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ÞÏíã 17-02-08, 09:51 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 21
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ÇáÊÓÌíá: Feb 2008
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— Je voulais être avec toi. Je voulais que tu sois avec moi, dit-il d’une voix vibrante de passion.
Puis il eut un violent geste de main, comme pour balayer tout cela.
— J’ai eu tort. Je le sais. Mais ne me dis pas que tu ne comptes pas pour moi, Anne. Tu as toujours eu de l’importance à mes yeux.
Il vit qu’elle ne le croyait pas. Cela le poussa à une autre déclaration, tout aussi passionnée :
— Je t’ai donné la carrière que tu désirais. C’était le seul de tes rêves auquel je pouvais donner corps.
— Je suis arrivée par moi-même ! Tu n’as rien à voir avec ça, Sean, rien !
— Les contacts sont tout dans ce métier, Anne. Tu le sais. Sans…
— Alex Corbett a vu ce que j’avais fait sur Godspell. Il m’a proposé du travail parce qu’il pensait que j’avais les capacités et le talent nécessaires.
— Et que faisait-il à la représentation d’une petite troupe d’amateurs ? Pourquoi crois-tu qu’il était là à point nommé pour constater que tu avais des dons ?
Anne se figea. Elle se souvint de ce qu’elle avait pensé, à l’époque, persuadée d’avoir un extraordinaire coup de chance… Depuis son adolescence, elle avait toujours travaillé avec une troupe de comédiens amateurs, du côté des coulisses, bien entendu. Fière de ses costumes pour Godspell, elle avait invité Sean à assister à la représentation. Il s’était montré très enthousiaste. Cela avait été une soirée merveilleuse.
Et aussi leur dernière soirée, même si elle l’ignorait, alors… Elle se rappelait son excitation à cause des réactions favorables du public, se rappelait que Sean l’avait regardée d’un autre œil, aussi. Elle avait cru que leur amitié venait de franchir une étape supplémentaire, qu’il voyait en elle une sorte d’égale, à présent, et ne maintiendrait plus d’inexplicables distances entre eux.
Quelle erreur ! Il avait fait pire que de maintenir des distances : il avait quitté l’Australie sans lui dire adieu, sans l’avoir revue !
— Tu as parlé de moi à Alex avant de partir ? demanda-t-elle d’une voix étranglée.
— J’ai insisté pour qu’il te prenne comme assistante. J’ai pesé sur lui de toute mon influence. Pour qu’il aille voir ton Godspell, je lui ai offert une caisse de son champagne préféré. Je lui ai proposé de payer ton salaire pour une période probatoire d’un an.
— Tu l’as payé ?
Ainsi, c’était donc ça. Ce qu’elle avait accompli n’avait aucune valeur. Les débuts miraculeux n’avaient rien d’un miracle… Tout cela avait été orchestré et financé par Sean Riordan. Si secouée qu’elle pouvait à peine tenir debout, Anne parvint à énoncer :
— Si je comprends bien, tout ce que j’ai réussi jusqu’ici, c’est à ton intervention que je le dois.
— Non. C’est à ton talent, Anne. Je n’ai fait que te donner l’occasion de l’exprimer.
— Et comment pourrai-je en être sûre, maintenant ?
— Parce que tu n’as cessé de prouver tes qualités par la suite. Tu étais encore meilleure qu’on n’aurait pu le supposer. C’est pourquoi Alex a tenu à venir me voir, à Londres. Pour me parler de toi, me dire ce qui t’arrivait, et les perspectives excitantes qu’il t’avait offertes. Il m’a rendu tout mon argent. Et offert deux caisses de champagne.
La jeune femme sombra dans une sorte d’état second. Quel démon avait poussé Sean à agir de cette manière ?
— Je suppose que je devrais te remercier ?
— C’était le moins que je pouvais faire pour toi, étant donné les circonstances.
— Un lot de consolation pour la perte de l’amant que je voulais ? lâcha-t-elle, amère.
— Anne… Cela n’aurait pas marché. Ni alors ni jamais.
— Alors, à quoi rimait ta visite d’hier ? Tu voulais te rembourser un peu ?
— Si tu tiens à me croire capable de ça, eh bien, à ta guise. Mais tu n’as pas à redouter que je te redemande jamais un « paiement » de cette nature.
— L’ultime adieu, murmura la jeune femme, presque pour elle-même.
— Oui, dit-il d’une voix basse et rauque. J’ai besoin de me remettre à écrire.
Il eut une inspiration saccadée, puis poursuivit d’une voix mieux maîtrisée, en tirant une enveloppe de la poche de son veston :
— Tu m’as demandé pourquoi j’étais venu en Australie. C’était pour voir ton travail sur ma pièce. Voici le fax d’un contrat établi par mes avocats-conseils de Londres. Si tu le signes à titre provisoire en attendant de recevoir l’original, cela te donnera le droit de concevoir les décors et la scénographie de toutes mes pièces à venir, où qu’elles soient jouées dans le monde.
Anne pâlit, et regarda fixement l’enveloppe qui lui promettait la célébrité internationale. Loin de se *******er de lui ouvrir une simple porte, Sean lui assurait une réussite dont elle n’aurait jamais osé rêver.
Son cœur se rebella à l’idée de se retrouver inexorablement débitrice de Sean Riordan. Si elle signait, il ferait à jamais partie de sa vie, même s’ils ne devaient jamais se revoir.
— Je ne peux pas accepter.
— C’est pour mon profit, Anne, pas pour le tien, argua-t-il avec douceur. Maintenant que j’ai vu ce que tu es capable de faire, je ne veux pas que quelqu’un d’autre travaille sur mes pièces.
— Non. Ce contrat représente une petite fortune. C’est trop…
— Cela n’a rien d’une faveur, Anne. C’est une décision strictement professionnelle. Je veux la meilleure ; c’est toi.
La jeune femme le regarda, et ne vit en lui qu’une détermination indomptable.
— Tu n’auras pas affaire à moi, assura-t-il. Mes agents se chargeront de toutes les questions d’affaires. Il se trouve que ma prochaine pièce va bientôt être montée à Londres, alors, il faudrait que tu y sois à la fin de la semaine prochaine. J’ai couché par écrit tout ce que tu auras besoin de savoir une fois là-bas. J’ai déjà organisé les contacts qu’il te faudra prendre…

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 09:54 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 22
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— Sean, tu ne peux pas…
— Si, je peux. C’est déjà fait, Anne. Il y a un billet d’avion pour toi dans l’enveloppe. Et les clés d’un appartement dans Knightsbridge. Le bail est encore valable pour plus de deux ans, alors, tu n’as aucun souci à te faire en ce qui concerne ton hébergement.
— C’est trop, protesta-t-elle, avec un désarroi douloureux.
— Tu m’as dit que la chose qui comptait le plus pour toi, c’était ta carrière, lui rappela-t-il impitoyablement.
Puis, d’une voix plus douce, il ajouta :
— Ne te laisse pas influencer par ce qui s’est passé hier. Signe ce contrat. Et montre au monde du théâtre de quoi Anne-Lise Tolliver est capable.
Les yeux de la jeune femme se remplirent de larmes alors qu’elle contemplait Sean avec toute la nostalgie dont son âme était pleine. C’était son dernier contact avec lui. La dernière vision qu’elle aurait de l’homme de sa vie.
Il baissa les paupières, voilant ses sentiments, quels qu’ils fussent, tandis qu’il fouillait dans sa poche pour en extraire une petite boîte enveloppée de papier doré. Il la déposa sur l’enveloppe.
— Un petit cadeau, dit-il d’une voix rauque. J’espère qu’un jour, dans l’avenir… d’ici à quelques années… tu seras capable de le regarder avec indulgence et de penser à moi avec bienveillance.
Un instant, il vrilla son regard dans le sien, avant de se détourner. Il s’en allait. Pour toujours.
Soudain, Anne se révolta contre l’inéluctable.
— Sean, attends !
Il s’immobilisa un bref instant.
— Ne t’en va pas, plaida-t-elle.
Il atteignit le pied de l’escalier.
— Est-ce que c’est le besoin d’écrire qui te pousse à me faire ça ? s’écria-t-elle.
De nouveau, il s’immobilisa, plus longuement, serrant les poings de façon convulsive.
— Oui, dit-il enfin, d’une voix à peine audible.
— Es-tu donc égoïste jusqu’à la mœlle ? hurla-t-elle, cherchant un moyen de l’empêcher de battre en retraite.
Il lui tournait toujours le dos. De nouveau, il serra les poings.
— Oui, je suis complètement égoïste. J’ai ma destinée à accomplir, tout comme tu as la tienne. Il vaut mieux que tu voies les choses comme ça.
— Ne me dis pas ce qui vaut le mieux pour moi ! Tu n’en sais rien !
Ignorant ses protestations, il entreprit l’ascension de l’escalier.
— Ne t’en va pas, pria-t-elle. Pas encore.
Il tourna la tête. Il la regarda tout entière, avec un désir sans fard qui lui donna l’impression que sa chair allait s’embraser.
— Je ne pourrais pas réprimer mes élans sexuels, dit-il avec amertume. Or, tu ne cesses de me rappeler que tu ne veux pas de rapports physiques avec moi.
— Et si je voulais ce que tu veux ?
— Ce n’est pas le cas, Anne. Et je ne pourrais pas supporter une réédition de la journée d’hier.
Elle n’avait pas de réponse à cela. Ce souvenir vibrait entre eux dans toute son horreur.
— Je dois m’en aller, dit doucement Sean. Je ne peux rien faire de plus pour toi.
Il ne lui accorda qu’un regard fugitif à l’instant où il franchissait rapidement les marches. Tout ce qu’elle entrevit, ce fut un visage sombre et figé. Puis il disparut.
Un frisson la secoua, se prolongea en tremblement incœrcible. Elle se laissa tomber sur son fauteuil. Regarda l’enveloppe et la petite boîte. Les toucha, dans l’espoir d’y retrouver quelque chose de Sean. Mais elles étaient froides et sans vie.
Des larmes lui montèrent aux yeux, qu’elle n’eut pas la force de refouler. Elle enfouit son visage entre ses mains et pleura, terrassée de chagrin à la pensée de tout ce qui venait de lui être enlevé sans espoir de retour

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 10:06 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 23
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le 7éme chapitre
Ce fut un contact léger sur ses cheveux qui arracha Anne à son désespoir. Elle leva les yeux et vit Jenny debout près d’elle. Jenny, dont elle avait totalement oublié la présence. En se rendant compte que sa jeune sœur avait été le témoin de tout ce qui s’était passé, elle éprouva un regain de douleur. Poussant un gémissement d’angoisse, elle enfouit de nouveau son visage entre ses mains.
— Laisse-moi, je t’en prie. Je veux être seule.
— Anne, je ne peux pas te laisser comme ça. S’il te plaît… je veux t’aider.
Jenny l’enlaça par les épaules et la serra bien fort. D’une certaine façon, l’attitude de sa cadette accrut le désarroi d’Anne. Jusque-là, c’était toujours elle qui avait apporté amour et consolation à ses sœurs. Que Jenny, qui était la plus jeune de toutes, fût amenée à la soutenir ne lui faisait que plus fortement ressentir le caractère sans espoir de sa situation.
— On ne peut rien arranger, Jenny.
— Pourquoi ?
— Parce que Sean veut ce que Tom Colby a eu. Et je n’ai apporté que du chagrin à Tom. Je ne pouvais l’aimer comme il désirait l’être.
— Mais si j’ai bien compris, c’était parce que tu aimais toujours Sean Riordan, Anne. L’amour est l’émotion la plus forte, la plus déchirante, la plus passionnée…
— Sean ne veut pas de mon amour. Il veut… eh bien, ce qu’il veut, sans plus.
— Tu te trompes, Anne. Ça l’a presque anéanti de te quitter.
— Tu ne comprends pas.
— Anne, voyons, dit doucement, tristement Jenny. C’est tellement flagrant, à présent. Il est le seul homme que tu aies aimé. C’est à cause de lui que tu ne t’es pas mariée. Toutes ces années de souffrance et de solitude… tu n’en as jamais rien laissé paraître. Tu ne nous as jamais permis de t’aider.
— A quoi bon ? C’était inutile.
— Tout à coup, j’ai l’impression que nous ne te connaissons pas. Que tu es une étrangère.
Anne émit un lourd soupir, essuya ses larmes et redressa la tête, regardant sa sœur avec une sombre résignation.
— Rien ne changera. Je suis vouée à ma carrière. C’est tout ce que j’ai.
— Grâce à Sean.
Un petit rire bref et dur, dénué d’humour, échappa à Anne.
— Et maintenant, il me porte au sommet. Je n’ai qu’à signer ce contrat.
— Je pense qu’il t’aime, Anne.
— J’ignore ce qu’il ressent à mon égard, Jenny. Ce n’est pas ce que Brian éprouve pour toi.
— Sean a des réactions passionnées en ce qui te concerne, tout comme Brian en ce qui me concerne. Ils tiennent à nous, l’un et l’autre.
— Ce qui compte pour Sean, c’est son métier d’écrivain. C’est ça qui est primordial à ses yeux.
Jenny saisit la main de sa sœur et la serra de façon significative, quêtant son attention. Quand elle parla, ce fut avec une intense conviction :
— Tu te trompes. Tu n’as pas vu son visage, quand tu lui as demandé si c’était l’écriture qui l’avait amené à agir envers toi comme il l’a fait. Moi, si. J’ai vu ce qui y était inscrit. C’était une souffrance sans nom. Il te mentait, Anne.
— Pourquoi mentirait-il ? objecta la jeune femme. Il m’a abandonnée comme il l’a déjà fait il y a sept ans. La seule différence, c’est qu’il a pris la peine de me dire adieu, cette fois. Et de préciser qu’il ne me reverrait plus.
— Il ne voulait pas partir. Il s’est forcé à le faire. Il mentait aussi lorsqu’il a prétendu être un parfait égoïste. J’en suis aussi sûre que de moi-même. S’il ne t’avait pas tourné le dos, si tu avais vu son visage, tu saurais que je dis la vérité.
— Pourquoi ? Pourquoi ferait-il une telle chose ?
— Je n’en sais rien. Peut-être que… Ne t’est-il jamais arrivé de penser qu’il cherchait à te protéger ?
— Mais de quoi ?
— Je ne sais pas trop. Il est possible que…
— Oui ?
— Eh bien, est-ce qu’il ne pourrait pas essayer de te défendre contre quelque chose qui est en lui ? Quelque chose qu’il lui est impossible de changer, même pour toi ?
« Je ne suis pas l’homme qu’il te faut… Il est certaines choses que nulle puissance sur terre ne peut modifier. »
— Il aurait pu essayer de m’expliquer, raisonna Anne.
Oui, pourquoi n’aurait-il pu faire appel à sa compréhension, au lieu d’édicter des jugements ? Comment pouvait-elle accepter ce manque de communication, ce gouffre béant ? Il n’éprouvait pas d’affection pour elle, c’était impossible. Cependant, comment expliquer alors tout ce qu’il avait fait pour elle ?
— Ce n’est pas un égoïste, lui dit Jenny, comme si elle avait lu dans ses pensées. Sinon, il n’aurait pas pris la peine de t’aider à démarrer. Et puis il y a ce contrat. Tu es peut-être la meilleure décoratrice qui soit, mais je parierais qu’il t’aurait engagée même si cela n’avait pas été le cas.
Un instant, Anne contempla les maquettes alignées sur le plan de travail. La destinée de Sean. Et la sienne. Liées, et cependant toujours divergentes.
— Quoi que Sean puisse éprouver pour moi, Jenny, ce n’est pas le genre d’amour qui mène au mariage, tu peux me croire.
— Je n’en sais rien. Je ne peux pas répondre à ça.
— Il veut coucher avec moi.
— Pour l’amour du ciel, Anne ! Y a-t-il quelque chose de mal à ça ? N’est-ce pas naturel, quand deux personnes s’aiment profondément ?
« Je voulais être avec toi. Je voulais que tu sois avec moi… »
Les mots de Sean la hantaient. Mais il avait précisé sans faux-fuyants que tout lien entre eux ne pourrait que finir par être destructeur pour elle. Cependant, il n’était pas absent de sa vie et ne le serait jamais plus — excepté au sens physique du terme. Si elle signait le contrat, cela ne ferait que renforcer leur lien, même si elle devait ne plus le revoir

 
 

 

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— Que s’est-il passé hier ? demanda Jenny. Ou est-ce une question trop indiscrète ?
Amèrement, Anne répondit :
— Il m’a fait une proposition. Je la lui ai rejetée à la figure. Une proposition, Jenny, pas une demande en mariage… Et il m’a signifié que c’était tout ce qu’il aurait jamais à m’offrir.
Jenny eut une expression pleine de compassion.
— Il pourrait changer d’avis, si tu lui donnes une autre chance.
— C’est loin d’être aussi simple.
— J’ignore ce qui s’est passé entre Sean et toi hier, mais je sais bien ce que j’ai vu aujourd’hui. Cet homme tient à toi. Vraiment.
Ayant déclaré cela, Jenny se mit en devoir de ramasser les fleurs et les feuillets épars sur le sol. Tranquillement, elle poursuivit :
— Tu peux dire que cela ne me regarde pas, mais je voudrais te voir heureuse. Comme tu l’étais à l’époque où tu avais mon âge. Je ne veux pas que tu te détruises peu à peu. Tout serait préférable à ça.
— J’ai essayé de le retenir, marmonna Anne d’un ton abattu. Mais sa décision est prise. On ne peut pas revenir en arrière.
— On peut aller de l’avant.
— Tu ne connais pas Sean. Il se retranche en lui-même, là où personne ne peut l’atteindre.
— Quelles que soient les barrières qu’il a édifiées entre vous, je peux te dire ceci : cet après-midi, elles craquaient de toutes parts. Il est comme une digue, et cette digue était près de se rompre.
Jenny se redressa pour poser les papiers et les fleurs sur le bureau et regarda sa sœur avec une expression spéculative, étrangement adulte.
— Qu’as-tu à perdre, Anne ? Tu ne veux pas d’autre homme que lui. S’il est l’unique, à tes yeux, pourquoi n’irais-tu pas le trouver pour lui accorder une autre chance ? Il ne part que demain matin.
Des larmes surgirent dans les yeux d’Anne, lui brouillant de nouveau le regard. Sean avait déjà accompli ce qu’il jugeait bon. Si elle allait le trouver maintenant, elle lui demanderait quelque chose qu’il n’approuvait pas.
La sonnette d’entrée retentit soudain.
— C’est sûrement Brian, dit Jenny.
Son aînée la retint par la main à l’instant où elle s’écartait d’elle pour aller ouvrir.
— Je t’en prie, ne l’invite pas à entrer. Pars avec lui. Je ne suis pas en état de… de voir quelqu’un. Et Jenny, je t’en prie, ne parle pas de ceci en famille. Je peux tenir le coup seule. Je… ça me ferait horreur, qu’ils sachent. J’aime mieux qu’ils croient… que je me consacre à ma brillante carrière, déclara Anne en parvenant à sourire.
— Si c’est ce que tu veux.
— Merci. Je te téléphonerai lundi, pour les robes.
— Cela n’a rien d’urgent. Vas-tu réfléchir à ce que je t’ai dit ? Je pense sincèrement qu’il t’aime. Si tu te montrais plus ouverte et que tu lui parlais…
— J’y réfléchirai, lâcha Anne, fuyant une prolongation de la discussion.
Jenny lui donna un baiser sur la joue.
— Rappelle-toi que nous t’aimons, murmura-t-elle. Tu as toujours été quelqu’un de particulier à mes yeux. Quoi que tu décides, ce sera la bonne décision et je t’aimerai toujours.
Anne ne put répondre. Elle se leva en vacillant et étreignit sa jeune sœur, la serrant contre elle.
La sonnette d’entrée tinta une nouvelle fois.
— Va, murmura Anne en caressant les cheveux de sa cadette. Va et sois heureuse avec l’homme que tu aimes.
Jenny s’écarta d’elle. Elles échangèrent un sourire ému. Anne regarda sa sœur grimper les marches en courant. Puis elle s’effondra dans son fauteuil.
Devant elle, il y avait les cadeaux de Sean — la petite boîte dorée, l’enveloppe avec le contrat et les clés d’un appartement à Londres, le bouquet de fleurs printanières. Elle effleura doucement les pétales. La promesse de quelque chose de neuf et de beau.
Mais ce n’était pas une promesse venant de Sean.
Lentement, Anne prit le bouquet et monta dans la cuisine pour le placer dans un vase. Il lui vint à l’idée qu’elle préférait la pluie avec Sean que tout le soleil du monde en solitaire. Quelles fleurs pourraient surgir, sous cette pluie-là ? Des fleurs éphémères. Mais, comme bien des choses fugitives, elles pouvaient être les plus belles de toutes

 
 

 

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le 8éme chapitre
Anne frappa à la porte de la suite de Sean au Park Hyatt Hotel. Dans une main, elle tenait l’enveloppe et la petite boîte, intacts. Elle avait préparé son discours. Elle était prête. Mais en voyant qu’on ne lui répondait pas, elle perdit le fil de ses idées pour ne plus éprouver que de la peur.
La porte demeurait close. Avait-il déjà quitté l’hôtel ? Etait-elle bannie à jamais de la vie de Sean ?
Elle frappa de nouveau, plus fort, plus longuement. La porte s’ouvrit enfin.
Il portait l’un des épais peignoirs blancs que l’hôtel fournissait à ses hôtes. Il regardait de côté, visiblement convaincu d’avoir affaire à une femme de chambre. Son comportement dénotait un désintérêt absolu pour le monde en général. Quand il la vit, une circonspection intense se peignit sur son visage las.
Avant qu’il ait eu le temps d’ouvrir la bouche, elle passa devant lui, franchissant le seuil. Puis elle déclara d’une voix précipitée :
— Il y a un certain nombre de choses que je tiens à mettre au point avec toi, en ce qui concerne le contrat.
Elle entendit la porte se refermer derrière elle. Son soulagement fut si grand qu’elle se mit à trembler. Elle avait eu si peur qu’il la mette dehors !
— Quelles choses, Anne ?
L’intonation âpre, et même cynique, de sa voix lui révéla qu’il voulait en finir au plus vite. Luttant pour recouvrer le sang-froid qui lui était indispensable, franchissant encore quelques pas, elle pivota sur elle-même pour lui faire face.
Son expression était sombre, le faisant paraître plus vieux que ses trente-quatre ans. Il ne regarda ni la luxuriante chevelure châtain clair d’Anne, éparse sur ses épaules, ni son chandail en cachemire couleur d’or fauve et son pantalon brun, qui soulignaient sensuellement ses courbes féminines. Elle eut le sentiment qu’il se rendait à dessein imperméable à sa nature de femme.
Elle refoula les doutes et les peurs qui l’envahissaient. C’était sa dernière chance, la seule qu’elle aurait jamais. Elle devait la saisir. Le regard de Sean tomba sur l’enveloppe et la petite boîte qu’elle tenait en main ; il se rembrunit en les voyant intacts.
— Ça ne peut pas marcher, Sean, dit-elle avec douceur. Je ne veux pas travailler sur tes pièces sans t’en parler ou sans te voir. J’ai besoin de discuter avec toi de vive voix. J’ai besoin d’être avec toi.
— Tu t’en tires magnifiquement sans mon intervention. Le travail que tu viens d’effectuer…
— … a été un enfer pour moi ! coupa-t-elle, le réduisant au silence par sa véhémence passionnée. C’était un rappel constant de ce que j’avais perdu. Je ne veux pas t’avoir croisé brièvement. Je ne veux pas me souvenir de toi avec bienveillance. J’ai besoin de ta présence dans ma vie. Je veux être avec toi. Je veux te connaître. Et accepter ces cadeaux…
Elle jeta le contrat et la boîte sur le siège le plus proche.
— Je ne le peux pas. Ils ne feraient que me rendre les choses plus difficiles. J’ai besoin de toi, Sean.
Pendant un instant, une incrédulité sans nom passa sur le visage de Sean.
— Depuis que tu m’as quittée il y a sept ans, ma vie est vide, poursuivit Anne d’une voix que l’émotion faisait vibrer. Je l’ai remplie comme j’ai pu avec la carrière que tu m’as offerte. J’ignore si tu as déjà rencontré Tom Colby ; en surface, il te ressemble beaucoup. Je me suis forcé à croire que je l’aimais parce que tu n’étais plus là, et que je savais t’avoir perdu à jamais.
— Non, murmura-t-il — déni presque inaudible.
Des larmes jaillirent des yeux de la jeune femme. Les mots se bousculèrent sur ses lèvres :
— J’ai fait souffrir Tom alors qu’il n’était coupable de rien. Il ne pouvait pas te remplacer, voilà tout. Je me suis fait souffrir moi-même. Peut-être t’ai-je fait souffrir aussi. Je le regrette.
Sean éleva les mains en un geste torturé.
— Anne. Pour l’amour de Dieu ! Dis-moi que ce n’est pas vrai.
— Tu n’es pas obligé de m’aimer, reprit-elle sans pouvoir juguler le désespoir qui devenait perceptible dans son intonation. Tant que tu auras un peu d’affection pour moi, je m’en *******erai.
— Oh, Seigneur, non ! s’exclama Sean d’une voix sourde et angoissée. Ne me dis pas que c’était à cause de moi. J’ai essayé… Je suis parti avant que ça aille trop loin. Il ne s’est rien passé entre nous.
— Il ne s’était déjà passé que trop de choses. Que je ne pouvais oublier.
— Non ! Je ne veux plus te faire du mal. Il est déjà dur pour moi de ne pouvoir être ce que tu aimerais que je sois.
— Je te veux tel que tu es. Je te jure que je n’essaierai jamais de te changer, plaida Anne, terrifiée à l’idée de perdre la partie, de perdre Sean. Je t’en prie. Ne pouvons-nous partager encore certaines choses, comme nous le faisions autrefois ?
La bouche de Sean esquissa un pli railleur et farouche.
— Par partager, je voulais dire aussi être amants, s’empressa de préciser Anne. C’était ce que je désirais il y a sept ans, et je le veux encore aujourd’hui.
— Tu crois que je ne suis qu’un animal sans conscience se moquant du mal qu’il peut te faire ?
— Je veux tout partager avec toi. Tout ce qui peut unir un homme et une femme. Comme amants. Comme amis. Comme professionnels œuvrant à un même but. Ne pourrions-nous essayer ?
Il la contempla comme s’il la voyait pour la première fois.
— Et hier ? demanda-t-il d’une voix rauque.
— J’exprimais ma souffrance, mon chagrin, ma colère, parce que tu m’avais quittée et paraissais ne pas t’en soucier.
Elle éleva les mains — geste de supplication, d’offrande, d’invite

 
 

 

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