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الروايات الرومانسية الاجنبية Romantic Novels Fourm، روايات رومانسية اجنبية


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قديم 24-02-10, 04:40 PM   المشاركة رقم: 2
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chapitre 1


Une simple porte séparait Emma Robards de son objectif. Mais ce n’était pas une porte comme les autres. Faite du noyer le plus délicat, elle arborait en lettres d’or le nom tout aussi éclatant du maître des lieux : Pierce Redfield.0
« Inutile d’essayer d’obtenir un rendez-vous avec lui, avait prévenu Lawrence. Il est protégé par une armada de secrétaires et de conseillers qui le tiennent à distance de la foule. Il va falloir que tu ruses pour l’approcher ! »0
Pourquoi Emma essayait elle à tout prix d’atteindre cet homme ? Pourquoi s’était elle faufilée jusqu’ici comme une voleuse, longeant les murs et évitant habilement tous les collaborateurs de Pierce Redfield ? Tout simplement parce que Lawrence le lui avait demandé, et parce qu’elle avait accepté cette mission.0
Et, maintenant, elle courait le risque d’être arrêtée d’une seconde à l’autre par les agents de la sécurité, et d’être jetée à la rue comme une malpropre.0
Le cœur battant, elle frappa du bout des doigts à la porte de Pierce Redfield, et entendit presque aussitôt une voix masculine ferme lui répondre :0
— Entrez !0
Elle hésita un instant puis, prenant une profonde inspiration, tourna courageusement la poignée. « Me voici dans l’antre du lion », pensa-t elle, impressionnée.0
La pièce était immense, tapissée d’une épaisse moquette vert sombre. Aux murs, des toiles de maîtres, qui n’étaient manifestement pas des reproductions, donnaient à l’endroit un air imposant.0
Au fond de ce vaste espace se tenait un très grand bureau derrière lequel était assis le maître des lieux : Pierce Redfield en personne.0
— Qui diable êtes-vous donc ? demanda-t il sèchement en levant les yeux sur elle.0
Emma se mit à frissonner. Elle fut prise d’une soudaine envie de tourner les talons et de fuir le plus loin possible. Mais il eût été absurde de se sauver alors qu’elle avait fait le plus difficile.0
Redfield était un homme richissime, multimillionnaire, et elle, une simple serveuse de restaurant, mais ce n’était pas cette vertigineuse différence de fortune qui allait l’empêcher d’atteindre son objectif. Elle était parvenue jusqu’au sommet de la pyramide, ce n’était pas le moment de renoncer.0
— Allez-vous répondre, ou dois-je appeler la sécurité ? reprit l’homme d’affaires, visiblement agacé.0
Emma rassembla tout son courage et débita d’un trait, le souffle court :0
— Voilà : je m’appelle Emma Robards et je suis une amie de Lawrence.0
— De Lawrence ?0
— Oui, de votre fils.0
Les épais sourcils blonds se froncèrent. Un regard bleu azur, dénué de toute indulgence, la transperça.0
— Je sais bien que Lawrence est mon fils. Nous n’allons pas épiloguer là-dessus. Cela n’explique pas votre présence ici. Comment avez-vous fait pour entrer ? A l’accueil, mes assistants ne vous ont ils rien demandé ?0
— Ils sont en train de regarder le défilé. La mairie donne un spectacle de rue.0
— Ah ? C’est aujourd’hui ?0
Sans attendre la réponse, Redfield bondit sur ses pieds et marcha d’un pas vif jusqu’à la vaste baie qui s’ouvrait sur la ville. Emma fut frappée par la souplesse et la grâce de ce mouvement qui lui rappelèrent celles d’un athlète.0
— Vous êtes trop haut, ici. Vous ne pouvez rien voir, expliqua timidement Emma.0
Elle se rendit compte trop tard du double sens de ses paroles, qui sous-entendaient que le statut social particulièrement élevé de Pierce Redfield l’empêchait de percevoir les choses simples du quotidien. Savait il combien coûtait un ticket de métro ? Certainement pas.0
— C’est Lawrence qui vous envoie ? Qui êtes-vous ? Une de ses petites amies ?0
La question, humiliante, avait été posée sur un ton délibérément sec.0
— Non, rétorqua-t elle, piquée au vif. J’aime à croire que je suis autre chose pour Lawrence.0
Le regard de l’homme d’affaires se fit soudain plus attentif.0
— Lawrence ne m’a pas parlé d’une relation particulière, murmura-t il, songeur.0
— Comment aurait il pu le faire ? dit sèchement Emma. Vous ne répondez même pas à ses appels téléphoniques.0
Elle regretta immédiatement cette réaction impulsive.0
Redfield renversa la tête et partit aussitôt d’un éclat de rire, comme si elle venait de lui raconter la blague la plus drôle du siècle.0
— Ha, ha, ha, ce pauvre Lawrence ! Si je comprends bien, il vous envoie en mission pour me soutirer de l’argent ?0
— Mais non, absolument pas ! Enfin… Je veux dire… Je… Je voulais simplement vous parler de tous les sacrifices financiers qu’il vient de faire pour la chose qui le passionne le plus. Comprenez-vous ? Il m’a dit que vous ne l’avez jamais aidé, dans la vie. Tout le monde a besoin d’être aidé, monsieur Redfield. Vous, par exemple, n’avez-vous pas été aidé, au début de votre carrière ?0


Pierce Redfield souriait pensivement tandis qu’il se rappelait le commencement de sa carrière. Il se souvenait de ses débuts, pas si faciles que cela, tout en observant la charmante jeune femme qui se tenait devant lui. Un joli visage avec ce discret grain de beauté au-dessus de la joue gauche, une carnation fraîche et saine, des lèvres pleines, un peu boudeuses, absolument charmantes.0
Il se demanda quels étaient les rapports réels entre Lawrence et elle. Sans doute lui avait il donné l’image d’un fils incompris et rejeté — c’était tellement facile —, et il se dit qu’il pourrait expliquer à cette délicieuse apparition que Lawrence n’avait rien d’un martyr. Mais il n’avait aucune envie de se lancer dans un plaidoyer pro domo. Il devait se rendre à une réunion qui avait lieu dans quelques minutes.0
Il jeta un bref coup d’œil à sa montre, et reprit d’une voix calme et posée :0
— Vous évoquez les « sacrifices financiers » de mon fils ? A quoi faites-vous allusion ?0
Emma s’éclaircit la gorge, embarrassée. Elle eût aimé avoir un verre d’eau, car sa bouche était devenue sèche comme du sable au soleil.0
— Lawrence a dû vendre sa voiture et sa moto afin de pouvoir recommencer un nouveau travail en Cornouailles. L’argent lui fait cruellement défaut, au point qu’il n’arrive même pas à payer le loyer de son petit appartement… Vous savez, monsieur Redfield, votre fils est un jeune homme très doué, c’est un artiste…0
— Je connais mon fils, ses défauts et ses qualités, mademoiselle… excusez-moi, j’ai oublié votre nom.0
— Emma Robards.0
— Ah, oui, c’est cela. Je le connais suffisamment bien, croyez-moi, mademoiselle Robards. Mais je ne pense pas que nous ayons, vous et moi, la même perception de Lawrence.0
Le regard de l’homme d’affaires se fit soudain plus intense, plus glacial. Il la fixa de manière si directe qu’elle se mit à rougir.0
— J’ai bien l’impression que Lawrence se sert de vous afin de se la couler douce pendant quelque temps. Il vous envoie comme intermédiaire pour soutirer de l’argent à son cher papa, sous le prétexte, encore une fois, de projets mirifiques. Savez-vous, mademoiselle Robards, qu’il a dilapidé l’argent de sa mère en moins d’un an ? Et savez-vous que je l’ai déjà dépanné à maintes reprises ?0
Abasourdie, Emma fixait le père de son ami sans un mot.0
— Vous vous êtes déplacée pour rien, mademoiselle Robards, conclut l’homme d’affaires avec un ton froid et définitif.0
Comme il tendait le bras pour décrocher le téléphone, elle se précipita et posa brusquement sa main sur le bras de Redfield pour le retenir.0
— Monsieur Redfield, attendez !0
Etonné, il leva les yeux vers elle. Emma maintenait la pression de sa main sur la sienne, et Pierce, très surpris, pouvait sentir la chaleur irradier de cette main fine et gracieuse. La peau de la jeune femme était douce comme un pétale de rose. Il sentit que ce contact déclenchait en lui une sorte d’onde électrique qui le touchait au plus profond de lui. C’était délicieux, troublant, sensuel, et, même, presque érotique.0
Comme il l’interrogeait du regard, elle rougit et retira brusquement sa main, comme si elle venait de toucher un pestiféré.0
Pierce se dit que son fils avait vraiment bon goût. Cette jeune personne, qui avait su déjouer le service de sécurité pour parvenir jusqu’à lui, ne manquait pas de piquant. Elle savait manifestement ce qu’elle voulait. Oui, assurément, elle avait du cran. Et un sacré charme !0
— Y a-t il autre chose, mademoiselle Robards ? interrogea-t il d’une voix douce.0
— Ne laissez pas tomber votre fils, monsieur Redfield. Il a besoin de votre aide, de votre reconnaissance. Il ne faut pas le rejeter. Il m’a assuré d’une chose : c’est la dernière fois qu’il fait appel à vous, à votre aide. Alors, ne pourriez-vous accepter de le voir, une demi-heure, simplement…0
— Et cela vous rapportera quoi, mademoiselle Robards ? coupa-t il avec un ton étrange.0
— Pardon ? Je ne vous comprends pas.0
— Je veux dire : quel bénéfice allez-vous tirer de cette aide que je pourrais éventuellement apporter à Lawrence ? Souhaiteriez-vous, par hasard, prendre une retraite paisible dans la campagne anglaise, dans le Sud, par exemple ?0
Emma blêmit subitement. Elle eut envie de gifler le visage aristocratique qui lui souriait ironiquement. Mais elle se retint, se redressa de toute sa taille, et, les poings serrés, articula entre ses dents :0
— J’aurais dû m’attendre à une réaction mesquine de la part d’un être tel que vous ! gronda-t elle, tremblante d’indignation. Pour votre information, permettez-moi seulement de vous dire que je suis ici pour une seule et unique raison : Lawrence a sollicité mon aide pour faire cette démarche auprès de vous. Quant à moi, sachez-le, je préférerais mourir plutôt que de vous demander dix centimes.0
La repartie d’Emma, pour virulente qu’elle fût, sembla laisser de marbre son interlocuteur. Redfield la considéra un moment, les bras croisés, une lueur amusée dans les yeux. 0


— Vous couchez avec mon fils ? questionna-t il tout à trac.0
Elle sursauta, abasourdie par la question.0
— Quoi ? lança-t elle, les yeux exorbités.0
Imperturbable, l’homme d’affaires renouvela sa question.0
— Je vous demandais si Lawrence est votre amant ? répéta-t il flegmatiquement.0
— Vous ne manquez pas de culot pour me poser des questions pareilles, répondit elle, outrée. Cela ne vous regarde en aucune manière !0
Elle aurait pu lui expliquer que Lawrence avait essayé à plusieurs reprises de l’attirer dans son lit, et qu’elle n’avait jamais accepté, bien qu’il ne lui fût pas indifférent. Mais elle ne se sentait pas encore prête à franchir un pas aussi important. On ne fait pas l’amour à la légère. Et puis, surtout, l’amitié de Lawrence comptait beaucoup pour elle.0
Mais Emma pensa que ce n’était ni le lieu ni le moment de parler de sa vie privée. Et encore moins en présence de cet odieux personnage qui la considérait d’un œil à la fois ironique et glacial.0
Elle songea que le père de Lawrence avait une réputation de play-boy. Sur les photos de presse, il avait toujours à son bras une créature ravissante, et la semaine suivante une autre femme, tout aussi éblouissante.0
— Pourquoi ne pas être sincère avec moi, mademoiselle Robards ? murmura Pierce Redfield en la fixant d’un regard inquisiteur. Si Lawrence vous envoie vers moi, ce ne peut être que parce que vous êtes amants, tous les deux…0
— Mais absolument pas ! Lawrence est pour moi un ami, rien de plus, et…0
— En tous les cas, il se sert de vous, mâchonna-t il avec un hochement de tête entendu.0
Il se cala dans son fauteuil et la fixa, longuement, à tel point qu’Emma se troubla et eut l’impression de perdre pied. Son front, ses mains devinrent subitement moites. Elle avait la brusque impression de flotter dans un océan de vapeur. Une goutte de sueur perla sur son front. Elle l’essuya d’un geste nerveux.0
D’apparence très calme, Pierce continuait à la détailler sans vergogne, comme s’il voulait la déshabiller du regard.0
— Ne seriez-vous pas ma récompense pour cette démarche que vous impose mon fils ? interrogea-t il sans détourner son regard.0
— Quoi ? C’est insensé… Je…0
Elle suffoquait. Comment cet homme pouvait il suggérer une telle absurdité : que Lawrence accepte de jeter dans les bras de son père sa meilleure amie ? C’était tellement énorme qu’elle en avait le souffle coupé. D’abord, un personnage tel que Pierce Redfield, richissime homme d’affaires et play-boy comblé, ne pouvait se *******er d’une liaison — même passagère — avec une jeune femme ordinaire comme elle. Ensuite, l’idée même d’un tel troc était proprement scandaleuse, révoltante.0
Après un temps d’hésitation, elle se redressa, et, rassemblant son courage, s’exclama d’une voix sourde :0
— Comment pouvez-vous imaginer, même une seconde, que Lawrence puisse avoir une telle idée, monsieur Redfield ? C’est insensé, et ignoble. Lawrence m’a dit que vous aviez une piètre opinion de lui, mais, là, votre suggestion dépasse les bornes ! Pensez-vous réellement qu’il eût été capable d’envisager une telle infamie : m’envoyer chez vous pour… pour…0
Elle en bégayait d’indignation.0
— Vous connaissez mal mon fils, mademoiselle Robards. Il se sert de vous, je vous le répète. Il vous utilise. Vous n’en êtes peut-être pas consciente, mais le fait est là.0
— Mais non ! Pas du tout ! Lawrence et moi sommes bons amis. Je lui fais totalement confiance.0
Pierce Redfield, un sourire sceptique aux lèvres, la considérait avec une sorte de commisération indulgente. C’est avec une certaine douceur qu’il répondit :0
— Si je peux vous donner un conseil, ne vous faites pas trop d’illusions, mademoiselle Robards.
Emma poussa un soupir désabusé. Ses épaules s’affaissèrent sous le coup de la déception. Elle n’aurait jamais dû venir ici. Elle avait perdu son temps, tout simplement. L’homme qui se tenait derrière son immense bureau, au milieu de cette pièce grande comme un hall d’hôtel, cet homme n’était absolument pas prêt à aider son fils. La démarche qu’elle avait entreprise, pour périlleuse qu’elle fût, s’avérait totalement inutile.
Elle soupira encore, dépitée, secoua la tête de gauche à droite, avec une lenteur désabusée, puis tourna les talons, prête à s’en aller. Le pauvre Lawrence allait être bien déçu lorsqu’elle lui annoncerait l’échec de cette visite en laquelle il plaçait tant d’espoirs.
Mais elle se ravisa et, se tournant une dernière fois vers l’homme qui l’avait reçue avec tant de froideur, annonça d’une voix sèche :0
— Nous n’avons donc plus rien à nous dire, je n’insisterai pas davantage.0
Pour toute réponse, Pierce marcha vers la porte qu’il ouvrit et garda largement ouverte.0
Emma se sentait le cœur meurtri. Elle détestait laisser tomber quelqu’un, et tout particulièrement un ami.0


— N’en faites pas une affaire personnelle, mademoiselle Robards, assura Pierce Redfield d’une voix où perçait une note de compassion. Ce n’est pas vous qui êtes en cause, c’est mon fils. Ce n’est pas votre faute si Lawrence échoue dans ses tentatives, dans sa vie. Ce n’est pas la mienne non plus. C’est un adulte. Il a fait de mauvais choix, et je crains qu’il ne doive les réviser un jour ou l’autre.0
Tandis qu’il prononçait ces mots, son regard conservait la même impassibilité, comme au début de leur bref entretien. Il n’y avait pas la moindre trace d’hésitation ou de regret dans les prunelles d’un cristal bleu.0
En voyant ce regard glacial, Emma fut prise d’un frisson. Comment cet homme pouvait il faire preuve d’une telle froideur à l’égard de son propre fils ? Elle songea une nouvelle fois, brièvement, à l’espoir que Lawrence avait placé dans la démarche de sa fidèle amie. Elle hésita et fit une ultime tentative, comme une bouteille qu’on jette à la mer. Rassemblant tout son courage, elle demanda d’une voix étranglée :0
— J’imagine qu’il n’y a rien d’autre que je puisse dire pour vous faire fléchir, hasarda-t elle, les yeux baissés. Rien que je puisse faire…0
Lorsque Pierce entendit cette suprême requête, il se produisit en lui un phénomène étrange qui le surprit au plus haut point. Il fut brusquement envahi, des pieds à la tête, par une sorte de vague chaude et enivrante, comme s’il s’était trouvé tout à coup sur une plage brûlante des Caraïbes. Ce fut si soudain qu’il eut l’impression d’avoir bu un grand verre d’alcool fort. La tête se mit à lui tourner.0
Il vit que la jeune femme avait levé les yeux vers lui, avec une interrogation avide dans le regard. De forts beaux yeux, remarqua-t il, impressionné.0
— C’est dangereux de prononcer des mots pareils, mademoiselle Robards, murmura-t il doucement. Cela peut vous mener à des situations embarrassantes…0
Emma se figea soudainement. Elle était si désarçonnée par ce qu’elle venait d’entendre qu’elle ne put que balbutier des mots incohérents :0
— Je… Je ne… Vous ne…0
Un sourire fugitif et discret passa sur les lèvres de Pierce Redfield. Il enfonça une main dans une de ses poches et en sortit un petit carton blanc qu’il glissa dans la paume d’Emma, avec une insistance pleine de suavité.0
— Prenez, prenez. C’est ma carte. Appelez-moi un de ces jours, d’accord ? Nous pourrons nous revoir. N’hésitez pas à me téléphoner.0
Emma comprit que la situation était en train de prendre une tournure passablement dangereuse. Elle n’avait absolument pas prévu une telle tournure des événements.0
— C’est avec votre fils que j’ai une relation, précisa-t elle de la voix la plus ferme possible. Et c’est la raison pour laquelle je suis venue vous voir. Vous comprenez ?0
Elle s’interrompit et soutint le regard bleu perçant.0
— A moins que ce numéro de téléphone ne nous permette de fixer une rencontre avec votre fils ? poursuivit elle d’un ton sarcastique.0
Nullement déconcerté par l’ironie de la réplique, Pierce Redfield afficha un sourire conquérant tandis qu’il demandait avec une douceur charmeuse :0
— Pensez-vous vraiment que ce soit ce genre de rendez-vous que je souhaite, mademoiselle Robards ? Est-ce qu’il ne vous vient pas à l’esprit que je puisse envisager…0
Il s’interrompit et la contempla un instant d’un regard gourmand.0
— … Que je puisse avoir envie d’autre chose ? reprit il avec onctuosité.0
C’en était trop. Emma sortit de sa réserve et s’écria, hors d’elle :0
— C’est scandaleux ! Vous êtes un… vous ne méritez pas d’être père ! Et votre carte de visite, voilà ce que j’en fais !0
Elle cala son sac sous son bras et déchira ostensiblement le petit bristol, en deux, en quatre, en huit… puis elle lança d’un geste furieux les confettis dans sa direction.0
— Comme vous y allez ! s’exclama Redfield avec un sourire admiratif. Quel caractère !… En tous les cas, si vous ne me téléphonez pas, vous savez à présent où me trouver, n’est-ce pas ? Je serai tout à fait ravi de vous revoir, mademoiselle Robards.0
Bouillante d’indignation, Emma tourna brusquement les talons et partit d’un pas rapide. Elle avait perdu son temps. Elle avait échoué dans sa mission. Furieuse, elle passa en trombe devant le bureau où une secrétaire de Pierce Redfield la regarda avec des yeux ronds.0
Lorsque la visiteuse eut disparu, Pierce, tout pensif, marcha jusqu’à son bureau. Il se laissa choir dans son large fauteuil de cuir, soupira et croisa les bras, songeur. Sans nul doute, son fils avait envoyé cette charmante jeune femme pour la corvée qu’il n’avait pas le courage de faire lui-même : lui demander une nouvelle fois de l’argent. Cette façon d’agir le hérissait. Quelle lâcheté, de sa part, de ne pas oser se déplacer lui-même !0
Pierce serra les poings. Il fulminait. L’irresponsabilité, le manque de rigueur, le laisser-aller de son fils l’irritaient de plus en plus. Il dénoua nerveusement la cravate qui l’étranglait. Entre Lawrence et lui, les choses allaient de mal en pis. Pierce ne voyait pas comment sortir de cette impasse.0
Ainsi, Lawrence venait d’inventer un nouveau subterfuge pour l’amadouer : il lui avait envoyé sa propre amie dans l’espoir de le faire craquer. Ce n’était ni plus ni moins qu’une forme de corruption.0
Certes, la charmante personne qui avait été envoyée en émissaire était tout à fait craquante, et Pierce, en y songeant, sentit de délicieux picotements le long de ses doigts. Mais, ce qu’il n’admettait pas, c’était l’odieuse stratégie que son fils avait élaborée.0

 
 

 

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à suivre.........................;0

 
 

 

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يعطيكي العافية ريهام






و أن شاء الله أطلب من هوبي تحطها في الفهرس

و دا الرابط الجديد بتاعه و هو مثبت في المنتدى الرئيس
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Le Sommaire Des Romans Française


سلاااااااااااااااام

 
 

 

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très jolie merci

 
 

 

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