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CHAPITRE 12



Du fond de la salle de classe, Sam regarda Jenna di-riger son cours. Les étudiants lui posaient de nombreu-ses questions et elle répondait à chacun avec patience et assurance. Parfois, elle utilisait une terminologie technique, qu’il ne comprenait pas.
Ils avaient passé la nuit dans leur refuge et avaient regagné le ranch dès les premières lueurs de l’aube. La façon dont elle avait accueilli la tempête et leur instal-lation de fortune l’avait surpris. Elle avait également appris très vite à monter, comme si elle était née sur le dos d’un cheval, insistant même pour s’occuper seule des soins de Black Spot. Il sourit intérieurement. Force était de constater qu’elle avait fait un sacré bon bou-lot !
Elle avait fait de même, en s’introduisant dans son cœur. Il ne pouvait pas le nier. Elle était ancrée en lui, et il lui faudrait du temps pour l’oublier. Oui, elle avait brisé toutes ses défenses et avait gagné son cœur.
A présent, il ne pouvait plus imaginer dormir une seule nuit sans elle, ne plus la voir passer la porte d’entrée, ou ne plus voir son doux sourire en face de lui, lorsqu’ils prenaient leurs repas.
Pourtant, elle lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait rien d’autre qu’une liaison temporaire.
C’était ce qu’il avait souhaité, lui aussi, au début, mais à présent, il voulait davantage. Il faudrait pourtant bien qu’il accepte le fait qu’il en allait différemment pour elle. On était mercredi, et samedi elle serait partie. Elle avait déjà donné deux concerts, et jouerait une dernière fois vendredi soir.
Il se leva, quitta la pièce, partit faire quelques cour-ses et revint la chercher.
C’était mieux ainsi, songea-t‑il. Peut-être qu’elle était différente de Tiffany, mais elle n’était pas d’ici, et son style de vie ne correspondait pas au sien.
Il aurait été complètement stupide de croire le contraire.
Jenna dit au revoir au dernier de ses étudiants et quit-ta la salle de classe. Apparemment, Sam n’était pas là. Elle se dirigea vers la sortie et regarda dehors, mais elle ne voyait son 4x4 garé nulle part. Il avait dû être retenu. Elle retourna à l’intérieur et s’assit sur un banc dans l’entrée. Ouvrant sa sacoche, elle remarqua la couver-ture rouge du journal de sa grand-mère.
Elle l’ouvrit et se remit à lire.
Le 30 janvier 1958
Oahu est une île magnifique et je suis *******e de pouvoir m’y reposer après mes concerts à Hawaii. C’est le maire d’Oahu qui m’a invitée ici. Sa fille, Kalei, est charmante avec moi, et m’a demandé si j’aimerais ap-prendre le hula. Je lui ai dit que cette danse me semblait très érotique et que, oui, cela me ferait plaisir d’en apprendre les pas.
Elle m’a alors offert un paréo de couleurs vi-ves, une jupe en raphia confectionnée par ses soins, et un collier porte-bonheur.
Une nuit, alors que je m’entraînais au hula depuis une semaine, le maire donna une soi-rée.
De nombreux marins étaient présents et Ka-lei me demanda si je souhaitais danser. Je proposai de chanter également, et appris rapi-dement un air hawaïen, dont les paroles évo-quaient un amour interdit.
Ma tenue était très légère, un simple paréo aux couleurs chatoyantes, et la jupe en raphia.
Lorsque les tambours commencèrent à jouer, j’eus l’impression que leur son résonnait au plus profond de moi, jusque dans mon sexe. Je m’avançai sur scène et me mis à danser. Un officier était assis au premier rang et ne me quittait pas des yeux.
Je me lançai dans une danse folklorique, nommée Kahiko, enracinée dans la tradition, qui évoque la survie, les lois des dieux et le « kapus », mot qui signifie tabou. Dès que je commençai à danser, je sentis une énergie incroyable parcourir mon corps. Mes mouve-ments semblaient chargés d’une force sen-suelle, quasi sexuelle, et étaient un hommage aux forces de la nature, aux dieux, qui protè-gent et sauvent les êtres, selon leur bon vou-loir.
Je dansai pour cet officier et chantai pour lui. Il semblait très excité.
Plus tard, après le spectacle, j’allai me pro-mener sur la plage et l’homme me suivit. Il me dit qu’il s’appelait Daniel. Il était très beau. Je ne peux pas dire pourquoi, mais j’avais l’impression que je ne pourrais pas le séduire ailleurs qu’ici, sur cette plage, même si je l’avais voulu.
Il était très doux, très gentil, et m’apprit qu’il était en congé pour un mois. Il me parla de sa solitude et de sa passion pour la mer. Je pas-sai toute la nuit à l’écouter parler et me ra-conter sa vie. J’étais submergée par l’émotion. Il était si inhabituel qu’un homme ne cherche qu’à discuter avec une femme, sans essayer d’obtenir autre chose d’elle.
Je l’ai embrassé tendrement sur les lèvres, ne cherchant nullement à l’exciter, mais à lui mon-trer que j’étais en harmonie avec lui. Sa bouche était douce, et je ne me lassais pas de l’embrasser.
C’est la nuit la plus mémorable que j’ai ja-mais vécue.
Le 28 février 1958
Cela fait quelque temps déjà que j’ai négligé d’écrire mon journal, mais je viens de passer quatre semaines formidables avec Daniel.
La première fois où nous avons fait l’amour a été magique. C’était sur une plage déserte, sans rien d’autre qu’une couverture sous nos deux corps enfiévrés. Sentir ses lèvres chau-des sur mes seins me procurait un sentiment délicieux.
Mes mains caressaient ses muscles puis-sants. Lorsque je sentis son érection entre mes cuisses, je gémis sous sa bouche.
Je le sentis trembler, et il m’implora.
« S’il te plaît », dit‑il d’une voix rauque.
La passion contenue dans son baiser sem-bla alors vibrer dans chaque cellule de son corps et y résonner.
Je pressai mes seins contre son torse nu. Ses lèvres descendirent dans mon cou et je sentis l’humidité de sa langue qui glissait sur ma peau. Ses mains caressaient mon ventre, et je cessai de respirer lorsqu’elles remontè-rent sur mes seins et que, de ses pouces, il caressa mes tétons durcis. Sa bouche se posa sur eux et je criai de plaisir.
Lorsqu’il me pénétra, j’eus un orgasme puis-sant. Il allait et venait en moi avec une passion non contenue.
Jamais, auparavant, je n’avais ressenti un tel abandon pour un homme.
Jamais, je n’avais eu autant envie d’arrêter la course du temps, et de fixer ce moment pour l’éternité.
Après notre étreinte, je me reposai entre ses bras, comblée, et bien déterminée à …
— J’espère que tu ne m’as pas attendu trop long-temps.
La voix de Sam la surprit. Elle sursauta et referma aussitôt le carnet.
— Je me suis laissé entraîner dans une discussion sur l’alimentation du bétail, et j’ai perdu pas mal de temps.
Les mains tremblantes, elle rangea le carnet dans sa sacoche et se leva. Attrapant Sam par le cou, elle posa un baiser sur ses lèvres. Dieu qu’elle aimait l’embrasser, sentir la douceur de sa bouche sur la sienne, humer son parfum, sentir son corps tout contre elle.
Mais tout cela était impossible. Elle ne pouvait pas rester ici, c’était inenvisageable. Ce n’était pas son univers, et elle ne pouvait renoncer à la musique.
Oui, c’était impossible.
Pas plus qu’elle ne pouvait supposer de le voir sui-vre le même chemin que son père, qui était toujours resté dans l’ombre de sa mère. Elle ne détruirait pas Sam, ne profiterait pas de lui. Simplement, elle ne pou-vait pas lui donner ce qu’il désirait, ni un foyer, ni son cœur, et encore moins un enfant.
Lorsqu’elle mit fin à son baiser, il la regarda lon-guement, semblant essayer de déchiffrer un message. Elle voulut éviter son regard et détourna les yeux. Comme elle se sentait coupable ! Ce n’était pas pour cela qu’elle était ici, pas pour partager quoi que ce fût avec lui. Non, elle était venue au Texas pour retrouver ce fichu carnet et n’avait déjà que trop tardé à le récu-pérer.
Au diable la recherche de la passion parfaite de sa grand-mère. Le dernier passage qu’elle avait lu était cependant très différent. On y sentait poindre des émo-tions. Cette rencontre avec le jeune officier l’avait tou-chée plus qu’elle ne voulait l’admettre, parce qu’il lui semblait soudain que sa quête dépassait largement la seule passion.
Contrairement aux rencontres de sa grand-mère, la relation de Jenna avec Sam n’avait rien de désinvolte. C’était ce qu’elle s’était efforcée de croire, mais c’était faux.
Peu importait ce qu’elle avait cru. Au bout du compte, elle savait pertinemment qu’entre eux deux, il ne s’agissait pas simplement de passer du bon temps et de se donner du plaisir.
C’était bien plus que cela.
Il la prit par le bras et la força à le regarder.
— Bon sang, Jenna, je devrais être en retard plus souvent.
Elle se sentit rougir.
Si seulement elle pouvait se *******er d’une simple amitié pimentée de sexe. Mais elle voulait plus.
Tellement plus !
Inspirant profondément, elle lui passa les bras autour de la taille.
— Ne sois pas si présomptueux, Winchester.
Ils quittèrent l’académie et sortirent dans le soleil. Sam lui tint la porte ouverte et elle grimpa dans le 4x4.
— Hm, bien mieux qu’à ton arrivée, fit‑il remar-quer, malicieux.
Il se dirigea vers le centre et, pour la première fois, Jenna regarda vraiment la ville. Elle fit un signe de la main à Lurlene, lorsqu’ils passèrent devant sa boutique. Savannah était riche de son histoire et il y régnait une bonne entente entre les habitants. Alors qu’ils arri-vaient à un coin de rue, un bâtiment, signalé par une énorme pancarte et un néon, attira son attention.
— Sam, qu’est-ce que c’est ? Un bar ?
— Oui, si on veut. En fait, c’est à la fois un bar et un night-club. On y joue de la musique country.
— Est-ce que l’on peut y danser ?
— Bien sûr, m’dame. Toutes les meilleures danses du Texas.
— Tu m’y emmèneras ?
— Ce n’est pas vraiment le genre d’endroit que tu es habituée à fréquenter.
Etait-ce une critique qu’elle percevait dans sa voix ? De la déception ? Elle aurait peut-être dû en rester là, mais elle se sentait blessée.
— Eh bien, j’aimerais y aller ce soir, à moins que tu ne sois trop occupé.
— Non, mais si tu peux attendre jusqu’à samedi, ce serait bien mieux. C’est le meilleur jour pour y aller se distraire.
Il détourna un instant son regard de la route et le planta dans le sien.
— Samedi soir, je serai partie.
— C’est vrai. Tu ne seras plus là. J’avais oublié.
— Tu es en colère contre moi ?
Elle vit diverses émotions affleurer sur son visage.
— Pourquoi le serais-je ?
— Je t’ai dit depuis le début que je ne resterais que deux semaines. J’ai une tournée à honorer. Dès lundi, je dois être à Rome. D’ailleurs, j’ai déjà bien assez abusé de ton temps.
Il serra les dents et se concentra sur la route.
— Au moins, Tooter sera *******.
— J’en suis sûre.
— Il faut que je m’arrête faire une course, j’ai besoin de suppléments nutritionnels pour les animaux. Ça ne te dérange pas ?
— Non, je t’en prie.
Le parking où il se dirigea était bondé de camions. Certains hommes chargeaient leur cargaison. D’autres, debout à côté de leurs engins, discutaient entre eux. Il se gara, elle ouvrit sa portière puis sauta à terre, sur le gravier. Visiblement, tout le monde connaissait Sam, ici, et chacun le salua. Il répondit à tous, souriant, ser-rant des mains, échangeant quelques propos sur le bétail de l’un et les préoccupations de l’autre. Durant tout ce temps, il la tenait à côté de lui, si bien qu’elle se retrou-va, elle aussi, entourée par ce petit groupe d’hommes et de femmes qui semblaient tant apprécier Sam.
Chacun avait véritablement l’air heureux de le voir. Les hommes lui témoignaient du respect, et les femmes semblaient fières de lui, d’une fierté quasi-maternelle pour l’homme que l’on connaît depuis son enfance, et qui a bien grandi.
A les regarder tous ainsi, elle sut que Sam appartenait à cette ville. Il faisait partie du paysage, était enraciné dans cette communauté, pour laquelle il déployait tant d’efforts.
Contrairement à lui, elle n’était que de passage. A présent que sa grand-mère était décédée, elle n’avait plus aucune attache à New York — seulement son agent, qui était aussi, heureusement, une amie. Néan-moins, jamais elle n’avait eu le temps de développer une réelle amitié avec quiconque, comme celle qui ré-gnait entre tous ces gens.
Lorsqu’elle rentrerait chez elle, elle ne trouverait pas un voisinage aussi amical. D’ailleurs, elle se demanda qui remarquerait qu’elle avait regagné son appartement.
Soudain, elle sentit son cœur se serrer et eut envie de se sentir aussi intégrée que Sam l’était. Elle en mourait d’envie. Il avait passé son bras autour de ses épaules et elle remarquait bien les regards curieux et les coups d’œil interrogateurs.
Néanmoins, même si elle l’enviait, ce genre de rela-tion, si forte, l’effrayait aussi.
La musique avait toujours été son refuge, et jamais elle ne pourrait s’impliquer autant dans quoi que ce soit d’autre. La musique était toute sa vie, et elle refusait de s’engager dans un autre lien aussi fort.
Peu importait avec quoi.
Ou avec qui.
Les liens représentaient un véritable danger, qui la forceraient à exposer son cœur, et qui l’obligeraient à protéger celui de Sam.
Non, elle ne voulait pas de tout ça. Elle ne voulait pas qu’il l’aime.
Tout était finalement une question de choix. Sa grand-mère avait choisi l’amour, et sa mère, la musique, négligeant même sa propre fille pour s’adonner à sa passion. Et cela l’avait blessée, elle, bien plus qu’elle n’avait jamais laissé sa mère le voir. Plus personne ne la blesserait. Elle serait forte, intouchable, et certainement pas responsable du bonheur d’autrui.
Elle se dégagea du bras de Sam et sourit.
— Je déteste jouer les enquiquineuses, mais crois-tu que tu en as encore pour longtemps ? Il faut que je m’exerce.
Sam hocha la tête.
— Tu as raison. Moi aussi, j’ai du travail.
Il toucha le bord de son chapeau pour saluer la petite assemblée et pénétra dans le magasin. Pendant ce temps, elle retourna au 4x4, troublée par les sentiments qu’elle éprouvait pour lui.
A l’instant où elle ouvrit la portière, Sam sortait de la boutique, un sac à la main. Il lui sourit. Alors qu’il la rejoignait, un homme l’interpella et il se retourna pour lui parler.
— Salut Sam, justement je voulais t’appeler, dit l’homme en lui serrant la main. Je voulais venir voir tes chevaux. Millie a besoin d’une bonne monture.
— Je l’ai vue, l’autre jour, gagner le championnat ju-nior. Félicitations, Mike.
— Merci, Sam.
Les deux hommes discutèrent de chevaux, de bétail, de tournois et de rodéo.
— Tes chevaux sont vraiment les meilleurs, Sam. Ton père serait fier de toi.
A ces paroles, Jenna vit passer dans le regard de Sam, quelque chose qu’elle n’y avait encore jamais remarqué. Il y avait de la satisfaction, certes, mais aussi une ombre de tristesse, qu’il dissimula en baissant les yeux.
— Des circuits ? demanda-t‑elle en s’approchant. Des rodéos ?
— Des compétitions, jeune dame. Dis-moi Sam, la jeune demoiselle est‑elle complètement ignorante de notre art ?
— Non, elle s’y connaît plutôt bien pour une débu-tante. Au fait, désolé pour les présentations, voici Jenna Sinclair.
— Ah ! La violoniste. J’ai entendu dire que vous sé-journiez chez Sam.
— Oui. J’ignore tout du marché du bétail et des ro-déos, j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
— Pensez-vous ! répondit‑il en lui serrant la main. A chacun son boulot, comme je dis toujours. Et d’ailleurs, j’ai entendu dire que vous jouez divinement bien.
— Dans ce cas, peut-être viendrez-vous assister à mon concert, demain soir ? La recette des billets sera offerte au comité de charité.
— C’est pour une bonne cause. Nous serons tous là.
Mike et Sam discutèrent encore quelques instants et fixèrent un rendez-vous pour qu’il vienne choisir un nouveau cheval pour sa fille. Puis il partit.
Sam et elle grimpèrent dans le 4x4 et prirent la route pour retourner au ranch.
— Sam…
Les épaules crispées, il se tourna vers elle, et elle vit que la tristesse avait de nouveau envahi ses yeux.
— Hmm ?
— Ton père ne tenait pas vraiment à ce que tu élèves des chevaux, n’est-ce pas ?
— Pas vraiment.
— Mais encore ?
— Mon père n’était pas capable de m’aider, en ma-tière de chevaux. Il disait qu’il n’avait pas le temps, et que l’élevage de bétail suffisait.
— C’est pour cela que tu es parti, lorsque tu as eu dix-huit ans ?
— Oui. J’étais en colère et je me sentais frustré. Le prix du bétail n’était plus aussi haut qu’à une époque. Je lui ai dit que nous devions nous diversifier, mais il n’en a pas tenu compte. C’était un vrai fermier, et seuls ses vaches et ses taureaux l’intéressaient.
— Tu m’as dit aussi que tu étais revenu à cause de sa santé. Mais il y avait autre chose que son cœur, n’est-ce pas ?
— Oui, il y avait autre chose.
Il poussa un profond soupir, puis se décida.
— Mon père avait un problème avec la boisson, comme on dit. Il avait connu plusieurs coups durs, dans sa vie. Mon frère aîné est mort-né et ma mère est décé-dée peu de temps après ma naissance. Jamais, il ne s’est remis de ces deux drames.
— Et toi, il t’a perdu quelque part en chemin ?
— On peut dire ça. Tooter a réparé les dégâts que mon père causait.
— C’est lui qui t’a appris tout ce que tu sais.
— Il a été comme un père pour moi.
— Il a sauvé le ranch ?
— Il a sauvé mon héritage et la fierté de mon père. Il a tout assumé à sa place, l’a aidé à redevenir sobre ; il s’assurait qu’il mangeait correctement chaque jour, au lieu de boire. Tooter a travaillé dur. Il croyait en moi, en mes idées pour développer un élevage et m’a aidé à chaque étape.
— Tout comme ma grand-mère l’a fait pour moi.
Elle se glissa vers lui et posa sa main sur sa nuque pour combler son irrépressible besoin de le toucher.
Lorsqu’ils arrivèrent au ranch, Tooter se tenait de-vant le porche. A peine Sam eut‑il garé son 4x4, que son contremaître était déjà à la portière. Sam l’ouvrit et descendit aussitôt. Jenna fit le tour du 4x4 et entendit les dernières paroles de Tooter.
— … s’est comportée bizarrement toute la journée. J’ai essayé de te joindre sur ton portable, mais tu ne répondais pas.
— J’étais au magasin.
Sam se dirigeait déjà vers l’écurie d’un bon pas, Too-ter derrière lui. Apparemment, il se faisait beaucoup de souci pour sa jument.
— J’espère qu’elle va bien ! cria Jenna.
Sam s’arrêta et se retourna.
— Merci, dit‑il.
Jenna se dirigea vers la maison, et resta un moment dans le hall. Son estomac criait famine, mais elle décida de l’ignorer, et regarda en direction du couloir qui me-nait au bureau de Sam.
Autant dire les choses clairement : elle avait pure-ment et simplement négligé sa mission. Elle s’était lais-sé prendre au piège des beaux yeux bleus de Sam, et à ses mains si vigoureuses qui la fascinaient. Ses pensées prenaient un tour qui ne lui plaisait guère ; elle avait soudain des envies de stabilité, de foyer où il faisait bon se retrouver… à deux.
Mais non, ce n’était pas sa vie. Sa vie à elle consistait à ne se soucier que d’elle-même, et à conserver son indépendance ; à ne jamais laisser quiconque devenir trop proche, afin qu’elle n’ait jamais à faire de choix.
Elle se hâta jusqu’au bureau de Sam. Il fallait qu’elle trouve le journal. Il le fallait absolument. Mais lors-qu’elle entra, elle déchanta rapidement : Caleb se trou-vait déjà là, en train de ranger des papiers pour Sam.
Il se retourna pour la regarder, alors qu’elle se tenait toujours sur le seuil, le souffle coupé.
— Vous avez besoin de quelque chose, m’dame ?
— Non, désolée de vous avoir dérangé.
Elle se retira et se dirigea vers la salle à manger. Puis rapidement, elle passa devant le salon et monta à l’étage. Maria sortait de la chambre de Sam, une cor-beille à linge entre les bras.
— Ah, vous êtes rentrés tous les deux ! Puis-je vous préparer quelque chose à manger ?
— Volontiers, mais je ne sais pas à quelle heure Sam pourra venir me rejoindre. Il est aux écuries. Je crois qu’il s’agit de Jigsaw’s Pride.
— Est-ce qu’il y a un problème ?
Maria avait l’air soucieuse.
— Je ne sais pas exactement, mais Sam était inquiet. Il a l’air de tenir à cette jument.
Maria hocha la tête tout en descendant l’escalier, et Jenna la suivit.
— Tous ses animaux sont importants pour lui, mais celle-ci est particulière à ses yeux. Il l’a acquise auprès d’un homme qui la maltraitait et, depuis, a pris soin d’elle chaque jour.
— Sam m’a dit qu’il avait quitté le ranch, à une épo-que, parce que son père n’était pas intéressé par l’élevage de chevaux.
— Ce n’est un secret pour personne. Chacun ici les a entendus se disputer à ce sujet.
— Vous le connaissiez déjà, à l’époque, Maria ?
Maria sourit.
— J’ai travaillé, lavé et cuisiné dans ce ranch depuis que j’ai l’âge de dix-huit ans. C’est même ici que j’ai rencontré Red, mon mari. Les Winchester ont toujours été bons pour nous.
— Vous avez dû connaître le père de Sam, alors.
— Oui, il n’a pas toujours été à la hauteur avec son fils, mais heureusement, Tooter était là. Sam a été un petit garçon adorable, un adolescent solide et responsa-ble, puis il est devenu l’homme charmant que vous connaissez aujourd’hui. Vous n’en trouverez pas de meilleur. Il s’est senti frustré, à cause de son père. Voilà le problème. Peut-être avait‑il besoin de se prouver quelque chose à lui-même. Tout ce que je sais, c’est que, lorsque son père est tombé malade, il est revenu ici chaque week-end, quand il n’était pas de permanence au poste de police.
— Il a de la chance de vous avoir, Tooter et vous.
— C’est nous qui avons eu de la chance de travailler pour une famille aussi agréable.
Jenna sentit une boule se nouer dans sa gorge. Il était douloureux de constater à quel point leurs enfances avaient été différentes. La sienne avait été embellie par la musique et par ses liens affectifs si forts avec ses grands-parents mais réglée également par la stricte dis-cipline de son entraînement musical. On lui avait ensei-gné tout ce qu’elle pouvait souhaiter. La seule chose à faire était de se fixer un but et de l’atteindre. Même pour la célébrité.
Sam, quant à lui, avait dû chercher son équilibre tout seul, mais cette lutte avait forgé son caractère.
Maria termina de préparer leur déjeuner et servit les assiettes.
— Je vais aller prévenir Sam que tout est prêt, dit‑elle.
— Non, je vous en prie, Maria, laissez-moi le faire.
Jenna sortit par la porte arrière et se dirigea vers les écuries. Lorsqu’elle y parvint, elle vit Tooter et Red qui se tenaient près d’un box. Elle s’approcha et aperçut Sam à l’intérieur. Il caressait une superbe jument noire, dont les flancs étaient gonflés du poulain à naître.
— Comment va-t‑elle ? demanda-t‑elle.
Les trois hommes la regardèrent. Red sourit et lui fit de la place à côté d’eux, devant la porte du box. Tooter garda son habituelle mine renfrognée, mais s’écarta également afin de lui laisser une meilleure vue sur la jument.
Sam s’approcha et lui sourit.
— On dirait que ça va aller. Je crois qu’elle va mettre bas dans la soirée.
Quelques instants, plus tard, Jenna se retirait, laissant les hommes entre eux.
Elle rentra à la maison, s’arrêtant d’abord dans la cuisine pour prendre son repas, puis se dirigea vers sa chambre, où elle enfila délibérément des vêtements sophistiqués. Elle savait à quel monde elle appartenait, et ce n’était pas à celui de Sam. Bien sûr, elle avait le pouvoir de mettre Sam à ses pieds, et cette idée la fai-sait presque frémir. Si elle utilisait ce pouvoir pour lier Sam à elle, où est-ce que cela les mènerait ? Bien sûr, au bout d’un certain temps, elle réussirait certainement à le convaincre de vendre son ranch et à quitter Savan-nah. Elle était absolument certaine de pouvoir arriver à ses fins, si elle le souhaitait.
C’était quelque chose que sa mère n’aurait pas hésité à faire. Mais pour elle, cela aurait représenté la trahison ultime, et elle se promit de n’en jamais rien faire.
Elle n’était absolument pas comme sa mère.
Jamais elle ne détruirait Sam.
Jamais.
Il était bien mieux sans elle, et sans l’influence qu’elle pouvait avoir sur lui.
Elle prit son violon, et commença à jouer. Mais son esprit était ailleurs.
Jamais elle ne se serait attendue à apprécier le mode de vie qu’elle avait ici.
Jamais elle ne se serait attendue à se plaire dans une ville comme Savannah. Il existait ici une proximité entre les êtres qui la touchait, procurant un doux senti-ment qu’elle avait envie de faire sien et de garder au fond de son cœur.
C’était comme lorsqu’elle prenait le thé avec sa grand-mère, ou se promenait au clair de lune avec son grand-père, tandis qu’il lui apprenait le nom des étoiles, une à une. C’était comme être enfin arrivée… chez soi. Plus elle passait de temps au Wildcatter, moins elle avait envie de partir.
Pourtant, elle devait s’en aller

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ princesse.samara   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
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CHAPITRE 13



Des heures plus tard, un coup frappé à sa porte la fit sursauter, au point qu’elle en lâcha son archer.
— Entrez.
Sam passa sa tête par l’entrebâillement de la porte. Il était crasseux et avait l’air épuisé.
— Désolé de te déranger, mais tu voulais aller dans ce bar, ce soir. Toujours partante ?
Elle faillit lui dire qu’elle avait besoin de continuer à s’exercer, mais ne put s’y résoudre. Il lui restait si peu de temps à passer avec lui. Et ce temps semblait s’écouler de plus en plus vite.
— Volontiers, mais es-tu certain de pouvoir quitter Jigsaw’s Pride ? Tu disais qu’elle allait mettre bas ce soir.
— Ce sera bien plus tard, dans la nuit, crois-moi, mais si cela peut te rassurer, j’ai dit à Tooter qu’il m’appelle sur mon portable, en cas de besoin.
— Tu as l’air fatigué.
— Une bonne douche, une soirée avec toi, et toute fa-tigue disparaîtra. J’aimerais t’enseigner deux ou trois pas de danse bien de chez nous. Accorde-m’en plusieurs, ce soir. Je serai bientôt prêt.
— Je t’attends.
Elle se doucha, elle aussi, et enfila un jean qu’elle avait acheté dans la boutique de Lurlene. D’humeur malicieuse, tout à coup, elle décida d’ouvrir sa valise. A l’intérieur se trouvait un petit bustier noir à bretelles qui moulait parfaitement ses formes et rendrait certainement Sam fou de désir.
En souriant, elle l’enfila, puis se coiffa et descendit au rez-de-chaussée.
Elle se rendit dans le salon, et s’arrêta net. Sam se trouvait déjà dans le hall. La lumière du lustre brillait dans ses cheveux sombres. Il portait un T‑shirt moulant qui mettait ses épaules en valeur ainsi qu’un pantalon de cuir noir. Elle suivit la ligne de ses jambes, jusqu’à ses pieds.
Il portait des bottes rouges.
Il était en train de serrer la main de Jake Stanton et lui tendait un chèque. Inconscient de l’attention dont il était l’objet, il ouvrit la porte, et l’entrepreneur partit. Appa-remment, les travaux dans le bureau de Sam étaient ter-minés.
Lorsqu’il se retourna et qu’il posa les yeux sur elle, il laissa échapper un sifflement admiratif.
— Superbe. Je crois qu’il va falloir que je te tienne en laisse, ce soir, sinon un cow-boy mal intentionné risque de te kidnapper.
Elle marcha jusqu’à lui et passa ses bras autour de son cou, pressant son corps contre le sien, l’émotion voilant sa voix.
— Il faudrait qu’il soit vraiment doué pour m’éloigner de toi… Et qu’en est‑il des cow-girls, qui vont s’évanouir rien qu’en te regardant ?
Il lui sourit.
— Je me *******erai de leur marcher dessus en t’accompagnant sur la piste de danse.
Ils rirent et elle lui passa la main dans les cheveux.
— Vilain garçon.
Ses yeux bleus se rivèrent aux siens et, durant un ins-tant, l’appétit qu’il éprouvait pour cette femme lui coupa quasiment le souffle. Quel bonheur de savoir qu’elle avait autant envie de lui, que lui d’elle !
Pourtant, il avait tout à fait conscience du temps qui filait et du fait qu’elle serait bientôt partie.
Repoussant cette pensée, il lui prit le menton, leva son visage vers lui, et posa sa bouche sur la sienne, d’abord doucement, puis avec de plus en plus de ferveur.
Jenna répondit à son baiser en écartant les lèvres. Leurs langues s’emmêlèrent et leur étreinte s’intensifia. Il sentit la courbe gracile de ses hanches pressée contre la raideur qui gagnait son bas-ventre.
Avant qu’ils n’atteignent le point de non-retour, il rompit leur baiser.
— Nous ferions mieux d’y aller, avant que je ne t’entraîne là-haut, dans mon lit. La nuit dernière me semble déjà si loin…
Elle le regarda et lui sourit.
— A moi aussi.
Lorsqu’ils furent dans le 4x4, roulant dans l’obscurité, elle se tourna vers lui.
— Est-ce que Jake a terminé ton bureau ?
— Oui, il a fait du bon travail.
— Alors, tu vas enfin pouvoir utiliser ce superbe bu-reau que tu as acheté à New York.
— Oui, ce meuble rendrait presque la paperasserie agréable.
Bientôt, ils arrivèrent au bar. On entendait la musique résonner depuis l’intérieur. Ils entrèrent et Sam demanda une table. En s’y dirigeant, il remarqua de nombreux couples sur la piste de danse.
Il salua quantité de gens et fut agréablement surpris de voir que certains saluaient également Jenna, l’appelant par son prénom.
Enfin, ils s’installèrent à leur table et la serveuse, Ann Louise, s’enquit de leur commande.
— Alors, Sam, comment va mon oncle Red ? Cela fait une bonne semaine que je ne l’ai pas vu.
— Tu le connais. Toujours aussi bougon.
— Bien, dis-lui bonjour de ma part, veux-tu ? J’irai le voir la semaine prochaine.
— D’accord.
Ann Louise posa ensuite un regard chargé de curiosité sur Jenna.
— Vous êtes cette fameuse musicienne dont tout le monde parle, ici ? J’ai entendu dire que vous séjourniez chez Sam.
— C’est bien moi, répondit Jenna.
— Ravie de vous rencontrer. J’espère que vous appré-ciez votre séjour. C’est vraiment admirable, ce que vous faites, de jouer ainsi, bénévolement, afin d’aider à récol-ter des fonds pour l’hôpital. C’est une cause qui tient vraiment à cœur à Sam. Bon, qu’est-ce que je vous sers ?
— Une bière, pour moi. Jenna ?
— La même chose.
Ann Louise sourit, puis se dirigea vers une autre ta-ble.
— Alors, tu veux prendre ta première leçon ? proposa Sam.
Elle regarda la piste de danse d’un air inquiet.
— Ce n’est pas très difficile, tu sais. Viens, fais-moi confiance.
Elle se leva et mit sa main dans la sienne. Il la conduisit sur la piste.
— Suis-moi.
Il la tint contre lui, dans la position classique d’une valse.
— Lorsque je m’avance, tu recules. C’est une danse à deux temps, très simple.
Il lui fit une démonstration, puis ils s’élancèrent.
— En douceur… voilà … tu y es !
Ils dansèrent sur ce morceau, puis sur le suivant. Sam aimait la tenir ainsi entre ses bras. Il s’imaginait déjà danser avec elle ainsi, chaque samedi soir.
— Sam, pourrait-on essayer cet autre pas que tout le monde a l’air de connaître par cœur ?
— Hm, mademoiselle se lance !
— Oui, je prends le taureau par les cornes.
Il lui enseigna les rudiments de cet autre pas et de nouveau elle se sentit rapidement à l’aise.
Visiblement, elle passait un bon moment. Ses yeux brillaient de joie.
Soudain, il sentit son estomac se contracter. Depuis des années, Maria lui disait qu’il avait besoin de se trouver une nouvelle femme. Il ne pouvait pas dire le contraire. Mais bon sang, ce n’était certainement pas celle avec qui il dansait ce soir, dont il avait besoin.
Il sentait encore la douceur de ses cheveux entre ses doigts, voyait encore la lueur de désir dans ses yeux. Il se souvenait du rythme de sa respiration, lorsqu’il la tenait entre ses bras, de son rire… et de tant d’autres choses.
Mais certains principes se rappelaient à sa mémoire. La plus belle paire de fesses moulées dans un jean, ne devait pas faire perdre la tête à un homme, ni le détour-ner de ses priorités. Or, il connaissait bien les siennes : dès l’instant où il avait appris que son père était malade, il avait su quelle direction sa vie prendrait. Il avait quitté l’équipe des Rangers sans hésitation, et était rentré chez lui.
L’élevage : voilà ce qui comptait pour lui. C’était sa vie.
Jamais il ne pourrait y renoncer.
Pourtant, en dansant avec Jenna, il était tenté de lui dire qu’elle semblait dans son élément ici. C’était sur-prenant de voir avec quelle facilité elle s’était glissée dans son monde, avec quelle simplicité elle avait su se mêler aux habitants de la petite ville, n’hésitant pas à aller dîner avec lui au restaurant local, ou à acheter des vêtements dans une petite boutique qui ne ressemblait guère à Bloomingdale’s ou à Neiman Marcus.
De même, elle l’avait aidé lorsque Rose du Texas avait donné naissance à ses deux veaux, elle avait galopé avec lui sous la pluie et passé la nuit dans un lit de for-tune, sans rechigner. Elle l’avait culbuté dans le foin, sans jouer les délicates. Bon sang, il l’adorait. Et même plus encore ! Oui, Jenna Sinclair, avec ses yeux séduc-teurs, sa bouche gourmande et son enthousiasme, pou-vait bien briser son cœur, s’il la laissait faire.
La musique s’arrêta. Jenna était essoufflée par la danse et leurs éclats de rire.
— Je meurs de soif.
Ils regagnèrent leur table, s’assirent, et elle avala quelques grandes goulées de bière. Sam la regardait en souriant.
— Pas très féminin, n’est-ce pas ? dit‑elle en léchant la mousse au-dessus de sa lèvre.
Sam sentit son entrejambe se raidir et s’exhorta au calme.
Quelqu’un interpella Jenna.
— Hé ! la violoniste ! Pourquoi tu ne nous jouerais pas un air ?
Sam la regarda, et elle regarda l’orchestre. Un des musiciens tendait son violon vers elle. Elle sourit à Sam d’un air malicieux, se leva et se dirigea sur scène. Pour la première fois depuis son ouverture, le bar était entiè-rement silencieux. Jenna regarda la foule, se pencha et dit quelque chose aux membres du groupe. De grands sourires illuminèrent leurs visages. Jenna posa son ar-cher sur le violon et commença à jouer la version mo-dernisée d’une chanson de country très populaire. La plupart des couples se précipitèrent sur la piste de danse.
Sam ne pouvait détacher ses yeux d’elle tandis qu’elle jouait et appréciait visiblement de se trouver au milieu de l’orchestre. Dès la fin du morceau, chacun applaudit.
Elle le rejoignit en souriant.
— Où as-tu appris ce morceau ?
— J’avais un professeur qui estimait que nous de-vions apprendre toutes sortes de musiques. J’adorais cette chanson et je l’ai joué des dizaines et des dizaines de fois, jusqu’à ce que je la maîtrise parfaitement. Cela m’a vraiment aidée à m’améliorer pour le classique.
Elle s’assit et soudain le téléphone portable de Sam sonna.
— Winchester.
C’était la première fois dans sa vie qu’il entendait Tooter paniquer. Son sang ne fit qu’un tour.
— Sam, je ne sais pas ce qui se passe, mais Jigsaw’s Pride va vraiment mal. J’ai déjà appelé le vétérinaire, dit Tooter.
— Nous arrivons tout de suite.
Jenna se tenait à la fenêtre de sa chambre, qui donnait sur les écuries, et attendait des nouvelles de la jument et du poulain. Elle était anxieuse : l’inquiétude de Sam était véritable.
En discutant avec lui dans le 4x4, elle avait réalisé avec surprise à quel point il tenait à sa jument. C’était la première fois que Jigsaw’s Pride allait mettre bas et ce poulain était pour Sam l’objet de grands espoirs — la succession d’une jument en laquelle il croyait. Il lui avait dit son émotion à la naissance du premier poulain de son élevage.
Tout ceci ne lui était guère familier, mais elle com-prenait Sam. Et elle avait beau se dire qu’elle devait aller se coucher parce que le lendemain soir, elle avait un nouveau concert à donner, elle savait qu’elle ne pour-rait pas dormir. Car, comparée à l’angoisse de Sam, sa musique ne lui semblait plus aussi importante. Ce soir, c’était pour lui qu’elle s’inquiétait. Jamais il ne suppor-terait de perdre sa jument !
Bon sang, elle était venue ici pour récupérer le jour-nal intime de sa grand-mère, et rien d’autre. C’était pourtant un plan d’une extrême simplicité. Néanmoins, même en cet instant, où elle aurait facilement pu se ren-dre dans le bureau de Sam et fouiller le meuble, elle était incapable de s’y résoudre. La culpabilité serait trop lourde à porter. Comment pourrait‑elle trahir si odieu-sement cet homme, qui était aussi merveilleux avec elle ?
Tout aurait dû être si facile.
A présent, tout s’était compliqué.
Il demeurait pourtant deux priorités : retrouver le journal et partir d’ici.
La nuit passa, et lorsque les premières lueurs de l’aube balayèrent le ranch, Jenna quitta la fenêtre, ouvrit sa porte et descendit l’escalier.
Alors qu’elle se dirigeait vers le bureau de Sam, la porte d’entrée s’ouvrit.
Sam se tenait sur le seuil, l’air complètement groggy. Il la regardait fixement, comme si son cœur venait d’être brisé. Elle comprit immédiatement et s’approcha de lui.
— Nous les avons perdus, tous les deux. Le poulain était mort-né et…
Les mots s’étranglèrent dans sa gorge. Il ferma les yeux et resta immobile, puis prit sa main. Elle sentit sa paume glacée dans la sienne, et ressentit une profonde tristesse.
— Viens avec moi, Sam.
Il la laissa le guider dans l’escalier et jusqu’à sa salle de bains. Il tremblait et elle le fit asseoir, observant la fatigue sur son visage et le désespoir dans ses yeux. Emue, elle tourna les robinets de la douche et ajusta la température de l’eau, jusqu’à ce qu’elle soit parfaite.
— Viens, dit‑elle. Glisse-toi sous la douche. Ensuite, tu iras te coucher.
Elle l’aida à se déshabiller, le poussa sous la douche puis retira à son tour ses vêtements. Une fois sous l’eau avec lui, elle le savonna énergiquement de haut en bas et l’aida à se rincer.
Elle le sécha et le conduisit au lit, où il s’allongea, les bras repliés sur les yeux, la mâchoire crispée.
Il n’avait pas bougé lorsqu’elle revint de nouveau de la salle de bains, et il resta dans la même position lors-qu’elle se mit au lit avec lui.
Elle se glissa contre lui et doucement, prit son avant-bras pour l’écarter de ses yeux.
— Laisse-moi te serrer contre moi, Sam.
Il poussa un profond soupir, puis obtempéra.
Elle le serra dans ses bras, son corps lourd contre le sien, et espéra qu’il s’endormirait rapidement. Mais il ouvrit soudain les yeux et la regarda avec intensité.
— Merci d’être là, dit‑il d’une voix rauque.
— Je t’en prie.
Après toutes les nuits où elle avait partagé son lit, après tous ces longs moments passés à faire l’amour, cette nuit-là revêtait une importance particulière, parce qu’elle avait la sensation d’être entièrement à son écoute. Elle remarquait tout : la façon dont il respirait et dont sa poitrine se soulevait, la douceur de ses cheveux sur l’oreiller, le parfum de sa peau, la chaleur qui éma-nait de lui. Durant des heures, bien après qu’il se fut endormi, elle resta ainsi à le contempler, mémorisant une foule de détails qui seraient autant de souvenirs. Elle se sentait si coupable envers lui, qu’elle avait pres-que du mal à respirer. Il dormait d’un sommeil si pro-fond, si confiant, qu’elle ressentait le besoin de le proté-ger.
Jusqu’à présent, jamais elle ne s’était préoccupée du bien-être de qui que ce fut. Son confort à elle, c’était sa grand-mère qui le lui avait offert. A présent, elle ressen-tait le besoin d’un lien plus fort, plus intime avec Sam.
A cette idée, la panique la gagna. Qu’il était tentant de s’abandonner aux émotions qu’il déclenchait en elle. Et soudain, elle redouta la solitude qui serait la sienne à son retour à New York.
Sam se réveilla dans l’après-midi. La pluie tambouri-nait sur le toit, leur rappelant qu’il existait un monde en dehors de leur chambre.
Un monde qu’il leur faudrait tôt ou tard affronter.
Il roula dans le lit jusqu’à elle, sa barbe naissante éra-flant légèrement sa peau lorsqu’il tourna la tête. Jenna sentit son souffle chaud dans son cou, lorsqu’il chuchota son nom. Elle lui caressa les cheveux, et une vague de tendresse dont elle s’effraya la submergea.
Doucement, il caressa sa poitrine, puis, avec ses ge-noux, écarta ses cuisses et s’installa entre ses jambes, son sexe déjà durci par le désir.
Il l’embrassa dans le cou.
— J’ai besoin de toi, Jenna, dit‑il d’une voix chargée d’émotion.
De toutes les choses qu’il aurait pu lui dire, c’était celle qu’elle avait le plus envie d’entendre… et qu’elle redoutait également plus que tout.
Il enfouit son visage dans son cou et soudain, le désir les submergea tous les deux.
— J’ai envie de toi, j’ai envie de venir tout au fond de toi.
— Oui, répondit‑elle d’une voix gutturale.
Cette fois, il ne fut plus question de tendresse ou de maîtrise de soi. La faim qu’ils avaient l’un de l’autre les consumait, les emmenait au bord d’abysses inexplorés, d’où ils n’étaient pas certains de revenir.
Puis soudain, l’univers tout entier sembla exploser au-tour d’eux.
Après l’extase, Sam la tint serrée entre ses bras. Leurs corps tremblaient toujours et Jenna se lova contre lui, si troublée émotionnellement, qu’elle se sentait incapable de bouger.
Tandis que les vagues de plaisir refluaient, elle prit conscience qu’elle était sur le point de fondre en larmes. Pourtant, elle se sentait en sécurité dans les bras de Sam, à un point qu’elle n’avait jamais connu.
Il soupira profondément et se tourna vers elle.
— Ça va ?
Elle hocha la tête et enfouit son visage dans son cou.
— Et toi ?
Il lui sourit, une lueur amusée au fond des yeux.
— Pas mal.
Elle savait qu’il essayait de détendre l’atmosphère et lui en fut reconnaissante ; elle l’embrassa, puis le regar-da droit dans les yeux.
— Je suis heureuse d’être venue ici, Sam, dit‑elle en essayant de maîtriser le tremblement de sa voix.
— Moi aussi, ma belle. Moi aussi.
Elle s’allongea à côté de lui, la tête sur son épaule. Pendant un instant, ils restèrent ainsi en silence.
— A quoi penses-tu ? demanda-t‑elle.
Il soupira.
— Je me demandais si j’aurais pu faire quelque chose pour sauver Jigsaw’s Pride, ou bien si je suis juste en train de me torturer pour rien.
Il soupira de nouveau.
— Je suis certainement en train de me torturer pour rien.
— Qu’a dit le vétérinaire ?
— Que je n’aurais rien pu faire d’autre. C’est la na-ture. Le poulain était trop gros, il l’a déchirée à l’intérieur et nous n’avons pas pu stopper l’hémorragie.
— Je suis vraiment désolée, Sam.
— Je sais, et je t’en remercie. Néanmoins, il se fait tard et nous ne devons pas oublier que tu as un concert ce soir. Je suis certain que tu as envie de t’exercer un peu, dit‑il, semblant retrouver un ton plus léger.
— Tout ce que je voudrais, c’est rester allongée ici, avec toi.
— Moi aussi, j’aimerais bien.
Elle le regarda et sourit.
— Tu sais, je connais déjà très bien tous les morceaux que je vais jouer ce soir.
Il rit, et l’attrapant par la taille, la fit asseoir à cali-fourchon sur lui.
— Vraiment, petite coquine ? Alors, dis-moi un peu, que pourrions-nous faire pour tuer le temps d’ici à ce soir ?
— Hm, je crois qu’en y réfléchissant bien, nous trou-verons quelque chose.
Bien plus tard, lorsqu’elle quitta la chambre de Sam, elle s’aperçut qu’elle avait encore largement le temps de s’exercer au violon, ce qu’elle fit, jusqu’à ce qu’ils par-tent pour le Tannenbaum Theater.
Le concert se déroula à la perfection et elle fut agréa-blement surprise de la présence de nombreux habitants de Savannah dans le public.
Son auditoire l’applaudit longuement, et elle donna deux rappels.
Lorsqu’elle retourna dans sa loge, celle-ci regorgeait de bouquets de fleurs de ses admirateurs locaux.
Elle fut encore chaleureusement félicitée durant le cocktail qui suivit le concert.
Lorsqu’ils pénétrèrent dans la salle où se poursuivait la soirée, chacun s’immobilisa et soudain, les applaudis-sements éclatèrent de toutes parts.
Jamais elle ne s’était sentie aussi heureuse.
Pourtant, le même soir, à peine rentrée, elle se sentit gagnée par la panique.
Par la panique et la culpabilité.
Comment leur histoire, à Sam et à elle, pourrait‑elle fonctionner ?
Comment venir à bout de tous ses doutes ?
Comment survivrait‑elle à leur séparation, lorsqu’elle serait de retour chez elle ?
Elle décida de fouiller le bureau, même si l’idée l’en tourmentait.
Elle partait le lendemain et c’était le moment où ja-mais de mettre la main sur ces carnets. Elle était venue pour ça, et pour rien d’autre.
Pressée d’en finir, elle se dirigea jusqu’au bureau de Sam qui était parti garer le 4x4 et s’assurer que tout était en ordre. Une fois sur place, elle commença à fouiller le meuble de son aïeule, mais son journal intime était in-trouvable. De même que les bijoux.
Sa gorge se serra. Il devait les avoir trouvés.
Elle avait été complètement stupide.
— Que diable fais-tu ici ?
Elle sursauta et se retourna en entendant la voix de Sam.
— Je cherche le journal intime de ma grand-mère.

 
 

 

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princesse.samara ÛíÑ ãÊæÇÌÏ ÍÇáíÇð
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ßÇÊÈ ÇáãæÖæÚ : princesse.samara ÇáãäÊÏì : ÇáÑæÇíÇÊ ÇáÑæãÇäÓíÉ ÇáÇÌäÈíÉ
ÇÝÊÑÇÖí

 

CHAPITRE 14



Quel journal intime ? demanda Sam manifestement intrigué.
Elle soutint son regard.
— Comme tu l’as dit, tu as acheté ce meuble à une vente aux enchères. En fait, il n’aurait jamais dû quitter la maison de ma grand-mère.
Un nœud se formait déjà dans sa gorge.
Sam la regardait, interloqué.
— Quoi ?! C’est le bureau de ta grand-mère ?
Elle se mordit nerveusement les lèvres.
— Le journal s’y trouve forcément. Les deux autres étaient vides.
— Tu es venue ici pour ce meuble ? Pas pour nous ai-der à récolter des fonds pour l’hôpital ?
Il avait l’air blessé.
— Tu m’as menti !
— Oui. Sam, il est vraiment très important que tu me donnes ce carnet. Il renferme des informations confiden-tielles, qui pourraient faire du tort à des gens… et je ne peux pas le laisser entre des mains étrangères. Je l’ai promis à ma grand-mère. Je veux aussi que tu me rendes les bijoux.
Il avait l’air de plus en plus surpris.
— Je ne comprends pas un traître mot de ce que tu me dis, et je n’ai ni le journal intime de ta grand-mère, ni ses bijoux. Tu es venue ici pour rien.
Ses mots la fouettaient au visage et la culpabilité l’envahissait. Elle essaya de rester digne, de parler cal-mement. Et soudain, elle comprit qu’elle avait agi à dessein en le trahissant. Elle savait pertinemment que Sam n’aurait pas gardé le carnet. Elle le savait, et tout ce qu’elle cherchait c’était à briser les sentiments qu’il éprouvait pour elle.
C’était la meilleure chose qu’elle pouvait faire pour lui. Il fallait qu’il cesse de l’aimer.
Il fallait qu’il la déteste.
Ainsi, tout serait plus facile.
Il se détourna d’elle et sortit de la pièce. Ce ne fut qu’au moment où elle entendit claquer la porte d’entrée, qu’elle sortit de sa léthargie.
— Sam !
Sa voix n’était plus qu’un mince sifflet.
Elle sortit du bureau, se précipita dans le hall et ouvrit la porte en grand. Alors, elle le vit qui s’éloignait sous le déluge.
Sam avait l’impression qu’on venait de lui retirer le cœur de la poitrine. Jenna était chez lui sous le prétexte de l’aider pour la reconstruction de l’hôpital, avec soi-disant, l’envie de goûter au mode de vie dans un ranch, comme elle le lui avait dit.
En fait, tout ceci n’était qu’un prétexte pour récupérer un journal intime et des bijoux, qu’elle croyait qu’il lui avait volé.
Comment pouvait‑elle penser une telle chose de lui ? Comment pouvait‑elle l’accuser de la sorte ? S’il avait trouvé quoi que ce soit dans ce vieux bureau, il aurait fait tout ce qui était en son pouvoir pour le transmettre à son ancien propriétaire. Sa peine grandit encore. Le fait qu’elle n’eut pas confiance en lui était encore plus dou-loureux que de savoir qu’elle était ici sous de faux pré-textes. Elle aurait dû savoir. Elle aurait dû mieux le connaître.
Lui faire confiance.
— Sam !
Il s’arrêta et se retourna, tandis qu’elle courait vers lui, à perdre haleine, sous la pluie et le vent.
Elle fonça droit sur lui et lui fit perdre l’équilibre. Ils tombèrent, et roulèrent ensemble au bas du talus.
Au terme de leur chute, elle se retrouva au-dessus de lui, ses jambes emmêlées aux siennes, son visage ruisse-lant de pluie au-dessus du sien. Elle plongea ses yeux gonflés de larmes dans son regard hébété, et il vit sou-dain la douleur qui était la sienne, il lut la peine sur son visage et sentit son cœur se serrer. La soie de sa robe était si fine, qu’il voyait ses tétons bruns à travers le tissu, et devinait toutes les courbes de son corps. Elle était si belle, et semblait en même temps si peu sûre d’elle, qu’il en fut ému.
Il l’observa de haut en bas, de ses seins, si ronds, si fermes, à ses cuisses longues et bronzées.
Alors il comprit que s’il devait se séparer d’elle, sa vie ne ressemblerait plus à rien. Ses yeux remontèrent jusqu’à ses seins et il vit ses tétons durcir sous son re-gard. Il tendit les bras vers elle, tira sur la bretelle du bustier, l’attira contre lui, et la serra dans ses bras.
— Sam, haleta-t‑elle. Sam.
Elle continua de chuchoter son nom.
— Sam, je suis tellement désolée.
— Je sais, dit‑il doucement.
— Ma grand-mère avait trois bureaux. Sans daigner me consulter, mon oncle les a tous vendus. J’avais peur que tu ne comprennes pas ma requête et que tu gardes le carnet. A présent, je sais que tu n’aurais jamais fait cela. Jamais.
— Non, je ne l’aurais pas fait.
Jenna venait d’avouer son erreur, et il sentait la dou-leur s’alléger dans sa poitrine. Il leva les yeux vers elle.
— Jenna, je t’aime.
— Ne dis pas cela, je t’en prie.
— Si, je le dois. Je veux que tu restes ici. On trouvera des solutions. Je le sais.
— Je suis désolée, pour tout, dit‑elle.
Elle secoua la tête et enfouit son visage dans son cou, puis se mit à pleurer.
— Oh Sam, Sam. Pardonne-moi, je t’ai fait du mal. Je voulais te protéger. Il faudrait que je fasse un choix, et j’en suis incapable. J’aime trop ma musique. Je ne peux pas y renoncer, même pas pour toi. Dis-moi que tu com-prends, Sam. Toi, tu as besoin d’une femme qui restera à tes côtés et te secondera au ranch. Tu le sais bien.
— Je comprends tout à fait ce que tu ressens vis-à-vis de ta musique. Je ne suis pas en train de te demander de modifier complètement ta vie ni de renoncer à quoi que ce soit pour rester ici.
Oui, il comprenait. Il ne comprenait que trop bien, ce qu’elle ressentait.
— Jenna, je ne te demande pas de faire un choix défi-nitif. Juste de trouver un compromis, pour ne pas nous priver l’un de l’autre.
Elle releva la tête. La voir ainsi pleurer lui brisait le cœur.
— Je ne peux pas ! cria-t‑elle. Ça ne fonctionnerait pas. Tu ne comprends pas qu’il n’y a aucun compromis possible pour moi ? Il n’y a que ma musique ! C’est exactement ce que mon père a demandé à ma mère de faire, et elle en a été incapable. Trouve-toi une femme qui a les mêmes envies que toi, Sam. Moi, je ne suis pas celle qu’il te faut.
— Bon sang, Jenna ! Je n’arrive pas à le croire ! Alors, tu t’en vas, et il n’y a rien que je puisse dire qui te fasse rester ici ?
— Rien.
Elle inspira profondément, comme pour se convaincre elle-même.
— Je dois partir demain, comme je l’ai promis à mon agent. J’ai une tournée à terminer. Et j’ai bien peur que le journal intime soit perdu à jamais.
Il serra les mâchoires et, plutôt que de songer à lui faire des reproches, il la serra fort contre lui. La pluie s’accentua pendant qu’il l’enlaçait et il sentit comme un ouragan se former au plus profond de lui. Il ne s’agissait que des prémices, mais il savait que lorsque cette tem-pête interne se déchaînerait, elle serait terrible.
Même s’ils avaient fait la paix, Jenna était déjà en train de s’éloigner de lui, et il se demanda comment il allait continuer à vivre sans elle.
L’avion s’élevait dans la brume matinale, et Jenna lutta contre les larmes qui lui montaient aux yeux. C’était Too-ter qui l’avait conduite à l’aéroport, et elle avait été inca-pable de le regarder en face.
En l’accompagnant au terminal, il n’avait pas été plus loquace et s’était *******é de lui souhaiter bon voyage. Puis il était parti. Le cœur lourd, elle s’était alors dirigée vers le comptoir d’enregistrement. Puis lorsque les haut-parleurs avaient annoncé son vol, elle était montée dans l’avion.
Quand elle put enfin détacher sa ceinture de sécurité, elle attrapa sa sacoche et y prit le premier tome du jour-nal. Se calant dans son siège, elle ouvrit le carnet à la dernière page qu’elle avait lue, et poursuivit sa lecture.
… Après notre étreinte, je me blottis entre ses bras, comblée, et déterminée à retrouver cet homme à tout prix. Je ne pouvais pas imaginer un seul instant ne plus le revoir, mais le fait était que je devais rentrer à New York, alors qu’il restait à Oahu.
Le jour de mon départ approchait et je me sen-tais de plus en plus éprise de lui. J’avais du mal à supporter cela. Finalement, lorsqu’il vint me voir, je lui avouai mon amour. Il prit alors ma main dans la sienne, et me dit qu’il m’aimait aussi. C’était le plus beau moment de ma vie. Je me mis à rire et tombai dans ses bras.
Nous passâmes la journée ensemble. Notre amour intensifia notre passion et l’enrichit plus encore, si cela était possible. J’avais enfin trouvé ce que j’avais tant cherché.
Je venais surtout de comprendre que l’amour avait toujours été absent de toutes mes aventures. Voilà pourquoi mes différentes liaisons m’avaient toujours parues si ternes, après coup, me laissant presque un goût amer.
Avant mon départ, il m’offrit un médaillon. Un simple médaillon en or.
Nous décidâmes de nous écrire chaque jour, et dès qu’il eut quitté la marine, nous nous mariâ-mes.
Cet homme s’appelle Daniel Chandler, et je l’aime de chaque fibre de mon être. Ma quête de la passion est terminée, ainsi que ce journal, dans lequel je n’ai plus rien à écrire.
David Chandler ! L’officier n’était autre que son grand-père, et le médaillon qu’elle portait autour du cou, celui qu’il avait offert à Susanna, lorsqu’elle avait quitté l’île.
Des larmes roulèrent sur les joues de Jenna lorsqu’elle re-ferma le carnet.
Elle toucha le médaillon, et l’ouvrit. A l’intérieur était gravée une inscription.
« Merci d’avoir pris un tel risque pour moi. Avec tout mon amour.
Daniel. »
Elle ferma les yeux ; elle aurait tant aimer avoir elle aussi le courage de tout risquer.

 
 

 

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CHAPITRE 15



Jenna se massa la nuque. La tournée avait été longue et épuisante. On était début octobre, et son dernier concert aurait lieu à la fin du mois. L’air était devenu froid, et les douces journées d’avril passées au ranch de Sam étaient loin.
Elle regarda par la fenêtre de l’appartement de Sarah, et se languit des verts pâturages, du bétail, des jeunes poulains gambadant dans l’herbe, à côté de leurs mères.
Les mains de Sam lui manquaient également ; elle au-rait voulu les sentir sur elle. Le cœur serré, elle ferma les yeux.
La première fois qu’elle avait mis les pieds au ranch, elle en avait redouté l’isolement. Au début, toutes ces étendues, tout ce calme lui avaient presque fait peur. Puis elle s’était rendu compte que peu importait l’endroit où elle se trouvait. Elle se sentirait toujours aussi seule. Oui, elle ressentirait toujours cette même solitude, celle qui vous étreint, que vous soyez assis devant une large baie vitrée, ouverte sur d’immenses pâturages, ou bien que vous vous retrouviez avec une amie, dans un appartement au centre d’une cité bruyante.
Elle était seule. Définitivement et désespérément seule, d’abord à cause de l’éducation qu’elle avait reçue, mais, surtout, à cause de sa notoriété.
— Tu dois être fatiguée, dit Sarah en lui tendant une tasse de café.
— Ce n’est rien de le dire.
Elle en avala une gorgée, savourant l’arôme et la cha-leur qui descendaient dans sa gorge.
— Il te manque.
— Tu me connais trop bien, Sarah. C’en est presque effrayant.
— Pourquoi ne l’appelles-tu pas ?
— Je suis bien trop occupée avec ma tournée. Tu sais bien que la musique passe au premier plan.
— Jenna ! Ne prends pas de décisions impétueuses. Peut-être pourriez-vous trouver un compromis, tous les deux.
— Contrairement à ce que tu as l’air de penser, je n’agis pas sur un coup de tête. Je ne peux pas m’engager avec Sam, d’aucune manière. Je ne veux pas le blesser comme ma mère l’a fait avec mon père.
— Es-tu certaine de tout cela ? Tu n’as rien à voir avec ta mère.
— J’ai bien trop peur pour essayer. Je ne supporterais pas de le décevoir.
Lorsqu’elle était entrée à l’université de Julliard, per-sonne n’avait essayé de l’approcher. Tout le monde la regardait, parlait d’elle dans son dos, mais personne n’était venu lui parler, et elle ne s’était liée avec per-sonne. Puis les tournées avaient commencé et elle s’était absentée de plus en plus souvent de New York, voya-geant de ville en ville, espérant en secret trouver un endroit où elle aimerait se poser.
A l’exception de la relation qu’elle avait nouée avec sa grand-mère, vivre au ranch avec Sam avait été l’expérience la plus intime qu’elle ait jamais connue. Là-bas, sa notoriété n’avait pas été un handicap. Les habitants de Savannah l’avaient accueillie chaleureuse-ment, avec autant de plaisir qu’elle en avait eu à vivre parmi eux. Maria lui avait offert son excellent café et sa compagnie, Lurlene, sa chaleureuse amitié, et Sam… Sam lui avait donné ce que, même une musicienne de talent comme elle, était incapable de donner avec son art.
Sam lui avait offert tout ce dont elle avait toujours rê-vé. Une réponse à tous ses doutes, à toutes ses souffran-ces.
— De plus, poursuivit‑elle, j’ai brûlé mes vaisseaux, là-bas. Je lui ai dit que la musique comptait plus que tout, pour moi. Je l’ai dupé, et je l’ai séduit. Quel homme accepterait cela ?
— Je crois que tu devrais envisager un voyage à Sa-vannah et vous donner une chance.
Jenna hocha tristement la tête.
— Non, Sarah. Je vis aujourd’hui comme je l’ai tou-jours voulu. J’ai fait mon choix.
Après avoir quitté l’appartement de Sarah, Jenna alla se recueillir sur la tombe de sa grand-mère. Elle n’y était pas venue depuis les funérailles. La lune, pleine, brillait, et les étoiles semblaient rendre hommage à son éclat.
Elle conservait toujours dans son sac le premier tome du journal que son aïeule lui avait donné.
— J’ai lu le carnet, comme tu me l’avais demandé, grand-mère, mais la magie qui vous a réunis, grand-père et toi, ne semble pas fonctionner pour moi.
Soudain, elle entendit en elle la réponse de sa grand-mère, aussi clairement que si elle s’était trouvée à côté d’elle.
— Si, ça marchera. Donne-t’en un peu la peine.
Elle ferma les yeux un instant, et le souvenir de ses grands-parents revint à sa mémoire. Ils s’étaient toujours merveilleusement bien entendus, parce que chacun avait été généreux avec l’autre, parce qu’ils avaient privilégié leur relation avant tout le reste.
— Tu peux trouver le même équilibre. Essaie.
Soudain, elle sut. Sa grand-mère avait raison. Elle aussi avait la capacité de réaliser ce qui lui tenait à cœur. C’était sa mère, qui ne l’avait pas eue. Sa grand-mère, elle, avait été un modèle parfait. Elle lui avait enseigné l’amour.
— Est-ce que tu l’aimes, Jenna ?
— Oui, chuchota-t‑elle dans l’air froid de la nuit. Je l’aime de tout mon cœur. Et je sais maintenant qu’il existe autre chose dans la vie que la musique. Tu es *******e ? demanda-t‑elle en s’adressant à la pierre tombale.
Oui, dans les caresses de Sam, dans la profondeur de ses yeux, dans son cœur, il y avait bien plus que la mu-sique ne pouvait lui offrir. Il y avait la vie. La vie et l’amour.
Les étoiles scintillaient, et la lune brillait dans le ciel d’un noir d’encre. Un vent violent soufflait dans les ar-bres, en faisant tomber les feuilles mortes. On entendait les rumeurs du bétail, et dans l’air frais de la nuit, les chouettes et les hiboux hululaient au loin.
Il poussa la porte de la grange pour gagner la maison où il irait se reposer. Inutile de songer à dormir. Ses pensées le tourmentaient trop pour lui autoriser un sommeil tranquille. Il ferma les yeux. Il sentait encore la main de Jenna dans la sienne, la chaleur de son corps lorsqu’ils étaient enlacés, et se souvint du désir qu’il éprouvait en permanence pour elle.
Il soupira.
— Jenna ! chuchota-t‑il.
Où était‑elle ? Que faisait‑elle ?
Ce soir, contemplait‑elle la lune, comme lui ?
Toute la nuit, il se tourna et se retourna dans son lit. Lorsque le matin arriva, il se sentait toujours extrême-ment triste.
Il se dirigea néanmoins vers la grange d’un pas alerte. Le travail lui ferait du bien et l’empêcherait de penser à elle.
— Eh bien, nous avons abattu pas mal de boulot, de-puis que la jeune dame est partie.
Sam se retourna et vit son contremaître derrière lui.
— Je te préviens, Tooter, je ne suis pas d’humeur.
Tooter s’adossa au mur et croisa les bras contre sa poitrine.
— Allez ! Ne me dis pas que tu n’es pas soulagé qu’elle soit partie, finalement. Elle ressemblait bien trop à ton ex-femme.
— Elle n’avait rien à voir avec Tiffany ! cria-t‑il. Elle, elle s’est adaptée, elle a même appris à monter à cheval, souviens-toi.
— Peut-être, mais elle n’avait aucune envie de rester.
Ces quelques mots déchaînèrent la colère de Sam, trop longtemps contenue. Il jeta son marteau à terre et marcha droit sur Tooter.
— Elle n’a tout simplement pas mesuré l’intensité de notre relation. Cela aurait pu marcher entre nous !
Tooter le regarda d’un air grave.
— Ce n’est pas à moi qu’il faut le dire, mais à elle. Fiche le camp d’ici, trouve-la, et ramène-la.
Sam fit un pas en arrière et dévisagea Tooter, qui soupira.
— Va la chercher, fiston.
— Oh, toi, espèce de vieux tyran…
— Hé ! Attention, mon garçon ! Un peu de respect pour les aînés.
Tooter avait raison. Pourquoi ne feraient‑ils pas un essai, Jenna et lui ? Il savait qu’il pouvait la convaincre. Il l’aimait et souhaitait plus que tout qu’elle revienne au ranch.
— Bon, il semble que je doive appeler la compagnie aérienne pour faire une réservation, dit‑il, le sourire aux lèvres.
Tooter sourit lui aussi, et lui donna une claque dans le dos.
— Je vais te conduire à l’aéroport.
Les murs de Carnegie Hall résonnaient des applaudis-sements du public. Elle attendit que la salle retrouve son calme et s’approcha du micro.
— Merci, mesdames et messieurs. Cela a été magnifi-que de jouer pour vous, mais je dois vous avouer que j’ai décidé que cette tournée serait la dernière, avant bien longtemps.
Un murmure parcourut la salle.
— J’ai décidé de faire une pause, de m’accorder le temps de vivre.
Quelqu’un se leva et commença à applaudir. Soudain, la salle entière se leva, et lui fit une ovation. Des larmes perlèrent à ses paupières, et elle se pencha, pour saluer son public.
Puis elle s’approcha au bord de la scène, et embrassa la salle du regard. Soudain, dans les premiers rangs, elle remarqua un visage familier, et sentit son cœur battre à tout rompre.
Fébrilement, elle quitta la scène et se mit à fouiller la foule du regard. C’est alors qu’elle vit Sam, vêtu de noir, de la pointe de ses bottes, jusqu’à son Stetson, qui se frayait un chemain vers elle.
Sans la quitter des yeux, il se mit à genoux et lui ten-dit un écrin.
— Es-tu devenu fou ? demanda-t‑elle.
— Oui, fou de toi.
Elle se mit à rire, et lui tendit son violon.
— Pourrais-tu tenir ça un instant, pour moi ?
Puis, elle prit l’écrin et l’ouvrit. Un superbe solitaire étincelait dans la lumière.
— Que… ?
— Epouse-moi, Jenna. Je t’aime. Jamais nous n’aurions dû nous séparer.
— Je l’ai fait pour toi. Ma mère a toujours été très cruelle envers mon père, parce que seule la musique importait pour elle. J’avais peur de te faire subir la même chose.
Quittant le diamant du regard, elle leva les yeux vers lui.
— J’ai utilisé le prétexte de ma musique pour ériger une barrière entre nous, parce que je refusais de te faire courir un risque.
— Et à présent ?
— Je veux rentrer au Texas, et vivre avec toi au ranch, parce qu’il n’y a rien d’autre au monde qui compte davantage.
— Mais Jenna, qu’en est‑il de ta musique ?
— Je ne l’abandonnerai pas. Je limiterai seulement le nombre de mes concerts, et j’ai entendu dire que Hous-ton disposait d’un orchestre symphonique absolument fabuleux…
Elle sortit le solitaire de son écrin, et le passa à son annulaire gauche. Puis, elle glissa sa main dans celle de Sam. Sa chaleur la réchauffait jusqu’au plus profond de son être.
Elle l’enlaça, et l’embrassa.
— Sam ?
— Oui ?
— Je t’aime.
— Comme ça tombe bien, ma belle ! Je t’aime aussi.
Elle se mit à rire, et ils se dirigèrent vers sa loge, main dans la main. Lorsqu’ils quittèrent le théâtre, Jenna remarqua un attelage qui attendait devant les marches.
Elle se tourna vers Sam.
— C’est une merveilleuse idée, monsieur Winches-ter ! dit‑elle en l’embrassant.
De nombreuses personnes qui étaient venues l’écouter ce soir-là se trouvaient encore sur les marches, et chacun l’applaudit lorsqu’il l’aida à prendre place dans la calè-che.
Tandis qu’il s’asseyait à côté d’elle, elle chuchota dans l’obscurité.
— Merci, grand-mère.
Lorsque leur attelage eut terminé sa promenade dans Central Park, ils prirent un taxi pour se rendre à l’appartement de Jenna. Tandis qu’elle partait chercher quelque chose à boire, il explora son territoire.
— Quel magnifique bureau !
Soudain, elle tressaillit, tous ses sens en alerte.
— De quel bureau parles-tu ?
— De celui-ci. C’est un superbe bureau de style fran-çais, en acajou.
Jenna regarda sa table, sur laquelle étaient posés de nombreux pots de plantes.
— Cela fait des années que j’ai cette table. C’est ma grand-mère qui me l’a donnée.
Elle le regarda, une petite lueur dans les yeux.
— J’ai toujours pensé, lorsqu’elle m’a parlé d’un bu-reau, qu’elle faisait allusion à l’un de ceux qui se trou-vaient dans son grenier.
Aussitôt, ils commencèrent à fouiller le meuble. Ils toquèrent sur le bois, et soudain, Jenna perçut un son creux. Elle frappa plusieurs fois au même endroit, puis glissa sous le bureau. Elle fit coulisser un panneau, qui libéra un petit compartiment. Des objets lui tombèrent entre les mains. Un carnet relié de cuir et un petit pa-quet, entouré de tissu.
Elle se remit debout, et posa le tout sur le bureau. Avec précaution, elle ouvrit le paquet et en sortit une paire d’anneaux étincelants, cadeau d’un prince égyp-tien, une fine chaîne en or, souvenir d’une courtisane française et un collier en ivoire, parure très érotique, utilisée par certaines danseuses hawaïennes.
Elle ouvrit le carnet et regarda Sam.
— Eh bien ! Ma grand-mère avait de la suite dans les idées ! Je crois que nous devrions lire cela ensemble.
Sam prit la fine chaîne en or et la lui attacha autour de la taille. Lorsque leurs yeux se rencontrèrent, elle écarta d’un revers de main les plantes sur la table, s’allongea sur le dos et lui sourit.
— Alors, cow-boy, tu l’as déjà fait sur un bureau ?

 
 

 

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BON LECTURE A VOUS TOUS

 
 

 

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ÅÖÇÝÉ ÑÏ

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