort bien qu’il n’y a que de l’amitié entre nous. Quel mal peut-il y avoir à ce que…
— Laisse-m’en seul juge ! coupa Sean. J’agis pour ton bien.
— Tout comme tu l’as fait en disparaissant de ma vie pendant sept ans ?
Le visage de Sean se ferma, ses traits se crispèrent. Lentement, mais résolument, il reprit :
— Que tu me croies ou non, Alex Corbett peut changer les choses entre nous. Anne, si tu as réellement besoin de moi dans ta vie, moi, j’ai besoin que tu me fasses cette promesse. Tout de suite. Et sans équivoque

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 11:20 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 37
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Il parlait sérieusement. Cela s’entendait dans sa voix, se lisait sur son visage, brûlait dans son regard. Anne n’aimait pas ça. Elle ne comprenait pas.
Mais le mot besoin était lourd de sens. Sean ne l’aurait jamais employé à la légère. Ce n’était ni la jalousie ni la possessivité qui le poussaient. Elle sentait même que cela n’avait rien à voir avec le fait qu’il eût cessé d’écrire ou non.
Il lui cachait quelque chose, qu’il ne lui révélerait en aucun cas. Et il ne permettrait à personne, fût-ce Alex ou Paula, de lui dévoiler cette chose intensément intime, privée, cette chose terrible qui pouvait tout changer entre eux.
A la menace d’un changement, elle se sentit faiblir. Elle devait répondre au besoin de Sean, quels que fussent ses motifs. Il comptait infiniment plus pour elle qu’Alex Corbett, et leur relation était trop précieuse pour qu’elle y renonce au nom de son amitié pour un autre homme. D’une voix sombre, elle lâcha donc :
— Je te le promets.
Sean poussa un soupir de soulagement et coupa enfin le moteur. Ils étaient arrivés chez eux ; mais cette pensée ne procura aucun réconfort à Anne. Le doute et la méfiance s’étaient insinués entre eux, ternissant une relation qui avait, jusque-là, été parfaite.
Lorsqu’elle descendit de voiture et sortit dans la nuit, il lui sembla que les ténèbres vibraient de secrets. Ce qui avait failli remonter à la surface chez Paula était, à présent, de nouveau enfoui dans les profondeurs. Mais les secrets demeuraient… guettant l’heure et le jour pour resurgir.
Anne frémit. Soudain, il lui semblait primordial de se raccrocher au présent. Elle ignorait de quoi demain serait fait. Mais elle ne pouvait plus continuer à espérer naïvement qu’il apporterait un bonheur sans réserves.

 
 

 

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ÞÏíã 19-02-08, 03:16 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 38
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le 13 éme chapitre
Au lendemain du dîner chez Paula, Sean se montra plus attentif que jamais envers Anne. Cette dernière se demanda s’il croyait que le temps leur était compté ; il semblait éprouver le besoin obsessionnel de l’avoir en permanence à portée de main ou de regard.
Le fax envoyé par le médecin de Sydney à propos du « malaise vagal » et de l’état de santé général d’Anne parut le rassurer. S’il continua à rester près d’elle le plus possible, il sembla plus détendu, et Anne comprit que ce qu’elle avait pris pour une attitude possessive était en réalité dû à l’inquiétude. Il ne cherchait pas à la surveiller, mais à la protéger.
Elle eut d’ailleurs la preuve qu’il n’était pas d’un naturel jaloux le jour où Tom Colby fut engagé pour interpréter le rôle principal d’Un interminable hiver.
Les répétitions étaient entamées depuis trois semaines lorsque l’acteur originellement engagé — une star des planches londoniennes — se blessa dans un accident. L’enrôlement d’un acteur australien encore peu connu pour le remplacer suscita la curiosité des médias.
Ce fut aussi un choc pour Anne. Elle avait perdu Tom de vue depuis des années, et ne savait pas qu’il vivait en Angleterre. Quand Sean lui apprit la nouvelle, elle eut du mal à l’assimiler.
— Mais pourquoi lui ? demanda-t-elle.
— Il a l’étoffe nécessaire pour jouer le rôle, répondit Sean avec calme et autorité. Est-ce que cela t’ennuie ?
— Non… non, je suis *******e pour lui. Peut-être que ça le dédommagera de…
Elle s’interrompit, ravalant les mots qu’elle avait failli prononcer. Elle n’avait guère envie de parler à Sean de la peine qu’elle avait causée à un autre homme.
— Il a surmonté ça, c’est fini, lui dit doucement son compagnon. Il a épousé une Anglaise dont il a fait la connaissance au cours d’une tournée en province.
— Mais… comment le sais-tu ?
— Je l’ai rencontré il y a six mois. J’étais allé le voir jouer dans ma dernière pièce, à Birmingham.
— Pourquoi ?
— Pour prendre la mesure de son talent. Et aussi… pour savoir si tu le rejoindrais un jour ou l’autre à Birmingham.
— Que se serait-il passé, si tu avais découvert que ce n’était pas impossible ? s’enquit-elle avec curiosité.
Il répondit simplement :
— Alors, il ne me serait pas resté la moindre chance.
Anne éprouva une drôle de sensation. Il y avait tant de choses qui s’étaient décidées à son insu, sans qu’elle ait eu de prise sur elles. Il lui semblait qu’on avait orienté le cours de sa vie sans lui laisser le choix. Cela l’énervait de penser que la relation qu’elle avait bâtie avec Sean menaçait de s’effondrer sous les effets de facteurs secrets totalement indépendants d’elle.
Par exemple, lorsqu’elle avait téléphoné à Paula pour s’excuser d’avoir provoqué sans le vouloir une scène mélodramatique, la réaction de l’avocate l’avait intriguée.
— Tout le monde comprend, Anne, avait-elle assuré. Sean a été seul si longtemps ! Il est tout naturel qu’il ait perdu la tête à l’idée de te perdre. Tu étais vraiment très pâle, tu sais. Je suis très *******e d’apprendre qu’il n’y a rien de grave.
Anne aurait juré que cet alibi ne rendait pas compte de tout. Et une question demeurait posée : pourquoi Sean ne la demandait-il pas en mariage ? Ils étaient heureux ensemble, indéniablement faits l’un pour l’autre. Et pourtant, si Tom Colby avait envisagé de l’épouser, Sean se serait tenu à l’écart au lieu de refaire irruption dans sa vie ?
Du moins, en ce qui concernait Tom, la question était réglée. Elle en eut une nouvelle confirmation le lendemain, lorsque Sean et elle le virent aux répétitions. Tom était au courant de leur liaison, et de toute évidence, sa relation avec Anne appartenait pour lui à un passé mort et enterré.
Il les accueillit l’un et l’autre avec plaisir, félicita Anne du grand pas qu’elle venait d’accomplir dans sa carrière et remercia chaleureusement Sean de lui avoir confié un tel rôle. Il parut englober Anne dans sa gratitude, comme s’il lui était en partie redevable de sa chance. L’ensemble de son attitude piqua la curiosité de la jeune femme et quand il s’éclipsa, appelé sur le plateau par le metteur en scène, elle questionna aussitôt son compagnon :
— Pourquoi Tom te remerciait-il ?
— J’ai usé de mon influence pour qu’on le choisisse de préférence aux autres acteurs qui briguaient le rôle.
L’espace d’un instant, Anne vit flamber dans le regard de Sean ce caractère déterminé, risque-tout, volontaire, qui avait fait de lui ce qu’il était. Voulant que Tom Colby tienne le rôle principal de sa pièce, il s’était servi de son pouvoir personnel pour y parvenir, sans tenir compte de l’avis des autres. Pourtant, si Alex Corbett avait dit la vérité, Sean ne s’était jamais mêlé, jusque-là, de choses de ce genre. Elle se demanda si, en faisant venir Tom, il ne cherchait pas à jauger la qualité de l’amour qu’elle lui portait.
— Pourquoi as-tu fait cela ? s’enquit-elle.
— Pour mieux faire ressortir ton travail. J’ai vu jouer Tom Colby, je sais de quoi il est capable. Et pour toi, je veux ce qu’il y a de meilleur.
Elle eut honte d’avoir douté et fut profondément émue par le souci qu’il manifestait à son égard. Sean était peut-être resté indifférent, jusque-là, à ce qu’on faisait de ses pièces. Mais elle comprenait que cette mise en scène comptait pour lui parce que le succès d’Anne dans son métier en dépendait. S’il avait renoncé momentanément à écrire, c’était pour lui assurer une réussite parfaite.

 
 

 

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Bien qu’il ne lui eût jamais dit qu’il l’aimait, elle fut convaincue que c’était là un cadeau dicté par l’amour. Oui, leur relation était telle qu’elle l’avait rêvée. Pourtant, elle conservait un caractère fondamentalement fragile.
Bientôt, Jenny envoya à sa sœur et à Sean une invitation pour le mariage. Anne en prit connaissance un soir, tandis qu’ils prenaient l’apéritif avant le dîner. Elle passa le carton à Sean. Le sourire complice de son compagnon mourut tandis qu’il prenait connaissance de l’invitation. Lentement il releva les yeux, posant sur Anne un regard impénétrable.
— Je suis désolé s’il y a eu malentendu, mais je n’assiste jamais aux mariages, Anne. Cela vaut pour celui de Jenny aussi.
— Mais… tu avais dit que…
— Que je veillerais à ce que tu puisses être présente. Comme aux fêtes de Noël. J’ai déjà réservé ton billet. Tout est en ordre, comme promis.
Il n’avait acheté qu’un billet !
— Je… je pensais que tu aurais voulu être avec moi.
— Anne…, murmura Sean.
Des expressions contradictoires, conflictuelles, passèrent sur son visage. Il fut bientôt debout et vint la serrer entre ses bras, déposant de petits baisers doux sur ses tempes.
— Je n’aurais jamais cru que j’aurais le bonheur d’être avec toi, lui dit-il d’une voix rauque. Je regrette que tu sois déçue que je n’aille pas en Australie avec toi. Mais de toute façon, c’est impossible. J’ai des affaires à traiter aux Etats-Unis.
— Alors, je t’y accompagnerai.
Le visage de Sean se ferma de nouveau.
— Non. Tu as fait une promesse à Jenny.
— Elle comprendra.
Il prit une profonde inspiration. Son regard vert devint presque noir et il s’exprima d’une voix tendue, impersonnelle :
— C’est non. Je ne peux que répondre non. Ce sera toujours non, chaque fois que j’irai en Amérique. Il est des choses pour lesquelles je dois être seul. Je ne peux pas t’accorder cela, Anne. Je t’avais avertie qu’il viendrait un moment où je ne pourrais combler tous tes besoins. Voici l’une de ces occasions. Je resterai auprès de toi jusqu’à ce que tu t’envoles pour l’Australie. Ce que je dois faire aux Etats-Unis n’appartient qu’à moi. Je t’en prie, accepte-le.
Anne n’avait guère le choix. Toute argumentation était vaine. Elle pouvait accepter ce qu’il lui offrait, ou partir — ce qui était impensable. Frénétiquement, elle chercha à trouver pour quelle raison il pouvait bien vouloir être seul.
— Tu vas là-bas pour écrire ?
— Peut-être, lâcha-t-il avec une étrange grimace.
Elle ne sut que penser. Une chose était sûre : il n’avait rien écrit depuis qu’il vivait avec elle. Si sa présence le détournait de son travail, elle ne pouvait exiger de lui qu’il reste constamment avec elle. Cela aurait été injuste.
— Combien de temps seras-tu parti ? demanda-t-elle avec anxiété.
Il eut un regard lointain, morne.
— Il n’y a jamais de certitudes, dans la vie. Qui sait ce qui peut arriver ? Mais je compte être de retour à Londres à la mi-janvier.
Ce n’était pas une assurance catégorique, comme elle l’aurait souhaité. Cependant, instinctivement, elle masqua son incertitude derrière un sourire enjôleur, l’enlaçant et se pressant contre lui.
— Alors, je suppose que je ferais bien de profiter au mieux du temps qui me reste avec toi, dit-elle d’un ton d’invite.
Sean se pencha vers elle et l’embrassa, mais elle avait eu le temps d’enregistrer son expression soulagée.
Plus tard, cette nuit-là, tandis que Sean dormait auprès d’elle, elle songea à la séparation prochaine qu’il lui imposait. Décidément, il avait l’habitude de choisir à sa place ce qui convenait le mieux pour elle. Et s’il n’avait aucune intention de revenir ?
En pensée, elle passa en revue leur brève existence commune. Sean était heureux avec elle, c’était évident. Plus heureux qu’il ne s’était attendu à l’être. Cependant, il conservait son jardin secret, ses zones d’ombre.
Peut-être était-il dans sa nature de se donner intensément dans l’instant présent, en oubliant tout le reste. Lorsqu’il se plongerait dans son travail, serait-ce une sorte d’exorcisme, pour l’oublier, elle ?
Sean l’avait déjà chassée de sa vie, auparavant, sans même le lui dire. Pourquoi en irait-il différemment cette fois ? Or elle ne voulait pas passer le reste de son existence dans la solitude.
Elle avait beau y réfléchir encore et encore, elle savait qu’il n’y avait qu’une solution. Elle y songea avec souffrance jusqu’au petit matin. Et enfin, elle prit sa décision.
Si elle ne pouvait vivre avec l’homme qu’elle aimait au cours des années futures, alors, elle aurait tout de même son enfant à aimer.
Cela signifiait qu’elle devrait renoncer à la contraception. Trois semaines les séparaient de la première londonienne de la pièce, et elle ne partirait en Australie que quatre jours après. Oui, elle avait le temps de concevoir un enfant.
Pour s’expliquer son refus du mariage, elle avait supposé quelque temps que Sean pouvait souffrir d’une maladie héréditaire lui interdisant d’avoir des enfants. Mais il semblait en parfaite santé, et elle décida qu’elle pouvait courir le risque. Il ne lui avait déjà que trop imposé de choses. Cette fois, c’était elle qui prendrait une décision sans le consulter. Quelles qu’en fussent les conséquences, elle les assumerait.
Sa résolution lui donna le courage d’affronter les semaines suivantes sans s’inquiéter outre mesure de l’avenir. Elle éprouvait soudain une sorte de liberté téméraire, la délivrant de ses peurs. Pour la première fois de sa vie, elle avait l’impression d’avoir barre sur son existence, et son projet secret augmentait son bonheur

 
 

 

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Elle aimait Sean plus tendrement que jamais lorsqu’ils faisaient l’amour, elle éprouvait des émotions plus fortes en songeant à lui comme au futur père de son enfant. Après leurs ébats passionnés, elle se serrait longuement contre lui, en se demandant s’ils avaient conçu une vie cette nuit-là.
Elle ne parlait jamais de leur séparation prochaine, mais l’intensité de ses sentiments était telle que Sean éprouva le besoin de la rassurer, lui promettant de revenir auprès d’elle au début de l’année. Il y avait à présent, dans la façon dont il la caressait, une tendresse et une douceur qui évoquaient un amour absolu.
Ce furent des semaines d’harmonie parfaite, entre eux. Anne gravait ces précieux instants dans sa mémoire, s’apprêtant à en faire le deuil une fois que tout serait fini. Nul ne pouvait revenir en arrière, n’est-ce pas ?
Ils n’eurent qu’un seul sujet de discorde. Cela se produisit le soir de la première. C’était une soirée brillante et mondaine, à laquelle devait assister, entre autres, la princesse de Galles.
Anne se regardait avec attention dans le miroir pour la vingt-cinquième fois au moins.
— Tu es d’une beauté à couper le souffle, répéta Sean.
— Tu dis ça parce que c’est toi qui as choisi la robe, répliqua-t-elle avec un rire nerveux.
C’était une merveilleuse robe du soir en velours rouge sombre, dont le corset souligné d’une broderie vieil or évoquait les splendeurs des toilettes médiévales. Cela lui allait vraiment bien, faisant ressortir les paillettes d’or de son regard ambré et les reflets couleur miel de sa chevelure, où se mêlaient mèches bouclées et très fines tresses.
Il lui semblait que son élégance était à la hauteur des circonstances. Mais elle savait qu’elle serait soumise à bien des regards critiques, parce qu’elle accompagnait le célèbre Sean Riordan. Il était superbe, bien sûr, dans son smoking de cérémonie, et était certain d’être admiré et applaudi, lui !
— Tu t’inquiètes pour rien, affirma Sean, gentiment taquin. La seule chose qui pourrait encore parfaire ta tenue, ce serait que tu remplaces ces boucles d’oreilles en grenat par les diamants que je t’ai offerts à Sydney.
— Je ne crois pas qu’ils iraient avec cette toilette, dit-elle précipitamment. Je ne me sentirais pas à l’aise avec.
Superstition idiote, peut-être — mais elle associait les diamants à l’idée d’être mariée à Sean, et elle avait le sentiment que si elle les portait prématurément, il ne l’épouserait jamais. Or, en dépit de son hostilité affichée contre le mariage, elle ne pouvait s’empêcher d’espérer, dans le secret de son cœur, qu’il changerait peut-être d’avis un jour.
— Et pourquoi ça ? répliqua Sean, légèrement rembruni. Tu ne les as jamais portées depuis que je te les ai offertes.
— Je les réserve pour une occasion spéciale.
— Eh bien, la voilà, non ?
— Je voulais dire, une occasion spéciale pour nous deux. Pas pour les autres gens.
Sean la dévisagea un instant, puis finit par hausser les épaules — au grand soulagement d’Anne. Le temps pressait, au demeurant, et ils ne tardèrent pas à quitter la maison.
Alors qu’elle escortait Sean jusqu’à la limousine qui les attendait, Anne posa furtivement une main sur son ventre. Ses règles avaient deux jours de retard. Peut-être était-ce bon signe ? Peut-être était-elle enceinte ? Et il n’était pas impossible, après tout, que Sean songe à l’épouser, si elle attendait un enfant de lui… Elle ne le lui demanderait pas, bien sûr. Mais il en prendrait peut-être l’initiative.
La première d’Un interminable hiver fut un triomphe. La pièce emballa le public. Tom Colby, exceptionnel, faisait une forte composition dans le rôle principal. Les autres interprètes, vibrants de passion, ne déparaient pas à côté de lui. Quand le rideau tomba enfin, la salle demeura un instant silencieuse, encore sous le coup de l’émotion poignante du dernier acte. On perçut quelques reniflements furtifs.
Puis, les applaudissements éclatèrent, se muant peu à peu en énorme ovation. Toute la salle était debout. Les rappels succédèrent aux rappels.
Anne comprit ce soir-là qu’Alex Corbett avait exprimé une profonde vérité : Sean Riordan était probablement le plus grand dramaturge du siècle. Et s’il avait besoin d’être seul pour écrire, elle n’avait pas le droit de lui imposer sa présence.
Ce fut ensuite la cohue, dans le foyer du théâtre. Anne entrevit Alex ; il lui envoya un baiser et leva le pouce vers le ciel, en signe de victoire. Elle se réjouit de voir que leur vieille amitié n’était pas entamée par la promesse qu’elle avait faite à Sean.
Tandis que ce dernier l’entraînait vers la sortie, à travers la foule, de nombreuses personnes les arrêtèrent pour les féliciter. Sean aurait pu se laisser aller à jouir de l’adulation générale, mais il la dédaignait, ne désirant de toute évidence qu’être seul avec sa compagne.
Ils restèrent longuement enlacés, serrés l’un contre l’autre, cette nuit-là. Comparé à leur séparation prochaine, le succès comptait si peu…
Leurs derniers jours ensemble furent ponctués de coups de fil incessants, de demandes d’interviews, de télégrammes de félicitations et d’interruptions constantes. Ils n’étaient jamais vraiment seuls, semblait-il, sauf la nuit. La séparation était presque là. Elle était présente dans chacun de leurs regards, chacune de leurs caresses.
Sean accompagna Anne à Heathrow, lorsqu’elle s’envola pour l’Australie. Ils ne prolongèrent pas les adieux — c’était trop douloureux. Ils n’échangèrent ni mots ni promesses. Un ultime baiser éperdu, et Anne s’éloigna de l’homme qu’elle aimait

 
 

 

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