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ÇáÊÓÌíá

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ÞÏíã 11-12-10, 02:43 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 106
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ÇáÈíÇäÇÊ
ÇáÊÓÌíá: May 2010
ÇáÚÖæíÉ: 166011
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 145
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*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.

 
 

 

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–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ nassamate   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
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ÇáÊÓÌíá: May 2010
ÇáÚÖæíÉ: 166011
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ãÚÏá ÇáÊÞííã: nassamate ÚÖæ ÈÍÇÌå Çáì ÊÍÓíä æÖÚå
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ÇáÅÊÕÇáÇÊ
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Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
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–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
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L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
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–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*? *
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*?*
–*Non, merci beaucoup, lui répondit Valerie. Nous sommes très fatigués à cause du décalage horaire, n’est-ce pas, Christopher*? Nous allons prendre une chambre chacun.*
–*Je suis navrée, mademoiselle, mais nous sommes complets. Je n’ai plus aucune chambre de libre pour ce soir.*
–*Oh, non, c’est le comble*! se lamenta Valerie. Voilà ce qu’on gagne à vouloir se conduire en amie. On se retrouve perdue, au fin fond de l’Ecosse, sans même un lit pour se reposer. Il est où, Braveheart, quand on a besoin de lui*?*
–*Ce n’est encore qu’une suggestion, mais je crois que vous devriez jeter un œil aux infos, fit Christopher, en montrant la télévision au-dessus du bar.*
Un gros plan de Graeme occupait l’écran, tandis qu’une voix off récitait une version résumée de l’article qu’ils venaient de lire.*
–*Bordel de m…*! s’écria ce dernier. Je vais virer mon agent. Ou, encore mieux, le tuer*!*
–*Je préfère vous prévenir que mon fils Robbie a déjà raconté à ses amis que vous passiez quelques jours chez nous, dit Margaret d’un ton embarrassé. On ne peut pas savoir qui d’autre est au courant pour l’instant, mais il y a fort à parier que les journalistes vont débarquer ici avant la tombée de la nuit.*
–*Merci de nous avoir prévenus, Margaret, dit Graeme en prenant la main de Lara. Toi et moi, nous allons partir tout de suite. Avec un peu de chance, nous arriverons à Londres vers minuit et, de là-bas, nous prendrons un jet privé pour regagner Chicago.*
Lara hocha la tête, abasourdie par la tournure que prenaient les événements

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ nassamate   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
ÞÏíã 11-12-10, 03:00 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 109
ÇáãÚáæãÇÊ
ÇáßÇÊÈ:
ÇááÞÈ:

ÇáÈíÇäÇÊ
ÇáÊÓÌíá: May 2010
ÇáÚÖæíÉ: 166011
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 145
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*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*?*
–*Non, merci beaucoup, lui répondit Valerie. Nous sommes très fatigués à cause du décalage horaire, n’est-ce pas, Christopher*? Nous allons prendre une chambre chacun.*
–*Je suis navrée, mademoiselle, mais nous sommes complets. Je n’ai plus aucune chambre de libre pour ce soir.*
–*Oh, non, c’est le comble*! se lamenta Valerie. Voilà ce qu’on gagne à vouloir se conduire en amie. On se retrouve perdue, au fin fond de l’Ecosse, sans même un lit pour se reposer. Il est où, Braveheart, quand on a besoin de lui*?*
–*Ce n’est encore qu’une suggestion, mais je crois que vous devriez jeter un œil aux infos, fit Christopher, en montrant la télévision au-dessus du bar.*
Un gros plan de Graeme occupait l’écran, tandis qu’une voix off récitait une version résumée de l’article qu’ils venaient de lire.*
–*Bordel de m…*! s’écria ce dernier. Je vais virer mon agent. Ou, encore mieux, le tuer*!*
–*Je préfère vous prévenir que mon fils Robbie a déjà raconté à ses amis que vous passiez quelques jours chez nous, dit Margaret d’un ton embarrassé. On ne peut pas savoir qui d’autre est au courant pour l’instant, mais il y a fort à parier que les journalistes vont débarquer ici avant la tombée de la nuit.*
–*Merci de nous avoir prévenus, Margaret, dit Graeme en prenant la main de Lara. Toi et moi, nous allons partir tout de suite. Avec un peu de chance, nous arriverons à Londres vers minuit et, de là-bas, nous prendrons un jet privé pour regagner Chicago.*
Lara hocha la tête, abasourdie par la tournure que prenaient les événements.*
–*J’ai une meilleure idée, intervint Margaret. L’hôtel de mon frère est à vingt kilomètres d’ici seulement. Vous pouvez passer la nuit chez lui. Il ne dira rien à personne, je vous le garantis. Et ainsi, vos amis pourront prendre votre chambre et se reposer.*
–*Oh*! merci, mais… commença Christopher, avant que Valerie ne l’interrompe.*
–*Parfait*! déclara cette dernière. Nous restons ici ce soir. C’est une très bonne idée. Comme ça, si les paparazzi arrivent, ils feront le guet en attendant que vous quittiez l’hôtel et, lorsqu’ils découvriront notre supercherie, vous serez déjà de retour à la maison.*
–*Entendu, fit Margaret. Je vais faire changer les draps. Monsieur*Hamilton, si vous voulez, je fais avancer votre voiture devant la porte de service, à l’arrière du bâtiment. Ça vous permettra de quitter l’hôtel en toute discrétion.*
–*Merci beaucoup, vous êtes formidable, répondit Graeme. Les clés sont sur la table de chevet.*
Lara avait l’impression d’avoir perdu subitement le contrôle de sa vie.*
–*Franchement, dit-elle, tout ceci me semble trop rocambolesque. Vous êtes sûrs que c’est une bonne idée*?*
–*Au vu des circonstances, c’est une idée excellente, la rassura Graeme. Allons faire nos bagages… Autant partir au plus vite.*
–*Lara, ma chérie, ça te dérange si je finis ton dîner*? demanda Valerie, en regardant les assiettes d’un œil gourmand. Je n’ai rien mangé de la journée et j’ai une faim de loup.*
–*Je t’en prie, c’est tout à toi…*
Elle posa timidement la main sur l’épaule de Christopher.*
–*Je suis vraiment désolée. J’espère que tu pourras me pardonner…*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*?*
–*Non, merci beaucoup, lui répondit Valerie. Nous sommes très fatigués à cause du décalage horaire, n’est-ce pas, Christopher*? Nous allons prendre une chambre chacun.*
–*Je suis navrée, mademoiselle, mais nous sommes complets. Je n’ai plus aucune chambre de libre pour ce soir.*
–*Oh, non, c’est le comble*! se lamenta Valerie. Voilà ce qu’on gagne à vouloir se conduire en amie. On se retrouve perdue, au fin fond de l’Ecosse, sans même un lit pour se reposer. Il est où, Braveheart, quand on a besoin de lui*?*
–*Ce n’est encore qu’une suggestion, mais je crois que vous devriez jeter un œil aux infos, fit Christopher, en montrant la télévision au-dessus du bar.*
Un gros plan de Graeme occupait l’écran, tandis qu’une voix off récitait une version résumée de l’article qu’ils venaient de lire.*
–*Bordel de m…*! s’écria ce dernier. Je vais virer mon agent. Ou, encore mieux, le tuer*!*
–*Je préfère vous prévenir que mon fils Robbie a déjà raconté à ses amis que vous passiez quelques jours chez nous, dit Margaret d’un ton embarrassé. On ne peut pas savoir qui d’autre est au courant pour l’instant, mais il y a fort à parier que les journalistes vont débarquer ici avant la tombée de la nuit.*
–*Merci de nous avoir prévenus, Margaret, dit Graeme en prenant la main de Lara. Toi et moi, nous allons partir tout de suite. Avec un peu de chance, nous arriverons à Londres vers minuit et, de là-bas, nous prendrons un jet privé pour regagner Chicago.*
Lara hocha la tête, abasourdie par la tournure que prenaient les événements.*
–*J’ai une meilleure idée, intervint Margaret. L’hôtel de mon frère est à vingt kilomètres d’ici seulement. Vous pouvez passer la nuit chez lui. Il ne dira rien à personne, je vous le garantis. Et ainsi, vos amis pourront prendre votre chambre et se reposer.*
–*Oh*! merci, mais… commença Christopher, avant que Valerie ne l’interrompe.*
–*Parfait*! déclara cette dernière. Nous restons ici ce soir. C’est une très bonne idée. Comme ça, si les paparazzi arrivent, ils feront le guet en attendant que vous quittiez l’hôtel et, lorsqu’ils découvriront notre supercherie, vous serez déjà de retour à la maison.*
–*Entendu, fit Margaret. Je vais faire changer les draps. Monsieur*Hamilton, si vous voulez, je fais avancer votre voiture devant la porte de service, à l’arrière du bâtiment. Ça vous permettra de quitter l’hôtel en toute discrétion.*
–*Merci beaucoup, vous êtes formidable, répondit Graeme. Les clés sont sur la table de chevet.*
Lara avait l’impression d’avoir perdu subitement le contrôle de sa vie.*
–*Franchement, dit-elle, tout ceci me semble trop rocambolesque. Vous êtes sûrs que c’est une bonne idée*?*
–*Au vu des circonstances, c’est une idée excellente, la rassura Graeme. Allons faire nos bagages… Autant partir au plus vite.*
–*Lara, ma chérie, ça te dérange si je finis ton dîner*? demanda Valerie, en regardant les assiettes d’un œil gourmand. Je n’ai rien mangé de la journée et j’ai une faim de loup.*
–*Je t’en prie, c’est tout à toi…*
Elle posa timidement la main sur l’épaule de Christopher.*
–*Je suis vraiment désolée. J’espère que tu pourras me pardonner…*
–*N’y pense plus, je prends les choses comme elles viennent. Allez-y maintenant, ne perdez plus de temps.*
Elle lui adressa un sourire reconnaissant avant d’embrasser Valerie avec chaleur.*
–*Je ne sais pas comment te remercier, lui murmura-t–elle à son oreille.*
–*Mais c’est moi qui te remercie, répondit Valerie. Je ne m’étais pas autant amusée depuis des siècles*!*
Graeme quittait déjà la salle de restaurant et Lara lui emboîta le pas.*
Dans leur chambre, une jeune fille était en train de refaire le lit, tandis qu’une autre s’affairait dans la salle de bains avec une efficacité redoutable.*
Elle commença à remplir sa valise tandis que Graeme fourrait ses affaires dans son sac de voyage.*
–*Je suis désolé de te faire vivre tout ça, lui dit-il lorsque les deux jeunes filles les laissèrent seuls. Je n’aurais jamais cru que Tony oserait aller si loin. Mais regardons les choses du bon côté*: dans un mois, les journalistes auront trouvé un autre scoop et cette histoire passera aux oubliettes.*
–*Mais toi*? Tu vas tout oublier, aussi*? Tu vas m’oublier*?*
Il prit son visage entre ses mains.*
–*Non. Je n’oublierai rien, et surtout pas toi. Si tu veux bien me donner une autre chance, je suis prêt à te prouver que ma vie ne consiste pas seulement à signer des autographes, donner des interviews et semer les paparazzi.*
–*Qu’est-ce que je dois comprendre, Graeme*?*
Il prit une longue inspiration, l’air si désemparé qu’elle comprit à quel point il lui était difficile de s’ouvrir à elle et de se risquer à un refus.*

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ nassamate   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
ÞÏíã 11-12-10, 03:02 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 110
ÇáãÚáæãÇÊ
ÇáßÇÊÈ:
ÇááÞÈ:

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ÇáÊÓÌíá: May 2010
ÇáÚÖæíÉ: 166011
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*
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*?*
–*Non, merci beaucoup, lui répondit Valerie. Nous sommes très fatigués à cause du décalage horaire, n’est-ce pas, Christopher*? Nous allons prendre une chambre chacun.*
–*Je suis navrée, mademoiselle, mais nous sommes complets. Je n’ai plus aucune chambre de libre pour ce soir.*
–*Oh, non, c’est le comble*! se lamenta Valerie. Voilà ce qu’on gagne à vouloir se conduire en amie. On se retrouve perdue, au fin fond de l’Ecosse, sans même un lit pour se reposer. Il est où, Braveheart, quand on a besoin de lui*?*
–*Ce n’est encore qu’une suggestion, mais je crois que vous devriez jeter un œil aux infos, fit Christopher, en montrant la télévision au-dessus du bar.*
Un gros plan de Graeme occupait l’écran, tandis qu’une voix off récitait une version résumée de l’article qu’ils venaient de lire.*
–*Bordel de m…*! s’écria ce dernier. Je vais virer mon agent. Ou, encore mieux, le tuer*!*
–*Je préfère vous prévenir que mon fils Robbie a déjà raconté à ses amis que vous passiez quelques jours chez nous, dit Margaret d’un ton embarrassé. On ne peut pas savoir qui d’autre est au courant pour l’instant, mais il y a fort à parier que les journalistes vont débarquer ici avant la tombée de la nuit.*
–*Merci de nous avoir prévenus, Margaret, dit Graeme en prenant la main de Lara. Toi et moi, nous allons partir tout de suite. Avec un peu de chance, nous arriverons à Londres vers minuit et, de là-bas, nous prendrons un jet privé pour regagner Chicago.*
Lara hocha la tête, abasourdie par la tournure que prenaient les événements.*
–*J’ai une meilleure idée, intervint Margaret. L’hôtel de mon frère est à vingt kilomètres d’ici seulement. Vous pouvez passer la nuit chez lui. Il ne dira rien à personne, je vous le garantis. Et ainsi, vos amis pourront prendre votre chambre et se reposer.*
–*Oh*! merci, mais… commença Christopher, avant que Valerie ne l’interrompe.*
–*Parfait*! déclara cette dernière. Nous restons ici ce soir. C’est une très bonne idée. Comme ça, si les paparazzi arrivent, ils feront le guet en attendant que vous quittiez l’hôtel et, lorsqu’ils découvriront notre supercherie, vous serez déjà de retour à la maison.*
–*Entendu, fit Margaret. Je vais faire changer les draps. Monsieur*Hamilton, si vous voulez, je fais avancer votre voiture devant la porte de service, à l’arrière du bâtiment. Ça vous permettra de quitter l’hôtel en toute discrétion.*
–*Merci beaucoup, vous êtes formidable, répondit Graeme. Les clés sont sur la table de chevet.*
Lara avait l’impression d’avoir perdu subitement le contrôle de sa vie.*
–*Franchement, dit-elle, tout ceci me semble trop rocambolesque. Vous êtes sûrs que c’est une bonne idée*?*
–*Au vu des circonstances, c’est une idée excellente, la rassura Graeme. Allons faire nos bagages… Autant partir au plus vite.*
–*Lara, ma chérie, ça te dérange si je finis ton dîner*? demanda Valerie, en regardant les assiettes d’un œil gourmand. Je n’ai rien mangé de la journée et j’ai une faim de loup.*
–*Je t’en prie, c’est tout à toi…*
Elle posa timidement la main sur l’épaule de Christopher.*
–*Je suis vraiment désolée. J’espère que tu pourras me pardonner…*
–*N’y pense plus, je prends les choses comme elles viennent. Allez-y maintenant, ne perdez plus de temps.*
Elle lui adressa un sourire reconnaissant avant d’embrasser Valerie avec chaleur.*
–*Je ne sais pas comment te remercier, lui murmura-t–elle à son oreille.*
–*Mais c’est moi qui te remercie, répondit Valerie. Je ne m’étais pas autant amusée depuis des siècles*!*
Graeme quittait déjà la salle de restaurant et Lara lui emboîta le pas.*
Dans leur chambre, une jeune fille était en train de refaire le lit, tandis qu’une autre s’affairait dans la salle de bains avec une efficacité redoutable.*
Elle commença à remplir sa valise tandis que Graeme fourrait ses affaires dans son sac de voyage.*
–*Je suis désolé de te faire vivre tout ça, lui dit-il lorsque les deux jeunes filles les laissèrent seuls. Je n’aurais jamais cru que Tony oserait aller si loin. Mais regardons les choses du bon côté*: dans un mois, les journalistes auront trouvé un autre scoop et cette histoire passera aux oubliettes.*
–*Mais toi*? Tu vas tout oublier, aussi*? Tu vas m’oublier*?*
Il prit son visage entre ses mains.*
–*Non. Je n’oublierai rien, et surtout pas toi. Si tu veux bien me donner une autre chance, je suis prêt à te prouver que ma vie ne consiste pas seulement à signer des autographes, donner des interviews et semer les paparazzi.*
–*Qu’est-ce que je dois comprendre, Graeme*?*
Il prit une longue inspiration, l’air si désemparé qu’elle comprit à quel point il lui était difficile de s’ouvrir à elle et de se risquer à un refus.*
–*Je voudrais que tu envisages la possibilité de m’accompagner en Nouvelle-Zélande, murmura-t–il, en pressant un doigt sur ses lèvres pour l’empêcher de parler. Avant de répondre, je veux que tu saches que je serai amené à tourner parfois dans des endroits éloignés, mais ça ne se produira pas tous les jours. J’aurai beaucoup de temps libre et je ne demande qu’à le passer avec toi. J’aurai un appartement privé et certains membres de l’équipe de tournage vont faire venir leur famille. Tu ne seras pas toute seule…*
–*Et que fait-on des papiers du divorce*?*
Il haussa les épaules.*
–*Prends-les avec toi, si tu y tiens.*
–*Pardon*?*
–*Si je n’arrive pas à te rendre heureuse, tu n’auras qu’à me demander de les signer. Mon ange, j’aimerais tellement avoir plus de deux jours avec toi*! En cinq ans, je n’ai pas réussi à t’oublier et, pourtant, je n’arrive pas encore à savoir si ce que nous avons partagé est plus fort qu’une belle illusion. J’ai besoin d’un peu plus de temps.*
–*Tu me demandes de venir avec toi, mais tu me dis aussi que si je n’arrive pas à être heureuse, tu signeras l’accord de divorce*?*
–*Tout à fait. Mais non sans avoir tout essayé pour te faire changer d’idée, répondit-il avec un sourire renversant.*
–*Oh, Graeme*!*
Pour la première fois depuis cinq ans, la vie semblait lui offrir tout ce dont elle avait toujours rêvé. Cependant, elle ne pouvait pas dire oui à cet avenir radieux. Pas tout de suite.*
–*J’aimerais venir avec toi, Graeme. Crois-moi, mais…**
Margaret se tourna en gesticulant à l’intention de son fils qui quitta le bar à la hâte pour apporter deux photographies de Kip Corrigan. L’impression était de piètre qualité, mais Lara reconnut aussitôt les images promotionnelles mises en ligne par les producteurs de Galaxy’s End.*
–*J’ai su qui vous étiez dès que je vous ai vu, expliqua le jeune homme, en lui tendant un stylo-feutre. J’espère que vous voudrez bien les signer, je viens de les imprimer…*
–*Vous avez bien fait, répondit Graeme, en paraphant les photographies.*
Il les rendit au jeune homme qui retourna vers le bar après l’avoir remercié profusément, les feuilles plaquées contre sa poitrine, comme s’il s’agissait d’un trésor.*
–*Alors c’est donc ça, la vie de star, fit Lara, songeuse. Tu as l’air parfaitement habitué, je dois dire.*
Il haussa les épaules avant de goûter à son saumon.*
–*En l’occurrence, j’ai tenu à rester poli. Mais je dois t’avouer que ce n’est pas toujours le cas.*
–*Ah, bon*? Et qu’est-ce que tu fais al…*
L’arrivée de Margaret l’empêcha de finir sa phrase. Graeme se raidit sans pouvoir dissimuler son agacement, cette fois.*
–*Navrée d’interrompre encore une fois votre dîner, s’excusa leur hôtesse. Mais il y a une jeune femme à la réception qui demande à vous parler.*
–*A moi*? Vous êtes sûre*? demanda Graeme, visiblement surpris.*
–*A vrai dire, elle demande à voir votre femme…*
–*Moi*? s’étonna plus encore Lara.*
Impossible*! Personne ne savait qu’elle se trouvait en Ecosse. Personne, sauf…*
–*Valerie*!*
Elle se tourna vers la porte.*
Son amie se tenait à l’entrée du pub, le visage tendu par l’anxiété. Elle portait des vêtements froissés et sa coiffure, d’habitude parfaite, partait dans tous les sens.*
Lara se leva d’un bond pour l’accueillir, le cœur serré.*
–*Valerie*! Qu’est-ce que tu fais là*? Tu vas bien*? Qu’est-ce qui se passe*?*
–*Oh, Lara, heureusement que tu es là*! s’exclama Valerie d’un ton dramatique, en arrivant à leur table. Christopher est venu avec moi, il gare la voiture.*
Lara eut l’impression que la foudre lui tombait sur la tête.*
–*Christopher est ici*? En Ecosse*?*
–*Je sais, je sais*! dit Valerie, balayant ses reproches d’un geste. Je n’ai pas réussi à le dissuader de venir avec moi, mais je voulais au moins te prévenir pour que tu ne le voies pas arriver à l’improviste. Je…*
Elle s’interrompit, interdite, pour regarder Graeme qui venait de se lever. En dépit de la situation, Lara ne put s’empêcher de sourire devant l’expression ébahie de son amie. Elle la tira par le coude pour l’obliger à s’asseoir, en espérant que personne n’avait remarqué son entrée fracassante.*
–*Pourquoi tu ne m’as pas appelée*? lui demanda-t–elle.*
–*Quand tu allumeras ton téléphone, tu verras que je t’ai appelée un million de fois, répondit Valerie, qui n’avait d’yeux que pour Graeme.*
–*Val, je te présente Graeme Hamilton…*
–*Enchantée, gloussa Valerie en tendant la main. Je suis ravie de vous rencontrer, après tout ce temps*! J’ai tellement entendu parler de vous*! Lara m’a tout raconté, bien sûr, et je dois dire que…*
Lara lui octroya un coup de coude bien senti pour la faire taire.*
–*Valerie était ma camarade de chambre à la fac, expliqua-t–elle. C’est ma meilleure amie.*
–*Je vois, dit Graeme, un peu déstabilisé.*
–*Comment savais-tu que nous étions ici*?*
–*Facile, tu as dû me parler de cet endroit un milliard de fois. Car, même si votre petite escapade d’il y a cinq ans n’a duré que deux jours, Lara en garde un chaud souvenir, dit-elle à l’intention de Graeme.*
–*Valerie*! s’écria Lara, mortifiée.*
Graeme suivait l’échange d’un air amusé, mais, lorsque leurs regards se croisèrent, il posa une main complice sur son genou, sous la table. Elle se sentit fondre.*
–*Oh*! Oh*! voilà Christopher… annonça Valerie en se relevant précipitamment pour attirer l’attention du nouveau venu.*
***
Lara le regarda traverser la pièce en quelques foulées. Il avait les vêtements froissés de quelqu’un qui vient de passer huit heures dans un avion, et, en arrivant à leur table, il repoussa les lunettes sur son nez, un geste qu’elle connaissait bien. Son regard glissa sur elle pour se poser sur Graeme, comme s’il prenait la mesure de son adversaire.*
–*Bonsoir, Lara, dit-il.*
–*Christopher, je… je ne m’attendais pas à te voir ici. Je ne sais pas quoi dire.*
C’était la situation la plus embarrassante qu’elle ait jamais eu à traverser et, plus que tout, elle éprouvait une terrible culpabilité en pensant aux mensonges qu’elle lui avait racontés au cours de la dernière semaine. Elle était sans doute tombée très bas dans son estime, songea-t–elle, en se forçant à affronter son regard.*
Mais, à sa grande surprise, il lui offrit un sourire plein de gentillesse.*
–*Ne t’en fais pas, Lara. Val m’a tout expliqué et, étant donné les circonstances exceptionnelles, je veux te dire que je comprends parfaitement.*
–*Mais pourquoi êtes-vous venus, alors*? leur demanda-t–elle, les regardant tour à tour.*
Christophe tira un journal de la poche de sa veste et le posa sur la table.*
–*Ceci n’est qu’un échantillon de ce que ra******* les tabloïds aux Etats-Unis. Certaines télévisions en parlaient aussi avant notre départ.*
A la une du quotidien, en gros titre sur cinq colonnes, on pouvait lire*: «*Graeme Hamilton, un étalon à la recherche de sa liberté*».*
Quoi*?*
Avec un juron outré, Graeme se saisit du journal et commença à parcourir l’article. Son expression s’assombrissait au fur et à mesure qu’il lisait.*
–*Lara, ma chérie, nous sommes venus aussi vite que possible, dit Valerie. Nous ne voulions pas que tu apprennes la nouvelle en écoutant les infos.*
–*Qu’est-ce que cet article raconte*? demanda Lara, sans oser imaginer le contenu.*
–*Pour commencer, notre mariage n’est plus un secret. Ils savent tout sur toi et, d’après ce torchon, tu ne m’accorderas le divorce que si je te fais un enfant, maugréa Graeme, son accent écossais accentué par la colère. En gros, ça dit que je retrouverai ma liberté dès que j’aurai réussi à mettre enceinte une épouse que je connais à peine.*
–*C’est impossible*! s’écria-t–elle d’une voix étranglée. Comment ils ont pu… Nous n’avons jamais…*
–*C’est Tony qui a tout orchestré. Je reconnais bien là ses méthodes.*
–*Mais quel est l’intérêt de raconter une histoire montée de toutes pièces*? Pourquoi ferait-il ça*? Tu es son meilleur client, non*?*
–*Je crains que ce ne soit sa façon à lui de «*limiter les dégâts*». Il veut rassurer mes fans, en leur laissant croire que je serai très vite de retour «*sur le marché*», comme il dit, et il doit penser que cette histoire invraisemblable va faire remonter ma cote.*
–*Limiter les dégâts*? C’est la publicité la plus nuisible qu’on puisse imaginer*! Et un mensonge éhonté, avec ça*! Comment des journalistes osent-ils publier des informations dont ils n’ont même pas vérifié la source*? Et ce Tony*? Comment a-t–il pu…*
Lara ne trouvait même plus ses mots.*
Graeme froissa le journal dans son poing.*
–*Tony adore défrayer la chronique. Il a bâti sa carrière et sa renommée de manager là-dessus. Il croit dur comme fer qu’il n’y a pas de mauvaise publicité, et rien ne le rend plus heureux que de voir la presse se déchaîner autour d’un de ses clients. Il croit certainement me rendre service en faisant croire à mes fans que je serai célibataire dès que j’aurai accompli ma mission d’étalon.*
–*Mais où est-il allé chercher tout ça*? La serveuse au restaurant, avant-hier… J’en suis sûre*! Elle a dû répéter à quelqu’un ce qu’elle avait entendu de notre conversation, et, d’une façon ou d’une autre, Tony en a eu vent.*
–*Oui, c’est bien le genre de rumeur qui se répand à vitesse grand V et, bien sûr, tout finit toujours par arriver à ses oreilles. Il faut que je lui parle.*
Il sortit son portable et composa rageusement un numéro. Il raccrocha un instant plus tard avec un grognement de frustration.*
–*Il ne répond pas, ce fumier*!*
–*Ecoutez… Les paparazzi sont sans doute déjà à vos trousses, intervint alors Christopher. Je suggère que Lara rentre avec nous aux Etats-Unis avant que la situation ne dégénère. Elle pourra rester chez moi quelques jours, bien à l’abri, le temps de laisser retomber la poussière.*
–*Non*!*
Ils avaient répondu tous les deux en même temps, Graeme d’un ton encore plus véhément qu’elle.*
Il se leva, plus imposant que jamais, et regarda Christopher dans les yeux.*
–*Je sais que vous parlez en ami et j’apprécie votre prévenance, mais je prendrai soin de Lara moi-même, déclara-t–il d’une voix ferme. Elle reste avec moi.*
Christopher leva les deux mains en un geste de paix.*
–*Bien sûr. Parfait. C’était juste une idée…*
Margaret s’approcha alors de la table.*
–*Est-ce que vos amis vont se joindre à vous pour le dîner*?*
–*Non, merci beaucoup, lui répondit Valerie. Nous sommes très fatigués à cause du décalage horaire, n’est-ce pas, Christopher*? Nous allons prendre une chambre chacun.*
–*Je suis navrée, mademoiselle, mais nous sommes complets. Je n’ai plus aucune chambre de libre pour ce soir.*
–*Oh, non, c’est le comble*! se lamenta Valerie. Voilà ce qu’on gagne à vouloir se conduire en amie. On se retrouve perdue, au fin fond de l’Ecosse, sans même un lit pour se reposer. Il est où, Braveheart, quand on a besoin de lui*?*
–*Ce n’est encore qu’une suggestion, mais je crois que vous devriez jeter un œil aux infos, fit Christopher, en montrant la télévision au-dessus du bar.*
Un gros plan de Graeme occupait l’écran, tandis qu’une voix off récitait une version résumée de l’article qu’ils venaient de lire.*
–*Bordel de m…*! s’écria ce dernier. Je vais virer mon agent. Ou, encore mieux, le tuer*!*
–*Je préfère vous prévenir que mon fils Robbie a déjà raconté à ses amis que vous passiez quelques jours chez nous, dit Margaret d’un ton embarrassé. On ne peut pas savoir qui d’autre est au courant pour l’instant, mais il y a fort à parier que les journalistes vont débarquer ici avant la tombée de la nuit.*
–*Merci de nous avoir prévenus, Margaret, dit Graeme en prenant la main de Lara. Toi et moi, nous allons partir tout de suite. Avec un peu de chance, nous arriverons à Londres vers minuit et, de là-bas, nous prendrons un jet privé pour regagner Chicago.*
Lara hocha la tête, abasourdie par la tournure que prenaient les événements.*
–*J’ai une meilleure idée, intervint Margaret. L’hôtel de mon frère est à vingt kilomètres d’ici seulement. Vous pouvez passer la nuit chez lui. Il ne dira rien à personne, je vous le garantis. Et ainsi, vos amis pourront prendre votre chambre et se reposer.*
–*Oh*! merci, mais… commença Christopher, avant que Valerie ne l’interrompe.*
–*Parfait*! déclara cette dernière. Nous restons ici ce soir. C’est une très bonne idée. Comme ça, si les paparazzi arrivent, ils feront le guet en attendant que vous quittiez l’hôtel et, lorsqu’ils découvriront notre supercherie, vous serez déjà de retour à la maison.*
–*Entendu, fit Margaret. Je vais faire changer les draps. Monsieur*Hamilton, si vous voulez, je fais avancer votre voiture devant la porte de service, à l’arrière du bâtiment. Ça vous permettra de quitter l’hôtel en toute discrétion.*
–*Merci beaucoup, vous êtes formidable, répondit Graeme. Les clés sont sur la table de chevet.*
Lara avait l’impression d’avoir perdu subitement le contrôle de sa vie.*
–*Franchement, dit-elle, tout ceci me semble trop rocambolesque. Vous êtes sûrs que c’est une bonne idée*?*
–*Au vu des circonstances, c’est une idée excellente, la rassura Graeme. Allons faire nos bagages… Autant partir au plus vite.*
–*Lara, ma chérie, ça te dérange si je finis ton dîner*? demanda Valerie, en regardant les assiettes d’un œil gourmand. Je n’ai rien mangé de la journée et j’ai une faim de loup.*
–*Je t’en prie, c’est tout à toi…*
Elle posa timidement la main sur l’épaule de Christopher.*
–*Je suis vraiment désolée. J’espère que tu pourras me pardonner…*
–*N’y pense plus, je prends les choses comme elles viennent. Allez-y maintenant, ne perdez plus de temps.*
Elle lui adressa un sourire reconnaissant avant d’embrasser Valerie avec chaleur.*
–*Je ne sais pas comment te remercier, lui murmura-t–elle à son oreille.*
–*Mais c’est moi qui te remercie, répondit Valerie. Je ne m’étais pas autant amusée depuis des siècles*!*
Graeme quittait déjà la salle de restaurant et Lara lui emboîta le pas.*
Dans leur chambre, une jeune fille était en train de refaire le lit, tandis qu’une autre s’affairait dans la salle de bains avec une efficacité redoutable.*
Elle commença à remplir sa valise tandis que Graeme fourrait ses affaires dans son sac de voyage.*
–*Je suis désolé de te faire vivre tout ça, lui dit-il lorsque les deux jeunes filles les laissèrent seuls. Je n’aurais jamais cru que Tony oserait aller si loin. Mais regardons les choses du bon côté*: dans un mois, les journalistes auront trouvé un autre scoop et cette histoire passera aux oubliettes.*
–*Mais toi*? Tu vas tout oublier, aussi*? Tu vas m’oublier*?*
Il prit son visage entre ses mains.*
–*Non. Je n’oublierai rien, et surtout pas toi. Si tu veux bien me donner une autre chance, je suis prêt à te prouver que ma vie ne consiste pas seulement à signer des autographes, donner des interviews et semer les paparazzi.*
–*Qu’est-ce que je dois comprendre, Graeme*?*
Il prit une longue inspiration, l’air si désemparé qu’elle comprit à quel point il lui était difficile de s’ouvrir à elle et de se risquer à un refus.*
–*Je voudrais que tu envisages la possibilité de m’accompagner en Nouvelle-Zélande, murmura-t–il, en pressant un doigt sur ses lèvres pour l’empêcher de parler. Avant de répondre, je veux que tu saches que je serai amené à tourner parfois dans des endroits éloignés, mais ça ne se produira pas tous les jours. J’aurai beaucoup de temps libre et je ne demande qu’à le passer avec toi. J’aurai un appartement privé et certains membres de l’équipe de tournage vont faire venir leur famille. Tu ne seras pas toute seule…*
–*Et que fait-on des papiers du divorce*?*
Il haussa les épaules.*
–*Prends-les avec toi, si tu y tiens.*
–*Pardon*?*
–*Si je n’arrive pas à te rendre heureuse, tu n’auras qu’à me demander de les signer. Mon ange, j’aimerais tellement avoir plus de deux jours avec toi*! En cinq ans, je n’ai pas réussi à t’oublier et, pourtant, je n’arrive pas encore à savoir si ce que nous avons partagé est plus fort qu’une belle illusion. J’ai besoin d’un peu plus de temps.*
–*Tu me demandes de venir avec toi, mais tu me dis aussi que si je n’arrive pas à être heureuse, tu signeras l’accord de divorce*?*
–*Tout à fait. Mais non sans avoir tout essayé pour te faire changer d’idée, répondit-il avec un sourire renversant.*
–*Oh, Graeme*!*
Pour la première fois depuis cinq ans, la vie semblait lui offrir tout ce dont elle avait toujours rêvé. Cependant, elle ne pouvait pas dire oui à cet avenir radieux. Pas tout de suite.*
–*J’aimerais venir avec toi, Graeme. Crois-moi, mais…*
–*Mais*?*
–*Je ne peux pas quitter Chicago avant le mois prochain. Les enfants de la troupe vont jouer Le Magicien d’Oz et parmi eux, il y a cette petite fille, Alyana… Si je ne suis pas là pour l’encourager…*
–*Alors, viens quand tu te sentiras prête, lui dit-il en la serrant dans ses bras. J’attendrai.*
–*Tu es sûr*?*
–*Je veux que tu viennes avec moi plus que tout au monde, Lara…*
–*Et moi, je veux être avec toi. Christopher peut continuer avec le projet sans moi. Et j’ai l’impression que Val sera plus que ravie de lui donner un coup de main. Cependant, je viendrai à une condition.*
–*Laquelle*?*
–*Je ne vais pas apporter avec moi ces fichus papiers du divorce. Si tu ne me rends pas heureuse, je te le ferai savoir, voilà tout, dit-elle, un brin malicieuse. Je sais que tu sauras trouver une façon, ou plusieurs, de donner un nouveau souffle à notre relation.*
–*Tu peux parier là-dessus, confirma-t–il en l’embrassant sur le front. Mais je ne peux pas te promettre que ce sera facile tous les jours.*
–*Nous verrons ça au fur et à mesure. Un couple, ça se construit chaque jour.*
–*Et si j’ai de la chance, deux fois par jour, murmura-t–il.*
Son baiser était si doux et si passionné qu’elle en oublia presque qu’ils étaient dans l’œil du typhon.*
–*J’ai décidé que j’allais continuer à écrire, mais désormais je vais chercher à me faire publier. Tu peux m’assister dans mes recherches érotiques, mais, je te préviens, je suis très exigeante.

 
 

 

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