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ÇáÑæÇíÇÊ ÇáÑæãÇäÓíÉ ÇáÇÌäÈíÉ Romantic Novels Fourm¡ ÑæÇíÇÊ ÑæãÇäÓíÉ ÇÌäÈíÉ


Coups De Théâtre De Tina Berthley

Coups de théâtre de Tina Berthley - Comment m'avez vous trouvée ? Demanda-t-elle brusquement. - Très bien. Vous êtes la meilleure que j'ai

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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
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Hello Coups De Théâtre De Tina Berthley

 

Coups de théâtre
de Tina Berthley


Coups Théâtre Tina Berthley


- Comment m'avez vous trouvée ? Demanda-t-elle brusquement.
- Très bien. Vous êtes la meilleure que j'ai vu pour l'instant, avait-il répondu avec sérieux.
Elle savait qu'elle était très douée. Tout le monde le lui répétait, non par gentillesse, mais parce que c'était vrai.
- Vous allez donc m'engager ?
- Non.
La réponse de l'homme fut ferme.
Christelle et Tom furent surpris. Pour Christelle c’était comme si un gouffre énorme s’était ouvert sous ses pieds. Toutes ses espérances s’étaient envolées comme neige au soleil.
- Vous avez dit que j'étais douée... à moins que vous ayez menti.
- Je ne mens jamais.
- Pourquoi ne voulez-vous pas m'engager ?0
- Vous êtes une femme, suis-je assez clair ? Et...
- Quoi ? Parce que je suis une fille, je...
Ne voulant plus rien entendre, elle se leva en renversant sa chaise et partit folle de rage.
« Quel macho ! Et moi qui croyais que c'était un homme bien. »

 
 

 

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SI VOUS L'AIME DITE LE MOI POUR LE FAIT PARVENIR AU SITE

 
 

 

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waw pas de repense, personne ne sait s'il la trouve bien ou mauvis pas d'avis pas de commentaire y a rien. quoi? personne n'a d'avis sur cette romans

 
 

 

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CHAPITRE 1


1

Le ciel azur et le soleil resplendissant promettaient aux personnes en promenade une belle journée sans aucun
nuage. Beaucoup de gens s’installaient de part et d’autre de certaines terrasses de café qui longeaient une avenue.
A la terrasse de « Chez Maxime », une dizaine de jeunes étudiants s’emparèrent de tables libres afin de les
regrouper. Ils commandèrent l’instant d’après au jeune serveur, dont ils connaissaient le prénom, leurs boissons. Ce
n’était pas leurs tenues vestimentaires dont leurs couleurs étaient criardes et leurs piercings, mais leurs brouhahas qui
attiraient de temps à autre le regard de quelques clients.
Pas très loin de là, un couple d’une soixantaine d’années ne semblait pas se soucier d’autrui. Main dans la main, au
dessus de la table, les yeux dans les yeux, ces amoureux sirotaient leur apéritif.
Christelle Gordon, assise, le coude posé sur l’une des tables rondes, la paume de la main sous le menton, visualisait
tous ces gens d’un air distrait. Elle attendait patiemment ses meilleures amies qui devaient arriver d'une minute à l'autre.
Christelle jeta un coup d’oeil furtif à sa montre. Ses amies avaient déjà quinze minutes de retard.
C’était bien la première fois qu’Isabelle était en retard, ce qui n’était pas le cas de Cindy.
Elle appela Isabelle sur son portable. Encore une fois, elle tombait sur la messagerie. Cinq minutes s’étaient
écoulées entre les deux coups de téléphone. Elle se rassura en pensant qu’étourdie comme l’était Isabelle, elle avait
oublié son cellulaire chez elle. Mais pourquoi donc ce retard ? C’était anormal. Un frisson s’empara d’elle en songeant à
un éventuel accident.
Isabelle avait une chose très importante à lui révéler. Elle était si joyeuse à l’autre bout du téléphone. Elle n’avait
pas voulu lui dire ce que cela pouvait bien être. La dernière fois qu’elle avait été aussi excitée était le jour où elle lui
avait annoncée son mariage. Mais pour quelle raison ne lui avait-elle rien dit ?
Une fillette d’environ quatre ans, blonde aux cheveux bouclés avec une adorable petite robe rouge, courait entre les
tables pour échapper à son frère légèrement plus grand qu’elle. Elle riait aux éclats. Son rire était cristallin. Tout d’un
coup, elle tomba sur les genoux. Son frère l’aida à se relever et essaya d’atténuer ses pleurs jusqu’à l’arrivée de leur
maman non loin de là.
A cette scène, Christelle se souvint de sa première rencontre avec Isabelle et Cindy. C'était à l’école primaire.
♦♦
Christelle avait joué à la marelle dans la cours de récréation. Les cris d’enfants ne s’estompaient jamais. Les uns
hurlaient de joie lorsqu’ils gagnaient à la partie de billes, les autres pour attirer vers eux l’un de leurs camarades qui était
le chat. Le regard de Christelle s’était attardé sur chacun des groupes de jeux en attendant son tour.
Elle avait vu un garçon pousser une fille alors qu’il jouait avec ses copains au ballon. Cette fille était tombée par
terre et avait pleuré toutes les larmes de son corps. Personne n’avait fait attention à elle. Christelle avait stoppé son jeu,
elle s’était approchée de la petite fille en pleur en même temps qu’une fille blonde et rondelette. Elles s’étaient
accroupies devant la petite victime.
- Tu as mal ? Lui avait demandé Christelle.
La petite fille avait levé des yeux humides vers elles. Elle avait cessé de pleurer. Elle leur avait montré sa paume
gauche qui était égratignée.
- Viens, on va nettoyer ça aux toilettes, lui avait proposé Cindy en l’aidant à se relever.
Christelle avait secoué la poussière sur la jupe rouge.
- Merci, avait-elle dit d'un ton timide.
- De rien. Comment tu t’appelles ?
- Isabelle, et vous ?
- Christelle.
- Et moi, Cindy.
Christelle et Cindy s’étaient occupées d’Isabelle tout au long de la récréation. Depuis ce jour-là, leurs destins étaient
liés…
♦♦
Christelle sourit rêveusement à cette petite anecdote.
Un coup d’oeil sur toutes les personnes présentes à la terrasse la mettait mal à l’aise. Le regard pénétrant des
hommes la fit frémir. Même les hommes, accompagnés de leurs amies ou femmes, se permettaient de la dévorer des
yeux. Elle avait conscience de son charme. Dans les yeux de certains, elle se voyait qu’en objet sexuel comme si aucune
âme n’habitait son corps. Ses vêtements ne renvoyaient jamais l’image d’une femme vulgaire, bien au contraire. Ses
tailleurs que cela soit jupe ou pantalon lui donnaient l’air d’une femme sophistiquée. Elle se permettait certains jours de
mettre un jean mais cela n’enlevait rien à son charme.
Elle passa la main à travers ses cheveux pour se donner une contenance et porta à ses lèvres sa tasse. Elle but la
dernière gorgée de son café et appela un serveur pour commander un autre expresso.
Elle saisit dans son sac de marque assorti à la couleur de ses vêtements, un roman policier. Son marque page était
intercalé à une dizaine de pages de la fin du roman, au moment crucial où l'on découvrirait l'assassin.
2
Alors qu’elle entama sa lecture, elle sentit la présence d'une personne à ses côtés. Cela ne pouvait pas être Cindy car
elle était toujours en retard d’au moins une heure.
- Tu sais que tu as vingt minutes de retard…
- Vous m'attendiez depuis vingt minutes ! Je n'étais pas averti d'un rendez-vous avec une personne aussi lumineuse,
dit une voix inconnue.
Surprise, elle leva la tête et découvrit une grande silhouette dont elle ne pouvait distinguer le visage, ayant le soleil
en face d’elle. Elle savait néanmoins que c’était un homme particulièrement grand et imposant, que sa voix était chaude
et sensuelle.
Christelle maugréa contre Isabelle et Cindy. C’était vraisemblablement un nouveau soupirant. Peut-être un pot de
colle dont elle n’arriverait pas à se défaire. Pourquoi les attirait-elle ? Elle avait la poisse. Il fallait trouver une solution
très vite !
- Excusez-moi, je vous ais pris pour une autre personne.
- Dommage, mais puis-je m'asseoir ? L’interrogea-t-il.
Sa voix l’avait déjà ensorcelée. En guise de réponse, elle lui fit signe de s'asseoir en face d'elle.
- Un petit instant alors, car mes amies vont arriver d'une minute à l'autre.
- Merci, répondit-il avec cette voix qui la faisait tant frissonner.
Cet homme allait s’asseoir sur l’une des deux chaises.
- Attention à ce que vous faites ! Vous ne voyez pas Magui ?
Il scruta la chaise et le sol à la recherche d’une moindre forme de vie.
- Qui est Magui ?
Christelle regarda la chaise comme si une personne était présente.
- Bein, ma petite soeur. Dis bonjour au Monsieur… tu ne veux pas ? Excusez-la de son impolitesse, elle est très
timide.
L’homme prit tout de même une autre chaise. Avait-il vu clair dans son jeu ou avait-il dans l’idée d’en savoir plus
sur elle et Magui ?
Magui était une de ses inventions vers l’âge de quinze ans. Elle avait été créée pour rendre le sourire à Isabelle qui
avait perdu son grand-père maternel.
Elle discerna mieux le physique de cet homme. Il était brun avec de magnifiques yeux verts qui lui faisaient tant
penser à l'éclat d’émeraude. Des hommes bruns aux yeux verts si étincelants étaient très rares. Elle n'en avait jamais vu.
Son visage était bien dessiné, on aurait dit qu'il avait été sculpté avec précision. Son nez était aquilin, la mâchoire
volontaire et les pommettes saillantes. Il devait avoir une trentaine d'années et était d'une beauté rare, car des hommes
comme lui, on n'en trouvait pas à chaque coin de rue. Sous son tee-shirt blanc, qui mettait en valeur son teint halé, se
laissait deviner un torse musclé.
Elle rougit de honte. Qu’avait-elle fait ? C’était toujours les moments où il fallait être sérieuse qu’elle jouait la folle.
C’était la première fois qu’elle utilisait Magui afin de faire fuir un homme. Il était sûrement un Don Juan qui devait
cumuler les liaisons d’un soir avec une telle beauté.
Décidée, elle allait continuer cette mascarade.
Il posa les yeux sur le livre qu'elle était en train de lire.
- Est-ce le premier livre que vous lisez de Monica Ardene ?
Au son de sa voix, elle fut tirée de ses pensées.
- C'est mon auteur préféré, s'empressa-t-elle de dire pour ne pas faire remarquer son trouble.
- Tout comme moi.
- Avez-vous déjà lu ce livre ?
- Oui, je les ai même tous lus, ils sont extraordinaires. Avez-vous déjà une idée de l'auteur de ces crimes ?
- A dire vrai, non.
Elle ferma le livre et le rangea dans son sac. Elle ne voulait pas entendre de lui la fin de son roman policier.
- Puis-je connaître le prénom que peut porter une aussi jolie femme que vous ? Demanda-t-il en la regardant droit
dans les yeux.
- Vous me trouvez jolie ? S’enquit-elle vexée.
C’était bien le premier homme qui pensait cela d’elle. Généralement, ils employaient des termes beaucoup plus
élogieux.
- Je vous trouve superbe… pourrais-je savoir votre prénom ?
- C'est...
Ils furent interrompus par le serveur qui apporta l’expresso. Christelle proposa à l'inconnu une boisson. Celui-ci
refusa, sans quitter des yeux la jeune femme.
Christelle fixa la chaise vide.
- Tu es sûr de ne rien vouloir Magui ? Tu veux un jus de pomme ?… comme tu veux.
Il la regardait avec une telle insistance qu'elle sentit le rouge lui monter au visage. Son visage semblait s’enflammer.
Sa respiration se fit plus lente. Christelle s’empourprait très facilement ce qui l’embêtait au plus haut point.
- Jamais deux sans trois, fit-il constater avec humour. Alors, quel est votre prénom ?
Il n’avait pas l’air d’être perturbé par cette étrange présence. Il était peut-être fou !
- C'est Joanna, et vous ?
Pourquoi avait-elle menti ? Peut-être pour donner un peu plus de piment à cette rencontre ou peut-être parce qu'il
pouvait représenter un danger. Elle ne souhaitait pas s’enticher d’un autre homme aussi séduisant soit-il sans en
connaître davantage sur lui.
3
- C'est Tony. Ravi de vous connaître.
- Egalement.
Anthony lui tendit la main.
A l’instant où ils se serrèrent la main, une onde électrique parcourut le corps de la jeune femme. Elle la retira
aussitôt.
Avait-il éprouvé cette sensation ? Non, il était resté impassible. Le regard de Christelle ne pouvait plus se détourner
de cet homme qui exerçait sur elle un charme puissant.
Tony remarqua sur l'annulaire de la jeune femme un anneau superbe, serti de petits diamants. Il la complimenta
discrètement et lui dit que la personne qui lui avait offert ce somptueux bijou avait bon goût.
Christelle s'empressa de lui avouer que la personne lui ayant offert cette bague n'était autre qu’elle-même.
- Donc, vous n'êtes pas mariée ? Questionna-t-il avec une certaine hésitation.
- Non.
- Etes-vous seule ?
- Oui.
En fin de compte, cette journée ne lui avait révélée que des surprises. Elle qui d'habitude ne répondait jamais aux
questions indiscrètes, avait répondu à cet homme avec une facilité déconcertante. De plus, elle lui avait avoué que c'était
elle-même qui s'était achetée cet anneau, alors qu'ordinairement pour chasser les importuns, elle rétorquait froidement
que c'était son fiancé.
- Puis-je vous poser une question à mon tour ? Demanda-t-elle.
- Je vous en prie, accepta-t-il en inclinant légèrement la tête.
- Que faites-vous dans la vie ? J'ai l'impression de vous connaître.
- Je suis ouvrier en bâtiment, dit-il avec un grand sourire. Et quel métier exercez-vous ?
Christelle hésita. Ayant déjà menti sur son prénom, pourquoi ne le ferait-elle pas sur son métier ? Elle ne le reverrait
pas de toute manière. Pourtant…
Par simple réflexe, elle tapa du point sur la table et quand elle s'en rendit compte, elle croisa le regard interrogateur
d'Anthony.
- Quelque chose ne va pas ?
- Magui arrête de bouger ainsi, tu me stresses ! Tonna-t-elle en jetant un regard vers la chaise. Excusez-moi. Pour
répondre à votre question, je suis secrétaire dans une très grande firme, mentit-elle.
Anthony était resté de marbre à la remontrance de Christelle envers Magui.
- Quelle grande firme ?
Elle répondit sans hésitation.
- Petterson Industrie.
- En effet, c'est une très grande firme.
En voyant son amie monter les escaliers, elle fut soulagée qu'il ne lui soit rien arrivée.
- Je suis désolée de vous chasser, mais mon amie arrive, j'ai été très heureuse d'avoir fait votre connaissance.
Le jeune homme se retourna pour vérifier ses dires. Il voulait certainement savoir si son amie était réelle.
Elle lui tendit la main, mais au lieu de la serrer, il la lui baisa avec une telle douceur qu'elle en frémit.
- Non, c'est moi qui aie été heureux de parler à la plus belle femme qui existe sur Terre, affirma-t-il avec une infinie
douceur. Au revoir… à bientôt Magui, conclut-il en mimant un ébouriffement sur la tête de la petite soeur imaginaire.
Christelle écarquilla les yeux d’étonnement. Etait-il fou ou bien pensait-il qu’elle était réellement folle ? S’était-il
tout simplement pris au jeu ? Elle ne le découvrirait sûrement jamais.
- A bientôt... peut-être, finit-elle par dire sans aucune conviction.
Son coeur battait à tout rompre. Le sourire qu'il avait arboré était si craquant, de quoi faire fondre un coeur de pierre.
En tout cas, elle n'y avait pas résisté. Et cette voix était si séduisante pour un homme, qu'à chaque fois qu'il prononçait un
mot, elle en frissonnait. Elle n'eut pas le loisir de s'interroger plus longtemps sur ce bel homme car Isabelle arriva à sa
table.
Isabelle était une très belle jeune femme de vingt-six ans d'un mètre soixante-dix. Elle portait un tailleur jaune
canari qui lui allait à merveille. Isabelle avait un joli petit nez, des lèvres fines, des yeux en amandes marrons clairs dont
le regard était toujours doux et émouvant. Ses cheveux bruns continuellement tirés en arrière finissant par un chignon lui
donnaient un air d’institutrice. Christelle l’assimilait à chaque fois à une poupée de porcelaine avec sa peau blanche et
laiteuse. Christelle l’avait toujours protégée contre les gens mal attentionnés tant Isabelle était gentille. Sa grâce et sa
naïveté lui attiraient systématiquement que des problèmes. A présent c’était Marks, l'ami d'enfance de Christelle qui
avait pris le relais quand il s’était marié avec Isabelle l’année d’auparavant.
Travaillant comme secrétaire à Petterson Industrie, elle était tombée, comme la plupart des secrétaires, folle
amoureuse de son patron.
Un jour, ne pouvant plus garder son terrible secret, elle était venue demander conseil à Christelle. Elle se souvenait
comme si c’était hier des quelques paroles qu'elles avaient échangées.
♦♦
- Comment lui dire que je l'aime ? Avait demandé Isabelle.
- Montre-lui que tu n’es pas insensible à son charme.
- Mais je n'oserai pas, tu sais parfaitement que je suis timide. Pourquoi serais-je venue te demander de l’aide ? S'il te
plaît, aide-moi ! Tu es la seule en qui je crois, je te considère comme ma soeur. Si je t'ennuie…
4
- Tu sais très bien que tu ne m'ennuies jamais...
Qu’aurait-elle pu faire dans ce genre de cas ? Il aurait fallu plusieurs mois à Isabelle pour vaincre sa timidité. Et
parler à Marks, de l’attirance de son amie, aurait pu lui faire peur. Marks avait fuis pendant quelques mois les relations
amoureuses sérieuses. Il avait été trahi par sa fiancée et ne faisait plus confiance aux femmes.
- Laisse-moi quelques jours pour trouver une solution, avait-elle ajouté en voyant la mine déconfite de son amie.
- Merci, s'était écriée Isabelle en retrouvant le sourire et en lui sautant au cou.
Quatre jours après cette conversation, et après avoir mûrement réfléchi, Christelle s’était rendue à l'entreprise où
travaillait Isabelle.
Elle n'était pas revenue dans cette entreprise depuis un an. L’entrée du bâtiment avait changé et était devenue moins
austère et plus accueillante avec une nouvelle peinture saumon et des plantes vertes disposées un peu partout. Cela venait
certainement d’Isabelle qui aimait les plantes et une couleur plus gaie que du blanc.
Christelle avait travaillé huit mois pour Marks en tant que secrétaire. Puis ayant une obligation personnelle, elle
avait dû quitter son emploi. Elle avait donc mis en contact Isabelle et Marks. Après un entretien, Marks avait embauché
immédiatement Isabelle la trouvant très qualifiée pour cette embauche.
Elle avait salué la standardiste et pris l’ascenseur. Le bureau de Marks était situé au dernier étage. Lorsque les
portes s’étaient ouvertes, elle avait vu Isabelle. Cette dernière s’était arrêtée de pianoter sur son clavier d’ordinateur et
avait froncé les sourcils d’un air interrogateur.
- Mais que fais-tu ici ? Avait-elle chuchoté.
- J'ai rendez-vous avec ton patron.
- Pour... pourquoi ?
- A ton avis. Tu peux lui signaler ma présence, s’il te plait.
Isabelle, déconcertée, s’était exécutée en appuyant sur l'interphone.
- Monsieur Petterson, Christelle Gordon est arrivée.
- Faites-la entrer ! S’était-il exclamé à travers l'interphone.
Christelle avait emboîté le pas de sa meilleure amie pour gagner le bureau de Marks. Christelle avait attendu
qu'Isabelle eut refermé la porte pour commencer à parler.
- Salut, comment vas-tu Marks ? S’était-elle informée en l'embrassant.
- Je vais bien, merci, et toi ?
- Ca va, je te remercie beaucoup.
- Assieds-toi je t'en prie.
La pièce somptueuse était restée inchangé. Le bureau imposant noir se trouvait en plein milieu de la pièce afin de
faciliter les allés venus de Marks. La bibliothèque était à droite et l’armoire où il avait ses dossiers les plus importants à
gauche. L’environnement de froideur avait été atténué par des philodendrons posés près de la fenêtre. En un an, elle
aurait dû lui rendre visite quelques fois. Marks avait téléphoné chaque semaine pour prendre de ses nouvelles. Il ne
pouvait plus venir chez elle car son travail lui prenait les trois quarts de son temps. A partir de ce jour, elle s’était
promise de lui rendre visite régulièrement.
- Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite ?
Ce qu'elle aimait tant chez lui, c'était sa facilité à changer de sujet. Marks avait trente ans et avait tout pour plaire.
Il était grand et bel homme. Il avait un corps athlétique car il pratiquait le football américain. Malgré cette carrure, il
paraissait, envers les autres, avoir une attitude aristocratique tant il se tenait bien droit avec un regard hautain et une
démarche guindée. Sans le vouloir, il mettait mal à l’aise certaines personnes qui ne le connaissaient pas. C’était un vrai
caméléon et Christelle aimait le voir dans toutes sortes de situations. Il avait un superbe sourire et des dents éclatantes
d’une extrême blancheur. Ses yeux bleus changeaient de couleurs en fonction de son humeur et cela intriguait toujours
Christelle quand ils viraient du bleu clair au foncé. Son nez était parfaitement droit, sa mâchoire carrée et il portait avec
succès un bouc très bien taillé. Ses cheveux châtains étaient coiffés en arrière. Ces lunettes d’une monture très fine en or
étaient posées sur son bureau. Il avait une très bonne vue pourtant il ne les utilisait qu’en rendez-vous clientèle. Cette
paire de lunette lui conférait un air très sérieux. Pour certaines personnes, sa carrure sportive ne semblait pas en
adéquation avec son intelligence. Une fois la confiance gagnée auprès de ses nouveaux clients, il ne les remettait jamais
en leurs présences.
La première fois qu'elle l'avait rencontré, elle était tombée folle amoureuse de lui, du moins l'avait-elle cru. Elle
avait douze ans et lui seize. Son père avait invité son meilleur ami et son fils Marks un soir à dîner chez eux. Depuis cet
instant, ils ne s'étaient plus séparés. Plus le temps passait, plus elle s'apercevait que son amour n'était autre qu'une grande
amitié.
- Simple visite ! Avait-elle répondu.
- Tu es toujours aussi ravissante.
- Merci, je te renvoie le compliment.
- Alors comme cela, je serai devenu une jeune et belle femme, avait-il prononcé d'un ton frivole.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire, avait-elle rétorqué en riant. Soyons sérieux, je voudrais te demander une chose
importante.
Marks avait changé aussitôt d'expression. Son visage avait pris un air sérieux ce qui le rendait plus irrésistible que
jamais.
- Je t'écoute.
- Je t'invite à dîner ce soir chez moi pour en discuter.
- Pourquoi pas. A quelle heure ?
- Vingt heures, cela te va ?
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- O.K. !
- Je dois y aller.
Elle avait fait le tour du bureau et avait déposé sur la joue de Marks un baiser.
- A ce soir !
- A ce soir, ma grande.
Isabelle s’était retournée vivement en entendant la porte se refermer.
Christelle s’était approchée d'elle avec un très grand sourire.
- Alors ? Interrogea-t-elle sans plus se contenir.
- Je t'invite à dîner ce soir pour parler de cela. A vingt heures ! Précisa-t-elle avant de partir.
Isabelle était arrivée avec cinq minutes d'avance. A vingt heures précises une personne avait sonné à la porte.
- Qui est-ce ? Avait questionné Isabelle, étonnée.
- Un ami. Pourrais-tu ouvrir la porte, s'il te plaît ?
Quelques secondes plus tard, Christelle avait entendu en écho :
- Vous…
- Christelle m'a invité, avait rétorqué Marks d'une voix rauque.
- Moi aussi.
Isabelle l'avait invité à pénétrer au salon. Pendant ce temps-là, dans la salle à manger, Christelle avait préparé la
table pour deux, avait mis deux chandelles et avait apporté le champagne.
Le téléphone avait sonné et Christelle avait entendu son frère, comme convenu, à l'autre bout du fil. Déposant le
combiné, elle avait retrouvé Isabelle et Marks au salon pour s'excuser de son départ précipité en leur précisant qu'elle
serait de retour très bientôt. Elle les avait priés de dîner ne sachant pas l'heure exacte à laquelle elle serait de retour.
Avant de partir, elle avait accompagné Isabelle dans la cuisine pour lui présenter ce qu'elle devait servir. En partant,
elle avait fait un clin d’oeil à Isabelle, qui devinant ce qu'avait manigancé Christelle, était restée bouche-bée.
A vingt-deux heures, après avoir dîné au restaurant « La triple étoile » et s'être promenée, elle était rentrée chez elle.
Et là, qu'elle avait été sa surprise quand elle avait découvert Marks et Isabelle s'embrassant fougueusement. Elle avait été
surprise, non pas parce qu'elle doutait du résultat mais parce qu'elle n'avait pas prévu que cela aurait été si rapide.
Etant occupés, ils ne s’étaient pas rendus compte de sa présence, ce qui l'avait obligée à toussoter.
Une demi-heure plus tard, Marks et Isabelle avaient pris congé de leur hôtesse.
Le lendemain matin, Marks avait appelé Christelle pour lui avouer qu'il était tombé fou amoureux d'Isabelle dès le
jour où il l'avait embauchée mais qu'il n'avait jamais su comment le lui dire.
Quelques mois plus tard, ils se mariaient...
♦♦
- Salut Christelle, comment vas-tu ? S’enquit Isabelle en embrassant son amie et en s'asseyant en face d'elle.
Cette question fit ramener Christelle sur terre.
- Salut Isa ! Tu as vingt minutes de retard, j'ai cru que le pire était arrivé. Tu aurais pu au moins me téléphoner, j'ai
eu peur...
- Calme-toi Christelle. Pardonne-moi… ma voiture est tombée en panne et j’ai oublié mon portable… pourquoi tu
ne fais jamais de scène à Cindy, elle qui est toujours en retard ?
- Comme tu le dis, elle est toujours en retard.
- Mais au fait, qui était ce beau ténébreux assis à ta table ?
- Un type.
- Mais comment s'appelle-t-il ?
- Tony.
- Et ?
- Salut les filles !
La nouvelle arrivante n’était autre que Cindy. Plus grande que Christelle et Isabelle, Cindy était blonde avec de
superbes boucles qui lui arrivait jusqu’au milieu du dos et de grands yeux bleus. Cindy aurait pu être top model avec un
corps de rêve. Toujours sexy dans ses vêtements roses, elle attirait d’innombrable prétendant. Pourtant, elle ne gardait
jamais le même homme après deux semaines.
Christelle et Isabelle avaient vu se métamorphoser peu à peu cette petite fille très rondelette en femme super sexy et
mangeuse d’homme. Cindy semblait se rattraper du temps perdu et se venger auprès de la gente masculine.
Après les avoir embrassées, Cindy prit place sur une chaise en prenant soin de tirer légèrement sur sa jupe jugé trop
courte au goût de Christelle et Isabelle. Les remarques sur sa tenue vestimentaire n’avait en rien changé l’attitude de
Cindy.
- Alors, quoi de beau ? Demanda-t-elle.
- Christelle a rencontré un bel homme et elle commençait à me raconter…
- On t’écoute attentivement, interrompit Cindy en posant ses coudes sur la table pour se rapprocher plus près de
Christelle.
Le serveur arriva et prit leur commande. Christelle raconta lorsque le serveur s’éloigna.
- Il s’appel Tony et c’est un fan de Monica Ardene. Il est ouvrier en bâtiment et… et je ne sais rien d’autre.
Soudain Christelle éclata de rire.
- Quoi ? Demandèrent Isabelle et Cindy.
- Je repense à ce que j’ai fait !
6
- Qu’as-tu encore inventé ? Interrogea Cindy.
Christelle leur narra tout ce qui s’était produit.
- Ce n’est pas possible ! Comment veux-tu te trouver un homme ! S’exclama Isabelle
Christelle vit trembler les lèvres d’Isabelle. Cette dernière finit par ne plus tenir et éclata de rire en même temps que
Cindy.
- Tu es incorrigible ! Magui… cela fait longtemps que je n’avais plus entendu parler d’elle.
- Notre petite Magui. Toujours là pour nous remonter le moral. Notre soeur imaginaire, dit Cindy.
Isabelle essuya de son mouchoir les larmes qui ruisselaient sur ses joues.
- Au fait, nous ne sommes pas là pour parler de moi ni de Magui. Qu'avais-tu de si important à nous communiquer ?
Les yeux d’Isabelle devinrent pétillants, son visage beaucoup plus gai, son sourire plus grand. Elle ne tenait plus en
place sur sa chaise.
- C'est vrai, j'ai une bonne nouvelle à vous annoncer...
Elle prit dans chacune de ses mains celles de Christelle et Cindy.
- J’attendais cela depuis des mois…
Christelle sourit à son tour.
- Si c’est ce que je pense…
- Oui, je suis enceinte !!!
- Félicitations ! S’exclamèrent-elles folles de joie en quittant leurs chaises et en prenant Isabelle dans leurs bras.
Elle aurait aimé avoir un enfant elle aussi, mais elle n'avait pas encore trouvé l'homme de ses rêves. Christelle eut
un pincement au coeur.
- Maintenant, il ne reste plus que vous deux, dit Isabelle.
- De quoi ? S’enquit Cindy.
- Vous trouver un homme et avoir des enfants, répondit Isabelle.
- Oh, là, là ! Stop ! Je préfère ma vie actuelle, protesta Cindy.
- Du libertinage, soupira Isabelle.
- Peut-être…
Christelle les écouta tour à tour. C’était toujours la même chose. Isabelle essayait toujours de convaincre Cindy de
revenir sur le droit chemin. Christelle avait essuyé les maintes refus de cette tête de linotte et finalement avait laissé
place à Isabelle qui s’en chargeait quasiment à chacune de leur rencontre.
Tony refit surface dans ses pensées. Elle revit la scène de tout à l’heure. Il avait émané de lui tout un magnétisme.
Une puissance invisible se dégageait de sa personne. Sa plaisanterie aurait pu gâcher leur conversation…
Une main vint se placer devant ses yeux. C’était celle de Cindy qui se mouvait devant elle.
- Pardon ?
- Tu es dans tes pensées. A quoi penses-tu ? Interrogea Cindy.
- Oh rien…
- Tu penses à ce bel italien ? Intervint Isabelle.
- Oui mais tu sais aussi bien que moi que les hommes s’enfuient quand je leur dis ce que j’essaye de faire.
Isabelle et Cindy ne savaient pas ce qu’elle ressentait pour son futur métier si elle arrivait à y accéder. Elle avait été
passionnée par ce monde mais jamais elle n’aurait imaginé qu’un jour elle en ferait partie.
Elle secoua vivement la tête comme pour chasser de sa mémoire ce qui s'était passé trois ans auparavant. Si elle ne
voulait pas que ce souvenir resurgisse à son esprit, il fallait qu'elle change de sujet et vite.
- Et les hommes que tu côtoies, ils t'ont toujours aidée, soutenue... il doit bien y en avoir un auquel tu tiens.
- Oui !
- Qui est-ce ? Questionna Isabelle avec enthousiasme.
- Tom.
Isabelle soupira de lassitude.
- Tu es désespérante.
- Je te l'ai déjà dit et répété, c'est non, N-O-N ! Epela-t-elle.
- Elle a raison, nous n’avons pas besoin d’un homme pour survivre.
- Toi, Cindy, tu es le Don Juan au féminin. Personne ne te résiste…
L'image de Tony s'interposa malgré elle dans ses pensées. Cet homme, en si peu de temps, l'avait complètement
déroutée. Pourquoi pensait-elle à lui ? Il était si viril, si beau, si charmant, si...
- Elle rêve, entendit-elle soudainement.
- Ce n’est pas vrai, nia-t-elle.
- Pas à nous, nous te connaissons par coeur, dit Isabelle.
- Bon d'accord, je pensais à Tony. Y’a une part de mystère que je n’arrive pas à élucider. J’ai l’impression de le
connaître pourtant il m’est inconnu.
- Peut-être que c’est ton âme soeur et toi tu as fait l’idiote.
Christelle haussa des épaules.
- Arrête de dire des bêtises Isa... les filles, pour fêter l'événement, je vous invite demain soir à dîner. Marks est bien
sûr invité. Qu’en dites-vous ?
- Très bonne idée ! Mais il faudra coucher Magui, blagua Cindy.
Plusieurs visages souriant se retournèrent vers les trois jeunes femmes prisent par leur fou rire.
♦♦
7
Christelle pénétra chez elle. Elle rangea immédiatement ses clés dans son sac, de peur de ne plus les retrouver. Elle
retira ses chaussures à talons aiguilles car elle avait les pieds en compote. Après le déjeuner avec ses amies, elles avaient
flâné dans les magasins.
Elle déposa les paquets et son sac à main devant l’escalier au fond du couloir.
Elle se dirigea ensuite vers son répondeur dans le salon. Elle était dans l’attente d’une réponse pour sa future
carrière. Mais il n’y avait aucun message. Elle était si lasse d’attendre une réponse qui ne venait jamais.
Elle ramassa ses sacs et monta les escaliers. Elle ouvrit la deuxième porte à gauche du couloir et lâcha les sacs aux
pieds de son lit. Elle contourna celui-ci et entra dans la salle de bain.
Christelle jeta quelques pincées de sel de bain dans une baignoire et fit couler de l’eau pour se détendre. Le temps
de se déshabiller, la baignoire était à moitié remplie lorsqu’elle s’y glissa. En fermant les yeux, elle vit Tony. Cet homme
l’obsédait. Elle semblait l’avoir déjà vu ! Mais où ? Elle avait beau essayé de le chasser de son esprit en pensant à autre
chose mais chaque tentative la faisait irrévocablement dérivée sur cet homme. Qu’avait-il de si spécial ? Ses yeux
surtout ! Ses yeux l’obnubilaient.
Pourquoi était-il parti sans chercher à la revoir ? Il ne lui avait même pas demandée son numéro de téléphone.
N’était-ce pas normal lorsqu’un homme se retrouvait face à une femme qui avait un être imaginaire pour soeur ?
Son esprit vagabondait encore vers cette rencontre aussi inattendu que burlesque. Elle en riait encore et en rougissait
de honte. L’eau froide de son bain lui rappela qu’elle était restée trop longtemps dans sa baignoire.
Elle mit son peignoir et entra dans le salon sombre à cause des épais rideaux saumon qu'elle avait tirés le matin
même. En passant devant le téléphone, elle aperçut qu'il y avait deux messages.
Son coeur battait la chamade.
Elle appuya sur le bouton "message".
« Salut Chris ! C’est Ben ! Je ne dînerai pas à la maison ce soir, je reviendrai vers six heures du matin, ne m'attends
pas, Ciao ! ».
Elle eut un sourire en coin en entendant la voix de son frère.
Elle avait mis un point d’honneur avec lui afin qu’il l’avertisse de ses moindre sorties. Même si son frère avait la
tête sur les épaules à dix-sept ans, ses amis ne lui plaisaient guère.
Ensuite, elle perçut un message important.
« Bonjours Chris, c'est Tom, je veux te voir demain matin vers huit heures pour un test ».
Elle relâcha sa respiration et desserra les points.
Tout vient à point à qui sait attendre. Oui, cela faisait des jours qu'elle attendait. Enfin, demain ce serait du sérieux.
Elle ferait tout son possible pour qu'on l'accepte. Mais si c'était le contraire, qu'allait-elle faire ? Elle n'en savait encore
rien.
Après avoir avalé un sandwich, elle se coucha pour être en forme le lendemain. Il fallait être en pleine possession de
ses moyens physiques pour être la meilleure.
Avant de sombrer dans un profond sommeil, le visage d'Anthony apparut

 
 

 

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ÞÏíã 01-01-10, 06:31 PM   ÇáãÔÇÑßÉ ÑÞã: 5
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ÇáÊÓÌíá: Apr 2008
ÇáÚÖæíÉ: 71788
ÇáãÔÇÑßÇÊ: 417
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CHAPITRE 2

8

Un pigeon se tenait sur le rebord d’une fenêtre. Il regardait à travers la fenêtre éclairée d’une maison.
Un homme était allongé sur un futon. Il lisait un roman policier dont il n'arrivait pas à suivre l'histoire. Anthony
n'arrêtait pas de songer à la jeune femme avec laquelle il avait lié connaissance ce midi « Chez Maxime ».
C’était une très belle jeune femme brune aux longs cheveux raides et fins. Les lèvres déjà si sensuelles étaient
agrémentées d’un petit grain de beauté sur le côté gauche de la lèvre inférieure. Cela, il ne pouvait le chasser de ses
pensées.
Il ferma son livre brusquement et le posa sur la table de chevet en chêne située à sa gauche puis éteignit la lumière
en frappant deux fois sur les mains.
Se remémorant la scène, il rit. Il était rentré dans le jeu de Joanna. Il n’avait pas cru un instant à Magui. Pourquoi
avait-elle décidé de se jouer de lui ? Voulait-elle tout simplement passer le temps ? Il n’était certainement pas aussi
beau qu’il le croyait. Son souvenir le ramena à sa jeunesse.
Il n’avait jamais été beau. A l’âge de dix ans, il portait des lunettes et tout son visage était rempli de boutons. On
l’appelait le boutonneux. A dix-huit ans, ces boutons avaient disparu, ses dents avaient retrouvé leurs places grâce à un
appareil dentaire mais il était toujours aussi maigre. Jusqu’à vint-deux ans, il n’était jamais sorti avec une fille. Puis…
Pourquoi cette femme lui faisait-elle tant d'effets pour se ressasser ses douloureux souvenir ? Il tapa du poing sur
l'oreiller en guise de réponse. En fin de compte, il s'endormit avec un large sourire.
♦♦
Il se réveilla à sept heures moins cinq, juste avant que son radio réveil ne sonne. Après avoir pris une bonne
douche chaude, il descendit dans la cuisine se faire un café, mais celui-ci était déjà préparé par Maria qui était debout
bien avant lui. Il se servit une tasse et s'assit à califourchon sur une des chaises.
Le peu de choses qu'il connaissait de cette ravissante personne était son nom. Joanna. Quel beau prénom pour une
aussi jolie femme. Elle avait de magnifiques cheveux bruns qui tombaient en cascade sur ses épaules. De plus elle
n'avait aucun petit ami. Il n'allait sûrement plus la revoir avec tout le travail qui l'attendait.
« Oh et puis, une de perdue, dix de retrouvées ! »
Il ne fut pas dupe car il savait qu'elle ne serait pas facile à remplacer. Il était déjà sorti avec de très belles femmes
mais aucune ne lui avait fait cet effet. Lorsque hier, il lui avait serré la main, il avait senti comme une onde électrique
lui parcourir le corps tout entier. Il avait fait comme si rien ne s'était passé pour qu'elle ne s'aperçoive pas qu'il avait été
déconcerté. Avait-elle reçu cette sorte de décharge électrique ? Il ne le savait pas. Il avait cru défaillir quand il avait
remarqué à l'annulaire gauche une bague. Après mûre réflexion, il avait posé la question qui lui brûlait les lèvres et la
réponse qu'elle lui avait donné fut pour lui comme un miracle, et cela il ne savait pas pourquoi. Pourquoi pensait-il à
cette femme ? Elle lui avait joué la comédie. De toute façon, il ne la reverrait plus, c'était sûr.
Il but une gorgée de son café et remarqua que celui-ci était froid. Cette femme le mettait dans tous ses états et il
en oubliait jusqu'à son café préféré du matin. Il regarda sa montre et se rendit compte qu'il allait être en retard.
- Tant pis !
Il se leva, renversa le contenu de son verre dans l'évier et le rinça. Il prit la veste qu'il avait posé sur la table et
sortit en fermant soigneusement la porte pour ne pas réveiller tout le reste de la maison. Même en conduisant, il ne
parvenait toujours pas à effacer de sa mémoire la jeune et splendide Joanna.
« Je crois qu'elle m'a jeté un sortilège, songea-t-il en riant. »
♦♦
Christelle arriva sur le circuit. Son père l’avait fait construire. Hors course et essais, il aimait conduire ces bolides.
Il voulait devenir le meilleur. C’était ici que Christelle avait appris à conduire.
Tout autour de la piste, il y avait des gradins, mais aussi des pneus pour amortir le choc en cas d'accident. Elle
savait au fond d'elle-même que cela ne se produirait pas car aujourd'hui ce mercredi 4 Avril était un jour très important
pour elle. Son père lui disait toujours : prudence est mère de sûreté.
Tom Damien, qui était son manager et le père de Marks, s'approcha d'elle d'un air furieux. Tom était un homme
d'une cinquantaine d'années qui en paraissait quarante. Ses cheveux toujours noirs étaient clairsemés de quelques filets
d'argent. Son visage bruni par le soleil d'Hawaii lui donnait l'air encore plus jeune. Depuis quelques mois, il ne
pratiquait plus de sport et cela se voyait. Sous sa chemise se laissait deviner un petit embonpoint alors qu’il avait
toujours eu à sa connaissance le ventre plat. Cet homme avait été le meilleur ami de son père et comme un second père
pour elle. Contrairement aux autres jours, il portait un très beau costume noir.
- Qu'est-ce que tu fais depuis ce matin ? Demanda-t-il d'un ton bourru.
S'il avait ce ton là, c'est qu'elle avait dû commettre l'irréparable. Quand il posait une telle question à l'un de ses
employés, ceux-ci préféraient ne pas répondre car, quoi qu'ils disent, Tom devenait de plus en plus fâché.
- J'ai pris une douche, je me suis habillée, ensuite j'ai pris mon café et...
- Ce n'est pas ce que je demandais ! Dit-il plus énervé.
- Ah bon ! C’est quoi alors ? Questionna-t-elle innocemment.
9
- Tu es en retard ! S'écria-t-il en regardant sa montre.
Christelle regarda sa montre également. Il n’était pas encore huit heures. Elle avait même une bonne dizaine de
minutes d’avance. Pour une fois, ce n’était pas sa faute et elle n’avait rien à se reprocher. Pourquoi était-il aussi
nerveux ?
- Tu as dit huit heures et il est huit heures, riposta-t-elle sur le même ton.
- Tu en es sûre ? S’enquit-il comme s'il avait un doute.
- Ouais, si ça te chante, je t'emmène la cassette de mon répondeur...
- Non, c'est bon, je te crois, dit-il d'un ton doucereux. Allez, pas de temps à perdre, va te préparer.
- D'accord, j'y vais chef ! Dit-elle en faisant le salut militaire.
Et elle s'éclipsa en courant.
Arrivée au vestiaire, elle enleva ses vêtements et mit sa combinaison. Si elle réussissait, son rêve enfin se
réaliserait. Non, pas son rêve, mais celui d'une personne très chère à qui elle avait fait une promesse.
Elle rejoignit Tom qui était adossé au mur à l'extérieur du garage. En la voyant, il eut un large sourire. Dès qu'elle
arriva à sa hauteur, il la prit par les épaules et l'emmena à l'intérieur.
- Tu vas voir, elle est superbe, dit-il en la poussant de plus en plus vers un objet protégé par un drap.
- Je... je peux l'enlever ? Balbutia-t-elle émue.
- A toi l'honneur, petite. C'est ton cadeau pour quelques temps, si tu arrives à le persuader de t'engager.
Elle souleva le drap. L'instant parut durer une éternité. Elle discerna une formule 1 peinte en noir. Une voiture
tellement puissante pour sa petite taille !
Christelle fit le tour de la voiture et remarqua que c'était une Luciano. Difficile de ne pas le remarquer surtout que
le nom était inscrit en rouge vif. L’écurie Luciano s’était retrouvé il y avait environ trois semaines sans pilote
automobile. Greg Livington, le pilote s’était malheureusement cassé les côtes lors d’une promenade à cheval.
Tom n’avait pas hésité une seconde à contacter les bonnes personnes.
- Pinces-moi je rêve...
Tom lui pinça la joue.
- Aïe! Wouaaaah ! C’est super !
Cette formule 1 avait été conduite par le champion du monde Khaled Kodad.
Le garage commençait à se remplir de mécaniciens. Surpris, ils vinrent tour à tour la saluer et lui souhaiter bonne
chance avant de régler quelques petits détails sur la voiture.
Elle chercha Tom du regard et vit qu'il avait disparu.
♦♦
- Bonjour ! S'exclama Tom en serrant la main de l'homme qui venait juste d'arriver. Comment allez-vous ?
- Je vais très bien, je vous en remercie. Et vous ?
- Ca va, merci.
Le nouvel arrivant et Tom se dirigèrent vers le seul et unique stand. Tom appuya sur un bouton et tous les écrans
de télévision se mirent en marche. Dans cette pièce, toute la technologie que l’on retrouvait sur les circuit de formule 1
était présente.
- Je vous en prie, proposa Tom en désignant à l’homme une chaise à côté d'une table. Voulez-vous un jus
d'orange ou du café ?
- Un café fera très bien l'affaire, répondit-il.
Tom aimait bien cet homme, il était le portrait craché de son défunt père. Ses pensées furent de courte durée car il
entendit le vrombissement de la formule 1 qui commençait à faire des tours de piste doucement, puis de plus en plus
vite. Qu'il avait été heureux ce matin en voyant la mine radieuse et illuminée de Christelle lorsqu'elle avait découvert
la voiture ! Christelle… il la considérait comme sa fille depuis la mort de son meilleur ami.
Après quelques minutes, Monsieur Luciano l'interrogea :
- Comment s'appelle ce pilote ?
- Chris Gordon. Qu'en pensez-vous ?
- Il est bon et même plus que cela. Je crois que je vais l'engager.
- Vous faites un très bon choix, c'est l'un de mes meilleurs pilotes.
Il disait la vérité, car il n'en avait qu'un seul et c'était Christelle.
- Vous m'avez bien dit Chris Gordon ?
- Oui c'est ça, pourquoi ?
- Ce ne serait pas par hasard le fils de Jason Gordon ?
- Oui, mais...
Il n'eut pas le temps de finir car l’homme ajouta :
- Il est comme son père.
- Je voulais vous dire que...
- C’est intéressant, dit-il en indiquant de la tête la voiture sur un des écrans. Vous disiez ?
- Rien du tout. Vous verrez.
10
Christelle fit un dernier tour avant de s'arrêter au stand. En descendant de la formule 1, ses jambes tremblaient.
Elle était *******e, jamais elle n'avait aussi bien conduit. Après avoir fait quelques pas, elle vit deux hommes assis près
du tableau de contrôle. Plus elle avançait, plus elle distinguait les traits de l'homme assis à côté de Tom.
« Je rêve ou quoi, pensa-t-elle. »
C'était effectivement lui. Arrivée à la hauteur de la table, il ne prit pas la peine de se lever et lui tendit la main.
Elle hésita, puis la serra. Sa poignée de main fut ferme et rude.
- Bon... Bonjour, dit-elle.
- Tu sais Chris, tu peux enlever ton casque maintenant, suggéra Tom.
Elle en fut déconcertée et stupéfaite. Cet homme lui faisait tellement perdre la tête qu'elle en oubliait son casque
qui pourtant la faisait transpirer tant elle avait chaud. Elle retira son casque et sa cagoule et eut un large sourire en
voyant la tête que faisait l'Italien en face d'elle. Puis, elle s’assit sur l'une des chaises.
Anthony Luciano fut ébahi car la femme qui était installée près de lui n'était autre que Joanna... Ou Chris. Il ne
savait plus très bien. Qui était cette jeune femme ? Une secrétaire ou un pilote de course ?
- Monsieur Luciano... commença Tom.
- Tony, appelez-moi Tony.
- Tony, je vous présente Chris.
- Vous... Vous ne m'avez pas dit que c'était une femme, balbutia Anthony sans quitter des yeux Christelle qui
affichait un sourire narquois.
- J'ai voulu vous en avertir, mais vous étiez concentré sur la conduite.
- Vous n'êtes donc pas ouvrier en bâtiment Tony, déclara-t-elle d'un ton sarcastique. Je me disais bien que vous
me rappeliez quelqu'un.
Une image s'interposa dans son esprit. Celle d'une photo dans un journal quelconque. Elle représentait Anthony
au bras de l'une de ses jolies blondes pulpeuses.
- Et Joanna n'existe pas. C'est encore moins une secrétaire.
- Vous avez tout compris !
- Je ne comprends rien à ce que vous dites. D'abord qui est cette Joanna ? Questionna Tom.
Tom regarda tour à tour l'un et l'autre, cependant ni Anthony ni Christelle ne lui prêtèrent attention.
- Votre prénom est donc Chris, c'est bien cela ?
- Chris est le diminutif de Christelle.
- Christelle..., pensa-t-il à voix haute avec une infinie douceur qu’elle en frissonna. C'est mieux que Chris. Avec
ce diminutif et cette combinaison, je vous avais prise pour un homme.
- C'est très flatteur de votre part de m'avoir prise pour un homme. Je suis honorée de ce compliment, répliqua-telle
sarcastiquement.
Elle ne sut pas très bien pourquoi elle lui parlait sur ce ton. Peut-être parce qu'il lui avait menti sur son métier.
Mais ne l'avait-elle pas fait aussi ? Pourquoi lui en vouloir ? Elle devait pourtant comprendre la réticence d'Anthony à
ne pas divulguer sa véritable profession.
Plus elle le regardait, plus elle le trouvait beau. Son envie la plus folle maintenant était de mettre ses mains dans
les magnifiques cheveux bruns d'Anthony. Elle connaissait à peine cet homme et des idées comme celles-ci lui
trottaient dans la tête. Les hommes qu'elle avait côtoyé ne lui avait jamais fait cet effet-là. Même Steve.
Pourquoi était-elle ici ? Elle ne s'en souvenait plus. Si, à cause de son...
- Comment m'avez vous trouvée sur le circuit ? Demanda-t-elle brusquement.
- Très bien. Vous êtes la meilleure que j'ai vu pour l'instant, avait-il répondu avec sérieux.
Elle savait qu'elle était très douée. Tout le monde le lui répétait, non par gentillesse, mais parce que c'était vrai.
Ce compliment d'Anthony lui alla droit au coeur. Elle avait été trop dure avec lui. Il faudrait qu'elle lui fasse des
excuses tout à l'heure. Pour le moment, elle voulait sauter de joie et l'embrasser.
« Je commence à divaguer, songea-t-elle. »
- Vous allez donc m'engager ?
- Non.
La réponse d'Anthony fut ferme.
Christelle et Tom furent surpris. Pour Christelle c’était comme si un gouffre énorme s’était ouvert sous ses pieds.
Toutes ses espérances s’étaient envolées comme neige au soleil.
Tom recouvra sa voix.
- Vous m'aviez dit que vous alliez l'engager.
- J'ai dit : je crois.
- Vous avez dit que j'étais douée... à moins que vous ayez menti.
- Je ne mens jamais.
Elle lui lança un regard noir qui voulait lui faire comprendre le contraire.
- Bon d'accord ! Je mens parfois, mais là, j'ai dit la vérité.
- Pourquoi ne voulez-vous pas m'engager ?
- Vous êtes une femme, suis-je assez clair ? Et...
- Quoi ? Parce que je suis une fille, je...
Elle n'avait pas fini qu'elle tapait déjà du poing sur la table.
- Tout à fait.
Ne voulant plus rien entendre, elle se leva en renversant sa chaise et partit folle de rage sous le regard étonné
d'Anthony.
11
« Quel macho ! Et moi qui croyais que c'était un homme bien. »
Après avoir fait une dizaine de mètres, elle sentit qu'une main se posait sur son épaule. En se retournant, elle se
retrouva face à Anthony.
- Lâchez-moi ! S'écria-t-elle.
- A une condition... que vous ne partiez pas, avait-il répliqué en la fusillant du regard.
S'il avait eu des mitraillettes à la place des yeux, elle aurait déjà été morte dans la seconde qui suit. Mais qu'il
était beau dans son jean délavé qui laissait apparaître des cuisses musclées et son t-shirt noir qui lui collait à la peau.
- Entendu, je vous écoute, lâcha-t-elle en croisant ses bras sur sa poitrine.
- Tout d'abord, j'ai refusé parce que...
- Je sais, je suis une fille, vous l'avez déjà dit.
- Il y a une autre raison.
- Laquelle ?
- Je n’ai pas envie d’en parler.
- Oh ! La belle excuse.
Elle lui donna une gifle et partit en courant. Se retournant, elle vit qu'il ne la suivait pas et se permit donc de
ralentir sa course.
Elle mit le contact de sa voiture en pleurant.
« Je le déteste, je le déteste !!! Pensa-t-elle en son fort intérieur. »
Anthony toucha sa joue droite. Il l'avait bien mérité. Mieux valait cela que...
Il secoua la tête comme pour ne plus se rappeler ce qui s'était passé quelques années auparavant.
Il ne bougea pas d'un pouce jusqu'à ce que la voiture de Christelle ait disparu.
Anthony rejoignit Tom qui attendait sans rien comprendre à la scène. Etait-ce un hasard s'il avait rencontré
Christelle la veille ? L'avait-elle prémédité ? Comment Christelle aurait-elle pu prévoir qu'elle le verrait "Chez
Maxime" ? Elle n'avait pas paru le reconnaître, à moins qu'elle ne fût une merveilleuse comédienne. Ne le lui avait-elle
pas démontré ? Pour lui, cette femme était une vraie énigme.
♦♦
En rentrant chez elle, Christelle était redevenue calme et sereine.
C'était à dix-huit ans qu'elle s'était passionnée pour la formule 1. Son père, Jason Gordon, qui conduisait ce genre
de voitures de course, était très connu. Ce n’était pourtant pas ces automobiles si puissantes qui allaient lui prendre la
vie. Il était en train de conduire paisiblement sa Luciano A10 décapotable lorsqu'un ivrogne l'avait percuté de plein
fouet. Il fut transporté d'urgence en salle d'opération. Quelques heures plus tard, le médecin avertissait sa famille qu'il
était hors de danger. Deux jours plus tard, il mourait sur son lit d'hôpital sans que les médecins ne purent faire quoi que
ce soit.
Elle sursauta lorsque Ben, qui s'était approché d’elle par derrière, hurla pour lui faire peur.
- Mais tu es fou ! L’apostropha-t-elle.
- Comment as-tu deviné ? Rétorqua-t-il en s’éclaffant. Ca s'est bien passé ce rendez-vous ?
- Non, il ne m'a pas engagée.
Ben fronça simplement du sourcil droit.
- Pourquoi ?
- Parce que je suis une fille, murmura-t-elle.
- Pourquoi t'a-t-il demandé de venir ?
Christelle soupira.
- Parce qu'il ne savait pas que j'étais une fille. Tom m'a présentée comme Chris et Anthony en a tiré quelques
conclusions.
Elle s'affala sur le canapé en cuir et alluma la télévision. Absorbée dans ses pensées, elle ne prêtait aucune
attention à ce qu'elle regardait.
Comment allait-elle faire pour trouver une autre écurie ? Elle avait envie d'étrangler Anthony de ses propres
mains. Son horloge sonnait onze heures.
- Que veux-tu manger, Ben ?
- Laisse, je me charge de la cuisine.
- Si tu veux.
Dès que Ben fut dans la cuisine, Christelle s’enferma dans ses pensées. Elle était peut-être allée un peu trop fort
ce matin en lui donnant une gifle.
« Tant pis pour lui, il la méritait, ce goujat ! »
Elle se leva, éteignit la télévision puis s’isola dans sa chambre. Celle-ci était baignée de lumière qui contrastait
avec son humeur. Elle s'allongea sur le lit et se mit sur le coté. Sur sa commode, une casquette de base-ball que son
père lui avait offerte. Elle la prit et la fit tournoyer entre ses doigts. Une idée lui traversa subitement l'esprit. Elle se
leva précipitamment et courut rejoindre son frère dans la cuisine.

 
 

 

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