Il prit son visage entre ses mains et la dévisagea longuement pour en mémoriser chaque trait, chaque détail.*
–*Lara, murmura-t–il, savourant le goût de chaque syllabe sur ses lèvres.*
Elle poussa un long soupir et il sentit son souffle tiède contre sa bouche. Il avait rêvé tellement fort d’elle, tant de fois, tant de nuits… Mais dans ses rêves, elle n’était pas à lui pour deux jours uniquement.*
Dans ses rêves, elle était avec lui pour l’éternité.*
Pendant longtemps, son vœu le plus cher avait été de se retrouver avec elle ici même, dans cette petite auberge. Mais à présent que ce souhait était exaucé, il ne parvenait pas à s’en réjouir. Il n’était toujours pas certain que Lara le désire lui, Graeme Hamilton, et non Kip Corrigan, ni un amant de fiction, ni aucun des personnages qu’il avait incarnés à l’écran.*
–*C’est pour toi que je suis ici, lui dit-il d’une voix voilée par l’émotion. Pour toi, et pour ce moment. Je suis venu jusqu’ici parce que je n’ai jamais pu cesser de penser à l’été de notre rencontre. J’avais besoin de savoir si être avec toi était aussi merveilleux que dans mes souvenirs.*
Elle hocha la tête pour un assentiment muet et posa la main sur son torse. Elle devait être épuisée après leur nuit de passion et le voyage en avion, mais il se sentait incapable de la laisser simplement prendre un bain et aller se coucher comme il en avait eu au départ l’intention.*
L’urgence de son désir effaçait chez lui toute autre pensée. Il voulait revivre ce lointain week-end, réapprendre chaque courbe de son corps, redécouvrir ses endroits les plus secrets, entendre de nouveau ses cris de plaisir, revoir encore une fois l’expression de son visage lorsqu’il la faisait jouir.*
–*Graeme… murmura-t–elle, en passant les bras autour de son cou pour l’attirer à elle.La douceur satinée de ses lèvres contrastait avec la voracité passionnée de ses baisers. Leurs langues s’emmêlèrent, humides et chaudes.*
Elle se serra contre lui et il sentit le relief parfait de ses seins contre sa poitrine. Son sexe se dressa, impatient. Il glissa les mains le long de son dos, dessinant du bout des doigts chacune de ses vertèbres, le profil de ses côtes, sa cambrure insolente.*
Tout en elle lui était connu et inconnu à la fois, songeait-il, sidéré.*
Il approfondit son baiser avec une fougue brûlante et sauvage, et elle gémit contre sa bouche. Son désir était si fort, si impérieux…*
Sans cesser de l’embrasser, elle déboutonna lentement sa chemise qu’elle repoussa d’un geste vif sur ses épaules.*
–*C’est si bon de toucher ta peau, chuchota-t-elle.*
Doucement, il s’écarta d’elle pour la regarder. Le médaillon en argent reposait sur l’écrin de ses seins couverts de dentelle.*
Elle était superbe.*
–*J’allais attendre, dit-il. Je voulais te laisser faire le premier pas, mais, apparemment, je suis incapable de me contrôler dès que tu es près de moi.*
–*Mais je ne veux pas que tu te contrôles, répondit-elle avec un sourire tremblant. Pas maintenant.*
Il aurait voulu faire un geste romantique et la prendre dans ses bras comme un chevalier servant, mais, la salle de bains étant trop petite, il opta pour la hisser contre lui, face à face, et elle s’accrocha à lui, agile comme une danseuse. Emerveillé encore une fois par sa légèreté, il regagna le lit en deux foulées et l’y déposa amoureusement.