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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
ÇáÚÖæíÉ: 71788
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 417
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CHAPITRE 12

51

- Noooon !
Christelle se réveilla en sursaut. Quel cauchemar ! Anthony dans les bras d’une femme. Elle se leva, mit son peignoir
et se rendit dans l’appartement d’Anthony. Il ne devait sûrement pas être là puisqu’il avait un rendez-vous professionnel.
Elle vérifia tout de même dans sa chambre.
Son lit n’était pas défait. Il avait découché car la femme de chambre n’arrivait jamais si tôt. Et ce rêve... ce n’était pas
possible ! Elle s’effondra sur le lit d’Anthony et se mit à pleurer. Elle en avait marre de pleurer pour un homme qui n’en
valait pas la peine. Elle essuya rageusement ses larmes et s’habilla pour sortir.
Elle ne gâcherait pas sa visite à la Tour Eiffel à cause d’Anthony.
Elle allait donc sortir et s’amuser. Avant de partir, elle nota le nom des personnes à qui elle allait envoyer des cartes
postales. Puis, s’asseyant sur le lit, elle se mit à écrire.
Ad vitam aeternam (Pour la vie éternelle)
Nous sommes faits l’un pour l’autre
Tu es mon seul amour
Habile de tes mains, tu dois l’être
Objet de mes fantasmes, tu es
Néanmoins, tu n’es pas à moi
Y’a que toi dans ma vie pourtant
Laid, tu ne l’es pas
Un amant formidable, je n’en doute pas
Comme dans mes rêves les plus fous
Intelligent, c’est ce qui m’a le plus séduite après ton corps.
Attirant, je te trouve
Non, en vérité tu es plus que cela
Omnia vincit amor (L’amour triomphe de tout)
En relisant sa note, elle fut frappée de stupeur. Après ce qu’Anthony lui avait fait, elle écrivait cela ! Elle arracha la
feuille et en fit une boulette qu’elle jeta sur le bureau. Puis elle sortit. La Tour Eiffel se trouvait en face d’elle. Avant de s’y
rendre, elle se promena. Les passants se tenaient main dans la main. Des couples s’embrassaient avec effusion. Son coeur se
serra.
Tout à coup, elle aperçut un homme qui ressemblait étrangement à... cela ne pouvait pas être lui ! Il avait l’air de
chercher quelqu’un. Elle accéléra le pas. Il ne la vit pas arriver car il lui tournait le dos. Dès qu’elle toucha son épaule,
celui-ci sursauta brutalement.
Oui, c’était bien lui. Il y avait une étrange lueur dans les yeux : celle de la peur.
- Christian Scan ?
- Christelle Gordon… tu n’a pas changé.
- Oui, je me souviens, tu as changé !
- Et toi, tu es plus musclé qu’autrefois.
- Depuis quand es-tu revenue ?
- Tout juste dimanche et je reste pendant une semaine.
- Super !
- Qu’es-tu devenu ? Lui demanda-t-elle.
- Ingénieur... qu’est-ce que tu fais maintenant ?
- J’allais monter à la Tour Eiffel. Tu m’accompagnes ?
- D’accord.
Christian Scan était un noir de taille moyenne. Il arborait une coupe artistiquement dessinée par un créateur. Les
pommettes saillantes et les lèvres souriantes sur de magnifiques dents blanches attiraient irrévocablement les jeunes
femmes.
Elle prit son petit déjeuner avec lui. Christian n’avait rien perdu de son humour. Il la faisait toujours autant rire. Mais
elle n’oubliait pas Anthony.
Christian l’aida à choisir des cartes postales et des petits souvenirs. Il lui acheta des glaces, des gâteaux et l’invita à
déjeuner.
Pendant toute cette matinée, Christian n’arrêtait pas de regarder autour de lui. A certain moment, il avait l’air absent.
Après avoir déjeunés, ils quittèrent la Tour Eiffel et marchèrent côte à côte sans se soucier de l’endroit où ils se
rendaient. Ils continuèrent à parler de leur vie passée et de leur vie présente. La manière de parler de Christian avait
changé. Lui aussi étant de la Muette, il parlait avant comme une racaille. Maintenant, son expression s’était beaucoup
améliorée.
52
- Donne-moi ta main, dit-il brusquement.
- Quoi ?
- Donne-moi ta main, répéta-t-il.
Il prit sa main et la serra.
- Lorsque je dirai trois, on se mettra à courir le plus vite possible... et surtout, ne te retournes pas !
- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle.
- Je t’expliquerai plus tard... attention, un, deux, trois !
Ils se mirent à courir. Pourquoi lui avait-il dit de ne pas se retourner ? Une personne les pourchassait-ils ? Qu’avait fait
Christian ? Christian courait très vite. S’il ne lui avait pas tenu la main, il l’aurait déjà distancée.
Christelle regarda par-dessus son épaule et aperçut deux hommes derrière eux en train de les pourchasser. Christian
l’entraîna dans une ruelle sombre et strictement silencieuse. Que venaient-ils faire là, loin de tous ? Ils auraient dû prendre
la voiture.
Ils distancèrent les hommes de plusieurs centaines de mètres. Christian ne ralentissait pas sa course. Si Christelle ne
faisait pas du footing chaque matin, elle n’aurait pas tenu le coup. Christian lui montra des doigts les poubelles après avoir
vérifié que les hommes n’étaient plus là. Ils s’accroupirent derrière le tas de poubelles et ne bougèrent plus d’un pouce.
Au moment où Christelle crut qu’ils les avaient semés pour de bon, elle entendit des pas. Ils s’arrêtèrent comme par
hasard juste sous leur nez, comme dans les films policiers. L’un d’entre eux ordonna à son acolyte de partir d’un côté
tandis que lui prendrait l’autre chemin. Puis ils se mirent à courir.
Ils avaient eu chaud ! Ils se levèrent et Christian frappa à une porte. Une femme vint leur ouvrir. Christian demanda
l’hospitalité pour un moment. Celle-ci accepta sans réticence et en fut même *******e. Elle leur servit une boisson.
Christelle resta devant la fenêtre pour faire le guet alors que Christian était assis et parlait avec la vieille femme.
Soudain, un mouvement attira son regard. Elle toucha le rideau et recula d’un pas. Un homme, une arme à la main
passa devant la fenêtre. Il ressemblait à... C’était Anthony ! Cela ne pouvait pas être lui. Il avait des affaires à régler. Elle
poussa encore le rideau et vit nettement le visage. C’était effectivement Anthony.
Que faisait-il ici ? Il ne faisait tout de même pas partie de ces hommes ? Comment en être sûre ? Elle prit la précaution
de ne pas ouvrir la porte et de se précipiter vers lui. S’il ne faisait pas partie de la bande, allait-il se faire tuer ? Elle avait
une terrible décision à prendre. Fallait-il l’avertir ou pas ? La vie de Christian était en jeu... et la sienne aussi. Elle n’avait
pourtant rien à voir avec ce qu’avait fait Christian. Que faire ? Une main se posa sur son épaule. C’était Christian. Ils
allaient sortir. Christelle observa qu’Anthony avait disparu. Ils remercièrent la dame de sa gentillesse et partirent en rasant
les murs. Ils faillirent être vus par les deux hommes lorsque Christian l’attira à gauche et la plaqua sur un mur. Elle
entendit :
- Rentrons, nous les avons perdus.
- Que va dire le patron ?
- On verra, allez viens !
Et ils s’éclipsèrent en rangeant leurs armes sous leurs vestes. Christelle et Christian attendirent un instant avant de
quitter leur cachette.
- Tu vas tout me raconter Christian. Pourquoi te pourchassent-ils ?
- J’ai surpris hier une cargaison de la mafia et un assassinat. Au début, ils ne s’étaient pas rendu compte de ma
présence mais lorsque j’ai voulu repartir discrètement, j’ai fait du bruit et ils m’ont identifié. Depuis hier, ils sont à ma
poursuite. T’as pas eu de chance de me revoir aujourd’hui.
- Ne dis pas de bêtise. Mais que faisais-tu là bas ?
- J’étais en train de me promener lorsque je les ai aperçus en train de tuer un homme.
- T’as vu la police ?
- Non, et ils ne me croiraient pas de toute façon.
- As-tu une voiture ?
- Non, j’ai pris le train.
- Je te ramène chez toi.
Le déposant chez lui, Christelle demanda à Christian son numéro de téléphone qu’il donna sans la moindre hésitation.
- Je crois connaître une personne qui pourrait t’aider, déclara-t-elle avant de démarrer.
Dans quel guêpier s’était elle fourrée ? Christelle soupira. Au lieu de se rendre à l’hôtel, elle prit la direction où
habitait Samantha. Elle avait beau frappé à la porte de la demeure de Samantha, personne ne lui ouvrit.
Elle fouilla dans son sac et déplia une petite feuille où était inscrite une adresse. Elle se trouvait à une dizaine de
kilomètres du lieu indiqué.
Christelle regarda dans son rétroviseur et remarqua qu’une voiture la suivait depuis un bon moment. Elle devait
sûrement se tromper. Elle tourna à gauche, il tourna à gauche. Ensuite à droite, il fit de même. Il fallait qu’elle se calme,
c’était certainement une coïncidence. Elle accéléra et l’autre aussi. Que lui voulait-on ? Elle doubla des voitures, se croyant
à la fois dans une formule 1 et dans un film. Les individus tinrent bon.
La formule 1 était à ce moment précis bien utile à sa conductrice. Grâce à elle, elle n’avait pas peur de la vitesse. Ils
l’auraient voulu; elle appuya à fond sur l’accélérateur. Un gros camion sortant d’une entreprise allait lui barrer le chemin !
Il ne lui restait désormais plus qu’à freiner. Mais si elle freinait, les hommes allaient l’attraper.
Il ne restait plus que cela pour croire que l’on tournait un film. Son pied toujours sur l’accélérateur, elle passa
facilement entre le camion et la façade d’une maison. Néanmoins, les autres n’eurent pas cette chance. Elle avait eu chaud.
En y pensant, s’ils l’avaient suivie jusqu’ici, c’est qu’ils avaient dû trouver Christian. Pour l’instant, il fallait qu’elle se
rende chez Greg et Shéhérazade Parker. Regardant dans son rétroviseur, elle ne vit plus de voiture. Elle allait pouvoir
ralentir avant de provoquer un accident. De toute façon, il n’y avait plus que quelques mètres à faire.
53
♦♦
Un magnifique pavillon s’offrait à ses yeux. Elle klaxonna et un homme vint s’informer de son identité tout en
l’introduisant à l’intérieur et en lui indiquant une place où se garer. Puis, il la fit pénétrer dans cette somptueuse maison, en
la laissant devant la porte. Elle qui était normalement patiente ne le fut plus désormais. Chaque seconde comptait. Enfin,
l’homme revint et l’emmena dans une salle où se trouvait Shéhérazade.
- Bonjour ! S’exclama Shéhérazade. *******e de te revoir.
- Bonjour. Moi aussi. Je vais peut être te paraître impolie mais puis-je passer un coup de fil, j’ai oublié mon téléphone.
- Je t’en prie. Il se trouve à coté. Je vais te laisser...
- Non, reste, de toute façon, tu sauras de quoi il en résulte. Excuse-moi, c’est urgent.
Elle composa le numéro de Christian, au cinquième coup, elle s’inquiéta. Elle raccrocha et fit le même numéro.
Cependant, cette fois-ci, au deuxième coup on décrocha.
- Oui ?
- Christian, c’est Christelle.
- On se lasse déjà de moi, ma belle.
- Arrête de plaisanter. J’ai eu très peur pour toi. J’ai été suivie par l’un des deux hommes mais je l’ai semé.
- Tu n’a rien j’espère ?
- Non. Mais il doit y avoir un homme dans ton bâtiment car dans la voiture, il n’y en avait qu’un.
- D’accord. Merci de m’avoir prévenu et désolé de t’avoir mis dans cette affaire. A tout à l’heure.
Reposant le combiné, elle se retourna vers Shéhérazade qui était assise sur le fauteuil.
- Est-ce que Greg est la ?
- Non, il est sortit avec Samantha et Byron. Que t’est-il arrivé ?
- Un ami a assisté à un meurtre. Il a été vu et depuis il se fait suivre... Et moi aussi. Après l’avoir déposé chez lui, l’un
des deux hommes était à mes trousses mais je lui ai fait faux bond. Je voudrais savoir si Greg pourrait m’aider.
- Je crois que cette histoire se finira vite avec la participation de Byron qui a plein de contact.
Shéhérazade se leva.
- Viens avec moi, je vais te montrer une chose en attendant Greg.
Elle ouvrit une porte et pénétra dans une pièce.
- Viens, répéta-t-elle.
Christelle rentra et découvrit une salle remplit de tissu et de robe.
- Toute ma future collection.
- Sublime.
- Shéhérazade ramassa des feuillets sur son plan de travaille et lui tendit.
- C'est merveilleux, dit-elle après les avoir feuilletés.
- Ce n'est que les croquis d'une robe que j'ai dessiné ce matin en pensant à toi.
- A moi ?
- Oui, je t'ai dit que je te ferais une robe.
- Tu n'es pas obligée.
- Ca me fait plaisir et j'aime créer de nouveau modèle. J'y pense, il faut que je prenne tes mesures.
- Maintenant ?
- Maintenant pour que je finisse de faire ta robe avant ton départ.
- Faut-il que je me déshabille ?
- Non. Tu portes un caleçon et un débardeur qui sont comme une seconde peau donc se ne sera pas la peine.
- Puis-je te poser une question ?
- Autant que tu veux.
- Comment as-tu rencontré Greg ?
- Sur une route. J'étais en panne et il s'est arrêté. Ensuite, il m'a invitée à dîner et tout c'est fait simplement.
- Comment t’a-t-il conquise ?
- Greg était une personne ambiguë, mystérieuse par son attitude lunatique et spontanée. Malgré sa stature
phénoménale, Greg était amical, affectueux et gentil. Le genre à ne pas faire de mal à une mouche. Mais lorsqu'on le
cherche, il devient menaçant. Sinon il est sympathique, marrant et comique. En fait, il avait un caractère qui m'était
approprié et en plus il était cool. Mais aussi parce que c'était un mec mignon.
- Je te comprends.
- Et toi comment as-tu rencontré d'Anthony ?
- A un café, c'est lui qui est venu à moi.
- Comme toujours. C'est pour quand le mariage ?
- Il n'y a pas de mariage. Nous ne sommes pas ensemble.
- Je croyais.
- Tu as fini de prendre mes mesures ?
- Oui. Puis-je te demander une faveur ?
- Je t’en prie.
- Voudrais-tu devenir mannequin d'un jour ?
- Sérieux ?
- Sérieusement. Tu es taillée comme un mannequin. Il y a une fille qui s'est foulé la cheville et la représentation se
déroule vendredi. En même temps tu porteras ta robe. Acceptes-tu ?
54
- Je ne suis pas contre mais je ne sais pas défiler.
- Marche.
Christelle s'exécuta.
- Bouges tes hanches... voilà c'est mieux... maintenant tu marches... tu tournes à trois cents soixante degré et tu
continues... parfais. On a l'impression que tu as fait cela toute ta vie.
- *******e de te l'entendre dire.
- Veux-tu rester avec moi ou veux-tu aller à la bibliothèque lire car je vais commencer ta robe. Celle-ci sera faite de
mes propres mains.
- Et celles qui sont autour de nous, ce n'est pas toi ?
- Si. C’est mes couturières. J’en fais quelques une de temps à autre.
- Je vois ! Si ça ne te dérange pas, je reste avec toi et j'écrirai des cartes postales.
- D'accord, assieds-toi à cette table.
Christelle écrivit à Ben, la mère d'Anthony, Bobby, Allan, Khaled, enfin à Isabelle et Marks et à Cindy.
Christelle n’avait eu aucune nouvelle de cette dernière. Elle avait dû être débordée tout comme elle. Elle aurait aimé
connaître la réaction de Bobby après ce fameux jour où il avait découvert son amie sous un autre jour.
Une fois terminée ses écrits, elle s'émerveilla du tissage de Shéhérazade. Elle maniait avec dextérité sa machine à
coudre. Le tissu virevoltait autour d’elle comme par magie. Elle qui n'avait jamais réussi à coudre un bouton. Shéhérazade
était une femme spontanée, gentille, qui avait de l'énergie à revendre et en plus elle aimait son métier. Elle n'arrivait pas à
croire que Shéhérazade lui avait proposée de défiler pour elle. Elle admirait cette femme. Elle avait du talent.
Dernièrement, elle avait été sous le charme d'une des robes de Shéhérazade qu'elle avait achetée après la soirée
d'anniversaire de Maria. Elle ne s'était pas attendue à la rencontrer. Et aujourd'hui elle se retrouvait chez elle.
Anthony, qu'était-il devenu ? Etait-il rentré à l'hôtel ? Une personne la tira de ses pensées en frappant à la porte. Ce fut
une femme qui déposa un plateau de café sur la table et ressortit après l'avoir salué. Shéhérazade interrompit sa couture et
se joignit à Christelle pour prendre son café.
- Tu t'ennuies ?
- Non ! Je te regardais faire. Tu as des mains de fée.
- Tout le monde sait coudre.
- Pas moi. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé.
- Tout le monde n'est pas fait pour cela, rectifia-t-elle en riant.
- Dis-moi Shéhérazade... tu n'as pas peur qu'on vole tes croquis ?
- Cela n'en a pas l'air mais il y a des caméras ? C'est très bien gardé. De toute manière, personne ne viendra les voler.
Je connais toutes les célébrités et je sais qu'ils ne s'abaisseront pas à ce genre de mesquinerie.
Greg rentra après avoir frappé.
- Bonjour mesdames ! S'exclama-t-il.
Il embrassa avec ferveur Shéhérazade, et Christelle sur la joue.
- Christelle est ici pour toi.
- Ah oui ? Tu vois Shéhéra, toutes les femmes sont à mes pieds, affirma-t-il avec un grand sourire.
- Tu te trompes chéri, déclara Shéhérazade. Christelle à un problème.
- Quel est-il ? L’interrogea-t-il en prenant place entre les deux femmes.
Christelle raconta pour la deuxième fois jusqu'au moindre détail ses péripéties.
- Je vais mettre Byron sur le coup.
- Tu penses que ça va être long ? Demanda Christelle.
- Je ne sais pas.
- En tout cas Greg et Byron feront tout ce qu'ils peuvent, précisa Shéhérazade.
- Je n'en doute pas et je vous en remercie. Préfères-tu que je fasse un cheque maintenant ou à la fin...
- Ce sera gratuit. Tu es une amie.
- Tu es fou. Je veux que tu traites cette affaire en priorité et tu n’inquiètes pas pour les dépenses...
- Mais...
- Il n'y a pas de mais et j'ai les moyens. Alors ? Le chèque avant où après ?
- Après, se résigna-t-il.
- Donc tout est réglé.
Christelle se leva.
- Il faut que j'y aille. Merci de m'avoir reçu.
- De rien et vendredi je viendrai te chercher à l'hôtel pour le défilé.
- D'accord. Au revoir !
- Attends ! Je te raccompagne à l'hôtel.
- Ce ne sera pas nécessaire. Tu peux me raccompagner à ma voiture si tu le souhaites.
- Tu es dur en affaire.
- Au revoir Shéhérazade, dit-elle en l'embrassant.
- Fait attention à toi.
Greg l'emmena jusqu’à sa voiture.
- T'es sûr que tu ne veux pas...
- Oui merci. Au revoir Greg.
Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur la joue de Greg. Puis elle monta dans sa voiture et après un
dernier signe de main à Greg, elle démarra. Qu'ils étaient charmants. Elle enviait leur bonheur.
55
Anthony...
Pourquoi toutes ses pensées se tournèrent vers ce bel Italien ? La réponse était pourtant facile. Elle était amoureuse de
lui.
Tout ce qui lui arrivait aujourd'hui était de sa faute s'il n'avait pas eu cette réunion ce matin à propos de la cargaison de
la veille...
Un déclic se fit. La cargaison, dont parlait Anthony, n’était-ce pas la cargaison qu'aurait vu Christian ? Non ! Il avait
dit de la drogue qui appartenait à la mafia. Anthony n'avait-il pas prononcé le mot famille donc de la mafia. Et l’homme
que les employés d’Anthony cherchaient ne serait-ce pas Christian ? Pourquoi supposait-elle des choses pareilles ? C'était
une coïncidence.
Durant tout le trajet, elle se répéta que cela ne pouvait être qu'une coïncidence.

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ princesse.samara   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
ÇáÚÖæíÉ: 71788
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56
CHAPITRE 13
A peine eut-elle ouvert la porte qu’une arme fut braquée sur elle.
- Que faisiez-vous ? Questionna Anthony. J’étais mort d’inquiétude.
- Je... posez cette arme.
- Excusez-moi, dit Anthony en rangeant son arme.
- J’étais chez Shéhérazade.
- Que faisiez-vous là-bas ?
- Elle m’a demandé de passer, mentit-elle. Elle voulait prendre mes mesures pour me confectionner une robe.
- Pourquoi vous poursuit-on ?
- Je ne sais pas.
- Vous ne le savez pas ?
- Je vous l’ai dit. Je n’en ai pas la moindre idée.
- Et votre copain ?
- Il ne m’a rien dit. Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? Et comment savez-vous tout cela ?
- Je vous ai vue courir avec deux types à vos trousses et je vous ai perdus.
- Je croyais que vous aviez du travail…
- Oui, mais tout s’est fait rapidement.
Anthony s’avança vers elle et l’enlaça.
- J’ai eu très peur de vous perdre.
Il avait eu peur pour elle. C’était formidable !
Ce fut de courte durée car il la relâcha violemment et regagna sa suite sans un regard. Que se passait-il encore ? Elle
avait une envie folle d’étrangler Anthony de ses propres mains. S’il croyait qu’elle allait courir après lui, il se mettait le
doigt dans l’oeil. Elle en avait vraiment assez de ses sauts d’humeur. Qu’il aille au diable !
Elle prit une bouteille d’eau minérale et la versa dans un verre qu’elle prit avec elle dans sa chambre. Elle fouilla dans
son sac et prit les cartes postales. Avait-elle oublié une personne ? Elle ramassa la feuille où était inscrit les noms. Elle
n’avait omis personne. A y penser, elle avait écrit un poème pour ce goujat d’Anthony. Où avait-elle mis la feuille ? Avant
de partir, se souvint-elle, elle en avait fait une boulette qu’elle avait jetée... sur le bureau. Cependant il n’y avait rien. Elle
vérifia par terre. Aucune trace. La femme de chambre avait dû la jeter. Heureusement... qui sait si Anthony l’avait lu.
♦♦
Anthony sortit de son portefeuille, une feuille froissée et relit le contenu pour la centième fois. C’était un poème que
Christelle avait écrit à un homme qu’elle aimait. Il en était sur, ce poème ne lui était pas dédié.
Elle parlait d’un homme attirant et intelligent. Il était loin de l’image qu’elle dépeignait.
Puis après l’avoir plié, il le rangea dans son portefeuille. Il détestait déjà l’homme à qui était adressé ce poème même
s’il ne l’avait jamais vu. C’était peut-être l’homme de ce matin.
♦♦
Dans la suite voisine, Christelle s’était passée un pantalon à pince et une chemise noires. Elle s’apprêtait à sortir
lorsqu’Anthony pénétra dans la pièce après avoir frappé à la porte de communication et avoir attendu l’accord de
Christelle.
- Vous avez assez boudé ? Demanda Christelle.
- Boudé ?
- Bouder ou préféreriez-vous... rechigner ?
- Je ne boude pas et je ne rechigne pas ! Gronda-t-il.
Il rentra dans son appartement en claquant violemment la porte.
- Moi aussi je peux faire ça !
Et à son tour Christelle claqua la porte d’entrée.
Oh cet homme... il était impossible ! Elle avait dit ça pour le taquiner. Pourquoi l’avait-il emmenée si c’était pour lui
faire la gueule ? Elle enfouit les cartes postales dans la boite aux lettres jaune situé à quelques pas de l’hôtel. Elle n’avait
pas envie de rentrer pour subir l’air renfrogné ou le silence d’Anthony. Et pas question de se promener aujourd’hui toute
seule. Elle avait qu’à se rendre au bar de l’hôtel. Elle n’y était jamais allée. C’était une occasion à ne pas perdre.
Elle traversa donc le hall de l’hôtel et prit l’ascenseur pour se rendre au sommet. Elle ne s’était pas trompée, c’était
bien là. Il y avait très peu de personne. Elle s’assit sur l’un des fauteuils près du bar et commanda un cocktail. Le premier
verre était facturé vingt-deux euro quelque soit la boisson. Elle n’en avait jamais goûté d’aussi bon.
- Salut Chris !
Le nouvel arrivant qui n’était autre que Christian Scan prit place à côté d’elle.
- Je suis descendu à cet hôtel. Je me suis dit que je t’avais mis dans de sale drap.
- Personne ne t’a suivi ?
- Non, j’ai fait attention.
57
- J’ai demandé à un ami de faire une enquête
- Super ! Tu m’as l’air bien sombre. Pourquoi ? Demanda-t-il devant son visage triste.
- Pour rien.
- A cause de moi ?
- Non, répondit-elle précipitamment.
- Tu en es sûre ?
- Sûre et certaine. C’est seulement une querelle d’a... que j’ai eu avec Anthony.
- Anthony ?
- L’homme avec qui je suis venue ici.
- Ton petit ami ?
- Non.
- A quoi ressemble-t-il ?
- A... l’homme qui vient juste d’entrer.
Christian se retourna.
- Sa tête me dit quelque chose. Où l’ai-je vu ?
- Dans un journal peut-être.
- Il est célèbre ?
- Il est connu. Anthony Luciano.
- Des voitures Luciano ?
- Oui.
- Tu me le présentes.
- Je ne sais si... écoute Christian, si Anthony te pose des questions sur ce matin. Tu diras que tu ne sais pas la raison
pour laquelle des hommes étaient à ta poursuite.
- Pourquoi ?
- Il arrive. Fais ce que je te dis.
- Bonjour, s’adressa Anthony à Christian.
- Bonjour.
- Anthony, je vous présente Christian Scan. Christian, voici le fameux Anthony Luciano.
Tous les deux se serrèrent la main.
- J’ai toujours été admiratif de vos voitures, avoua Christian.
- Tant mieux. Christelle, je voulais m’excuser.
S’il croyait qu’elle allait lui pardonner facilement. S’il croyait qu’il pouvait jouer avec ses sentiments. S’il croyait que
c’était une femme qui pouvait accepter ses différents sauts d’humeur tout au long d’une journée. Il pouvait toujours courir.
Eh bien cette fois-ci, il avait dépassé les bornes.
- Non, je n’accepte pas vos excuses.
- Quoi ?! Répliquèrent en même temps Anthony et Christian.
- Je ne vais tout de même pas me répéter.
Anthony se leva et partit la tête haute.
- Que te prend-t-il ?
- J’en ai seulement marre de lui.
- Que t’a-t-il fait ?
- Arrêtons de parler de lui. Je sais que tu as envie de faire plus ample connaissance avec lui cependant ce sera pour un
autre jour.
Il haussa les épaules.
- Cela me convient.
- Quel est le numéro de ta chambre ?
- Le deux cent quarante sept.
- Tout juste à côté de la mienne, le deux cent quarante cinq ? Tu dois être sacrément bien payé pour t’offrir une suite
de ce genre.
Christian ne put que sourire.
- Voisin, voisine comme avant. Tu te souviens des parties d’échecs que nous faisions.
- Oui. Et l’élève avait dépassé le maître. Tu as été d’une très grande patience avec moi.
- On avait tellement l’habitude de jouer le vendredi que tous les étudiants qu’on connaissait et qu’on ne connaissait
pas rentraient dans la chambre et assistaient à la partie. Tu joues toujours aussi bien ?
- Je ne sais pas. La dernière fois que j’ai joué c’était avec Anthony dans l’avion et j’ai gagné. Rien ne s’oublie
finalement.
- J’ai une idée. Je t’invite à dîner...
- Non, c'est à mon tour et ne proteste pas. Tu sais que je suis têtue.
- Tu m'invites donc à dîner et, ce soir, on fait une partie d'échec comme au beau vieux temps.
- Tu as un jeu d’échec ?
- Toujours le même que j’emporte avec moi.
- Fabuleux.
Christelle jeta un coup d'oeil à sa montre.
- Il faut que je rentre. Le temps de prendre un bain, de me changer et on y va.
- Je dois y aller aussi, le temps de défaire mes bagages.
58
Christelle et Christian sortirent du bar bras-dessus, bras dessous. Christian laissa Christelle devant sa porte. Elle hésita
un instant avant de frapper à la porte d'Anthony. Celui-ci prêt à sortir la dévisagea avec froideur. Elle hésita quelques
secondes avant de lui proposer de se joindre à eux au dîner.
- Merci, mais je sors.
Anthony ferma la porte après lui avoir souhaité une bonne soirée avec indifférence. Il partit sous l'oeil ébahi de
Christelle.
Elle passa une très bonne soirée en compagnie de Christian sans penser à Anthony. Après la partie d'échec où elle
perdit, Christian prit congé.
♦♦
Le jour suivant, le serveur lui apporta son petit déjeuné composé de café, de lait, de sucre, de croissant et de pain au
chocolat appétissant ainsi que des biscottes et du beurre. Tout en buvant son café, elle feuilleta le journal et s'attarda dans la
rubrique sport. Lorsqu'elle tourna la page, une photo attira son attention. Anthony dans les bras d'une blonde et sous cette
photographie était écrit:
Anthony Luciano et Kate Wentworth se sont réconciliés après leur rupture de mariage. Quand vont-ils nous annoncer
leur prochain mariage ?
Ce fut comme un coup de poignard au coeur. Anthony et cette femme avaient failli se marier. Et maintenant, ils étaient
réconciliés et souhaitaient se marier à nouveau. Tout ça à cause d'elle. Anthony passa la tête à l’embrasure de la porte.
- Puis-je entrer ?
- Faites comme chez vous.
Il entra dans la pièce en titubant et arriva jusqu'à elle avec grande peine.
- Auriez-vous des aspirines ?
Sans lui répondre, Christelle se leva et prit une boite d'aspirine effervescente qu'elle lança sur la table. Il la ramassa et
jeta une aspirine dans un verre d'eau.
- J’ai mal à la tête, gémit Anthony.
- Tant mieux pour vous.
- Que disiez-vous ?
- Que... Que je vous plains énormément.
- Merci.
Qu'avait-il fait cette nuit ? Avait-il bu à cause d'elle ? Non ! Il avait dû fêter ses retrouvailles avec... avec Kate
Wentworth. Depuis quand se voyaient-ils. Etait-il allé chez elle lorsqu'il avait découché ? Elle dévisagea Anthony. Allait-il
s'évanouir ?
- Anthony vous allez bien ? Ne vous évanouissez pas.
- Je suis en pleine forme.
- Cela se voit.
- Je... ma tête tourne.
Tout à coup, il s'évanouit. A moins qu'il ne dorme profondément. Fallait-il le réveiller ? Oui ! Elle tapa sur sa joue
plusieurs fois en prononçant son nom. Mais il ne se réveilla pas.
« Il l'aura voulu, songea-t-elle. »
Elle prit un verre d'eau glacé et lui lança à la figure. Anthony sursauta.
- Que se passe-t-il ?
- Vous vous êtes évanoui. Je vous conseille d'aller vous coucher dans votre chambre.
- Je n'ai pas envie de...
Une personne frappa à sa porte. Christelle laissa Anthony à son triste sort pour ouvrir à Christian. Il entra et
l'embrassa.
- Je suis *******e de te voir.
- Je te dérange ? Interrogea Christian.
- Pas le moins du monde, répliqua Christelle.
- Bonjour ! Lança Christian à Anthony.
Anthony en guise de salut hocha la tête.
- Je vous ai dit d'aller vous coucher.
- J'y vais. Je ne vous dérangerai pas une seconde de plus.
Il se leva et manqua de s'étaler par terre si Christian ne l'avait pas retenu.
- Lâchez-moi, je n'ai pas besoin de vous ! Cria-t-il en repoussant Christian de toutes ses forces.
Puis il regagna sa suite en titubant. Christelle avait envie de l’aider mais la peur qu'Anthony la rejette l'en empêcha.
Pourquoi avait-il refusé le secours de Christian ? Parce qu'il était ivre. L'homme qu'elle aimait était saoul. Ne pouvaient-ils
pas passer une bonne semaine à Paris en amoureux ? Pourquoi était-elle tombée sur la photo ? Maintenant, elle savait
qu'Anthony l'avait emmenée que pour se distraire. Et lui qui prétendait lui avoir proposé ce voyage spontanément. Quel
menteur il faisait !
- Christelle tu te sens bien ?
- Oui. As-tu pris ton petit déjeuné ?
- Non.
59
- Viens le prendre avec moi.
♦♦
- Dépêchez-vous les filles ! Dans moins de trente secondes c'est à nous, s'écria Shéhérazade. Stéphanie c'est à toi,
ensuite Brenda et Christelle.
Christelle attendait à côté de Shéhérazade afin que celle-ci lui donne les robes à mettre.
- Shéhérazade, j'ai le trac, dit Christelle.
- Je t'assure qu'il n'y a pas de quoi avoir peur. Ce n'est qu'un défilé privé.
- Oui mais...
- Imagine toutes les personnes nues dans la salle.
- Tu veux rire.
- Non. Il parait que c'est une très bonne thérapie pour ne plus avoir le trac. Au moins, j'ai réussi à te soutirer un
sourire. Ca va bientôt être à ton tour. Les robes que tu dois mettre sont sur ces cintres... il y en a six dont la dernière est la
tienne.
- Ce sont les robes qui étaient chez toi ?
- Oui, je te laisse. Habille-toi vite et si tu as un problème pour les mettre, tu demandes à l'une des filles de t'aider. Bon
courage.
- Merci. J'en aurai bien besoin.
Christelle n'eut aucun mal à enfiler la première. Elle inspira et expira très doucement devant l'entrer avant que n'arrive
Brenda. Lorsque cette dernière passa devant elle, elle lui sourit pour l'encourager, Christelle entra dans la salle où se
trouvaient sûrement certaines célébrités. Elle bougea les hanches comme lui avait appris Shéhérazade tout en souriant. Sa
frayeur avait disparu d'un seul coup. Au moment où elle pivota, elle croisa un regard surpris. Celui d'Anthony. Est-ce que
Shéhérazade le lui avait dit ? Non ! Puisqu'il avait l'air stupéfié de la trouver sur cette scène. Elle distingua le visage
familier d'une femme à sa droite. Où l'avait-elle vu ? Dans le journal avec Anthony. Kate Wentworth ! Elle revint dans les
coulisses avec un sourire crispé. Tout en se changeant, elle songea aux deux jours précédents. Depuis le jour où Anthony
fut ivre, celui-ci n’arrêtait pas de l'éviter volontairement. Pourquoi ? Elle n'en savait rien comme toujours. Et il n'était
même pas allé à la Tour Eiffel le mercredi alors qu'il le lui avait promis.
- Tu as été du tonnerre Chris !
- Merci.
- Merci a toi.
Plus Christelle défilait et plus son angoisse disparaissait. Tout se passa très vite. Elle avait tout juste le temps de
changer de robe que c'était déjà son tour d'y aller. A chaque passage, elle reconnaissait des visages familiers, dont
beaucoup étaient ceux de star de la télévision ou encore de la chanson. Au moment où elle entr’apercevait Anthony, elle
prenait peur et était sûre de se ridiculiser devant lui en faisant un mauvais pas. Enfin, il ne restait plus qu'une seule robe, sa
robe spécialement faite par Shéhérazade pour elle. De plus, c'était elle qui clôturait le spectacle. Elle s'avançait d'une
manière impériale, tous étaient silencieux. On aurait pu entendre une mouche voler. Lorsqu'elle arriva à l'entrée des
coulisses, il lui semblait avoir parcouru des centaines de kilomètres. Enfin, toutes les filles entrèrent sur le podium en
compagnie de Shéhérazade. Tous les invités se levèrent et applaudirent.
- Vous avez été extraordinaire les filles ! S'exclama Shéhérazade après qu'elles se soient toutes changées.
- Merci, répondirent-elles en coeurs.
La pièce commençait à se vider et Christelle s’apprêtait à partir au moment où Shéhérazade l'interpella de l'autre bout
de la pièce. Christelle se dirigea en direction de Shéhérazade qui lui tendit un paquet.
- C'est ta robe.
- Merci, tu es sûre de ne pas vouloir la vendre ?
- Sais-tu pourquoi je suis tant renommée ?
- Parce que tes créations sont superbes et uniques.
- Sais-tu pourquoi elles sont tellement uniques ? Non ! Et bien, c'est uniquement parce que je ne travaille pas pour
l'argent mais parce que j'aime mon métier. Si un jour, je venais à créer mes robes pour de l'argent, elles ne seraient plus...
- Magiques.
- On pourrait le dire.
- Je te comprends, moi aussi j'aime ce que je fais. Merci encore… et on se revoit avant mon départ.
- Oui.
- Je te laisse.
- Tu n'attends pas que je te ramène ?
- Non merci, il fait beau et j'ai envie de marcher.
- Comme tu veux.
- Ciao.
- Salut.
Grâce à Shéhérazade, Christelle s'était rendu compte que piloter était toute sa vie. Sans Shéhérazade, cette révélation
ne lui serait pas apparue si tôt. Maintenant, elle avait découvert pourquoi son père lui avait proposé de reprendre la
succession. Il savait d'avance qu'elle aimerait ce sport tout en sachant qu'elle n'était pas encore attirée par cela. Il le savait
depuis le début. Quel homme extraordinaire, son père.
- Christelle, s'entendit-elle appelée par une voix familière.
60
Elle n'avait pas envie de lui parler. Elle prit dans son sac les écouteurs de son lecteur MP3 et l'alluma. Elle continua
son chemin comme si elle ne l'avait pas entendu. Elle regarda à gauche et ne vit pas la Luciano A180. Il avait du renoncer,
pensa-t-elle lorsqu'une main se posa sur son épaule. Elle s’arrêta net.
- Enlevez votre casque.
- Quoi ? Fit-elle innocemment.
- Voilà ! Dit Anthony en le lui enlevant lui-même.
- Que me voulez-vous ?
Au lieu de répondre à sa question, il dit :
- Venez, ma voiture est garée en double file.
- Je m'en fiche.
- Pas moi !
Il la prit par le bras sans ménagement et la fit asseoir sur le siège du passager, puis démarra. Christelle remit ses
oreillettes.
- Enlevez ce casque, bon sang !
C'était une réplique qui ne permettait aucune protestation.
Elle obéit en enlevant le casque mais cependant, garda le silence.
- Que faisiez-vous sur le podium ?
- Vous n'aviez qu'à ramener l’autre avec vous.
- Qui ça ?
- La femme avec qui vous étiez au défilé.
- Ah, Kate ? Mais on dirait bien que vous êtes jalouse !
- Non ! Qu'allez-vous imaginer ?
- Rien. Alors, que faisiez-vous sur le podium ?
- Cela ne se voyait-il pas ?
- Très drôle, alors ?
- Shéhérazade m'a demandée un service.
- Avez-vous songé un instant que vous pourriez être reconnu par les types qui vous ont pourchassé ?

 
 

 

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ÞÏíã 10-03-10, 05:19 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 33
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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
ÇáÚÖæíÉ: 71788
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 417
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61
CHAPITRE 14
Dans un bureau très luxueux, trois hommes discutaient. L’un d’entre eux se trouvait assit derrière un très imposant bureau noir. - Vous ne les avez pas encore retrouvés ? - Non monsieur... - Taisez-vous ! Ca suffit ! Si vous ne les retrouvez pas d'ici quarante-huit heures, c'est vous que je tuerai espèce de petit merdeux. - Mais Monsieur... - Pas de justification ! Vous avez laissé échapper un homme et une femme. Et toi, tu t’es laissé semer par une femme ! Mais je n’en crois pas mes oreilles ! S’écria-t-il en serrant le poing. - Mais Monsieur... cette femme m’a pris par surprise lorsqu'elle est passée près du camion. J’ai cru qu'elle allait y passer. - Pour être passé, elle est passée, ironisa-t-il. - Je voulais dire qu’elle allait mourir, rectifia Jack - Vous me prenez pour un âne. J'ai bien compris, espèce de zigoto ! Une personne frappa et attendit que la voix du boss des boss s'éleva dans la pièce. - Qu'y a-t-il ? - Je voulais avertir Jack et Lolé que nous avions retrouvé la trace des deux personnes. - Tant mieux pour eux. Allez-y maintenant et que je ne vous revois pas sans eux. Je les veux morts ou vifs ! - Oui, Monsieur Montana ! S'exclamèrent les deux hommes en sortant du bureau. Dès que Jack referma la porte, Lolé prit Steve par l'encolure et le secoua. - Ne t'avise plus de nous ridiculiser devant le patron sinon... - Je n'en avais pas l'intention, je te le jure. - Y'a intérêt. Où se trouvent-ils ? - A l'hôtel Concorde Lafayette. - Ils ne lésinent pas sur l'argent à ce que je vois ! Puis Lolé éjecta Steve par terre. - Ramène-toi Jack, le temps presse ! Ils prirent la BMW cabriolet vert bouteille, intérieur cuir bordeaux qui appartenait au fameux Lolé et se rendirent à l'hôtel. Montana était un homme dont les paroles n’étaient pas à prendre à la légère. S'ils ne chopaient pas ces deux personnes avant deux jours, il fallait s'attendre à les retrouver morts. Montana était souvent comparé à Al Capone. Dès qu'ils entrèrent à l'hôtel, ils croisèrent Anthony et ne s'aperçurent pas que Christelle était à la réception en train de régler une certaine affaire avant leur départ pour le Brésil. Au moment où Christelle se retourna, elle reconnut les deux hommes qui l’avaient poursuivie mardi. Elle se cacha derrière un pilier et attendit que les deux hommes disparaissent. Puis elle demanda au réceptionniste d'appeler la chambre de Christian Scan. - Christian, c'est Christelle, ne m'interrompt pas. Les deux hommes de mardi sont dans l'hôtel et ils s’apprêtent à prendre l'ascenseur. Va-t-en de ta chambre et prends l'escalier tout de suite ! - Merci Christelle. Ciao. - Fais attention à toi. Puis, elle partit au pas de course jusqu'à la limousine qui attendait près de la porte. - Que faisiez-vous ? Questionna Anthony. - J'avais des choses importantes à régler. Les deux derniers jours passés avec Anthony furent merveilleux. Ils étaient allés à la Tour Eiffel, s’étaient promenés dans les jardins, étaient allés dans les fêtes foraines où il lui avait gagné une grosse peluche. Elle se promit de ne jamais oublier son séjour à Paris. Mais était-il sur ses talons à longueurs de journée pour mieux la surveiller ? ♦♦ - Où allez-vous ? S’enquit Anthony lorsqu’il croisa Christelle dans le hall de l’hôtel Diamond au Brésil. - A l’aéroport, je vais chercher mon frère, répondit-elle d’un ton froid. - A votre retour, je souhaiterai vous parler. - Ok. Christelle monta dans le taxi qu’elle avait réservé et se détendit. S’il croyait la revoir de sitôt, il pouvait se mettre le doigt dans l’oeil. Depuis le début, il jouait un double jeu avec elle. Christelle avait découvert, en première page d’un magasine de célébrité, une photo de Kate et d’Anthony. Ce dernier, en costume gris, était en train de mettre au doigt de Kate une bague. Sous cette photo était inscrit : Le bel Anthony Luciano a fait sa demande en mariage pour la deuxième fois à la sublime Kate Wentworth devant nous. Souhaitons-leur tout le bonheur du monde.
62
Christelle s’était mise à pleurer comme une madeleine encore une fois. Après avoir fait une balade en taxi, elle revint à l’hôtel Diamond sans être vue de personne à l’exception du portier. Arrivée dans sa chambre, elle se sentit si lasse qu’elle préféra se coucher directement. Trois coups à la porte, la réveillèrent. Avant d’ouvrir la porte, elle mit les vêtements de son frère qu’elle avait empreintés, sa casquette et ses lunettes de soleil. Anthony se trouvait à la porte. - Puis-je entrer ? Christelle hocha la tête mal à l’aise du rôle qu’elle était en train de jouer. Et s’il l’avait reconnue ? - As-tu fait bon voyage, Ben ? Christelle hocha de nouveau la tête. Un demi-sourire satisfait se forma sur ses lèvres. Il ne l’avait pas reconnue. C’était parfait. - Pourrais-je savoir où est ta soeur ? Je lui ai demandée de me retrouver et je ne l’ai pas encore vue. Christelle ne pouvait pas parler car sa voix pouvait la trahir. Elle avait complètement oublié de la perfectionner. Comment allait-elle faire ? Toute cette mise en scène se révélait plus dur qu’elle ne le pensait. Il fallait qu’elle trouve une solution. - Alors ? Fit la voix impatiente d’Anthony. - Salut grand frère ! S’exclama Rebecca en embrassant son frère et Christelle. - Que fais-tu là ? Demanda Anthony. - Je suis venue supporter Ben. Maintenant, tu vas nous laisser seule, dit-elle en poussant son frère vers l’extérieur. - Mais... Rebecca avait du caractère. Elle comprenait pourquoi son frère était tombé amoureux d’elle. Après avoir fermé la porte, Rebecca la poussa sur le lit et se mit sur elle. - Je ... - Chuuut ! Rebecca lui enleva la casquette et roula à côté d’elle. - Il faut que je t’explique, Rebecca. - Il n’y a rien à expliquer. Où est Ben ? Rebecca se tenait debout devant elle, les mains sur les hanches. Elle allait tout faire capoter. En arriver jusque là pour rien. - Il est... il est... - C’est bon. Ne me donne pas d’explication. Je sais tout. - Tout ? - Ton frère passe des examens et tu le remplaces. - Tu ne vas rien dire à ton frère ? - Non. Et je suis ici pour t’aider. C’est ton frère qui m’envoi. - Merci, je ne savais pas quoi faire. - Je suis arrivée au bon moment, hein ? Rebecca avait le sourire aux lèvres. - Oui. - Comment vas-tu faire pour jouer deux rôles ? - C’est pourtant facile. On dira que Christelle est rentrée au Wisconsin. - Bien joué ! Et pour ta voix ? - Le temps que je m’entraîne à parler comme un garçon. Tu diras que j’ai une extinction de voix. - T’as tout préparé à l’avance. - Pas du tout, j’ai eu cette idée lorsque tu es arrivée. - Je vois que je t’inspire. Rebecca lui donna ensuite des nouvelles de son frère. Celui-ci était prêt à passer son concours. ♦♦ Anthony cherchait Christelle depuis des heures sans aucun succès. Son téléphone était sur messagerie. Elle ne devait pourtant pas être bien loin. Ce qu’il avait à lui dire était d’une importance capitale. Cela allait peut-être changer sa vie. D’un pas décidé, il se rendit à la suite de Christelle. Ben apparut à la porte. - Excuse-moi de te déranger encore mais je voudrais savoir si Christelle est de retour ? Au lieu de répondre, Ben fit des gestes auxquels Anthony ne comprit strictement rien. Sa soeur devança la réponse à la question qu’il allait poser. - Ben a une extinction de voix. - Donc il ne pourra pas me dire où est sa soeur. - Christelle est retournée au Wisconsin après nous avoir attendus à l’aéroport. - Pourquoi ? - Des tas de chose à faire, nous a-t-elle dit, répondit Rebecca. - Je vois ... Sans rien dire d’autre, il tourna les talons.
63
Christelle avait pris la fuite à cause de lui. Il avait été trop vite. Il avait voulu lui faire l’amour à Paris, et la veille, il avait déclaré sa flamme. Il aurait dû attendre et ne pas lui dire qu’il l’aimait. Il se rendait maintenant compte que c’était une erreur. D’un pas nonchalant, Anthony se dirigea au bar. - Vous désirez ? Demanda le barman. - Un gin to ... Heu ! Un coca, s’il vous plaît. Depuis le début, il s’y était mal pris avec Christelle. Il ne connaissait rien d’elle. Il ne connaissait pas sa couleur préférée, son plat préféré ni l’endroit où elle aimait passer la plupart de son temps, … il fallait qu’il y remédie. Anthony sourit à la pensée qui lui revint en mémoire. Lorsqu’il était gamin, pour séduire les filles, il leur tirait les cheveux. Mais cela n’avait jamais marché. Il intercepta au vol des informations télévisé sur la formule 1. « Eh oui ! Demain sera le grand jour, disait le journaliste ». Pour Anthony, cela ne lui faisait ni chaut ni froid. Heureusement que son père ne l’entendait pas. Pendant plusieurs années Anthony l’avait haï. Il le faisait travailler plus qu’un autre employé, il le surchargeait de paperasse pendant les vacances, il l’humiliait souvent devant ses copains et ses collègues. Il avait pris ça pour de la provocation. A chaque fois que son père l’humiliait dans un domaine quelconque, Anthony excellait sur ce même domaine. Il avait compris bien plus tard que son père avait fait cela pour son bien. Il avait passé seulement deux années à s’entendre avec lui, à découvrir un nouvel homme. Il s’en voulait jusqu'à maintenant, de ne pas s’être approché plus de lui avant. Il finit son verre, laissa l’argent sur le comptoir et sortit. ♦♦ - Juste derrière Tony Malone, regardez bien c’est Khaled Kodad qui est bien décidé à aller chercher une performance. Khaled qui nous a avoué avoir tourné avec une voiture très lourde en essence. Khaled a déjà réglé sa voiture pour la course. Il n’a pas cherché à réaliser une performance exceptionnelle, Khaled a travaillé pour mettre sa voiture en configuration en course... maintenant apparemment, l’Algérien s’achemine vers un temps de qualification, il devra aller chercher la performance de Ben Gordon mais il est gêné pour le moment par l’ami qui devrait s’écarter. Et on s’aperçoit ce matin avec le dernier temps de Gordon que les Springs Luciano sont encore largement devant les autres... et que cette séance va peut-être permettre aux écuries de rattraper le retard mais on est déjà presque à une seconde et demie des temps des autres voitures. On a aperçu dans les séances de ce matin que Ben Gordon... a chaque fois qu’il partait... il était en canon dans les partiels. Vous savez qu’il y a trois partiels sur le circuit et que tous les partielles étaient très bon... mais il ne les a jamais fait en même temps... Soit qu’il avait été gêné, soit qu’il rentrait au stand et ça permettait de juger sur le comportement de sa voiture. On était persuadé qu’aujourd’hui, il irait certainement vite l’après-midi et on pourrait même prédire qu’il sera en pôle position à la fin de la séance et on va voir c’est ce qu’il va arriver et, à moins que son coéquipier Kodad... Heu ! Relève la tête et les épaules et amène sa voiture en première position à côté de lui, mais il va avoir beaucoup de mal, je crois à rivaliser avec Gordon ici. Khaled Kodad est deuxième après Ben. Pierre Martin n’a fait que deux tours et pour le moment n’est pas vraiment décidé à chercher les moteurs Luciano. James Brook est troisième. Khaled est premier. Il a fait comme Ben, il a amélioré au fur et à mesure les tours pour effectuer la pôle position. Pierre Martin monte lui aussi dans la hiérarchie. Nous sommes dans la quarantième minute de cette heure de qualification et la hiérarchie est la suivante qui sera communiquée par David Jensen. - Merci Steffen Back. En première position nous avons Khaled Kodad suivie de Pierre Martin et de Ben Gordon. En quatrième position Tony Malone devant James Brook et N’Guyen. En septième et huitième position Warren Connor et Nasser Merimée. Puis nous avons Zack Valletti et Nick Morrison qui sont suivie par Luke Spencer, Matt Browning et Andrew Dickson. En quatorzième position, il y a Brad Garisson devant Simon Wells et Hamed Ziane. Enfin à la dix-septième place et dix-huitième place, nous avons Christophe Ramson et Shad Shépard. - Brian Logan est dans son troisième tour lancé, maintenant on sait qu’il y a de la marge possible. Brian c’est sérieux. Meilleur vitesse de pointe ici pour l’instant sur l’autodrome de Sao Paulo, ce qui prouve d’ailleurs les progrès du moteur Mercedes et Brian est donc un client très sérieux... Quatrième temps derrière Ben Gordon. Il vient juste de passer devant James Brook qui est encore en piste lui aussi, Brian Logan est dans son quatrième tour lancé et il n’attaque pas très fort en fait. Il ne cherche sans doute pas à attaquer dans les chicanes, ne voulant pas abîmer sa voiture qui saute énormément quand on passe les vitesses. Brian qui est crédité du huitième temps puisque Warren Connor vient juste de passer devant son coéquipier. Warren Connor quatrième temps, 1 : 24 : 976. C’est la bagarre entre les deux pilotes Mc Laren. Et maintenant c’est une Jordan Peugeot qui est en piste et il faut noter que Nasser Merimée, le marocain est crédité du neuvième temps juste devant N’Guyen qui était intercalé entre les deux Jordan Peugeot puisque Zack Valletti est crédité du onzième temps. Et maintenant, c’est Nick Morrison qui est crédité du treizième temps pour le moment, en piste, qui est assez loin. Alors que Nasser va améliorer peut-être son temps. Trois cent mètres à parcourir pour avoir le verdict de ce chronomètre par rapport à Khaled Kodad. - Voyez que c’est très loin... très loin et que on ne peut pas mettre ce mauvais chrono, il faut l’appeler comme ça... au crédit du moteur Peugeot qui fait toujours beaucoup d’effort mais hélas le châssis Jordan n’est pas très bon. Attention... c’est important Khaled prend la piste sans doute pour ce qui sera son deuxième round, deuxième tentative. Nous avons sur la piste, Martin Logan. Khaled améliore son temps. Khaled Kodad peut encore l’améliorer avant de regagner le stand… - Non, il n’a pas du tout amélioré son temps. Pierre Martin va peut être chercher la performance de l’algérien. - Le pied sur l’accélérateur, il enclenche la dernière vitesse, c’est parti. Va-t-il être en mesure d’aller chercher... Non, il est plus loin, il est au dessus de la barre des vingt-cinq. - C’est moins bon que son premier temps.
64
- C’est moins bon que son premier temps alors que, maintenant, Ben Gordon… il reste une minute cinquante, c’est chaud pour cette séance qualificative. Steffen, c’est le moment ou jamais pour Ben Gordon maintenant d’essayer de déborder Khaled Kodad. 1 : 24 : 204, c’est le temps à battre mais il n’a pas d’aspiration devant lui mais... - Deuxième temps. Il passe devant Pierre. Il reste un tour maximum pour aller chercher cette pôle position que détient pour le moment Khaled qui a parcouru le tour, Ben Gordon aussi donc Khaled doit normalement encore être en train de tourner alors qu’ici c’est Ben Gordon. - Le classement pour l’instant est le suivant: Kodad, Gordon, Martin, Logan, Connor, Brook... - Oh la la.. - C’est mieux, c’est mieux mais c’est... - Trop loin. - Logan, c’est fait un petit travers en doublant la voiture. Il s’est récupéré. Il a évité la pile de pneu donc ce tour là... - C’est foutu. - C’est foutu. - Alors que Khaled Kodad est crédité du meilleur temps. Tout le monde espérait... je dis... d’avoir travaillé comme des fous en février. Tout le monde disait on va... on s’est rapproché certainement des Spring Luciano et on voit aujourd’hui que l’écart est toujours là. - Si Ben Gordon réussit à passer avant le drapeau à damier, il peut boucler un autre tour. - C’est fait pour Pierre Martin qui à le troisième temps. Le drapeau à damier s’abaisse. - Il y a Gordon encore en piste, Martin également mais cela me paraît mal engagé. Pierre Martin toujours à l’attaque, utilisant le maximum de piste... tout ce qui est possible de bordure, de terre, il va vraiment faire le maximum. - Ben Gordon dans sa dernière tentative et on va savoir tout de suite le résultat... non, c’est trop loin. - Trop loin. Et voilà Gordon qui rentre au stand. Verdict du Chrono : troisième temps pour la Ferrari malgré ce contre braquage. - Voici les places finales: Kodad, Gordon, Martin, Logan, Connor, Brook, Malone, Morrisson, N’Guyen, Garisson, Ziane, Shépard, Valletti, Browning, Dickson, Mérimée, Ramson, Wells, Sébastini, Spencer, Ly et Sinclair. Christelle se rendit directement aux vestiaires avant d’enlever sa cagoule et de mettre sa casquette. A peine fut-elle sortie que tout le monde vint à sa rencontre et la félicita de sa seconde place. - Pour ton premier essai grand public, être second c’est formidable ! S’émerveilla Khaled. - Grâce à tes conseils Khaled. - Vous avez été grandiose ! Les félicita Anthony. Il ne reste plus qu’à faire la même chose pour demain. - Et on réussira ! S’écrièrent Christelle et Khaled. ♦♦ - Et nous voici de retour au circuit de Sao Paulo. Très beau circuit « Interlagos » de 4.292 kilomètres qui serpente entre les lacs Interlagos ici au sud de Sao Paulo au Brésil... un circuit très exigeant euh... Steffen, nous allons le boucler soixante et onze fois pendant ce grand prix, soit environ trois cent kilomètres... un circuit très exigeant aussi bien pour les châssis que pour les moteurs, aussi bien pour les hommes que pour les machines. - Oui pour les hommes, il faudra noter qu’Interlagos est un des rares circuits dans le championnat du monde de Formule 1 où l’on tourne à gauche, à l’envers des aiguilles d’une montre avec Imola. Et que de ce fait, comme c’est le premier grand prix de cette saison, les pilotes on beaucoup plus de problème parce qu’on s’aperçoit qu’il y a trois virages à droite et neuf à gauche sur ce circuit et que le coup des pilotes, sont plus habitué à partir et à avoir une musculation plus forte. - Alors beaucoup de bosses sur ce tracé et donc beaucoup de petites difficultés pour le réglage de... des voitures pour avoir un bon équilibre, les pressions de pneus, tout ça est important et dans ce tour de formation, cet ultime tour d’échauffement... et bien, les pilotes précisément surveillent tout ça. - Ils surveillent d’abord de chauffer les pneus à bonne température pour faire un départ correct parce que le premier tour est toujours très important au départ de... de la course de formule 1, et vous avez vu les pilotes, droite-gauche, droite-gauche, essayant de faire chauffer les pneus, le bord des pneus. Vous savez que le départ est d’une importance capitale sur les courses de formule 1 aujourd’hui. - Les voila qui arrivent donc sur la grille. Voyez la piste qui est un petit peu inclinée... on voit la voiture de sécurité à droite qui va fermer la marche. - Trois, deux, un et c’est parti. - Regardez Steffen, côte à côte avec les deux Luciano. - James Brook prend la tête. - Quel début de course sensationnelle ! - Gordon à encore perdu une place. - Gordon perd le contact. - Warren Connor a perdu le contact de sa Mac Laren, il est out. - Gordon est cinquième, Ben Gordon recule terriblement. En ce moment que se passe-t-il ? Peut-être un mauvais train de pneus, peut-être une stratégie différente lorsque... - Quel début de course tout d’abord Khaled, Brook, Logan, Martin, Gordon, Spencer - Pour l’instant ça ne tourne pas à l’avantage de Ben Gordon. - Khaled l’impérial prend le large. - Logan est obligé de s’arrêter.
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- Cette course est complètement dingue avec Khaled Kodad qui nous fait une tête à queue. Eh oui, Khaled Kodad a touché les pneus à l’entrée de la chicane. Incroyable... et pendant ce temps-là, Luke Spencer s’est arrêté également, lui en panne mécanique. Et devinez qui est en tête du grand prix... Eh bien, le voici, c’est James Brook au bout de six tours devant Pierre Martin qui s’est rapproché à deux secondes et neuf dixième. Et du coup Khaled Kodad, si vous voulez mon avis, n’aura pas de chance de se retrouver champion ce soir. Mais quel coup ahurissant et fou vient de se dérouler en six tours sous nos yeux avec Ben Gordon qui a tout de suite rétrogradé. - En tête, James Brook suivi de Martin, Browning, Gordon, Valletti, Merimée. - Première catastrophe de Khaled Kodad. - Poursuite infernale engagée entre Brook et Martin, deux secondes presque ronde. Ben Gordon perd pied à quinze secondes de James Brook, talonné par Valletti et Merimée en cinquième et sixième place. - Martin est en train de s’approcher de James Brook. - Les mécaniciens de Luciano sont prêts avec quatre pneus neufs, prêts à intervenir pour un ravitaillement éclair de l’américain. - Une autre sortie, celle d’Andrew Dickson. - Pour un grand prix, c’est très rapide. - Voilà Gordon pour son premier arrêt, huit secondes neuf. - Gordon qui ne marque pour l’instant pas de point. - Tony Malone qui a probablement cassé son moteur, ça tourne durement pour les mécaniques car les abandons sont nombreux : Connor, N’Guyen, Spencer, Garrison, Kodad, Morrison, Dickson et Malone, ça fait beaucoup. - Vraiment beaucoup. - Superbe James Brook, Superbe Martin qui sont à la tête du grand prix. Treize secondes huit pour Logan. - Brook et Martin sont roue dans roue, c’est un duel au sommet pour les grandes vedettes. - Ben est toujours dixième. - Il reste trente-cinq tours, ce qui est à la fois court et long. - Gordon est neuvième à cinquante-trois secondes de Brook. - Il est toujours en première place, suivit de Martin, Browning, Valletti, Merimée, Wells, Logan, Ziane, Gordon, Shépard, N’guyen. - Moment important, on est presque à la mi-course. - Browning s’est arrêté. Petit accident. Terminé pour Matt Browning. - Gordon, huitième avec une minute et deux seconde entre lui et Brook. Deuxième arrêt pour Ben Gordon qui repart aussitôt. - Moment symbolique, Gordon presque à un tour. - Un tour pratiquement... les deux leaders, flamboyants, formidables de ce grand prix de Brésil après l’abandon de Khaled Kodad. - Gordon qui vient de réussir son meilleur tour depuis le départ de course, donc preuve que... avec le train de pneus qu’il vient de chasser après sont deuxième arrêt, sa voiture est de plus en plus compétitive, ce qui permet de résister aux deux leaders du grand prix de Brésil. - Martin est en première position et Logan est revenu en troisième position. Gordon, huitième. - Ce n’est pas l’habitude des Luciano d’être à cette place. - Et le gagnant est Martin de l’écurie Ferrari. ♦♦ Christelle comme la dernière fois, se dirigea vers les vestiaires. Lorsqu’elle sortit, tout le monde était silencieux. Quel contraste par rapport à la veille. Anthony, un pied sur le mur, regardait droit devant lui. Christelle avait envie de s’élancer vers lui et de le serrer fort mais plusieurs choses l’en empêchèrent. Premièrement, elle jouait le rôle de Ben et non le sien et deuxièmement Anthony appartenait à Kate. Anthony s’avança vers le groupe. - Pourquoi êtes-vous si triste ? Il n’y a pas de quoi l’être. Hier, c’était bien parti et aujourd’hui pas. Ce n’est que le premier grand prix. Il faudra vérifier minutieusement les formules 1, elles ont des problèmes. Et nous allons faire la fête ! C’est l’entreprise qui régale. - Ouais ! Lancèrent toutes les personnes présentes. Le téléphone portable de Christelle sonna. - Salut Soeurette. - Salut Ben... c’est moi, dit-elle lorsqu’elle vit le regard surpris d’Anthony. - Je t’ai vue à la télé. Tu n’as pas fait une bonne performance. Tu es arrivée huitième. Que s’est-il passé ? - Des problèmes sur les voitures. Comment se sont passés tes examens ? S’enquit-elle en s’éloignant du groupe - Pour l’instant très bien. Je serai tranquille lorsqu’on sera samedi. Tu passeras le bonjour à Rebecca. - Promis. Je te souhaite bonne chance. Au revoir. Anthony, pendant son temps de conversation, s’était tenu à l’écart en pleine discussion avec Rebecca. Celle-ci passa son bras sous celui de Christelle lorsqu’elle arriva. - Patrick te passe le bonjour, Rebecca. - Patrick ? - Celui qui passe ses examens. - Ah ! Patrick !
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- Qui est Patrick ? Interrogea Anthony. - Un ami commun, répondit Rebecca. - Dites-moi. Qui a eu des nouvelles de Christelle ? - Elle m’a appelé hier pour me souhaiter bonne chance. - C’est tout ? - Oui ! Répondit-elle calmement alors qu’elle culminait de rage. De quoi se mêlait-il ? En fait, où était Kate ?

 
 

 

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Chapitre 15
Bien après ce désastre au Brésil, Christelle et Khaled s’étaient bien rattrapés en commençant par la France sur le circuit de Magny-Cours où khaled était arrivé en première position et Christelle en seconde. Ce fut en Australie, à Melbourn et en Allemagne à Hockenheim que Christelle gagna ses premières courses devant son coéquipier. Ils étaient placés respectivement à la seconde et troisième place. Ben était venu la rejoindre en Australie afin de pouvoir l’aider dans ses péripéties. A Monaco et sur le circuit de Spa en Belgique, Khaled remporta les deux victoires tandis que Christelle se retrouvait en quatrième puis en troisième position. A Barcelone, en Espagne, aucun des deux n’obtinrent le titre qui fut gagné par Pierre Martin, mais Christelle arriva seconde, en reléguant ainsi Khaled à la sixième place. Mais ce fut à Budapest, en Hongrie, que Christelle arriva vainqueur et Khaled en second place. Trois semaines plus tard, à Nurburgring, Luxembourg, elle dégringola à la quatrième place alors que Khaled se projeta à la première place. Au Portugal, à Estoril, elle rafla la seconde place devant son coéquipier. En Argentine, à Buenos Aires, elle resta à la même position alors que Khaled gagna encore une fois le championnat. A l’inverse du grand prix d’Argentine, le grand prix du Japon à Suzuka fut remporté par Christelle, Khaled se retrouva à la seconde place. Christelle, à Imola à San Marin, se retrouva dixième et Khaled fut premier. En Autriche à Al-Zeltweg, Christelle fut à nouveau seconde contrairement à Khaled qui perdit pied jusqu’à la septième place. En Grande Bretagne à Silverstone, Khaled reprit sa première place suivit de Christelle. Enfin l’avant dernier grand prix ne fut acquis ni par Christelle qui arriva troisième après Khaled mais par Brian Logan. Si l’on attribuait lors de chaque épreuve le barème suivant : la première place dix points, la seconde six points, la troisième quatre points, la quatrième trois points, la cinquième deux points et enfin la sixième un point, Khaled se trouvait pour l’instant champion du monde avec quatre-vingt-dix-neuf points et Christelle seconde avec un total de quatre-vingt-dix points. Il ne lui manquait plus que dix points. Pour être championne du monde, elle devait absolument arriver première et Khaled ne devait marquer aucun point. Si Khaled ne marquait ne serait-ce qu’un seul point, les deux leaders seraient à égalité. Le champion du monde serait incontestablement Khaled qui aurait gagné plus de courses que Christelle. ♦♦ Christelle, dans sa formule 1, attendait en première ligne, le départ de formation. Tous les mécaniciens, Tom, Rebecca et Anthony étaient autour des deux chicanes. Anthony s’accroupit à côté d’elle afin de lui parler. - Ben, bonne chance et sois prudent. Fais ce que tu dois, advienne que pourra. Christelle sourit sous sa visière. Elle ne s’inquiétait pas de ce qui allait en résulter. Surtout de la colère d’Anthony lorsqu’il saura que Ben n’était autre que Christelle. - Rappelons qu’hier c’était N’Guyen qui a occupé les hostilités dès le début de la séance avec un chrono d’1 : 23 : 810. Une performance qui n’a pas tenu bien longtemps puisque trois mètres plus tard, Khaled a amélioré de plus de six dixièmes. Puis le champion du monde était en piste dans son cinquième tour. Son temps intermédiaire était prometteur puisque Martin était alors en avance d’un dixième, mais cette chicane si délicate a perdu du temps, trop de temps. Le verdict du chrono était sans appel. A cause de cette petite erreur, il a perdu plus d’une demi seconde. D’autant que dans la foulé, Khaled Kodad a établi un nouveau record en 1 : 20 : 33 s soit deux dixièmes de mieux que la pôle position de l’année dernière. Vingt-cinq minutes avant la fin de la séance, James Brook est rentré au stand avec le troisième temps. Une bonne performance qui le place en deuxième ligne, juste derrière les Luciano. C’est dans son huitième tour chrono que Ben Gordon a essayé encore d’améliorer mais il a échoué pour seulement neuf millièmes de secondes. Nous avons donc respectivement de la première place à la dernière : Kodad, Gordon, Brook, Martin, Logan, Connor, Mérimée, Spencer, Browning, Ziane, Sebastini, N’Guyen, Valletti, Malone, Morrisson, Dickson, Garrisson, Wells, Ramson, Shépard et Sinclair et Ly. - On espère que le départ se déroulera sans encombre. Vingt deux voitures en course. Il fait beau, il fait chaud, assez lourd... le facteur pneumatique va donc une fois de plus jouer un rôle prépondérant dans la stratégie de... de chacun, dans les tactiques de course avec les arrêts au stand, les ravitaillements... et les changements de pneus. Les pneus tendres, les pneus durs. On sait que plusieurs gommes sont disponibles. Steffen Back, la chaleur aujourd’hui va imposer heu... plusieurs arrêts aux concurrents alors qu’une voiture n’est pas partie, c’est la Luciano. - La Luciano, oui ! La Luciano de Kodad. La tactique va être évidemment... totalement différente entre Good Year et Bridgeston puisque Good Year... y’a quatre écuries qui sont en pneus durs : Sauber, Mc Laren, Benetton, Jordan. Les trois autres écuries : Ferrari, Luciano et Tyrell sont parties en pneus tendres alors que chez Bridgeston, les quatre écuries: Arrows, Prost et Stewart... et heu... - Minardi. - Minardi, excusez-moi, sont partis en pneus tendres. Alors évidemment, très important, la tactique pour les écuries.
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- Alors là, on a le tour de formation. Et on va voir Khaled Kodad dépasser la ferrari de Browning. Moi, j’ai l’impression que le règlement, l’empêche de faire ça. Il y a un petit problème au moment de la mise en route. Kodad, je ne pense pas qu’il retrouve sa place en première ligne sous peine de pénalité. - Oui, à priori c’est interdit dans le règlement mais il a démarré un peu tard. Il doit se retrouver en dernière position sur la grille ce qui va faire les affaires de James Brook. - Peut-être pas en dernière position puisqu’il a réussit à démarrer en milieu de peloton. Enfin, on va suivre ça... vous voyez que les concurrents sont en train de chauffer leur pneumatiques... en effet, au départ c’est évidemment très important d’avoir des pneus à température des freins. - Regardez Kodad qui continu à doubler, on se souvient de Martin par exemple à Silverstone, il y a quelques années... ça lui était arrivé. Il avait dépassé dans le tour de formation et avait été pénalisé d’un arrêt obligatoire. - Oui, je ne pense pas que le règlement a changé, ce qui voudrait dire que... soit Kodad devrait attendre et partir derrière les autres voitures, soit il aura un panneau de pénalisation... arrêt au stand de dix seconde, je pense. - Alors, les voila les deux Spring Luciano en première ligne. Kodad qui vient quand même prendre sa place. - Les vingt deux voitures s’immobilisent aux ordres du starter. Voilà... elles sont toutes en place. Attention, les feux rouges vont s’allumer... et quand ils s’éteindront... quand ils s’éteindront, ce sera le moment du départ... c’est parti ! - Très bon départ de Ben Gordon et Pierre Martin. - Le moteur de Ramson n’a pas été bien loin. Attention Gordon et Kodad pour la conquête du titre mondial puisque nous sommes dans la dix-septième manche du championnat du monde 2008. - En première position, Gordon suivit de très près par Kodad, Martin, Brook, Browning et Spencer. - On disait au début de ce reportage que Ben Gordon devait pour conserver « une chance d’être champion du monde » arriver premier et Kodad vers les derniers. - La parti qu’attend Gordon ne sera pas facile puisqu’il aura neuf points à rattraper sur Khaled Kodad, ce qui le condamnera à devoir gagner ce grand prix d’Italie. - Encore un arrêt pour les Mc Laren. - L’écart se creuse entre Gordon et Kodad de façon significative... Peut-être qu’à mon avis c’est une mission difficile, voir impossible. Peut-être faut-il aller au renseignement du côté du stand Luciano, pour avoir quelques informations là-dessus parce que Khaled Kodad est en train de semer du terrain à moins que ce ne soit une histoire de train de pneus. Vous savez qu’il y en a certains qui sont moins efficaces que d’autres mais en tout cas Khaled Kodad est à quatre secondes et six dixièmes. - Moi, Steffen, je parie pour un petit tour moral, peut-être dans la mesure où il se rend compte, Kodad que doubler Gordon à la régulière sera impossible. - Un arrêt de N’Guyen sept secondes et huit dixièmes. - Ce qui est remarquable dans ce grand prix d’Italie, c’est que les six premières places sont monopolisées par les trois équipes de ce championnat du monde 2008. Les deux Luciano de Gordon et Kodad en première et deuxième place. Les deux Ferrari de Martin et Browning aux troisièmes et cinquièmes places. Les deux Benetton de Brook et Spencer aux quatrièmes et sixièmes places. - Il reste vingt tours et l’écart s’accroît entre Gordon et Kodad. Ben Gordon qui peut entrevoir sa cinquième victoire après le grand prix d’Australie, le grand prix de d’Allemagne, le grand prix de la Hongrie et le grand prix de Japon. Ben Grodon littéralement époustouflant, très incisif... comme vous l’avez remarqué David dans les déplacements... y compris celui de Martin ce qui n’est pas une mince affaire. Et je vois maintenant que la cadence s’accroît. Ben Gordon tourne en 1 : 24 : 2. Gordon continue d’accroître son écart. Martin passe à la deuxième place et Brook à la troisième place. Khaled Khodad perd toujours pied, il est en cinquième position. - Dix tours, il reste dix tours et maintenant neuf dans ce grand prix d’Italie qui est en train de changer la face du championnat du monde 2008 puisque Ben Gordon est toujours en tête devant Khodad mais cette fois-ci à trente secondes et huit dixièmes, c’est dire qu’il y a un problème pour la Luciano de l’Algérien. - Dans le stand Luciano, on commence à s’inquiéter. Vous voyez peut être derrière nous le directeur technique qui scrute les écrans de télémétrie. On a passé une information à Khaled Kodad. Le panneau à droite en disant position five, ce qui décrit la position de réglage de la richesse du moteur. Serait-ce un problème de consommation ? D’alimentation ? On ne le saura pas avant l’arrivée. Mais visiblement Khaled Kodad est en difficulté. - Oui, en difficulté. Par exemple soixante et unième tours de course, la cadence de Gordon 1 : 24 : 914 pour le tour et Kodad 1 : 34 : 116. Donc, il y a quelque chose qui ne fonctionne plus bien. Alors que Martin est deuxième et Brook troisième. En quatrième et cinquième place, il y a Browning et Spencer en duel. Browning qui n’a pas marqué de point depuis le grand prix de Portugal. - Et l’écart s’accroît toujours entre Gordon et Kodad. Martin et Brook sont toujours dans les trois secondes. - Kodad se retrouve maintenant à la dix-huitième place. Arrêt au stand avec huit secondes et trois dixièmes. - Je crois que la conclusion est déjà faite, à moins que Martin dépasse Gordon. - Regardez... Kodad reprend de la vitesse et dépasse ses concurrents. Il est à la treizième place. Quelle montée extraordinaire et surnaturelle. Si Kodad arrive à la sixième place tout sera fini pour Gordon. Car Gordon et Kodad seront à égalité de points au bilan de la saison. Et Kodad l’emportera grâce à ses sept victoires alors que Ben Gordon en aurait cinq. - On a encore cinq tours, maintenant quatre. Un grand prix d’Italie absolument ahurissant. Attention ! ... il y a Garrison... on retient notre souffle... et là, Ben Gordon a pris son temps pour dépasser Garrisson. Rien ne le presse à part que Kodad commence à prendre du terrain, il est à la dixième place. Et voilà, il reste trois tours avant l’arrivée de ce grand prix d’Italie. Martin toujours deuxième et Brook toujours troisième Browning et Spencer toujours roue dans roue. Morrison est septième, Ziane est huitième, Valletti est neuvième, c’est la seule Jordan rescapée. Kodad qui est dixième, je pense qu’il va dépasser d’un instant à l’autre Valletti. N’Guyen est onzième. En douzième place Dickson et treizième Sébastini.
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- Et voilà que Khaled Kodad a doublé Valletti et Ziane. - A la cravache ! - A la cravache évidemment ! Kodad a perdu beaucoup de temps pour dépasser les deux pilotes. - Mais pourquoi y a-t-il autant de trafic ? Regardez maintenant la Ford devant Gordon. Pourquoi y a-t-il autant de trafic ? C’est parce qu’il y a encore dix-huit voitures en course. - Chose incroyable. Regardez... - Logan qui s’écarte très sportivement pour laisser passer Gordon. - Et oui, c’est ce qu’on retiendra de ce grand prix, c’est la fiabilité de toutes les écuries ici présente sur ce grand prix d’Italie. Dix-huit voitures... à l’arrivée, ça ne s’est pas vu depuis longtemps dans un grand prix. - Deuxième tour pour Ben Gordon. Et il faut saluer ce petit bonhomme qui débute en formule 1, certes avec l’avenir en voiture mais qui fait quand même des prouesses. Ce petit américain présente toutes les qualités requises. Son pilotage, à la fois incisive, spectaculaire mais assuré, s’allie parfaitement au comportement de la Spring Luciano. Le rival de Ben Gordon est Khaled Kodad. Khaled, lui, a annoncé qu’il visait le titre mondial cette année. Il est considéré comme le meilleur pilote du monde même si sur ce coup-là, Khaled Kodad n’a pas été très chanceux. Il avait des problèmes mécaniques sur la Luciano du Leader du championnat du monde et cela lui coûte le titre du mondial. Et maintenant Khaled est en huitième position. On voit aussi que Pierre Martin est en train de tourner cinq à six dixièmes plus vite que Ben Gordon qui vient de repartir des stands avec des pneus neufs et très peu d’essence. Je suis en train de me poser une question. Est-ce que Pierre Martin va nous faire la surprise... on sait que la Ferrari a dix kilos d’essence en moins, ce qui représente... l’ordre... un réservoir un peu plus petit que ses concurrents. Est-ce que Pierre Martin va nous faire la même surprise que nous a fait Matt Browning en Allemagne de s’arrêter avant la fin de la course. - En Espagne. - En Espagne de s’arrêter encore ? - Espérons que non... pour le suspens et pour cette fin de course. - Et aussi, la très belle remontée de Khaled qui est maintenant très près de Morrison à six secondes. - Et nous avons oublié de parler de James Brook qui est aussi près de Martin. La course n’est pas finie. Le podium loin de là. - La bagarre pour le podium va être terrible. - Et Ben Gordon a réduit sa cadence d’environ deux secondes au tour. Il prend des précautions, il tient absolument à gagner les points que lui vaudra cette victoire du grand prix d’Italie et ce titre du mondial. Gordon qui doit transpirer dans son casque mais... qui maintient quand même... qui contrôle cette fin de course à rebondissement, à suspens en tout cas. Quatre secondes tout cours entre les leaders du grand prix. Y’a longtemps qu’on n’a pas vu ça, depuis l’Australie évidemment, où la aussi on avait eu un beau final. - Le dernier tour pour Ben Gordon. Du coup Martin est plus rapide. Il y a une formidable bagarre pour la quatrième place. Browning, Spencer, N’Guyen sont regroupés en moins de deux secondes. Gordon qui va remporter la victoire dans ce grand prix d’Italie et marquer dix points très précieux au classement du championnat du monde. Formidable Brook. Extraordinaire performance pour l’écurie Mc Laren pour son pilote James Brook. Ben Gordon dans la dernière ligne droite... avec la Spring Luciano. Et maintenant, il ne reste que cinq cent mètres... quelques dizaines de mètres pour Ben Gordon. On va pousser un sacré soupir de soulagement du côté de chez Luciano. Ben Gordon vainqueur du grand prix d’Italie et vainqueur du titre mondial sur Luciano ! Le résultat d’un grand prix d’Italie qui n’a pas manqué de rebondissement et de coups de théâtre. Ben Gordon qui salut son équipe. Le deuxième Martin, suivis de Brook, Browning et Spencer, N’Guyen, Morrison, Kodad, Liane, Valletti, N’Guyen, Dickson, Sébastini, Wells, Shépard, Ramson, Malone et Connor. - Bravo ! Ben Gordon qui remporte une très belle victoire. Belle performance. Khaled Kodad qui salut. Il sait que c’est la mécanique qui a tranché. ♦♦ L’hymne s’éleva sur le circuit. La foule écoutait l’hymne national italien en l’honneur de l’écurie Luciano. Christelle sur le plus haut podium laissa éclater sa joie. Christelle, Martin et Brook firent exploser les bouchons des bouteilles de champagne et s’arrosèrent. Puis, ce fut le premier ministre d’Italie qui remit la coupe à Ben Grodon. Elle avait réussi à gagner ce titre mondial. La veille, elle avait rêvé de son père et de sa mère. Son père lui avait fait le signe de la victoire puis avait disparu. - Voici un moment important pour Ben Gordon sur le podium. C’était peu dire. A ces mots, Christelle retira sa casquette et ses lunettes de soleil. Des bruits de surprise sortirent de la bouche des spectateurs en voyant une femme sur le podium. Il y avait comme un malaise, une tension. Tout le monde se regardait en essayant de trouver une réponse sur le visage du voisin. Puis, des applaudissements et des sifflements se firent. Les reporters commencèrent à affluer de partout. Elle se retrouva bientôt prise en sandwich par eux. Elle voulait les repousser tellement elle n’arrivait plus à respirer. Une personne lui emprisonna la main et la tira. Elle allait remercier son sauveur lorsqu’elle vit qu’il lui jetait un regard empoisonné. - Vous m’avez bien tous eu ! Depuis le début Ben et vous ne faisiez qu’une seule et même personne ! Répliqua Anthony avec froideur. - Oui… - Qui était au courant ? - Mon frère et moi.
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- Seulement ? Personne d’autre ? - Bien sûr ! - Et Rebecca ? - Qu’a-t-elle à faire dans cette histoire ? - Est-ce qu’elle savait... - Mademoiselle, s’il vous plaît ! L’interpella un journaliste. Celui-là avait bien choisi son moment pour intervenir. Il lui prit le bras et la dirigea vers une table où il la fit s’asseoir. Devant elle se trouvait tous les journalistes. Quelques secondes plus tard, Anthony vint s’asseoir à côté d’elle. - Monsieur Luciano, commença un journaliste. Saviez-vous que c’était une femme ? - Bien sûr. Comment l’aurai-je engagé ? - Comment s’appelle cette fameuse jeune femme ? Questionna un autre journaliste. - Christelle Gordon. - Mademoiselle Gordon, Pourquoi avez-vous choisis Ben pour prénom ? - Parce que c’est celui de mon frère et pour qu’on ne sache pas que c’était une femme qui pilotait une formule 1. - Khaled Kodad, saviez-vous que vous aviez pour coéquipière Christelle Gordon ? - Tout à fait et j’ai été heureux de l’être. On était tous au courant dans l’équipe. Anthony jeta un regard noir à Christelle qui haussa les épaules. - Qu’est-ce que cela vous fait d’être deuxième ? - Cela me change et je suis très heureux pour Christelle. - Est-ce que vous concourrez la saison prochaine, Mademoiselle Gordon ? - Je ne sais pas encore. ♦♦ - Lolé vise moi ça !... Ecoute-moi Lolé ! Lève la tête de ton journal et vise-moi ça, insista Mehmet. - Bon sang ! Qu’est-ce que tu veux ? - Regarde la télé. - Et alors ? - Tu ne remarques rien ? - Si tu ne veux pas dire de quoi sa retourne, tu me lâches les baskets ! - C’est la fille. - Si tu arrêtais de me parler par énigmes… - C’est la fille qu’on recherche. La fille de la photo. Lolé sortit de sa poche la photo et examina les deux visages. - Tu ne pouvais pas le dire plutôt. Où se trouve-t-elle ? - En Italie. - Envois tout de suite des hommes là-bas et dis-leur de ne rien faire sans que je n’en donne l’ordre ! Cela faisait des mois que Jack était mort. Lui avait pu y échapper en montrant à son patron que lui seul avait vu la jeune femme. Si Montana le tuait, qui saurait reconnaître la femme. Sur ses arguments, Montana lui avait laissé la vie sauve. - Tu es toujours là Mehmet ? - Je suis... - J’ai dit tout de suite ou je te mets une balle dans la tête ! - Ne te fâche pas Lolé. J’y vais. Calme-toi. Dès que Mehmet ferma la porte, Lolé composa un numéro. - C’est Lolé. Trouve-moi des renseignements sur une certaine Christelle Gordon. ♦♦ Anthony se leva. - Fini les questions et merci d’être venu. Puis ils laissèrent la place à leurs concurrents. - Où allez-vous Christelle ? Christelle qui avait entendu, accéléra le pas mais en veine, car Anthony la rattrapa et lui barra le chemin. - Nous n’avons pas fini notre conversation. - Pour ma part, on n’a plus rien à se dire. Elle fit un pas en avant pour lui signifier que ces mots étaient sincères cependant il ne la laissa pas pour autant passer. - Si vous ne répondez pas à mes questions je ne vous laisserais pas tranquille jusqu'à ce que mes questions aient des réponses, dit-il d’un ton ferme. - Allez-y mais vite, se résigna-t-elle. - Qui d’autre a été au courant de ce petit stratagème ? - Personne d’autre, mentit-elle. - Qui a eu cette idée ? - Moi. - Pourquoi ?
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Christelle ne répondit pas. - Vous me détestez beaucoup à ce que je vois, dit-il d’une voix dure. - Le mot détester est trop faible. Haïr aurait mieux convenu. Puis elle se mit à courir et héla un taxi. « Arrête de te mentir à toi même, tu l’aimes toujours. C’est pour cela que tu pleures, songea-t-elle. » - Vous avez des problèmes ma p’tite dame ? - Non, une poussière dans l’oeil. - J’ai vu que vous sortiez du circuit de Monza. J’ai écouté la radio et j’ai entendu que Ben Gordon n’est autre qu’une femme. Est-ce vrai ? - Oui. - J’ai hâte de rentrer chez moi et de voir la tête de cette bonne femme. J’aurai voulu voir cela de très près… - J’imagine. - Tout à fait. Dommage, j’aurai aimé avoir des autographes. - J’ai des autographes de Christelle Gordon et de Khaled Kodad. Les voulez-vous ? - Vous voulez rire ! Avoir des autographes des deux titres mondiaux. Je ne pouvais rêver mieux ! Christelle prit dans son sac un papier, un stylo et signa. Puis, elle prit l’autographe de Khaled Kodad et les tendit au chauffeur. - Pourquoi me les donnez-vous ? - J’aime bien faire plaisir aux personnes. - Vous êtes sûr que ce ne sont pas des fausses ? - Vous avez enregistré la course ? - Oui. - Vous verrez à la télé qu’on m’a signée des autographes. Si vous ne me voyez pas, c’est que j’aurai menti. - Vous êtes arrivée ma p’tite dame. Christelle lui tendit l’argent et lui donna un pourboire. - Merci pour les autographes. Bonne journée. Quand elle pénétra à l’hôtel, un adolescent s’approcha d’elle avec hésitation et balbutia : - Pour... pourrai-je a... avoir un autographe, Mademoiselle Gordon ? - Bien sûr ! Dès qu’elle lui signa, d’autres personnes l’entourèrent et en demandèrent également. Puis ils se dispersèrent après l’avoir félicitée. Christelle se dirigea d’un pas décidé vers son armoire et rangea ses affaires dans ses valises. Des coups se firent entendre sur la porte. - Qui est-ce ? - C’est Ben ! - Rentre, c’est ouvert ! Après être rentré, Ben souleva Christelle et la fit tournoyer. - Tu as tenu ta promesse soeurette ! S’enthousiasma-t-il en la reposant au sol. - Oui, petit frère. J’ai gagné ! - En fait, pourquoi ne nous as-tu pas attendues ? - Je vous ai cherché et comme je ne vous ai pas vu, j’ai cru que vous étiez rentré, mentit-elle. - Tu pars ? Dit-il surpris. - Oui. Isabelle va bientôt accoucher et je veux être là-bas. De toute façon, on se reverra dans une semaine.

 
 

 

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ÞÏíã 10-03-10, 05:25 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 35
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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
ÇáÚÖæíÉ: 71788
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princesse.samara ÛíÑ ãÊæÇÌÏ ÍÇáíÇð
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72
Chapitre 16
Christelle déposa ses bagages à l’entrée de la maison. Voilà ! Cela faisait neuf mois qu’elle n’était pas revenue chez
elle. Toutes les lettres, les journaux et les paperasses étaient disposés sur la table basse. Marks était passé toutes les
semaines pour répondre aux courriers à sa place et arroser ses plantes. Marks détestait laisser la maison de Christelle à une
personne étrangère. C’est pour cela qu’il s’en était occupé lui même. Isabelle avait une sacré chance d’être marié à un
homme tel que lui et surtout qui l’aimait à la folie.
Elle se prépara un thé et tria ses lettres. Une enveloppe timbrée de France qui datait du dix-neuf Août lui fit arracher
un sourire. Elle décacheta et lit :
Chère Christelle,
J’aurai voulu t’écrire à un autre moment pour prendre de tes nouvelles mais j’ai une
très mauvaise nouvelle à t’apprendre. On a retrouvé Christian Scan mort dans une
explosion de voiture dans la nuit du 15 Août. Je suis désolé. A part cela, on a peut-être un
indice sur les hommes qui te suivaient. Ces hommes appartiennent, je pense, à Montana, le
patron de la mafia. Byron et moi, n’en sommes pas très sûrs mais c’est déjà cela. Dès qu’on
aura quelque chose, je t’écrirai pour te prévenir.
Amicalement Greg
P.S: Shéhérazade t’embrasse très fort.
Non ! Cela ne pouvait pas être possible. Christian ne pouvait pas être mort ! Pas lui !
Elle se souvenait de son rire lorsqu’elle se trouvait en difficulté dans une partie d’échec ou de son air sérieux quand la
partie d’échec devenait très intéressante.
Christian…
Elle ne pouvait pas se faire à cette idée.
Elle vit une deuxième enveloppe timbrée de France. Elle la prit d’une main tremblante et l’ouvrit. La magnifique
écriture en italique, comme dans la précédente lettre, était celle de Greg. Cette lettre avait été envoyée deux mois
auparavant.
Chère Christelle,
Je voudrai t’informer que cela fait une semaine que nous sommes rentrés dans le clan
de Montana et que nous sommes dans la bonne voie puisque nous avons entendu parler de
toi ou plutôt d’une certaine femme qui s’est évanouie dans la nature. Pour l’instant nous
sommes à l’épreuve et on ne nous fait pas confiance. A la moindre erreur, on ait foutu.
Ton fidèle serviteur Greg
P.S: Shéhérazade est enceinte et elle t’embrasse très fort.
Elle passa sa main sur son front. Sa tête lui faisait affreusement mal. En plus, le tintement de la sonnette retentissait
comme un tambour à ses oreilles. Elle ouvrit avec grande peine. La pièce se mit soudain à tourner et sa vue commença à se
brouiller. Une personne se tenait debout devant elle et bredouilla une chose incompréhensible. Qui était-il ? Elle n’arrivait
pas à voir son visage. Elle frotta ses yeux. C’était Marks.
- Comment vas-tu ?
- Bien. Heureuse de te voir. Rentre…
Christelle et Marks se dirigèrent vers la cuisine. Marks déposa sur la table les deux gros sacs et prit place sur une
chaise.
- Je t’ai fait des courses.
Christelle qui avait mis en marche sa machine à expresso se retourna vers lui interrogative.
- Merci Marks, mais comment savais-tu que j’étais de retour ?
- Ben m’a averti de ton retour.
Sacré Ben ! Il se ferait toujours du souci pour elle.
73
Des soucis, Christian n’en avait plus. Il était mort… mort d’une atroce manière. Elle s’imaginait la scène, la voiture
qui prenait feu et qui explosait. Elle voyait Christian aux prises des flammes qui lui léchaient et lui brûlaient la peau. Il était
encore jeune. Il avait beaucoup de chose à voir et à réaliser. Il s’était trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.
- Tu m’as l’air bien soucieuse. Tu es toute pâle.
- Te souviens-tu de Christian Scan ? Lui demanda-t-elle en s’asseyant
- Pas du tout.
- Mon ami... avec qui je faisais des partis d’échec à l’université.
Christelle déposa les deux tasses à café sur la table et apporta la sucrière pour elle. Marks prenait son café sans sucre.
- Oui, je vois. Comment va-t-il ?
- Il est mort.
Marks suspendit son geste lorsqu’il porta sa tasse à ses lèvres et il la reposa lentement.
- Comment ?
- Sa voiture a explosé.
- Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
Christelle lui raconta leur mésaventure dans la capitale française.
- Tu sais tout maintenant.
- Dès aujourd’hui, tu viendras habiter à la maison.
- Mais...
- Ne proteste pas. Prends-toi des affaires et on part. On ne sait jamais s’ils savent où tu habites, surtout que tu es connu
à présent dans le monde entier. Tu avertiras Ben de venir également à la maison le temps que cela se calme.
La voyant faire aucun geste, il ajouta :
- Si tu ne te dépêches pas, je monte dans ta chambre et je prends n’importe quoi... et en plus, tu veilleras sur Isabelle
car je ne serai pas tout le temps à la maison. Et ces derniers temps, elle a beaucoup de maux de ventre.
- Tu n’as pas honte Marks... tu me prends toujours par les sentiments. Et tu as toujours le dernier mot.
- C’est pour cela que je suis patron.
♦♦
- Chris... telle, balbutia Isabelle.
Isabelle qui était allongée sur le canapé, se tenait le ventre rebondi des deux mains.
- Les contractions ont commencé ?
- Je crois…
- Où est ta valise ?
- Dans l’armoire de ma chambre.
- Je vais la chercher et on y va.
Christelle prit le téléphone et composa le numéro de Marks. Elle descendit les escaliers, valise à la main lorsqu’elle
eut à l’autre ligne la secrétaire de Marks.
- Je voudrais parler à Marks, s’il vous plaît.
- Il est en réunion.
- Elles sont régulières ? Interrogea Christelle en rejoignant Isabelle.
La douleur se lisait sur son visage.
- Que dites-vous ? Questionna la secrétaire.
- Une seconde. Elles sont régulières tes contractions ?
- Oui.
- Lève-toi.
- Et Marks ?
- Il est en réunion.
- Laisse-le !
- Pas question.
Puis Christelle s’adressa à la secrétaire.
- Interrompez la réunion.
- Je ne peux pas. Puis-je lui laisser un message ?
- Non ! Sa femme va accoucher.
- Je vous le passe.
Christelle aida Isabelle à s’installer dans la voiture et attendit qu’elle s’allonge sur la banquette arrière.
- Qui est-ce ? S’écria Marks un instant après. Sa secrétaire n’avait apparemment rien osé lui dire.
- Ne te fâche pas Marks, c’est Christelle.
- Que puis-je pour toi ? Tout à coup, sa voix s’était radoucie. J’ai une réunion très importante.
- Pas plus importante que ta femme, j’espère.
- Qu’a-t-elle ?
- Elle va accoucher. On est déjà en route.
- J’arrive.
Marks raccrocha.
- Christelle... appuie sur le champignon.
- Dans ton état ?
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- Oui... à moins que... tu veuilles... m’aider à accoucher dans la voiture.
- J’appuie sur le champignon.
Elle ne ralentissait pas quand le feu passait à l’orange et eut de la chance de ne pas avoir eu sur son chemin la police.
A peine furent-elles arrivées, qu’on l’emmena dans la salle d’accouchement.
Christelle attendit dans la salle d’attente.
Elle était arrivée au bon moment pour aider son amie. Elle était revenue la veille d’Italie. Cindy était passée chez
Isabelle le jour même. Et quel changement extraordinaire s’était opéré en elle. La blonde écervelée était devenue une
femme beaucoup plus mature. La raison de cette métamorphose n’était autre que Bobby. Celui-ci n’avait pas résisté à cette
femme qui était très discrète au travail et très sensuelle et charmeuse en dehors. D’après Cindy, ils semblaient filer le
parfait amour.
Christelle espérait tant que Cindy ne se lasse pas du jeune homme. Bobby n’avait rien à voir non plus avec les exprétendants
de son amie. Il était plus mûr et ne laissait en aucun cas Cindy faire ce qu’elle voulait.
Autour d’elle, tout le monde avait trouvé l’âme soeur. Elle se sentait si exclu à présent.
Pourquoi Anthony s’était-il joué d’elle alors qu’il était amoureux d’une autre ? Pourquoi lui avoir demandé sa main
alors qu’il avait fait sa proposition à une autre ? Quel genre d’homme pouvait-il être pour briser le coeur des femmes ? Il ne
semblait porter aucun respect pour la gente féminine.
Durant ces derniers mois, elle avait évité toute confrontation avec lui alors qu’il essayait par tous les moyens de
s’approcher d’elle. Il avait fallu l’aide de Khaled qui s’était fait passer pour son petit ami pour qu’Anthony ne s’intéresse
plus à elle.
Elle en était là dans ses réflexions lorsqu’une sage femme vint la voir.
- Pourrais-je savoir où est son mari ?
- Il va bientôt arriver. Qu’y a-t-il ?
Le visage de la sage femme d’une quarantaine d’année était impassible.
- Cela se passe mal. On risque de perdre le bébé et la mère.
- Oh non !
- On va faire de notre mieux, dit-elle avant de repartir dans la salle d’accouchement.
Christelle s’effondra sur une chaise. Comment cela était-il possible ? La sage femme devait certainement se tromper !
Elle se sentait si impuissante face à une telle situation. Que faire mise à part attendre ? Comment allait-elle annoncer
une aussi mauvaise nouvelle à Marks ? Isabelle et lui attendait cette enfant avec impatience. Ils ne voulaient même pas
connaître le sexe du bébé. Ils voulaient que cela soit une surprise en ce jour merveilleux. Mais ce jour de naissance allait
devenir un jour de deuil.
Christelle joignit les mains et fit ce qu’elle n’avait pas fait depuis tant d’année. Elle ferait ce que Khaled faisait avant
chaque course. Elle prierait pour qu’au moins sa meilleure amie sorte indemne.
- Christelle…
- Marks...
Christelle se leva et se jeta dans les bras de celui-ci.
- Qu’y a-il ?
- Ils vont peut-être perdre le bébé et… Isabelle.
Marks ne dit aucun mot. Il s’était raidi et ses mains se crispèrent.
- Qu’ont-ils dit d’autre ?
- Rien. Viens t’asseoir Marks. Que s’est-il passé pendant mon absence pour qu’elle perde ainsi le bébé ?
- Il y a deux semaines, elle est tombée dans l’escalier. Je l’ai conduite à l’Hospital mais ils nous ont assurés que le
bébé ne risquait rien… tout ça, c’est de ma faute. Je n’aurai jamais dû la laisser toute seule.
- Ce n’est pas de ta faute…
Ils restèrent, des heures, assis sur le banc l’un contre l’autre en attendant dans l’angoisse et la crainte que tout se
finisse bien. Que ferait-elle si elle perdait encore un ami. Elle ne pourrait le supporter davantage. Christian et peut-être
Isabelle. Elle ne pensait qu’à elle. Et Marks ! Lui qui était fou amoureux de sa femme. Qu’adviendra-t-il sans elle ? Marks
était très sensible même sous cette apparence indestructible. Elle regarda Marks du coin de l’oeil et fut bouleversée par
l’image que Marks lui donnait. Il paraissait tout d’un coup avoir dix ans de plus. Il fallait qu’Isabelle se batte, qu’elle reste
en vie.
- Je suis désolée monsieur... commença par dire la sage femme.
Marks se leva d’un bond.
- Ma femme ?
- On n’a pas pu sauver le bébé.
- Et ma femme ?
- Elle est dans le coma.
- Pendant combien de temps ?
- Je ne pourrais le dire. Quelques minutes ou...
La sage femme baissa la tête.
- Je suis désolée, dit-elle en tournant les talons.
Ils sortirent, quelques instants après, Isabelle de la salle et l’emmenèrent dans une chambre.
- Christelle, tu devrais rentrer. Il se fait bientôt tard.
- Je vais rester jusqu’à ce qu’elle reprenne connaissance.
- Tu devrais…
- Marks... C’est ma meilleure amie et je n’ai pas envie de te laisser seul.
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- Merci, dit-il à mi-voix en la prenant dans ses bras.
L’infirmière, à la demande de Marks, fit installer un lit près de celui d’Isabelle afin qu’il puisse rester à côté d’elle et
lui tenir la main. Christelle de son côté essayait de remonter le moral de Marks par des mots ou par un sourire. Elle ne
savait plus que faire.
♦♦
Pendant ce temps à l’hôtel Giorno, en Italie, Anthony, seul à table, vit des couples d’amoureux passer et repasser.
Pendant ces quatre jours, il n’avait vu que cela. Depuis qu’il avait su que Christelle lui avait joué un mauvais tour, il s’était
surpris à l’aimer encore plus. Il aurait voulu lui téléphoner pour lui déclarer sa flamme mais Christelle lui avait
ouvertement affirmé qu’elle le détestait, que c’était à cause de lui qu’elle avait mise toute cette mise en scène. Jamais il
n’avait autant aimé…
- Tu m’a l’air songeur, fit remarquer sa soeur qui venait juste d’arriver avec Ben. Qu’y a-t-il ?
- Rien du tout... les affaires.
- Tu t’investis beaucoup trop, fais-toi remplacer.
- C’est ce que je compte faire.
Ben était impatient et excité de dire la bonne nouvelle à Anthony. Mais il avait quand même peur de la réaction
d’Anthony.
- On lui dit Rebecca ?
- Vas-y.
- Dans deux semaines, nous allons nous marier.
Anthony garda quelques secondes le silence. Il était très surpris.
- Mais n’est-ce pas assez tôt ? Vous êtes très jeune.
- On s’aime, c’est tout ce qui compte, répondit Rebecca.
- C’est pour quand ?
- Dans deux semaines, le temps de tout préparer, dit Rebecca.
- Christelle est au courant ? Demanda Anthony.
- Pas encore.
- Je n’ai qu’une chose à dire dans ce genre de cas…
Anthony se leva et ouvrit les bras.
- Toutes mes félicitations !
Rebecca se blottit dans les bras de son frère et Ben lui serra la main. Mais Anthony l’attira également vers lui pour le
congratuler de façon beaucoup moins formelle.
- Maman prendra l’avion avec nous après demain, précisa Rebecca à Anthony.
- Oh non ! Elle va encore gérer ma vie à la maison, plaisanta-t-il.
- T’inquiète pas grand frère, elle s’occupera surtout des préparatifs du mariage. Je te le promets.
Maria fit justement son entrée dans la salle.
- Vous voilà tous enfin, il faut…
Les trois jeunes gens se mirent à rire en l’apercevant.
♦♦
Un homme assit à deux tables de là, regardait la scène en souriant. Il but la dernière gorgée de son scotch et écrasa le
mégot de cigarette dans le cendrier. Il se leva, ajusta la veste de son costume gris et fit glisser ses lunettes de soleil de son
crâne vers son nez.
Il en avait assez entendu pour la journée.
Tout en quittant le bar, il prit son téléphone portable et chercha le nom de la personne à joindre.
- Lolé, c’est moi, Mehmet…
- Alors ?
- Le paquet sera bientôt localisé. Ils partent après-demain.
- Parfait, répondit Lolé avant de raccrocher.
Le paquet c’était Christelle. Lolé avait envoyé des hommes aux Etats-Unis mais cette femme leur avait encore
échappé. La maison était vide à longueur de journée. Il avait donc décidé de suivre le frère de Christelle afin de retrouver
sa trace.
Et bientôt, elle serait dans les mains de Montana.

 
 

 

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ãæÇÞÚ ÇáäÔÑ (ÇáãÝÖáÉ)

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