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merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii cocubasha pour touuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut

 
 

 

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chapitre 2


—Je regrette, Mlle Sabina est sortie, répondit la domestique de Richard Latham à Brice.
C’était la cinquième fois en cinq jours qu’on lui faisait la même réponse, et il sentait qu’il allait finir par perdre son sang-froid. Car il était persuadé que la belle Sabina voulait se débarrasser de lui et avait donné des indications très strictes à la domestique.
Lors de la réception chez Paul Hamilton, il avait rapidement compris que Sabina, contrairement à son compagnon, ne souhaitait absolument pas qu’il réalisât un portrait d’elle.
Et, naturellement, cette nette réticence qu’il avait perçue chez elle avait contribué à renforcer son propre désir de la peindre !
—Bien, merci, répondit Brice en rongeant son frein.
Bon… Il allait devoir adopter une autre stratégie — puisque, manifestement, ses tentatives pour prendre rendez-vous par téléphone n’aboutiraient à rien.
—Je lui ferai part de votre appel, précisa la domestique avant qu’il ne raccroche.
Oh, nul doute qu’elle lui transmettrait le message ! Mais cela ne l’avancerait guère, étant donné que Sabina avait certainement été informée de ses quatre précédents coups de téléphone… et qu’elle s’était bien abstenue de le rappeler.
—Si j’étais toi, je garderais mes distances avec mon oncle Richard, lui avait gentiment conseillé David Latham à la fête de Paul Hamilton, en l’entraînant à part. C’est un collectionneur, qui accumule les objets de valeur. Et il considère que Sabina est sa dernière acquisition. En outre, il illustre parfaitement le concept de mouton noir de la famille, si tu vois ce que je veux dire.
Certes… Mais en l’occurrence, ce n’était pas Richard Latham qui intéressait Brice. Hélas ! Comme il l’avait appris à ses dépens, ce premier était l’élément incontournable qui menait à la belle Sabina…
Pour une femme jouissant d’une notoriété internationale, elle menait une vie de recluse, se dit-il encore. En outre, elle ne sortait jamais sans Latham ou le chauffeur de celui-ci, ou encore l’un de ses gardes du corps.
Deux semaines avant leur rencontre chez Paul, Brice avait assisté à un défilé de mode auquel l’avait convié Chloe, la femme de Fergus, par ailleurs créatrice de mode.
Sabina avait alors fait une courte apparition sur le podium puis s’était rapidement retirée dans les coulisses, suivie de deux gardes du corps… tandis que Brice renonçait à l’aborder, ainsi qu’il en avait eu initialement l’intention.
Après le défilé, elle n’avait pas assisté au cocktail et, comme Brice se renseignait discrètement sur la raison de son absence, on lui avait indiqué qu’elle s’était éclipsée dans une limousine avec chauffeur, une fois sa prestation terminée.
Décidément, cette femme incarnait le mystère — et attisait la curiosité de Brice. En outre, il était convaincu que Richard Latham ignorait ses vaines tentatives téléphoniques pour prendre rendez-vous avec Sabina. Oui, son instinct lui disait que la belle ne se vantait pas de ses dérobades. Richard paraissait tellement déterminé à ce qu’il réalise son portrait !
Il regarda sa montre. 16 heures. Le plus simple n’était-il pas de se rendre chez Richard, dans le quartier de Mayfair —le plus chic de Londres, soit dit en passant ? Il ne tergiversa pas longtemps.
La Mercedes coupé sport, garée devant la riche demeure de Latham, lui indiqua qu’il y avait quelqu’un à la maison. Peu importait qu’il s’agît de Richard ou de Sabina. Il avait la ferme intention d’obtenir le rendez-vous promis — de l’un ou de l’autre.
Pourquoi avait-il été si surpris d’apprendre que Richard et Sabina habitaient ensemble ? s’interrogea-t il en descendant de sa voiture
Sans doute parce qu’il émanait de Sabina une aura qui la rendait intouchable, et maintenait les autres à distance… Visiblement, cela ne s’appliquait pas à Richard Latham qui, partageant sa vie, devait aussi partager son lit. Logique, non ?
—Oui ?
Perdu dans ses pensées, Brice avait machinalement appuyé sur la sonnette, aussi sursauta-t il lorsque la porte s’ouvrit. La femme âgée qui se tenait sur le seuil le fixait d’un air interrogateur. Nul doute qu’il s’agissait de la domestique qui avait pour consigne de lui signifier l’absence de Sabina !
—Je viens voir Sabina, annonça-t il d’une voix ferme.
—Avez-vous rendez-vous ?
La bonne blague ! C’était précisément ce qu’il cherchait à obtenir. Allons, pensa-t il, inutile de s’énerver : la pauvre domestique n’était pas responsable des caprices de sa patronne.
—Pouvez-vous informer Sabina que M. McAllister désire la voir ? demanda-t il en ravalant sa colère.
—McAllister ? répéta la domestique, déconcertée. Mais n’êtes-vous pas…
—Oui, l’homme qui a tenté de la joindre plusieurs fois cette semaine, l’interrompit Brice. Pouvez-vous lui dire que je suis là ?
Il avait répété sa demande d’un ton impatienté, conscient de son impolitesse, mais il était bien trop énervé pour concevoir encore des scrupules envers cette tierce personne —aussi innocente fût-elle — qui se dressait entre son but et lui.
Il était convaincu à présent que le coupé sport appartenait à Sabina et qu’elle se trouvait bel et bien chez elle. Tout comme c’était le cas lorsqu’il avait téléphoné tout à l’heure ! A l’évidence, elle le fuyait.
—Mais…, commença la domestique.
—C’est bon, madame Clark, intervint soudain Sabina en se matérialisant au côté de la gouvernante. Monsieur McAllister, voulez-vous me suivre dans le salon ?
Privilégiant le silence à un commentaire acerbe qu’il aurait regretté par la suite, Brice hocha la tête et la suivit à l’intérieur. Curieux comme cette femme lui apprenait la patience, à lui le fougueux, qui s’emportait à la moindre contrariété.
Aujourd’hui, elle paraissait différente. Plus naturelle, mais toujours d’une beauté éclatante, dans son jean clair et son T-shirt blanc. Elle avait relevé sa chevelure en une queue-de-cheval et n’était absolument pas maquillée. On lui aurait donné dix-huit ans à peine.
—Je vous prie de m’excuser, mais je n’attendais personne, dit-elle en faisant référence à sa tenue décontractée. Je reviens à l’instant de mon club de sport.
Adorable menteuse !
Fronçant les sourcils d’un air moqueur, Brice rétorqua :
—A l’instant, vraiment ?
—Puis-je vous offrir du thé ? demanda-t elle alors d’un ton dégagé.
—Non merci, répondit-il, avant d’ajouter froidement : Je vous ai téléphoné plusieurs fois cette semaine.
—Ah bon ? fit-elle d’un ton détaché.
—Vous le savez pertinemment, répliqua-t il sans cacher son agacement.
—J’ai été fort occupée cette semaine, argua-t elle. J’ai dû me rendre à Paris, j’ai défilé pour plusieurs couturiers. Sans compter une séance de photos avec…
—Je me moque de votre emploi du temps ! trancha-t il de façon cavalière. Ce que je veux savoir, c’est pourquoi vous ne m’avez pas rappelé
Je viens précisément de vous expliquer que…
—Ecoutez, passer un coup de téléphone, cela prend objectivement peu de temps, et même si vous étiez réellement absente, je suis certain que la diligente Mme Clark vous a fait part de tous mes appels et vous a communiqué tous les numéros de téléphone que je lui ai laissés : le numéro de mon domicile, de mon atelier, ainsi que celui de mes deux portables, le privé et le professionnel.
—Peut-être, je ne sais plus, dit-elle rapidement. Etes-vous bien certain de ne pas vouloir de thé ?
—Absolument certain, fit-il en serrant les dents.
Un double whisky, voilà ce dont il aurait eu besoin, même au beau milieu de l’après-midi ! La froideur de cette femme aurait poussé n’importe quel homme à se ruer sur la boisson !
—Bon, reprit-il, à propos de notre rendez-vous…
—Asseyez-vous, monsieur McAllister, je vous en prie.
—Merci, je préfère rester debout, répliqua-t il, les nerfs chauffés à blanc par la désinvolture de Sabina.
Etonnée par son refus, elle se laissa choir pour sa part dans un confortable fauteuil et, le regardant droit dans les yeux, lui asséna :
—C’est curieux, je croyais pourtant que vous étiez un artiste réputé.
—Je le suis ! répondit-il, immédiatement sur la défensive.
—Vraiment ? fit-elle sur le ton de la dérision. Et traquez-vous toujours vos mécènes potentiels de cette façon ?
Une bouffée de colère le submergea.
Elle cherchait délibérément à le froisser ! Et y était parvenue ! Mais pourquoi le provoquait-elle, au lieu de lui avouer tout simplement qu’elle ne voulait pas qu’il réalise son portrait ? Poussant un profond soupir, il déclara subitement :
—Finalement, je prendrais volontiers du thé.
Là-dessus, il s’assit dans un fauteuil face à elle… et eut le plaisir de constater le désarroi qui se peignit alors sur le visage de la belle Sabina. Il était clair qu’en dépit de son invitation initiale, elle n’attendait qu’une chose : qu’il s’en aille !
Que redoutait-elle ? Certainement l’arrivée de Richard qui ne manquerait pas de la convaincre d’accepter de poser pour lui.
—J’ai tout mon temps, précisa-t il d’un ton provocateur.
—Très bien, dit Sabina en se levant brusquement. Je vais donner des instructions à Mme Clark.
Et en profiter pour se remettre de ses émotions ! ajouta Brice in petto. Pourquoi Sabina redoutait-elle tant qu’il la peigne ? Qu’est-ce qui lui déplaisait tellement en lui ? Encore qu’il ne fût pas certain qu’il s’agît réellement d’hostilité à son égard. Il repensa alors à l’éclair de peur qu’il avait aperçu dans ses yeux, à la réception de Paul Hamilton…
Quel mystère cachait donc le sublime mannequin ? Dans quelles eaux troubles nageait son âme ?
Sabina ne se rendit pas directement dans la cuisine, mais se précipita vers la salle de bains pour s’asperger le visage d’eau froide, car ses joues la brûlaient.
Jamais elle n’aurait imaginé que McAllister aurait l’audace de venir chez elle, alors qu’elle avait systématiquement refusé de lui parler au téléphone.
Pauvre idiote ! Elle aurait pourtant dû s’en douter ! Brice McAllister était animé d’une détermination implacable. Ah, comme elle avait eu tort de l’éconduire ! Résultat : il la traquait jusque chez elle.
Bon, le mal étant fait, à quoi bon se lamenter ?
Il fallait réagir !
Dans une heure, Richard rentrerait à la maison. D’ici là, elle devait s’arranger pour que Brice McAllister ait bu son thé, et surtout s’ingénier à trouver toutes sortes d’empêchements afin de repousser le fameux rendez-vous aussi loin que possible dans le temps — rendez-vous qu’elle continuerait à remettre par la suite aux calendes grecques !
Cette seconde rencontre venait de la conforter dans son opinion : elle ne voulait pas que McAllister réalise son portrait. Non qu’elle doutât de son talent, bien au contraire ! D’ailleurs, elle savait pourquoi il était si doué : tout simplement parce qu’il allait au cœur des choses et des êtres.
Ses prunelles d’un vert perçant faisaient sauter le vernis social et plongeaient droit dans l’âme, mettant à nu des émotions profondément ensevelies. Fatalement, le peintre découvrirait le mur de protection qu’elle avait érigé autour d’elle pour maintenir les autres à distance. Et, tout aussi inexorablement, il voudrait savoir pourquoi elle n’était pas une jeune femme insouciante et heureuse, profitant sereinement de sa célébrité…
—Le thé sera servi dans quelques minutes, annonça-t elle en revenant au salon. Selon Richard, vous avez peint un remarquable portrait de votre cousine Darcy McKenzie.
—A ce qu’il paraît, répondit-il d’un ton abrupt, peu sensible à ses efforts de courtoisie.
—Il espère certainement que vous en ferez un aussi magnifique de moi.
—Et vous, Sabina, qu’espérez-vous ? rétorqua-t il tout à trac.
Pourquoi cette question ? s’étonna-t elle. Etait-il borné ? N’avait-il pas encore compris qu’elle ne souhaitait pas qu’il la peigne, mais qu’il s’en aille, et surtout, qu’il laisse intacte la carapace dans laquelle elle avait enfoui son être ?
—Euh… La même chose que lui, bien sûr. Oh, mais voici le thé.
Soulagée, elle se tourna vers Mme Clark et lui adressa un large sourire. La gouvernante avait reçu la consigne de servir uniquement du thé, sans les petits gâteaux secs qui allaient avec. Rien, en somme, qui fût susceptible de retarder le départ de Brice McAllister !
—Sans sucre, pour moi, s’il vous plaît, marmonna Brice tandis que la domestique quittait la pièce et que Sabina remplissait les tasses.
Voilà qui correspondait bien à la personnalité de cet homme, pensa-t elle. Apre et fort !
Brice avala une gorgée de thé brûlant puis, braquant son regard vers elle, il déclara tout à trac :
—Vous êtes comme chez vous, ici !
—Pourquoi ne le serais-je pas ? rétorqua-t elle en s’efforçant de ne pas paraître déconcertée par cette affirmation qui sonnait comme une accusation. J’habite ici, c’est ma maison.
Décidément, sa cohabitation avec Richard le perturbait, pensa-t elle. Curieux tout de même, pour un homme de trente-cinq ans. Etait-il vieux jeu ? A moins que ce ne fût la différence d’âge entre Richard et elle qui le contrariât ?
—Quand serez-vous libre pour des séances de pose ? demanda-t il soudain.
—Vous savez, durant les deux mois à venir, mon agenda est totalement rempli, et…
—Allons, il doit bien vous rester une petite heure libre quelque part, objecta-t il non sans ironie.
—Effectivement, mais alors j’en profite pour me reposer, dit-elle.
—Rester assise pendant que je réalise des esquisses ne sera pas particulièrement éreintant, insista-t il.
La position assise, non. Mais conserver un regard dénué d’expression pendant une heure pour se protéger du sien, si ! Terriblement fatigant, même !
—Navrée, mais j’ai oublié mon agenda chez un client, je vous appellerai dès que je pourrai vérifier mon emploi du temps.
—Demain, nous sommes samedi. Et le samedi, vous n’avez pas de rendez-vous professionnel, n’est-ce pas ?
Un élan de fureur la traversa. Ce n’était plus de la détermination, mais de l’acharnement ! Plus il sentait sa réticence, plus il insistait. Logique !
—Désolée, Richard et moi ne sommes pas à Londres ce week-end.
Soudain, elle entendit un bruit de moteur sous ses fenêtres. Richard ! Par pitié… Elle qui en général était heureuse de l’entendre rentrer sentit alors son cœur se serrer ! Car elle savait que ce dernier, en dépit de ses réticences, était décidé à obtenir ce maudit portrait.
—Dommage, répondit Brice sans deviner ses tourments, je me demandais si…
—Sabina ? Es-tu…
Richard s’interrompit brusquement quand il s’aperçut que sa fiancée n’était pas seule.
—Richard ! s’exclama cette dernière en se levant pour l’enlacer tendrement avant d’ajouter sur un ton insouciant : M. McAllister est venu prendre le thé.
Prendre le thé, vraiment ? pensa Brice, agacé. Il était venu pour l’obliger à lui accorder un rendez-vous, oui !
A cet instant, Sabina posa sur lui un regard inquiet…
Brice allait-il dévoiler à Richard la véritable raison de sa présence ici ? se demanda-t elle. Et lui rapporter le nombre précis de fois où il avait appelé pour prendre rendez-vous et s’était entendu répondre par la fidèle gouvernante : « Mlle Sabina est sortie » ?
Mon Dieu ! S’il informait Richard de ses dérobades, celui-ci en concevrait un vif mé*******ement. Et exigerait des explications dès qu’ils seraient seuls. Comment lui avouer alors qu’elle redoutait le regard de McAllister sur son âme ?
—Je suis venu personnellement vous prier de m’excuser, déclara subitement Brice. Je n’ai pas appelé pour prendre rendez-vous, ainsi que je l’avais promis. A ma décharge, je dois dire que j’ai été fort occupé ces derniers temps.
Elle le regarda, stupéfaite… C’était lui qui présentait des excuses ? Lui qui invoquait un emploi du temps chargé ?
—Je vous en prie, inutile de vous justifier, répondit Richard. Eh bien, êtes-vous finalement convenus d’un rendez-vous ?
A ces mots, Sabina lança une œillade désespérée à Brice…
Allait-il encore la sauver ? se demanda-t elle, le cœur battant. Certes, il avait déjà menti une fois pour elle, mais elle se demandait bien pourquoi, dans la mesure où sa propre attitude envers lui ne pouvait en aucun cas inciter à la complicité ! De son côté, Brice n’avait donné aucun signe de galanterie auparavant.
—Je crois que oui, répondit ce dernier dans un large sourire.
D’accord, elle venait de comprendre ! Il avait menti dans le dessein de la placer au pied du mur et de la contraindre à lui accorder un rendez-vous !
—J’étais en train de dire à M. McAllister que…
—Brice, corrigea ce dernier.
—Je disais à Brice, répéta-t elle, vaguement irritée, que je suis libre mardi après-midi.
—Et moi, je félicitais Sabina d’avoir une si bonne mémoire car elle n’a même pas eu besoin de consulter son agenda. Pour ma part, sans lui, je suis perdu, précisa Brice, en la regardant d’un air ouvertement moqueur.
Le fourbe ! pensa-t elle. Comment osait-il se moquer d’elle si effrontément, sachant qu’elle ne pouvait se défendre ?
—A 3 heures, alors ? ajouta-t il.
Un sourire éclatant éclaira son visage lorsqu’il tendit sa carte de visite à Sabina. Visiblement, il était satisfait de lui-même, se dit-elle en saisissant brutalement la carte qu’il lui présentait.
—Je ne pourrai pas t’accompagner, annonça Richard, mais je prierai Clive de venir avec toi.
—A dire vrai, je n’aime guère avoir de spectateurs lorsque je travaille, précisa Brice.
—Oh, Clive est un homme fort discret ! lui assura Richard. Néanmoins, si sa présence vous importune, je lui demanderai d’attendre dans la voiture, à l’extérieur.
—Merci, je préfère, répondit Brice.
Et elle, pensa-t elle amèrement, personne ne lui demandait si cela ne l’importunait pas de passer une heure seule avec lui, dans son atelier ?0

 
 

 

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chapitre 3

— Que sais-tu au juste du top model Sabina ?
— Tiens, tiens…, fit Chloe en reposant sa fourchette, non sans lancer un regard amusé à Brice, assis en face d’elle. J’avais bien dit à Fergus qu’il y avait anguille sous roche, lors du dernier défilé. Tu ne m’as donc pas invitée pour mes beaux yeux en l’absence de Fergus, mais afin d’en savoir plus sur celle que tu convoites !
Brice adorait Chloe qu’il considérait comme sa petite sœur, mais parfois… elle était tout simplement impossible !
— Non, il n’y a rien entre nous et je ne la convoite absolument pas, se défendit-il vivement. Il se trouve que je dois réaliser le portrait de Sabina. Voilà pourquoi je m’informe sur elle. A titre d’inspiration.
— Oh… ! fit Chloe, visiblement déçue.
— Tu sais, ma petite Chloe, ce n’est pas parce que Fergus et toi vous aimez passionnément que tout le monde est amoureux autour de vous !
— Tout de même, avoue que ce serait merveilleux, non, si c’était le cas entre Sabina et toi ? reprit la femme de son cousin, revenant à la charge.
— Désolé de jouer les rabat-joie, mais je te rappelle que Sabina est fiancée, dit-il.
— Mouais… Ils n’ont pas l’air bien pressés de se marier, ces deux-là. Et puis Richard Latham est bien plus âgé que Sabina. Il pourrait largement être son père.
C’était exactement ce que pensait Brice, pourtant il se garda de l’avouer. Quant à tomber amoureux de Sabina… il doutait que le terme merveilleux fût un qualificatif approprié pour décrire ce cas de figure.
Oh, la beauté de la jeune femme était incontestable ! En outre, depuis leur rencontre de vendredi dernier, il savait qu’elle était naturelle et sincère… de même qu’intrigante et réservée ! Par ailleurs, le fait qu’elle vive chez un homme plus âgé et qu’elle ne sorte jamais sans mentor contribuait à renforcer son mystère.
Quelle relation entretenait-elle réellement avec Richard Latham ? Brice ne cessait de repenser à ce que David lui avait confié à propos de son oncle. Sabina représentait-elle pour lui juste une nouvelle pièce de collection — une pièce de choix —, ou bien étaient-ils ensemble pour d’autres raisons ?
Autant de questions qu’il aurait aimé poser à Chloe car, en tant que créatrice de mode, elle était forcément au courant des éventuelles rumeurs qui couraient sur les top models — et plus précisément sur Sabina ! Seulement, Chloe étant capable de tirer des conclusions hâtives, il se retenait de la questionner.
— Le livre de Fergus se vend bien ? demanda-t il pour changer de sujet.
— Il caracole en tête du box-office, annonça fièrement Chloe. J’espère au moins que tu l’as lu !
— Pas encore, avoua-t il, la mine penaude…, l’intrigue se déroule dans le milieu de la mode, n’est-ce pas ?
Chloe se mit alors à discourir avec un plaisir évident sur l’œuvre de son mari. Définitivement oubliée, la belle Sabina ! pensa-t il avec soulagement.
Pour être honnête avec lui-même, il devait bien reconnaître que toutes les questions qui lui brûlaient les lèvres concernant Sabina étaient d’ordre purement personnel !
Il voulait percer le mystère de sa froideur et de sa distance, et découvrir pourquoi Richard Latham faisait exception à la règle. Ce qui le troublait par-dessus tout, c’était la vulnérabilité qui émanait malgré elle de son être. En dépit de tous les efforts qu’elle prodiguait pour paraître hors d’atteinte.
Sabina était riche, belle, célèbre, elle avait le monde à ses pieds et des honoraires au moins égaux aux actrices les mieux payées d’Hollywood et pourtant…
C’était précisément ce « et pourtant » qui allait finir par l’obséder ! Il soupira, agacé. Cet après-midi, il espérait résoudre l’énigme Sabina Smith.
En rentrant chez lui, il repensa à sa conversation avec Chloe. Il avait juste fait une brève allusion à Sabina et pourtant il était certain que d’ici à ce soir, toute la famille saurait qu’il avait questionné sa cousine au sujet du célèbre mannequin !
Il arriva à l’atelier bien avant l’heure de leur rendez-vous. 3 heures sonnèrent sans que Sabina apparaisse… Allait-elle lui jouer un mauvais tour ? Après quatre jours d’attente et d’anticipation, elle ne pouvait pas ne pas venir ! Au fur et à mesure que les minutes passaient, Brice sentait croître sa fureur, ne doutant pas un instant que Sabina avait délibérément « oublié » le rendez-vous. Il…
La sonnerie retentit brusquement.
3 h 25 ! Aucun coup de téléphone pour l’avertir de son retard, et pourtant il savait que c’était elle. Il s’efforça de prendre un air dégagé et d’effacer toute trace d’agacement sur son visage. Si elle s’attendait à ce qu’il fût furieux, eh bien, elle allait être déçue !
— Navrée pour le retard, lui dit-elle en entrant dans l’atelier. J’arrive d’une séance photos. On m’avait promis que je serais libre à 2 heures, mais…
— Peu importe, vous êtes là à présent, l’interrompit-il, ne sachant si elle lui jouait la comédie ou disait la vérité. Avez-vous déjeuné ?
— Non, mais…
— Je vais demander qu’on vous prépare un sandwich.
— Inutile, je mangerai plus tard.
— Un thé, alors ? Ou un café ?
Bon sang ! Elle était d’une beauté époustouflante dans son chemisier en Lycra moulant, de la même couleur que ses yeux, et son pantalon noir qui épousait tout aussi étroitement ses formes. Aujourd’hui, ses cheveux détachés formaient un épais rideau d’or dont les franges venaient caresser le creux de ses reins…
Du calme, Brice ! s’ordonna-t il en se mettant en quête de son carnet de croquis et de ses crayons.
— Je boirais volontiers un café, répondit-elle.
Comme il se dirigeait vers le téléphone pour prier sa domestique de préparer du café et de le monter à l’atelier, il ne put s’empêcher de demander :
— Comment va Clive ? Dois-je lui faire servir une tasse de café à lui aussi ?
— Inutile ! fit-elle d’un ton froissé avant d’ajouter sèchement : où dois-je m’asseoir ?
— Sur le canapé.
Il ignorait encore comment la peindre… Allait-il réellement pouvoir rendre justice à sa beauté ? En outre, ce n’était pas seulement sa beauté qu’il voulait capter, mais ce qu’il y avait au-delà, à l’intérieur de son être. Il était résolu coûte que coûte à faire tomber ses barrières et à atteindre cette Sabina-là…
Le soleil de mai entrait à flots par l’immense baie vitrée de l’atelier et projetait ses rayons sur le canapé. A l’extérieur, le jardin flamboyait de couleurs et le foisonnement des fleurs multicolores apaisa Sabina.
— Est-ce vous qui entretenez votre jardin ? lui demanda-t elle soudain.
— Pardon ?
Tournant ses regards vers lui, elle s’aperçut qu’il avait commencé à travailler.
— Oh, navrée ! fit-elle, non sans éprouver un certain agacement à l’idée qu’il l’avait croquée à son insu, alors qu’elle admirait ses fleurs. Vous avez donc commencé ?
— Quelques traits, répondit-il en plongeant son regard vert dans le sien. Et pour répondre à votre question, oui, c’est moi qui entretiens mon jardin. Cela me détend, lorsque je suis resté des heures enfermé dans mon atelier. Et vous, aimez-vous jardiner ?
— Autrefois, oui…, fit-elle, une pointe de nostalgie dans la voix.
— Avant que le travail ne vous happe tout entière, n’est-ce pas ? dit-il en souriant.
— Oui, c’est à peu près ça, répondit-elle tandis qu’un nuage passait dans ses yeux.
Le fait qu’elle ait arrêté de jardiner n’avait rien à voir avec son activité professionnelle. Non, c’était simplement parce qu’elle n’habitait plus son charmant petit cottage… Allons ! Elle ne devait pas s’abandonner au sentimentalisme ! Et puis, ce n’était tout de même pas auprès de Brice McAllister qu’elle allait s’épancher.
— A peu près ça ? reprit-il doucement.
Sabina changea de position et déclara dans un soupir :
— Je doute que je fasse un très bon modèle. Je n’arrive pas à rester assise sans bouger très longtemps.
— Vous pouvez vous lever et marcher, si vous préférez. D’ailleurs, je ne suis pas certain que la position assise soit celle que j’adopterai pour vous.
Ah bon ? Et quelle position jugeait-il adéquate pour elle ? se demanda-t elle en se levant. Tout en faisant les cent pas dans l’atelier, elle inspecta la pièce du regard : des toiles étaient entassées contre les murs et sur les étagères, les pots de peinture et les pinceaux se disputaient l’espace. Bref, il régnait le joyeux désordre d’un atelier d’artiste, avec le minimum de mobilier — en l’occurrence, la chaise sur laquelle Brice était assis, une table maculée de peinture et le divan sur lequel elle s’était installée.
— Voilà le café, annonça jovialement Mme Potter en entrant dans l’atelier.
Comme Brice l’avait prévu, elle avait préparé des petits en-cas, et tranché le cake aux fruits confectionné par ses soins, dans la matinée.
— Merci, lui dit Sabina, ravie.
Mmm, pensa-t elle en les dégustant, ces toasts étaient tout simplement délicieux. Finalement, elle était affamée !
— Sautez-vous souvent des repas ? lui demanda subitement Brice.
— Cela m’arrive, quand je n’ai pas le temps de manger. Ne croyez pas que je me prive de nourriture ! J’ai la chance de ne pas grossir, quoi que j’avale.
A cet instant, les yeux de Brice glissèrent sur le corps de Sabina et elle regretta sa remarque. Son regard était si inquisiteur, si…
— A quand le mariage ?
Elle sursauta. Avait-elle bien entendu ?
— Pardon ?
— Si j’ai bien compris, le portrait que je vais réaliser sera le cadeau de mariage de Richard. Aussi je me demandais de combien de temps je disposais pour le réaliser.
— Je crains que vous n’ayez mal interprété les propos de Richard, objecta-t elle en sourcillant.
Jamais il n’avait été question que leur arrangement débouche sur un mariage…
— Richard m’a pourtant donné l’impression que la date de la noce était imminente.
— Vraiment ? dit-elle, persuadée que Brice se trompait.
— Mais oui ! Vous avez une grande différence d’âge, n’est-ce pas ?
Elle se mit à rougir violemment. Qu’est-ce que cela pouvait bien lui faire ? se révolta-t elle en silence. Cela ne le regardait absolument pas !
— C’est comme l’union du printemps et de l’automne, insista Brice, non sans dérision.
— A vingt-cinq ans, on peut difficilement me comparer au printemps, rétorqua-t elle sèchement. L’analogie avec l’été serait plus adaptée. Mais de nos jours, l’âge n’a guère d’importance.
— De nos jours ? reprit-il ironiquement. Vous croyez donc que c’est une question de mode ?
Cet homme était décidément infernal ! Richard et elle étaient uniquement amis, et il s’était certainement mépris sur les propos de son « fiancé ».
— Ecoutez, commença-t elle, visiblement agitée, je suis venue ici pour que vous fassiez des croquis de moi, et non pour subir vos questions sur ma vie personnelle, d’accord, monsieur McAllister ?
— M. McAllister s’appelle Brice, déclara-t il alors.
— Pour moi, vous êtes M. McAllister, répliqua-t elle avec hauteur.
— Comme vous voudrez, fit-il, résigné. Pouvez-vous prendre place près de la cheminée ?
Voilà à présent qu’il faisait comme si cette conversation très personnelle n’avait jamais eu lieu ! Furieuse, elle se plaça là où il le lui avait indiqué.
— Les vêtements que vous portez ne conviennent pas. Comprenez-moi bien ! Ils vous vont à ravir, mais ils ne sont pas adaptés à la façon dont je compte vous peindre.
— Et comment comptez-vous me peindre, exactement ?
Sans répondre, il poursuivit son esquisse, d’un air fort concentré. Elle resta immobile, adoptant son fameux regard figé, celui pour lequel elle optait lors des séances de photos. Un maître était à l’œuvre et elle était l’objet qui servait son art. En tant que personne, elle n’existait pas, et cela lui convenait parfaitement. Elle était ici contre sa volonté et la dernière chose qu’elle voulait, c’était établir une intimité quelconque avec McAllister.
— Devrez-vous en faire beaucoup ? demanda-t elle au bout d’une bonne demi-heure, commençant sérieusement à se lasser.
— Beaucoup de quoi ? fit-il en relevant la tête, visiblement absorbé par son travail.
— De croquis ! Ces séances se renouvelleront-elles souvent ?
Réservant sa réponse, il continua de dessiner.
C’était réellement un fort bel homme, reconnut-elle à son corps défendant. Ses cheveux, longs et noirs, lui conféraient un faux air de tsigane. Quant à ses yeux, aussi verts que troublants, ils étaient dignes d’une star de cinéma.
— Pourquoi ? finit-il par demander.
— Comme je vous l’ai dit, je suis…
— Très occupée, oui, je sais. Vous me l’avez précisé plusieurs fois, je crois que j’ai compris. La question est : pourquoi êtes-vous si prise ?
Il lui lança un regard moqueur avant d’ajouter :
— Ne me dites pas que vous travaillez pour vivre. Depuis sept ans, vous avez dû accumuler un joli petit pécule. Qu’est-ce qui vous pousse à travailler sans relâche, Sabina ?
Une raison simple : lorsqu’elle se plongeait à corps perdu dans le travail, elle ne pensait plus à rien et dormait à poings fermés la nuit, sans ressasser le passé !
— Pour rester l’un des top models les plus demandés, répondit-elle calmement.
— Est-ce si important que cela ?
Sa question la fit rougir. Néanmoins, elle rétorqua sur un ton caustique :
— Et pour vous, monsieur McAllister, n’est-il pas important de demeurer au top du marché de l’art ?
D’accord, les métiers de mannequin et d’artiste peintre ne requéraient pas les mêmes talents, il n’empêche qu’elle se sentait une âme d’artiste. Elle mettait en valeur le génie des grands couturiers, inspirait les meilleurs photographes ; elle possédait un don pour exalter le talent des autres !
— Touché ! concéda-t il de mauvaise grâce. Seulement, je conçois mal qu’on ait envie de faire votre métier ad vitam aeternam.
— Que cherchez-vous à faire ? Me blesser, me provoquer — ou bien est-ce que la goujaterie est une seconde nature, chez vous ?
— Peut-être un peu des deux, qui sait ?
Ils se jaugèrent durement.
— Vous vous moquez de tout, n’est-ce pas ? dit-elle dans un souffle, déconcertée par l’arrogance de Brice.
Oh, comme elle aurait aimé être aussi insouciante qu’autrefois !
Alors elle aurait éclaté de rire, oui, elle aurait ri d’elle-même et de lui. Mais la personne qu’elle était autrefois avait définitivement disparu. Et Sabina doutait qu’elle revînt un jour.
— Il est temps que je parte, décréta-t elle d’un air las en regardant sa montre.
Il l’observait intensément, cherchant à deviner ce qui agitait ses grands yeux bleus, les troubles pensées qui se formaient derrière son beau front lisse…
— Déjà ? dit-il.
— J’ai un autre rendez-vous.
— Chez vous, avec Richard ? fit-il en se relevant, déployant son immense silhouette qui sembla alors remplir tout l’atelier.
Elle recula d’un pas, prise soudain de claustrophobie. Le regard toujours enchaîné au sien, Brice se rapprochait d’elle, lentement, avec une souplesse toute féline… Il était si proche d’elle à présent qu’elle sentait son souffle sur sa joue, la fragrance de son after-shave.
— Je dois vraiment partir, dit-elle d’une voix étranglée, sans esquisser cependant le moindre geste en ce sens.
— Eh bien, qu’est-ce qui vous retient ? lui souffla-t il au visage.
Ses jambes ! Elles étaient en coton et refusaient de lui obéir ! Sabina avait l’impression qu’elle allait s’effondrer d’un instant à l’autre. Elle se faisait l’impression d’un lapin affolé, surpris par les phares d’une voiture et qui, au lieu de sauter dans le fossé, demeurait sur la chaussée, hébété.
Brice était décidément un homme dangereux, elle l’avait senti d’emblée ! S’humectant les lèvres du bout de sa langue, elle répondit :
— J’attends que vous me laissiez passer…
A ces mots, il s’écarta.
— Je vous en prie, dit-il avec une courtoisie affectée.
Dans un ultime effort, elle se dirigea vers la porte.
— Je vous appellerai, ajouta-t il.
Une main tremblante posée sur la poignée, elle se retourna lentement.
— Pardon ?
— Afin de prendre rendez-vous pour une prochaine séance, précisa-t il d’un air amusé.
Que venait-il de se passer ? se demanda-t elle. Il s’était juste approché un tout petit peu trop d’elle, et alors ?
Sornettes !
Elle savait parfaitement qu’il s’était produit autre chose entre eux, de curieuses ondes sur lesquelles elle préférait ne pas s’attarder…
— Me ferez-vous l’honneur de me répondre, cette fois ? poursuivit-il.
— Si je suis chez moi, évidemment !
— Si tel n’est pas le cas, je suis certain que Richard pourra convenir d’un rendez-vous pour vous.
— Contrairement à ce que vous insinuez, monsieur McAllister, je gère moi-même mon emploi du temps.
— Curieux, ce n’est pas l’impression que j’ai eue lors de notre première rencontre.
Elle le fixa un instant en silence, avant de lui asséner d’une voix blanche :
— Je me fiche comme d’une guigne de ce qu’était — ou n’était pas — votre impression lors de notre première rencontre. Et pour tout vous dire, rien chez vous ne présente le moindre intérêt à mes yeux.
— Rien du tout ?
— Non ! fit-elle d’un ton rageur. Au revoir, monsieur McAllister.
— A très bientôt, Sabina.
Elle ne releva pas son ultime provocation et referma soigneusement la porte derrière elle. Enfin libre…
Une fois installée à l’arrière de la confortable limousine, elle s’autorisa à repenser à la séance en regardant distraitement le paysage urbain défiler derrière la vitre fumée.
Elle n’aimait pas la façon dont McAllister la dévisageait. Pas plus qu’elle n’appréciait le ton très personnel sur lequel il s’adressait à elle. Ou encore la manière dont il s’était approché d’elle, tout à l’heure, avant qu’elle ne parte, comme s’ils étaient intimes.
Bref, elle ne l’aimait pas !
Comment allait-elle bien pouvoir s’y prendre pour ne jamais retourner dans son atelier ?0

 
 

 

ÚÑÖ ÇáÈæã ÕæÑ **ÃãíÑÉ ÇáÍÈ**   ÑÏ ãÚ ÇÞÊÈÇÓ
ÞÏíã 19-05-09, 11:06 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 9
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ÇáÊÓÌíá: Sep 2007
ÇáÚÖæíÉ: 43839
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coucou cherie je tenai a te remercier pr les 2 chapitres et on attend tjrs (impationement) la suite merci pr ts

 
 

 

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ÞÏíã 20-05-09, 06:21 AM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 10
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ÇáÊÓÌíá: Oct 2007
ÇáÚÖæíÉ: 45117
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 8,329
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   coucou cherie je tenai a te remercier pr les 2 chapitres et on attend tjrs (impationement) la suite merci pr ts



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