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ÞÏíã 17-02-08, 09:39 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 16
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ÇáÊÓÌíá: Feb 2008
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Son regard tomba sur le lit. Elle s’en rapprocha, en proie à un besoin farouche d’assouvir sa vengeance sur celui qui voulait réduire l’amour à une sordide histoire de sexe.
C’est ce que l’on aime le plus que l’on détruit le mieux, pensa-t-elle avec sauvagerie. Puisque Sean conservait encore du pouvoir sur elle, eh bien, il lui fallait anéantir ce pouvoir une bonne fois pour toutes. Ce n’était pas lui qui mettrait le point final, cette fois, mais elle. A jamais. Elle réduirait en cendres tout ce qu’elle avait ressenti pour lui, sans espoir de retour !
Des souvenirs. Soit, elle allait lui en donner. Et ils le poursuivraient pour le reste de ses jours.
Anne posa son sac et le verre de champagne sur la table de chevet et pivota vers Sean, le regard brûlant de mépris.
— Inutile d’envelopper le tout sous des dehors trompeurs, Sean. Tu n’as pas besoin de jouer la comédie. Tu me veux ? Tu peux m’avoir. Réserve tes compliments aux autres femmes.
Elle prit une pose provocante en se dépouillant de sa veste et en la laissant glisser au sol.
— Viens et prends, reprit-elle d’une voix doucereuse. Aie donc ce que Tom a eu.
L’air hébété de Sean lui procura une satisfaction violente et lugubre à la fois. Tentatrice, elle poursuivit en ôtant ses épingles à chignon :
— Tu as un faible pour les cheveux ? Ça t’excite ?
Les traits de Sean se crispèrent, comme si elle l’avait giflé. De toute évidence, il était en colère. Furieux de voir qu’une femme pouvait traiter ses avances avec autant de dédain.
Mais Anne se moquait pas mal de ce qu’il pensait, à présent. S’il ne faisait ou ne disait rien, cela lui était égal aussi. Elle était emportée par son besoin de destruction.
Libérant sa chevelure, elle agita la tête pour faire retomber les mèches luxuriantes sur ses épaules.
— C’est mieux, comme ça ? Ça te plaît davantage ? Tu préfères que tes maîtresses se montrent sensuelles et prêtes à tout ?
Les lèvres de Sean se contractèrent, exprimant un douloureux dédain ; mais il ne détourna pas les yeux.
Anne déboutonna son chemisier, l’ôta et le lâcha au sol. Une sensation de triomphe totalement primitive l’envahit lorsqu’elle vit que le regard de Sean glissait vers le renflement de ses seins, au-dessus de la bordure en dentelle de sa guêpière. Le verre qu’il tenait vacilla entre ses doigts, du champagne se répandit sur le sol sans qu’il y prenne garde.
— Arrête, dit-il.
— C’est toi qui as commencé. Je te donne ce que tu as demandé. Ce que tu désires.
— Pour l’amour du ciel, Anne ! Pas comme ça.
— Tu préfères la comédie des illusions, hein ? Tu trouves ça de meilleur goût, peut-être ?
Elle défit la fermeture Eclair de sa jupe et commença à faire glisser le vêtement au bas de ses hanches.
— Qu’est-ce que tu attends pour venir effectuer toi-même le déshabillage ?
Otant sa jupe avec un froid mépris, elle l’envoya rejoindre ses autres vêtements, tandis qu’une rage grandissante grondait en elle.
— Anne…, murmura Sean d’un ton suppliant.
— Je te gâche les choses, c’est ça ? Tu aurais préféré que ce soit moins direct ? Dis-moi si c’est la sensualité qui t’excite, Sean. Le contact de la soie et de la dentelle…
Elle fit remonter ses mains le long de son corps, les refermant sur ses seins.
— Alors, est-ce que j’enlève mes sous-vêtements ?
Un cri véhément et rauque lui répondit :
— Je t’ai dit d’arrêter !
Se débarrassant de ses escarpins d’un petit geste sec, elle se tourna vers le lit dans l’intention de poser un pied dessus et d’enlever un de ses bas. Un bruit de verre brisé l’interrompit en plein mouvement.
— J’ai dit assez !
En entendant cet ordre jeté d’un ton dur, elle se tourna en tressaillant vers celui qui le lui avait donné. Sean ne tenait plus le verre de champagne. Ses bras étaient figés le long de son corps et il serrait les poings. Il avait le souffle court. Dans son regard enflammé brillaient des passions conflictuelles… Un calme froid et mortel noya la fureur d’Anne.
— Qu’est-ce qui ne va pas, Sean ?
— Qui t’a fait ça ? demanda-t-il avec véhémence tout en franchissant la courte distance qui les séparait. Est-ce que c’est Tom Colby ? acheva-t-il en l’agrippant violemment par les bras.
L’ironie insensée de cet interrogatoire brisa la résistance de la jeune femme. Elle perdit son fragile sang-froid et ce fut d’une voix étranglée par l’indignation qu’elle énonça :
— Je t’interdis de rendre Tom responsable de quoi que ce soit. Pour lui, j’étais une personne. Et pas une…
Elle se tut, vaincue par ses émotions. Des larmes jaillirent de ses yeux.
« C’est toi, toi qui m’as fait ça », hurla-t-elle à Sean en son for intérieur. Mais, étrangement, elle ne put parvenir à prononcer pour de bon ces mots accablants.
— Anne, dis-moi pourquoi tu es devenue ainsi.
Un tremblement la prit, contrecoup de sa propre attitude.
— Il vaut mieux que tu n’en saches rien, murmura-t-elle.
— Pourquoi ?
Les larmes la submergèrent, se répandirent inexorablement sur ses joues. Elle ne pouvait plus prononcer un seul mot. Elle se *******a de secouer la tête.
Avec un gémissement désespéré, Sean l’enveloppa de ses bras et la serra contre lui, la berçant comme une enfant en quête de réconfort. Il lui caressa les cheveux, exprimant à chaque attouchement une tendresse douloureuse qui plongea la jeune femme dans une totale confusion. Etait-ce à elle que ces caresses s’adressaient ? Ou bien s’agissait-il d’un acte de simple compassion, dicté par la détresse d’un autre être humain, quel qu’il fût ?

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 09:40 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 17
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La seule chose dont elle était sûre, c’était qu’elle se sentait bien dans les bras de Sean. Il était facile d’abandonner sa tête contre son épaule, de fermer les paupières et de se laisser aller. Ce qu’elle ne savait trop, en revanche, c’était pourquoi elle tremblait : à cause de son propre comportement d’un instant plus tôt ? Ou à cause du moment présent ? Quoi qu’il en fût, cela n’avait pas d’importance.
Quand Sean se mit à déposer de petits baisers sur ses cheveux, elle les accepta. Ils étaient doux, tendres, ranimaient les souvenirs de ce qu’elle avait vécu avec lui autrefois. Elle laissa échapper un soupir d’aise. Une profonde inspiration souleva le torse de Sean, un frisson le parcourut. Puis sa main glissa vers le dos de sa compagne, et un peu plus bas encore.
Cependant, avant même qu’elle ait pu déterminer sa ligne de conduite, ce fut lui qui se détacha d’elle brusquement, reculant d’un pas, la maintenant à distance.
— Va t’habiller ! commanda-t-il d’un ton bourru, les traits tendus, le regard noyé de désir.
— Sean…, murmura-t-elle.
— Oh, pour l’amour du ciel ! Je ne suis qu’un homme, Anne ! Rhabille-toi avant que je…
Il ne termina pas sa phrase et s’éloigna à grands pas, gagnant le coin salon à l’autre extrémité de la pièce.
Anne le vit se rapprocher du bar, faire sauter le bouchon d’une bouteille de whisky, en verser un peu dans un verre. Sa main tremblait, lorsqu’il porta celui-ci à ses lèvres. Il but une ou deux gorgées, hocha la tête, vida le tout d’un trait.
— La porte là-bas est celle de la salle de bains. Fais comme chez toi.
Il ne se tourna pas vers elle. Il y avait quelque chose de rigide et d’inexorable dans sa façon de se tenir. Sean ne voudrait plus d’elle à présent, quoi qu’elle fasse ou dise. Elle avait atteint son objectif : elle lui avait donné d’amers souvenirs, qui le feraient souffrir. Et tout était fini.
Quand elle partit se rhabiller, elle avait l’impression d’être une morte vivante. Et lorsqu’elle sortit de la salle de bains, de nouveau impeccablement vêtue, il n’y avait aucune lueur dans son regard. Elle éprouvait une sensation de deuil proche de l’anéantissement.
Sean se tenait près des baies vitrées, contemplant le port sans le voir. Il dégageait une impression de solitude totale, de détachement absolu pour tout ce qui l’environnait.
Sans trop savoir pourquoi, Anne murmura :
— Je suis désolée.
Il pivota vers elle. Il semblait hagard, et elle en eut le cœur serré.
— Tu n’as pas à t’excuser, dit-il avec un sourire fugitif. Tu as simplement prouvé ce que je savais depuis toujours. Je ne suis pas l’homme qu’il te faut.
— Alors, pourquoi as-tu essayé ?
— On se crée des illusions, parfois. A force de vouloir y croire.
— Je ne te comprends pas, Sean.
— Je ne prétends pas me comprendre moi-même.
La réplique était désinvolte. Elle le regarda alors d’un air de froid défi. Il eut un mouvement de dégoût.
— Laisse tomber, Anne, lâcha-t-il durement.
Puis il fit l’effort de se dominer, de recouvrer son sang-froid. Indiquant la table mise, il demanda :
— Est-ce que tu veux manger quelque chose ?
Il avait parlé par pure politesse, elle le savait.
— Non, merci. Il n’y a plus rien à dire, Sean. Je vais partir, à présent.
Il ne contesta rien. Tout était fini. Et c’était une épreuve trop grande pour eux que de continuer à tisonner des cendres froides.
Doucement, il répondit :
— La commedia e finita.
C’étaient-là les mots amers et tragiques prononcés par Rigoletto à la fin de l’opéra de Verdi, face au cadavre de son épouse bien-aimée, qu’il avait tuée de ses propres mains, détruisant ce qu’il aimait le plus au monde.
Sean comprenait-il ce qu’elle avait tenté de faire ? Ou bien faisait-il allusion à ce qu’il avait lui-même accompli ?
Anne le dévisagea. De quelque manière que l’on interprétât la citation, elle n’en était pas moins l’expression de la vérité : la pièce était finie. Il était temps que le rideau tombe. Temps qu’elle sorte pour toujours de la vie de Sean Riordan.
Elle partit sans ajouter un mot, refermant la porte sur tous les possibles avortés à jamais. Et pourtant, elle savait, avec une lucidité impitoyable, qu’elle passerait le reste de son existence à ressasser le souvenir de cet ultime adieu

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 09:46 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 18
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le 5éme chapitre
Anne effectua le trajet du retour dans une sorte d’état second. Comme un automate, elle ne voyait rien, n’entendait rien, ne ressentait rien. Seul son instinct la guidait. Ce ne fut que lorsqu’elle se retrouva dans sa petite maison de Paddington que l’engourdissement général qui l’avait saisie commença à se dissiper.
Elle se changea, descendit dans son atelier, à l’entresol, et s’assit devant son bureau pour passer en revue, avec agitation, les esquisses des robes du mariage de Jenny ; mais elle ne parvenait pas à se concentrer un seul instant. Son regard tomba sur les maquettes du décor de la pièce de Sean, et elle lutta vainement contre les tourments intérieurs que déchaînait cette vue.
Une relation avec Sean Riordan ne l’aurait menée à rien de bon. Ce fut ce qu’elle se répéta avec obstination, opposant à son obsession l’évidence des faits bruts. Et pourtant…
Nous partageons les mêmes passions. Ces mots ne cessaient de la hanter. Le comportement de Sean l’avait amenée à penser qu’il songeait uniquement à coucher avec elle. Mais peut-être avait-il voulu parler d’une communion plus vaste. Parler de leur façon de raisonner, de travailler ; de leur compréhension mutuelle, qui chassait leur commun sentiment de solitude, et qui allait bien au-delà d’une union charnelle.
Même si le « sexe » en faisait partie. Et si le mariage, en revanche, en était exclu, lui.
Mais Anne voulait beaucoup plus, infiniment plus qu’une simple liaison.
L’attitude qu’elle avait adoptée face à Sean s’était révélée efficace. Plus efficace encore qu’un rejet sans appel — même si elle ne pouvait songer sans horreur à la comédie qu’elle avait jouée et se demandait comment elle avait pu la soutenir. Quoi qu’il en soit, elle était soulagée qu’il ne se fût pas prêté à son jeu atroce.
Et pourtant, une humiliation absolue aurait peut-être mieux valu que le désespoir qui la hantait à la pensée de l’affection qu’il avait manifestée, des menues choses qu’il avait dites et qui semblaient indiquer qu’elle était particulière à ses yeux. A moins qu’il n’eût menti pour l’amadouer, et atténuer l’effet de sept années d’abandon ?
Peu à peu, le crépuscule tombait, plongeant la pièce dans la pénombre. La sonnerie du téléphone arracha Anne à son introspection douloureuse. Un instant, elle contempla l’appareil comme s’il était un cobra prêt à se dresser pour la frapper. Puis, cédant à un mouvement d’irritation contre elle-même, elle décrocha. La vie continue, pensa-t-elle farouchement.
— Anne, c’est Jenny. Comment ça a marché avec Sean Riordan ?
En entendant ce nom, la jeune femme eut l’impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. Mais elle parvint à gommer toute émotion dans sa voix comme elle répondait :
— Nous nous sommes vus, nous avons discuté. C’est une expérience que je n’oublierai pas. Voilà tout.
— Oh…, fit Jenny, déçue. Alors, ça n’a rien donné de précis ? Même pas pour ta carrière ?
— Je ne pense pas.
— Quel dommage ! Moi qui espérais que tu aurais de bonnes nouvelles à m’apprendre.
— Désolée.
— Enfin, soupira Jenny. Bon, je t’appelais pour te dire que Brian me déposera chez toi demain en allant à son match de foot. Après le déjeuner. Ça te va ?
— Entendu. A demain.
Au mot « déjeuner », Anne s’était avisée qu’elle n’avait rien avalé de la journée. Bien qu’elle n’eût guère faim, elle remonta tout de même dans la cuisine et se confectionna une omelette, qu’elle avala tant bien que mal. Epuisée, éprouvant le besoin d’en finir avec cette pénible journée, elle prit ensuite un somnifère et se coucha.
Quand elle s’éveilla le lendemain, elle se sentit encore plus lasse et malheureuse que la veille. La nuit ne lui avait réservé que des tourments. Les yeux verts et insondables de Sean avaient hanté des rêves empreints de solitude, de nostalgie et de sombres passions.
Ce fut une sorte de réconfort que de savoir qu’elle passerait quelques heures en compagnie de sa sœur, cet après-midi-là.
A 13 heures, Brian Clark, le fiancé de Jenny, déposa cette dernière devant la porte. Brian était un jeune homme agréable, ouvrier maçon de son état, doté du physique et du hâle qui allaient avec ses activités de plein air. Agé de vingt-quatre ans, bien dans sa peau, il était en admiration devant Jenny, et celle-ci voyait en lui l’incarnation de ses rêves. Quand il fut parti, elle ne cessa de parler de lui, tandis qu’Anne faisait du café dans la cuisine.
La jeune femme ne put réprimer un sentiment d’envie en écoutant sa cadette. Comme il devait être bon d’être heureuse, amoureuse, et sûre d’être aimée en retour ! Le visage de Jenny en était tout illuminé, ses yeux bruns brillaient, son teint avait de l’éclat, sa bouche ne cessait de sourire.
Quand elles furent installées devant le bureau d’Anne, dans l’atelier, Jenny se concentra sur les dessins de sa robe de mariée. Elle était enchantée par les croquis que sa sœur aînée plaçait devant elle, et son *******ement augmentait à chaque nouveau détail — choix du tissu, du voile, des accessoires.
Au milieu de l’après-midi, elles en étaient encore à passer tous les éléments en revue, estimant le coût de l’ensemble. Anne était occupée à calculer le prix de revient de la robe lorsque la sonnette d’entrée retentit.
— Tu veux bien aller ouvrir ? demanda-t-elle.
Jenny s’exécuta en un rien de temps, tandis qu’Anne se concentrait sur ses comptes, songeant vaguement que Brian devait être de retour de son match. Ce fut seulement en entendant sa sœur déclarer : « Par ici, s’il vous plaît », qu’elle leva les yeux

 
 

 

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ÞÏíã 17-02-08, 09:47 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 19
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Jenny précédait quelqu’un dans l’escalier d’accès à l’atelier, situé à l’entresol. Derrière elle, on entrevoyait des chaussures et le bas d’un pantalon — révélant un visiteur de sexe masculin. Chaque marche franchie le révélait davantage. Il portait un costume gris. Un énorme bouquet de fleurs était logé au creux de son bras. Des boucles brunes effleuraient son col.
Anne eut un coup au cœur lorsqu’il atteignit le bas de l’escalier. Cet homme était le dernier qu’elle se serait attendue à voir… Quand il se tourna vers elle, ses yeux se posèrent à l’endroit où elle se tenait assise. Il planta son regard dans le sien, y quêtant avec une intensité sombre et intime une réponse qui ne serait pas un rejet.
La jeune femme le dévisagea, figée dans une immobilité de statue.
Sean Riordan venait de faire de nouveau irruption dans sa vie

 
 

 

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le 6éme chapitre
— C’est M. Riordan, Anne. Sean Riordan, annonça Jenny, d’une voix où perçait une excitation ingénue.
Naïvement, elle se réjouissait de l’effet que cette visite inattendue aurait sur sa sœur… Elle en fut pour ses frais.
— Merci, Jenny, répondit simplement Anne.
Ces mots neutres étaient loin de refléter la tourmente qui soufflait dans l’esprit de la jeune femme — son élan d’espoir irrépressible, son désespoir de savoir qu’il ne pourrait surgir aucun avenir commun de cette nouvelle rencontre avec Sean.
Ce dernier s’avança vers elle ; Anne s’aperçut confusément que Jenny se tenait à l’écart, sensible à l’atmosphère particulière du moment, sans doute, et comprenant qu’elle en était exclue. Sean n’esquissa même pas un sourire. Pas plus qu’il ne prit la peine de prononcer quelques civilités d’usage. Son visage tendu, ses larges épaules, son maintien, tout en lui indiquait une détermination farouche et indomptable.
Anne demeura immobile, l’observant en silence, attendant en silence, dans le plus aigu des tourments. Un espoir fou s’était insinué en elle, murmurant que c’était là une autre chance, et que cette fois, peut-être…
— J’espère que tu ne m’en veux pas d’être venu, Anne, énonça Sean. Je voulais te dire un dernier adieu. Je repars pour Londres demain matin.
L’espoir s’anéantit brutalement.
— Tout n’a-t-il pas été dit, Sean ?
— Non, déclara-t-il en parvenant devant le bureau. Je ne pouvais pas m’en aller sans m’excuser. Sans te dire combien je suis navré de t’avoir fait du mal. Sans tenter quelque chose pour restaurer ce que je t’ai enlevé. Sans te demander ton pardon.
— Tu ne m’as rien pris. Tu n’as pas de pardon à demander, répondit-elle, niant farouchement son désir d’amour qu’il ne satisferait jamais et haïssant jusqu’au souvenir de ce qu’il lui avait offert.
Il déposa la gerbe de fleurs sur le bureau, avec la lenteur délibérée d’un suppliant déposant une offrande sur un autel. Doucement, il effleura du bout des doigts les pétales mêlés des jonquilles et des coquelicots qui composaient le bouquet. Puis il leva vers la jeune femme un regard voilé par le chagrin et le regret.
— Les mots n’expriment pas toujours ce que le cœur ressent. J’ai voulu te donner ces fleurs pour te rappeler que, même après l’hiver le plus rigoureux, le printemps finit toujours par se manifester. Je n’ai pas eu l’intention de te faire du mal, Anne. J’étais angoissé, trop véhément, trop prisonnier de mes propres élans. Je regrette profondément l’égoïsme aveugle qui m’a lancé à la poursuite de ce qui ne pouvait être que destructeur pour toi.
Il marqua un temps d’arrêt, comme pour prendre la mesure de lui-même et de la situation. Sa bouche s’incurva à demi, mais ce n’était pas un sourire. Un rappel évanescent, plutôt, de la douceur qu’ils avaient connue tant d’années auparavant.
— Je t’ai toujours assimilée au printemps. C’est l’époque de l’année que nous avons passée ensemble. J’aimerais croire, je suppose, que le printemps reviendra pour toi, Anne, avec tout ce qu’il promet de neuf et d’heureux.
Anne fut à la fois profondément émue et profondément blessée par ce geste d’adieu. Ce fut la souffrance qui l’emporta.
— De bien jolis mots, Sean, mais rien que des mots ! lança-t-elle, mue par le besoin de le défier, de lui rendre la monnaie de sa pièce. Et si tu me disais pourquoi le printemps ne peut refleurir pour toi ?
Une lassitude lugubre se peignit sur le visage de Sean.
— Il est des choses qu’aucune puissance sur la terre ne peut modifier, Anne.
Sa bouche prit un pli sardonique lorsqu’il ajouta :
— Je ne puis faire que ce qu’il est en mon pouvoir d’accomplir.
— Comme de m’abandonner à mon destin ! Pourquoi fais-tu semblant de te soucier de ce que je ressens ? Pourquoi t’es-tu donné la peine de revenir en Australie ? Et pourquoi es-tu ici, bon sang ?
Soudain, elle fut debout et balaya le bouquet de fleurs posé devant elle d’un geste véhément qui envoya voler avec lui les croquis de la robe de mariée de sa sœur.
— Je n’en ai rien à faire, de tes remords !
— Anne ! s’écria Jenny en se portant en avant.
Reprenant conscience de sa présence, Anne lui jeta entre ses dents serrées :
— Tiens-toi à l’écart de ceci, s’il te plaît, Jenny. C’est à ça que ça se résume, hein ? reprit-elle à l’adresse de Sean, tandis que son regard ambré flambait d’une lueur accusatrice. Je t’ai mis mal à l’aise, hier, et ça t’a déplu. Alors, avant de retourner à ta vie à Londres, tu as voulu faire quelque chose pour te sentir mieux et pour que moi, je me sente plus mal.
Il tressaillit, secoua la tête d’un air angoissé. Son visage était devenu d’une pâleur mortelle, mais on le sentait plus déterminé que jamais.
— Non, dit-il à voix basse. Ce que je ressens ne compte pas et n’a jamais compté.
Elle ne put supporter la tristesse et la douceur de son regard. Elle y lisait une accusation qu’elle ne comprenait pas.
— Est-ce que j’ai jamais compté pour toi ? demanda-t-elle d’une toute petite voix.
— Oui.
— Cite-moi un seul fait qui le prouve !
— Anne…, murmura Sean.
Quelque chose de terrible passa sur son visage. Il éleva une main, en un geste d’appel, puis la laissa retomber et se détourna à demi.
— Tu ne peux pas m’en citer un seul, hein ? Tout ça n’est qu’une comédie pour parvenir à tes fins. Je ne te comprends pas. Je ne t’ai jamais compris et ne te comprendrai jamais. Je veux t’oublier.
Il fit volte-face pour la regarder, la fouillant d’un regard avide où se lisait un besoin à nu

 
 

 

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