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un véritable mariage d'amour DE KAYTHRN

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Marchmellow un véritable mariage d'amour DE KAYTHRN

 

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un véritable mariage d' amour de kathlyn rossvéritable mariage d'amour KAYTHRN
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Brant Harcourt fixa Kelly d’un regard scrutateur. Connaissez-vous le contenu du testament de votre grand-père, Kelly ? La jeune femme le toisa avec hauteur. Elle n’avait jamais aimé l’associé de Joe, son grand-père. Je suis la seule héritière de Joe. Il m’aura certainement légué ses parts dans le cabinet d’avocats ainsi que tout le reste. Préparez-vous à un choc, Kelly. Car c’est à moi que Joe a légué ses actions. Toutes ses actions. Il se tut pour ménager le suspense, puis ajouta : A une condition : que je vous épouse…
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CHAPETRE 1 ET 2
Le fameux cabinet d’avocats Harcourt et McConell se trouvait au cœur du quartier des affaires de Toronto, dans un impressionnant gratte-ciel, symbole de la réussite exceptionnelle de Jœ McConell. Fusant droit vers le ciel, le bâtiment de verre abritait une importante société immobilière et les bureaux des meilleurs juristes de la ville, dont Kelly McConell faisait partie.
Comme à son habitude, elle alla garer sa Jaguar gris argent dans le parking du sous-sol. La main sur son attaché-case, elle se préparait à sortir de la voiture quand la vue de son reflet dans le rétroviseur la retint. Qu’y avait-il de changé ? Ses cheveux dorés étaient retenus par un élégant chignon, son chemisier de soie émeraude rehaussait l’éclat de ses yeux. Aujourd’hui, contrairement à d’habitude, le maquillage de ses yeux verts était plus soutenu. Pour dissimuler les marques laissées par les larmes et pour se donner plus d’assurance, elle avait noirci ses cils avec soin et ombré ses paupières. En vain.
Une profonde inspiration et, courageusement, Kelly prit son attaché-case, quitta sa voiture et gagna l’ascenseur. Prendre ces quelques jours de congé n’avait pas été une bonne idée. Le travail avait dû s’accumuler sur son bureau ! Et puis, rester inactive l’avait rendue plus vulnérable au chagrin. Il fallait maintenant que Kelly occupe son esprit, qu’elle cesse de penser à la mort de Jœ McConell.
Au cinquième étage, sa secrétaire, Maggie Thornton, entra dans le luxueux ascenseur. Elle eut l’air d’être très surprise de la voir.
— Mademoiselle McConell, je ne vous attendais pas avant une semaine ! M. Harcourt avait dit...
— Oui, je sais ce que M. Harcourt a dit, lança Kelly avec une pointe d’agacement. Mais il fallait que je revienne travailler au bureau. Avec tous ces dossiers à traiter !
Un silence gêné dura quelques secondes. Kelly jeta un coup d’œil vers sa secrétaire, qui portait sous son bras divers ********s.
— Nous sommes tous très peinés par la disparition de votre grand-père, mademoiselle, dit Maggie avec douceur.
Kelly s’appuya contre une des parois couvertes de moquette et soupira.
— Oui. Il me manquera beaucoup, répondit-elle simplement.
Par distraction, son regard vagabonda sur les plaques dorées qui surmontaient les boutons numérotés. Elles répétaient au visiteur qu’il se trouvait sur le territoire des deux avocats les plus illustres de la ville, Harcourt et McConell. En réfléchissant, Kelly se dit que, logiquement, le nom de son grand-père devrait apparaître en premier puisque c’était lui qui avait fondé le cabinet et lui avait donné ses lettres de noblesse. Et bien avant que Brant Harcourt entre en scène.
Au vingtième étage, l’ascenseur ouvrit ses portes et laissa sortir les deux jeunes femmes. Un long couloir, bordé de pièces vitrées, menait au bureau de Kelly. En le traversant, elle vit des têtes se lever et ses collaborateurs la regarder avec étonnement. Au moment où elle ouvrait sa porte, Daniel Marsden surgit derrière elle. Habillé avec goût et à grands frais, comme d’habitude. Son costume coupé sur mesure mettait en valeur sa carrure avantageuse. Un vrai mannequin tout droit sorti d’un magazine de mode !
— Kelly, je ne pensais pas te trouver là ! Brant avait annoncé ton absence. Il avait donné des instructions...
Irritée, elle n’écouta pas la fin de la phrase. C’était bien le genre de Brant Harcourt de donner des ordres ! Sa proposition de prendre du repos avait en effet eu l’air d’un ultimatum !
— Tu sais, je ne tenais pas à rester trop longtemps loin du cabinet, déclara-t-elle. J’ai des affaires qui m’attendent.
Sur le point de suivre sa secrétaire, Kelly fut encore retenue par Daniel.
— Dis-moi, Kelly, que va-t-il advenir des actions de ton grand-père dans la société ? Et ses immeubles, ses propriétés... Tout ça va te revenir, non ?
— Le testament de mon grand-père n’a pas été lu pour l’instant et, franchement, je ne sais pas ce qu’il contient, répondit-elle avec un sourire triste.
— Tout le monde ici s’attend à ce que tu hérites. Il n’y a aucun autre héritier dans ta famille ?
— Non, je suis la seule parente qui lui restait.
Le visage de Daniel s’illumina d’un large sourire. Il donna une petite tape amicale sur l’épaule de Kelly.
— Ah ! C’est donc toi qui prendras la direction, Kelly. Hé, hé ! N’oublie pas que je suis ton chevalier servant. A propos, tu penses toujours à notre dîner de la semaine prochaine ? Pense aussi à la réception donnée en l’honneur de la retraite de Georges.
— Comment pourrais-je oublier ces deux événements puisque tu me les rappelles dix fois par jour ?
— Parfait, comme cela je garde un avantage sur mes concurrents ! Prends garde à toi, Kelly. Dès que tu auras hérité, tu verras ton nombre d’admirateurs s’agrandir, ajouta-t-il avec un clin d’œil.
— Tu es incorrigible, Daniel !
En entrant dans son bureau, elle se sentait le cœur plus léger. La gaieté de Daniel était contagieuse. Et puis, l’espoir de posséder la société McConell lui donnait un peu plus confiance en l’avenir.
— Appelez Brant, et dites-lui que je suis là, s’il vous plaît, Maggie, lança-t-elle en passant devant sa secrétaire.
Oh ! Bien sûr, Brant Harcourt devait être au courant de son retour. En fait, il n’ignorait probablement rien de ses faits et gestes dès qu’elle franchissait le seuil de l’immeuble. Mais par provocation, elle voulait l’en avertir elle-même. Au lieu de s’asseoir tout de suite dans son fauteuil, elle resta debout devant la baie vitrée, et s’attarda à contempler Toronto sous un ciel sans nuage.
Depuis son entrée dans l’entreprise familiale, Kelly n’avait eu qu’un seul objectif : parvenir un jour au poste de directeur. L’année dernière, elle avait prié Jœ McConell de lui vendre des parts de la société. Son grand-père avait répondu par un non définitif. Très déçue, Kelly avait été désagréablement surprise d’apprendre, peu de temps après, qu’il avait accepté de céder un nombre considérable d’actions à Brant Harcourt, son nouvel associé. Cet homme semblait avoir une intuition et une chance incroyables, ce qui agaçait prodigieusement Kelly. Il possédait des actions dans les entreprises les plus prospères de la ville. Brant Harcourt était un avocat remarquable et brillant. En s’associant avec Jœ McConell, il avait redonné du dynamisme à la société. En pleine expansion, le cabinet avait eu besoin de deux jeunes associés. Aussi Kelly s’était-elle proposée avec enthousiasme. Qualifiée, expérimentée et habituée aux méthodes de la maison, à vingt-huit ans, elle était la candidate idéale. Pourtant, Brant avait repoussé sa candidature pour préférer celle de Daniel Marsden, malgré son peu d’expérience et ses vingt-six ans. Le second poste avait été pourvu par un autre jeune homme. Kelly avait accepté cette décision sans protester mais elle vouait toujours à Brant une certaine rancune.
La porte de son bureau s’ouvrit brusquement et Brant Harcourt entra. Sa présence avait le don de mettre Kelly sur les nerfs. Levant la tête, elle affronta calmement son regard.
— Je croyais vous avoir dit de prendre encore une semaine de congé, déclara-t-il de sa voix autoritaire.
— C’est vrai, mais j’ignorais que c’était un ordre. Est-ce que j’aurais dû monter à l’étage supérieur pour vous demander la permission de m’asseoir à mon bureau ?
Sa plaisanterie le laissa de marbre. Un court instant, ses yeux sombres se posèrent sur le visage blême de la jeune femme.
— Le testament de votre grand-père sera lu demain, vous le savez, je suppose ?
Kelly répondit d’un hochement de tête. En silence, elle l’observa subrepticement. Brant était bâti en athlète et son costume sombre mettait en valeur un corps puissant, harmonieusement musclé. A la lumière du soleil, ses cheveux noirs prenaient des reflets bleutés. Comme Daniel Marsden, Brant Harcourt était d’une grande élégance. Mais alors que Daniel faisait beaucoup d’efforts pour être séduisant, il suffisait à Brant d’être naturel pour séduire une femme. Un charme indéfinissable se dégageait de sa personne, fait de sensualité et de froideur, et qui faisait tourner bien des têtes.
— Savez-vous ce qu’il contient ? demanda-t-il.
— Eh bien, mon grand-père a dû me laisser ses parts dans la société ainsi que tout le reste, répondit-elle avec une assurance qu’elle était loin de ressentir.
— Comme Jœ McConell avait l’habitude de dire, on ne peut être sûr de rien en ce monde !
Tranquillement, Kelly passa la main sur ses cheveux. Dans son joli tailleur crème, elle se savait à son avantage.
— En ce qui me concerne, je ne suis pas inquiète pour l’avenir. Etant donné que vous possédez déjà des actions, nous deviendrons en quelque sorte des associés. Qu’en pensez-vous ?
Aussitôt elle regretta d’avoir posé cette question. Evidemment, Brant serait contrarié de devoir travailler avec elle, cela Kelly l’avait deviné ! Il n’avait pas voulu d’elle à un poste moins important. Pourtant, il lui faudrait se résoudre à partager les fonctions importantes et à prendre les décisions avec elle.
La question pleine de provocation laissa Brant Harcourt imperturbable. D’ailleurs, jamais son visage ne trahissait ses émotions. Voilà pourquoi il était un avocat si redouté aux audiences.
— Etrange question, lança-t-il avec un sourire narquois. Justement, Kelly, je comptais vous inviter à dîner ce soir pour que nous puissions discuter de ce sujet.
Comment ? Kelly n’était pas certaine d’avoir bien compris. Ah ! Il voulait en discuter ! Il était donc plus préoccupé par ce problème qu’il n’y paraissait. Quelquefois, Kelly avait eu l’occasion de déjeuner avec lui, lorsque des motifs professionnels l’avaient exigé. Et puis, au cours de rares dîners, ils s’étaient trouvés côte à côte, à la même table, heureusement chacun en bonne compagnie. Que cachait cette invitation ? Peut-être voulait-il essayer de l’amadouer grâce à son charme irrésistible afin de mieux la manipuler lors de leur collaboration future ? Si telle était son idée, il se trompait lourdement. Elle ne tomberait pas dans ce piège grossier ! Ou bien, peut-être allait-il lui proposer de vendre ? De toute façon, elle n’avait aucunement l’intention de se dessaisir de ses actions. Seule la curiosité la poussait à dîner avec Brant. Sans doute dut-il prendre son silence pour un oui.
— Je viendrai vous prendre à 8 heures, annonça-t-il.
Cette arrogance révolta Kelly. Brant, considérant la conversation terminée, se dirigeait vers la porte, quand elle lui répondit :
— En fait, j’ai un rendez-vous ce soir avec Daniel. Nous pourrons dîner ensemble une autre fois.
— Annulez votre rendez-vous, ce que j’ai à vous dire est plus important ! Riposta-t-il sur un ton sans réplique.
— Important pour vous ! Et puis, je ne suis pas encore propriétaire de la société, vous brusquez les choses. Nous en discuterons dans quelques jours, ajouta-t-elle froidement.
Il eut un air menaçant qui l’alarma.
— Ma chère Kelly, je ne me suis pas bien fait comprendre. Je connais la teneur exacte du testament de votre grand-père. Je peux vous assurer qu’il est de votre intérêt de vous préparer à l’entendre.
A ces paroles, le sourire de Kelly se figea sur ses lèvres.
— A 8 heures, soyez prête ! Lança-t-il, en quittant la pièce.
Stupéfaite, Kelly le regarda au travers des glaces se diriger d’un pas rapide vers l’ascenseur. Il s’arrêta une seconde pour dire un mot à Maggie. Kelly eut tout le mal du monde à se retenir de courir lui demander ce qu’il savait des dernières dispositions de Jœ. Comment pouvait-il avoir appris ce que contenait ce ******** confidentiel ? A coup sûr, ce n’était que du bluff ! Brant Harcourt était passé maître dans cet art. Arrivé devant l’ascenseur, Brant tourna la tête et jeta un regard sombre à la jeune femme, qui pensa avec angoisse au rendez-vous de ce soir.
A suivre

 
 

 

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merci pour le reman
j'attends avec impatience

 
 

 

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Durant toute la journée, cette appréhension ne la quitta pas un seul instant. Plus l’après-midi avançait, moins Kelly parvenait à se concentrer sur l’affaire compliquée dont elle était chargée. A 5 heures, elle referma le dossier et appela Maggie.
— Maggie, pouvez-vous me dire si Brant se trouve dans son bureau ?
La réponse ne se fit pas attendre. Une minute plus tard, la voix de Maggie résonnait dans l’Interphone.
— Oui, il est dans son bureau et il est disponible si vous désirez le voir.
— Merci, Maggie.
A dire vrai, Kelly ne tenait pas particulièrement à le voir mais elle brûlait d’apprendre ce qu’il avait à lui annoncer.
Impossible de patienter jusqu’à ce soir ! S’armant de courage, Kelly décida de monter au vingt et unième étage.
Une fois dans l’ascenseur, toute sa détermination s’envola. En fin de compte, mieux valait attendre l’entrevue de ce soir. Pleine d’incertitudes quant au contenu du testament, Kelly craignait de montrer son point faible à Brant Harcourt. Pour rien au monde elle ne voulait lui paraître vulnérable. Une fois devant sa porte, elle hésita et rebroussa chemin. Juste à côté se trouvait le bureau de son grand-père dans lequel elle entra.
Le domaine de Jœ McConell était resté intact. L’immense pièce impressionnait le visiteur. De riches tapis de Chine, des murs lambrissés, une imposante bibliothèque garnie d’ouvrages juridiques, et enfin, son large bureau de chêne derrière lequel il avait passé des jours et des nuits. Kelly s’y assit. La tête appuyée contre le fauteuil pivotant, elle resta là, pensive. Ses yeux se promenèrent dans la pièce et vinrent rencontrer la photographie d’elle que son grand-père avait placée fièrement derrière son bureau.
Normalement, tout ce que possédait Jœ McConell aurait dû revenir à son fils. C’était lui qui avait fait prospérer la société. Mais le destin en avait décidé autrement : quand elle avait dix ans, les parents de Kelly avaient péri dans un accident de voiture. Ce souvenir douloureux emplit soudain ses yeux de larmes.
— Que faites-vous ici, Kelly ? demanda une voix masculine.
Kelly sursauta. Brant était entré sans faire de bruit.
— Je suis venue chercher quelques objets personnels qui traînent dans le bureau de mon grand-père, rétorqua-t-elle en faisant semblant de fouiller dans un tiroir.
— Pourquoi avez-vous téléphoné et demandé une entrevue ?
Elle ne répondit pas, continuant ses prétendues recherches, la tête baissée et les mains tremblantes. Pendant ce temps, Brant Harcourt s’était rapproché.
— Alors, Kelly ?
Il était tout près d’elle, de l’autre côté du bureau. Avant même qu’elle ait pu faire un mouvement, Brant lui avait soulevé le menton et l’obligeait à lui faire face. D’un regard sans douceur, il fixa les yeux émeraude encore humides de larmes.
— Alors, comme ça, vous faisiez un peu de rangement ? murmura-t-il sur un ton plus caressant.
En proie à de vives émotions, Kelly repoussa brusquement la main de Brant.
— Que croyez-vous ? Je n’ai pas encore besoin de me justifier si j’ai envie de venir dans le bureau de mon grand-père ! s’écria-t-elle, furieuse. J’ai le droit d’emporter les effets personnels de Jœ ; ils ne vous appartiennent pas, que je sache !
— Non. Mais ils ne vous appartiennent pas non plus, reprit-il, amusé par sa fureur.
— Très bien ! Mais tout cela sera à moi demain !
— Oh ! Je comprends maintenant. Vous êtes venue consulter les dossiers de Jœ pour vous mettre au courant des affaires de la société, en digne héritière. Tout ce que je peux dire pour le moment, c’est que vos illusions seront de courte durée. Jouez au président-directeur général tant que vous le pouvez ! C’est-à-dire jusqu’à demain.
— Que voulez-vous dire ?
Brant ne répondit pas. Son visage reprit son expression distante et sévère, ce qui raviva l’angoisse de Kelly. Elle referma bruyamment le tiroir du bureau.
— Brant, arrêtez de jouer au chat et à la souris avec moi ! s’écria-t-elle d’une voix presque suppliante. Vous savez parfaitement pourquoi je suis montée à cet étage. J’ai besoin de savoir ce que vous vouliez m’annoncer ce soir !
Pendant quelques secondes, Brant hésita à répondre, puis dans un étrange sourire, il dit :
— Je m’attendais à votre visite. Je suis même étonné que vous ayez résisté si longtemps à la curiosité.
Kelly s’était levée et essayait de reprendre confiance en elle. Devant la grande baie vitrée, elle contempla la ville ensoleillée. Probablement que ces discussions ne menaient à rien, pensa-t-elle. Il y avait peu de chances que Brant lui révèle quelque chose, après tout. Pourquoi lui ferait-il cette faveur ?
— Mon grand-père ne m’a pas légué sa société, n’est-ce pas ?
Dans le silence qui suivit sa question, Kelly crut entendre les battements affolés de son cœur. Ses craintes devenaient insupportables.

— Non, en effet, convint-il d’une voix implacable.
Aussitôt Kelly ferma les yeux. Comme elle lui tournait le dos ; Brant ne put voir l’expression de souffrance qui s’inscrivit sur le beau visage de la jeune femme. Après avoir maîtrisé son émoi, elle lui fit face et quand elle parla, sa voix parfaitement calme ne tremblait pas.
— Je devais m’y attendre. Mon grand-père n’a jamais souhaité que je me mette à travailler. Disons qu’il l’a juste toléré. En homme de l’ancienne génération, il avait des idées archaïques sur le travail de la femme. C’est pourquoi il ne m’a jamais facilité les choses, dès qu’il s’agissait de ma carrière.
— Pourtant, il vous a offert ce poste dans le meilleur cabinet de la ville ! répliqua Brant dans un sourire ironique.
Une étincelle de colère brilla dans les yeux verts de Kelly. Brant faisait partie de ces gens convaincus que Jœ McConell avait offert un emploi à sa petite-fille sur un plateau. Rien n’était plus faux ! Kelly allait répondre à cette insinuation, mais à quoi bon ? Brant ne la croirait pas. Seuls ses efforts avaient permis à la jeune femme de mener à bien sa carrière. Pour obtenir son emploi, Kelly avait dû démontrer à son grand-père qu’elle était deux fois meilleure que les autres candidats. Et puis Brant ne comprendrait pas pourquoi elle avait voulu à tout prix entrer dans la société familiale et reprendre le flambeau à la place de son propre père, mort très jeune.
Brant la regardait d’un air moqueur. Combien il devait être satisfait de la voir ainsi aux abois ! Il devait la prendre pour une enfant gâtée, à laquelle on n’avait jamais rien refusé.
— Vous ne voulez pas savoir ce que Jœ a décidé de faire de ses parts ?
— Elles seront vendues au plus offrant, je suppose, dit-elle avec indifférence.
— Non, Kelly, ce n’est pas si simple.
— Alors, de quoi s’agit-il ?
— A une condition, votre grand-père a fait de moi son héritier.
Les yeux noirs de Brant brillèrent d’un éclat singulier. Il fit une pause dans son explication, comme pour ménager le suspense. Ce n’était pas nécessaire car ses derniers mots, à eux seuls, foudroyèrent Kelly.
— La condition étant que je vous épouse.

 
 

 

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