CHAPITRE 5
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CHAPITRE 5
- Allez, réveille-toi, paresseux ! S'exclama Christelle en secouant son frère.
- Mmmm... Quelle heure est-il ?
- Six heures et demie.
- Laisse-moi encore dormir…
- Pas question ! As-tu déjà oublié ce que je t'ai demandé ?
- Quoi ? Dit-il en ouvrant les yeux.
Elle se planta devant lui, mit les mains sur ses hanches et le regarda d'un air exaspéré.
- Je rigole, déclara-t-il en s'esclaffant.
- Dépêche-toi Ben, on doit être là-bas à huit heures ! Lui cria-t-elle à travers la porte close qu’elle venait de fermer.
- Reçu cinq sur cinq !
Elle croisa les doigts en espérant que tout se passerait bien. Plus elle y songeait, plus cette idée qu'elle avait eut,
devenait absurde. Pourquoi pas ? Cela pouvait très bien marcher.
♦♦
Ben souhaita bonne chance à sa soeur lorsqu’elle sortit du vestiaire vêtu de son uniforme. Il devait attendre Christelle à
l’intérieur lors de l’essai. Il avait apporté quelques feuillets de son cours de physique pour ne pas perdre de temps ne
sachant pas le temps imparti à sa soeur aînée.
Malgré sa concentration, il ne put que penser à elle et à la formule 1. Son père aurait voulu qu’il suive son chemin.
Bien qu’il n’ait pas la formule 1 en horreur, tout ce qui l’attirait était le domaine technique. C’était sa passion. Créer de
nouveau produit pour le monde entier, c’était cela qu’il voulait faire.
Son père était déçu mais il l’avait compris et encouragé à poursuivre dans cette direction.
Christelle était la seule qui n’avait aucune ambition dans le monde du travail, Contrairement à lui, elle aimait la
formule 1, c’était sa passion. Elle ne ratait jamais une course. A dix-huit ans, elle avait suivi avec son père sa première
course dans les gradins. Elle avait choisi comme idole un pilote qui était en sixième position. Elle ne savait pas pour
quelles raisons, elle l’avait choisi. Son nom tout simplement ? A la fin de la course, il avait gagné. Bizarrement, lorsqu’elle
avait un empêchement et ne regardait pas la course, ce pilote perdait incontestablement. Et quand elle arrivait en pleine
course et qu’elle ouvrait la télévision, ce pilote qui était en difficulté arrivait comme par magie à s’en extirper mais par
contre son adversaire perdait du terrain ou avait une panne mécanique. Pour son père, c’était comme si Christelle avait des
pouvoirs. Ils en riaient énormément. Et c’était à partir de là qu’il avait montré à Christelle tout ce qu’il savait. Il avait
construit un grand circuit et il lui avait appris le maniement de ces machines infernales.
Le temps lui avait paru cours lorsque Christelle referma la porte sur elle.
- Alors ? Demanda-t-il.
- A priori c’est du bon. A toi de jouer à présent !
♦♦
Une tasse de café en main, Anthony vit Tom s'asseoir à coté de lui sans dire mot. Ce circuit lui faisait trop penser à
Christelle dont il n'avait plus envie de se souvenir, ni du nom ni du visage qui semblait angélique. Cependant, ils
s'imposèrent d'eux mêmes à son esprit. Mais quel idiot il avait été de lui proposer de venir ! Et pourquoi pas de l’épouser
aussi ? Pourquoi l'avait-elle donc laissé l'embrasser si ardemment ? Etait-ce une femme mangeuse d’homme ? Mieux valait
ne plus penser à elle. Il ne le pouvait pas, c'était plus fort que lui.
Il se rappelait de ses caresses sur la peau douce et satinée de Christelle, de...
Le vrombissement de la formule 1 qui signalait le départ, le tira de sa réflexion. Plus le pilote faisait de tours, plus la
manière dont il conduisait, lui faisait penser à cette femme. Cette fille allait le faire devenir chèvre !
La formule 1 rentra au garage après avoir fait plusieurs tours de piste.
Quelques minutes plus tard, il vit un jeune homme se diriger vers eux.
- Bonjour monsieur, dit le jeune homme en serrant la main d’Anthony.
- Bonjour !
- Quel est le verdict ? S’enquit-il en prenant place en face de lui.
- Vous êtes le meilleur pilote que j'ai vu… de ce fait, je vous engage.
Ce visage lui était familier. Où l'avait-il rencontré ?
Christelle arriva à ce moment-là en robe d'été marron qui lui allait à merveille et montrait un corps voluptueux. Elle
embrassa Tom et serra la main d'Anthony.
- C'est toi Ben ce prodigieux pilote ?
Avait-il bien entendu "Ben" ? C'était bien l'homme qui avait téléphoné hier soir. Dire qu'il venait juste d'engager le
fiancé de celle qu'il aimait.
Il l'aimait...
Il était tombé amoureux de Christelle. Amoureux, ce mot qui devait le rendre heureux, le remplit de tristesse. Le
genou de Christelle le frôla, ce qui le ramena sur terre.
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- Comment l'avez-vous trouvé ? L’interrogea-t-elle en évitant le regard glacial que lui lançait Anthony.
- Très bon. Je l'ai engagé, répondit-il indifférent.
- C'est génial !
Elle avait l'air plus heureuse que son fiancé.
- Donc, vous ne saviez pas que votre ami était ce pilote ?
Ce fut Ben qui prit la parole.
- C'est que... Christelle et moi ne sommes pas amis, nous sommes frère et soeur.
Il les dévisagea tour à tour et vit la ressemblance. Il ne connaissait donc pas Ben mais néanmoins, les traits physiques
de Christelle et Ben étaient si flagrants qu'il avait cru le connaître. Tous deux avait un air de famille.
- Par conséquent, c'est votre frère qui avait téléphoné hier.
- Hier ?
Elle ne se souvenait pas du coup de téléphone. Elle se ressassa la soirée et comprit où il voulait en venir. Elle
connaissait désormais la raison qui l'avait poussé à partir sans avoir pris son café. Il avait cru que Ben était son petit ami.
- Je vois ! Poursuivit-elle.
L’énorme poids sur le coeur se dissipa comme par magie. Il allait faire tout son possible pour que Christelle l'aime. Il
avait toutes les chances de la séduire car elle n'avait personne dans sa vie et cela il n'en avait plus aucun doute.
Tom se leva, suivit de Ben et de Christelle. Cette dernière, prête à partir avec les autres, fut retenue par Anthony.
- Oui ?
- Puis-je vous parler ?
Elle se retourna vers Tom et Ben qui l'attendaient.
- Je rentrerai plus tard.
En faisant volte-face vers Anthony, elle faillit le bousculer tellement il était proche d'elle. Une paire d'yeux d'un vert si
profond la scrutait. Elle regarda les lèvres sensuelles du jeune homme. Elle avait toujours envie de l'embrasser et de mettre
les doigts dans les épais cheveux bruns bien coiffés.
- Tout l'or du monde pour connaître vos pensés.
- Eh bien, je pensais à...
- Cela, je parie.
Sans qu'elle ne sut comment, elle se retrouva dans les bras musclés et virile d'Anthony. Elle s'abandonna au baiser
qu'elle attendait patiemment depuis longtemps. L'étreinte d'Anthony se desserra. Au moment où, elle s’écarta de lui, elle
vacilla légèrement mais se retint miraculeusement à l'une des chaises.
Elle espérait tout au fond d'elle même qu'Anthony n'avait rien remarqué.
Elle leva les yeux vers lui et vit qu'il regardait vers la porte fermée. Que se passait-il ?
La porte s’ouvrit sur une jeune fille d'une vingtaine d'années. Elle avait les cheveux d’un blond platine coupé au
niveau des épaules. De grands yeux bleus sur un visage d’ange et des lèvres pulpeuses. Contrairement à d’autres filles de
son âge, elle avait mis très peu de maquillage. Sa beauté naturelle et son teint de pêche ne nécessitait aucun subterfuge. Elle
aurait pu être une pom-pom girl avec un physique de rêve.
Anthony avait dû la voir passer à côté du local.
- Oh non pas elle ! Persifla-t-il entre ses dents.
- Qui est-elle ?
- C'est ma...
- Titi, je te cherchais depuis longtemps.
- Arrête de m'appeler comme ça ! Que fais-tu d'abord ici ?
- J'ai besoin d'une robe de soirée pour ce soir et...
- Tu voudrais l'argent, continua Anthony.
- Va pour cette fois. On en rediscutera plus tard. Et comment es-tu rentré ici ?
- Je ne vais pas te dévoiler tous mes secrets.
D’exaspération, il sortit une carte de son portefeuille et la lui tendit.
- Merci, titi.
En se retournant, elle dévisagea Christelle.
- Tu ne nous présentes pas ? Reprit-elle
- Rebecca voici Christelle. Christelle, je vous présente Rebecca. Christelle est ici pour le travail.
- Mmm... Enchantée de vous connaître, finit-elle par dire en lui serrant la main.
- Egalement.
- Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Bye.
Elle tourna les talons et partit en courant.
- Quelle chipie !
- Pourquoi dites-vous cela ?
- Comme ça... mais je l'aime.
- Moi aussi, je dois rentrer, j'ai des courses à faire, mentit-elle.
En prononçant ses paroles, elle se leva.
- Attendez une petite seconde, s'il vous plaît.
- Je vous écoute, dit-elle froidement.
- Je fais une petite réception ce soir. Vous venez ?
Dîner avec Anthony lui était insupportable après ce qu'elle avait entendu.
- Je suis désolée mais...
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- Je souhaiterai vous faire une proposition.
Il la vit se raidir car elle avait dû croire qu'il voulait parler de ce baiser. Il ajouta donc :
- C'est-à-dire de formule 1.
- Pourquoi ne pas en parler maintenant ?
- Parce que vous avez des courses à faire et moi j'ai des rendez-vous. Alors vous êtes d'accord ? Demanda-t-il.
- Si c'est pour le boulot. Mais en quoi puis-je vous être utile ?
- Vous le serez ce soir. J'oubliai, j'invite également votre frère. Mes rendez-vous n’étant pas très loin de chez vous, je
viendrais vous chercher à dix-neuf heures.
- A ce soir alors !
Faisant volte-face, elle sortit de cette pièce qui lui semblait à présent si minuscule.
Pourquoi, au grand pourquoi, l'avait-il embrassée ? Heureusement qu'elle ne serait pas seule ce soir. Avait-il invité son
frère pour mieux l'approcher ?
Qui était cette jeune fille ? Sa cousine ? Sa fiancée ? Sa soeur ? Il allait le lui dire mais il avait été interrompu par cette
jolie blonde. Elle n'avait vu aucune bague à son doigt. Cependant certains hommes enlevaient leur bague pour mieux attirer
leur proie. Mais elle pouvait être sa soeur, car elle-même habitait bien avec son frère. En y songeant, il avait déclaré qu'elle
était ici pour travailler, quoi que ce fût vrai mais il l'avait dit sans aucune raison. N'avait-il pas aussi répliqué qu'il l'aimait ?
N'était-ce pas pareil avec son frère ?
Cela faisait un certain temps qu'elle était dans sa mini Austin et qu'elle n'avait pas encore mit le contact. Si elle ne
voulait pas qu'Anthony vienne voir si tout allait bien, le plus souhaitable serait de partir tout de suite sans perdre une
seconde.
Elle mit donc le contact et démarra.
Arrivée chez elle, elle se coucha sur le canapé et fixa le plafond. Ses paupières commencèrent à devenir de plus en
plus lourdes et elle finit par s'endormir.
♦♦
Son grand miroir à pied lui renvoyait l’image d’une belle femme. Elle avait mit une robe de soirée blanche qui
soulignait parfaitement sa silhouette. Ses cheveux raides tombaient en cascade sur ses épaules.
Elle entendit à dix-neuf heures pile la sonnette d’entrée. Elle descendit les escaliers et ouvrit la porte. Anthony se
tenait droit dans un beau costume blanc.
Il entra et la complimenta sur sa tenue.
- Puis-je vous proposer un verre avant de partir ? Mon frère ne devrait pas tarder.
- Avec plaisir.
- Que désirez-vous ? Un whisky, un sherry...
- Un sherry, s’il vous plait.
Christelle se servit également le même alcool.
- Votre après-midi fut agréable ? Interrogea Anthony.
- Assez bon et vous ?
- Bien, mais la soirée risque d’être meilleure.
Les yeux verts d’Anthony caressèrent du regard ce corps si merveilleux. Cela lui paraissait si indécent mais flatteur.
La venue de Ben mit fin à cet examen si minutieux.
Le trajet se déroula dans une voiture très modeste. Christelle avait pensé ne jamais arriver à destination. Le pot
d’échappement toussotait par intermittence régulière. Le capot tremblait à chaque secousse, l’air conditionné ne marchait
pas, les vitres avaient du mal à se baisser. Christelle se croyait dans un cauchemar.
Enfin, elle vit avec soulagement la maison que lui présentait Anthony. Elle était somptueuse. Des lumières dorées
dirigées dans sa direction lui donnaient un côté féerique et irréelle.
Un voiturier vint ouvrir les portes qui grincèrent. Ils rentrèrent dans la maison dont les portes étaient grandes ouvertes.
Une femme se précipita vers eux.
- Tu es enfin là ! Clama-t-elle.
- Joyeux anniversaire, dit-il en l'embrassant. Maman, je te présente Christelle et Ben. Voici ma mère.
- Bonsoir madame. Votre fils ne m’avait pas dit que c'était votre anniversaire sinon j'aurai pu...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car Anthony l'emmena vers d'autres personnes pour la présenter avec son
frère.
- Enfin Christelle, je ne vous présente pas Rebecca car vous la connaissez. Rebecca, je te présente Ben notre nouveau
pilote… Rebecca est ma femme, conclut-il.
« Ma femme » résonna dans les oreilles bourdonnantes de Christelle. Elle s'évanouit sous le choc de la révélation.
En se réveillant, elle était couchée sur un canapé et plusieurs têtes étaient penchées sur elle. Christelle qui ne
comprenait rien, se leva d'un bond.
- Que m'est-il arrivée ?
- Vous vous êtes évanouie, déclara Anthony.
Elle se souvint. La raison de son évanouissement était Rebecca, la femme d'Anthony Luciano.
- Mais Rebecca ne peut pas être votre femme.
- Et pourquoi cela ? Questionna Anthony.
- Parce que je vous aime.
- Mais moi, je ne vous aime pas.
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Ces mots prononcés par cet homme lui rompaient le coeur.
- Alors pourquoi m'avez-vous embrassée ?
- Pour s'amuser, répondit Rebecca.
Christelle, folle de rage de cette mascarade, courut mais n'arriva pas à distancer tous ces visages qui éclatèrent de rire.
Son pied s’accrocha à quelque chose. Elle poussa un grand cri. Une main se posa sur son épaule et la secoua en prononçant
son prénom.
♦♦
Elle ouvrit les yeux et essuya son front qui était plein de sueur.
- Ca va soeurette ? T’as fait un cauchemar.
Elle soupira de soulagement car ce n'était qu'un simple cauchemar.
- Tu veux me raconter ?
Elle fit non de la tête.
- Quelle heure est-il ? Questionna-t-elle pour changer de sujet.
- Il est un peu plus de quatorze heures. Tu veux un café ?
- Oui, tu seras très gentil.
Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre du salon qui donnait en plein sur le jardin. Quand quelque chose n'allait pas,
elle regardait le saule pleureur qui semblait manifester sa tristesse.
Tout ceci n'était heureusement qu'un rêve. Mais si c'était un rêve prémonitoire ? Tout avait l'air si réel. Elle frissonna à
cette pensée. Son rêve n’était dû qu’à sa contrariété du matin, se persuada-t-elle.
Son frère lui tapota l'épaule. En se retournant, il lui tendit une tasse de café.
- Merci, murmura-t-elle.
- Je t'en prie. Tu es sûr que tout va bien ?
Etait-ce si évident qu'elle était préoccupée ?
- Pourquoi dis-tu cela ?
- Quand cela ne va pas, tu restes toujours plantée devant cette fenêtre. Est-ce à cause d'Anthony Luciano ?
- Non, mais en parlant de lui, j'allais oublier de te dire qu'on était invité ce soir chez lui, s'empressa-t-elle de dire pour
changer de sujet.
Son frère n'était pas dupe.
Il l'interrogea donc sur l'heure du rendez-vous et s’éclipsa dans sa chambre pour réviser ses cours de dernière année
d’ingénierie.
Pour se changer les idées, elle se passa un vieux jean et un tee-shirt afin de désherber le jardin. Cela faisait longtemps
qu'elle remettait ce travail au lendemain mais aujourd'hui elle avait besoin de se défouler. Elle arracha les mauvaises herbes
jusqu'à ce que son dos lui fasse mal.
Du dos de la main, elle s’essuya son front dégoulinant. Elle se leva doucement afin de ne pas crier de douleur. Tous
ses membres sans exception avaient été dans l’effort. A présent, il lui fallait une bonne douche.
Le temps avait passé si vite qu'elle n'avait pas songé à Anthony. Anthony, cet homme qui la faisait tant souffrir.
Elle choisit un CD sur l'étagère du salon afin de pouvoir l'écouter dans la salle de bain. Elle se fit couler de l'eau pour
prendre un bain. Elle introduisit le CD dans la petite Chaîne-Hifi et commença à se détendre dans sa baignoire. Ses yeux se
fermèrent doucement.
La pendule accrochait au mur lui indiquait dix-sept heures quinze lorsqu’elle se sentit parfaitement sereine.
Enveloppée dans son peignoir, elle frappa à la porte de son frère.
- Entre !
Christelle ouvrit la porte mais resta à l’embrasure de la porte.
- Tu veux du thé ?
- Oui, je crois que je mérite une pause.
Ben se joignit à elle quelques minutes plus tard. Ils prirent tranquillement leur thé avant de regagner respectivement
leur chambre et choisir la tenue adéquate pour leur rendez-vous.
Christelle essaya quelques robes sans trouver la plus approprié. Elle appela Ben de sa chambre et celui-ci apparut
immédiatement à l'entrebâillement de la porte.
- Oui ? Que désires-tu ?
- Laquelle de ces robes dois-je mettre ? Demanda-t-elle en montrant les quelques robes posées soigneusement sur son
lit.
- Sincèrement... aucune.
- Aucune ?
- Toute à jeter si tu veux savoir. Tu n’es pas sortie en soirée depuis longtemps.
- Que vais-je pouvoir mettre ? S'interrogea-t-elle en s'asseyant sur le lit.
Ben parut réfléchir. Un instant plus tard son visage s'éclaira.
- Appelle Vinitha.
- Il est trop tard…
- Mais non, Vinitha a toujours de belles robes sous la main. Et elle t’a toujours dit qu’en cas de problème…
Christelle bondit sur ses pieds.
- Tu as raison petit frère ! Tu es merveilleux…
- Je sais, je sais.
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Vinitha Marlon était sa voisine mais aussi une jeune styliste de vingt ans. Elle commençait à se faire un nom dans le
monde de la création. Christelle avait porté ses robes dans des soirées aussi bien pour aider la jeune femme à démarrer avec
des commandes mais aussi pour ces somptueuses robes. En trois soirées, Vinitha s’était fait son carnet d’adresse.
Christelle se précipita sur son téléphone portable et composa le numéro de Vinitha priant qu’elle fut chez elle. Vinitha
décrocha et Christelle lui exposa directement son dilemme. Après quelques secondes de réflexion, elle lui avait trouvée la
robe idéale.
Cinq minutes plus tard, Vinitha se présenta chez elle avec une boite.
Avec l’aide de sa voisine, elle fut habillée et maquillée.
Le miroir lui renvoya l’image d’une très belle femme.
La robe blanche lui allait à merveille. Celle-ci était moulante en haut avec un col tombant laissant deviner la naissance
de ses seins, échancrée des chevilles jusqu'à mi-cuisse. Le dos nu mettait en valeur son bronzage.
Vinitha avait associé à cette robe une paire de chaussure à talons aiguilles de couleur blanche. Elle choisit également
dans la boite à bijoux de Christelle, un collier de sa création qui était un ras du cou en or avec un pendentif ayant la forme
d’un point d’interrogation en diamant.
Vinitha se tenait en bas des marches de l’escalier afin de présenter à son seul et unique spectateur sa nouvelle création.
Le sifflement de Ben était admiratif.
- Tu seras la plus belle de la soirée, prédit-il.
- Maintenant que tout est prêt, je peux m’en aller. Amusez-vous bien, dit-elle en se dirigeant vers la sortie.
- Merci Vinitha.
Celle-ci lui fit un clin d’oeil avant de refermer la porte sur elle.
Quinze secondes plus tard, une personne sonna à l’entrée.